Discours de Marine Le Pen dans l'Orne

Marine Le Pen

07 janvier 2018

Mesdames, Messieurs, chers amis des départements de cette belle région normande, fondée par des conquérants, cette terre d’où sont partis tant de grands conquérants, cette terre de conquête pour le Front National.

Je suis heureuse de me trouver parmi vous au seuil de cette nouvelle année 2018 dans une ambiance si amicale.

J’en remercie les organisateurs et vous-mêmes qui êtes ici présents.

Cette année 2018, une fois n’est pas coutume aurais-je envie de dire, ne sera pas une année électorale.

Dire que ce ne sera pas une année électorale ne signifie pas pour autant, je tiens à le préciser si quelqu’un en doutait, que ce sera une année pour rien.

C’est tout le contraire.

Parce que nous sommes entre nous, je vais vous confier notre feuille de route stratégique.

Elle vous montrera combien les perspectives qui s’ouvrent devant nous doivent nous engager à l’optimisme.

Gandhi disait : « l’avenir dépend de ce que nous faisons dans le présent ».

2018 sera une année de travail, une année d’intense préparation de notre mouvement aux échéances qui ouvriront le nouveau cycle électoral.

Ce cycle électoral débutera en juin 2019 avec les élections européennes.

Cette élection que nous pratiquons depuis trente ans nous apparaissait, disons-le, comme un scrutin annexe, un scrutin de plus à côté des élections nationales, loin derrière la mère des batailles que constitue la présidentielle.

Quand j’étais étudiante en droit, on m’expliquait que l’élection présidentielle était la clef de voûte du système politique français. C’est vrai. On l’a toujours vérifié.

On l’a tellement vérifié que la dernière présidentielle a effondré les partis politiques traditionnels comme le PS et LR et engagé une grande recomposition.

Mais, à côté de la présidentielle, une autre élection est en train de s’imposer comme une élection de structuration fondamentale de la politique française : c’est l’élection européenne, et cela pour trois raisons :

  • La première, c’est parce que le nouveau mode de scrutin avec une liste nationale va faire ressortir les logiques nationales et va amoindrir les effets des notabilités locales.

Cette réforme plus importante qu’il y paraît, est une mauvaise nouvelle pour ceux qui voulaient planquer leurs incohérences politiques internes derrière un mode de scrutin localisé.

Cela est, en revanche, une bonne nouvelle pour la France qui va être enfin représentée par des élus, non plus de régions artificielles, mais par des élus de la nation.

  • La deuxième raison de l’importance des européennes, c’est que la thématique européenne a pris une importance considérable, ne serait-ce que parce que l’Union européenne s’est immiscée dans notre vie quotidienne et surtout dans notre vie institutionnelle.
  • La troisième et cela découle des deux premières raisons, c’est que ces élections européennes vont achever la recomposition politique que la présidentielle a engagée. Le second tour de la présidentielle a vu la qualification des deux forces alternatives :
  • Les mondialistes représentés par Emmanuel Macron, d’un côté

Et de l’autre :

  • Les nationaux dont j’ai eu l’honneur de défendre les couleurs.

Tout comme la présidentielle qui désigna en quelque sorte le gouvernement LREM et son opposition, Le Front, les élections européennes vont voir ressurgir naturellement ce clivage fondamental : mondialistes contre nationaux.

L’élection nous invite à une joute projet contre projet :

  • d’un côté le projet défendu par Emmanuel Macron qui défendra l’Union Européenne
  • de l’autre, notre projet, celui que nous avons appelé l’Union des Nations Européennes
  • Ce sera l’UNE (U. N. E) contre l’UE

Le premier nous proposera d’entrée l’inévitable mea-culpa sur l’Europe de Bruxelles.

Cela a déjà commencé avec M. Macron qui s’agite partout en expliquant qu’il faut réformer l’Union européenne.

Comme à chaque élection européenne, les représentants du système prendront l’engagement d’une Europe plus sociale, plus démocratique, moins technocratique.

Sur le fond, le projet ne bougera pas : ce sera une Europe fédérale, qui par idéologie mondialiste et mercantile travaille à la destruction de nos nations, de leur diversité, de leur liberté, de leur identité.

Le second projet, ce sera le nôtre.

Nous défendrons la vraie idée de l’Europe, une idée qui repose sur des valeurs de civilisation, un territoire géographique circonscrit par notre histoire plurimillénaire, des peuples qui veulent rester eux-mêmes, des modes de coopération institutionnalisés auxquels chaque Etat, redevenu souverain, sera libre d’adhérer ou non sans être sanctionné pour sa décision.

Et entre nous et Macron, vous l’avez compris, il n’y aura rien.  Le PS a disparu. LR, piégé par la liste unique va gérer difficilement ses contradictions internes entre les « eurolâtres » et les « eurosceptiques ».

M. Wauquiez qui est passé de l’un à l’autre en quelques années de vie politique aura du mal à jouer les deux partitions en même temps sans risquer la cacophonie.

C’est tellement vrai que M. Juppé a d’ores et déjà quasiment avoué publiquement qu’il soutiendrait la liste d’En Marche.

On le voit, LR est traversé en interne par le clivage entre nationaux et mondialistes.

Je pressens que l’élection européenne va constituer une saine et drastique clarification.

LR va connaître un phénomène de CNIsation, vous savez le CNI, le grand CNI d’Antoine Pinay qui fut un grand parti et qui est devenu un parti de témoignage.

Stratégiquement, nous devons prendre en compte deux phénomènes conjoints :

  • L’élection européenne n’est plus une élection intermédiaire, mais par son mode de scrutin et son enjeu idéologique une élection fondatrice.
  • Nous nous trouvons, en France et en Europe, dans un contexte de grande recomposition politique.

Pour cette recomposition que nous avons tant attendue, il y a deux possibilités :

Soit nous ne comprenons pas ce qui se passe et restons à regarder les trains qui passent.

Mais, je vous le dis : L’histoire ne nous attendra pas et s’écrira sans nous.

La recomposition se fera autour d’autres mouvements et nous serons alors condamnés à les regarder incarner l’alternative.

Soit nous nous préparons à constituer le cœur de cette recomposition et alors c’est sûr, nous irons au pouvoir.

C’est tout l’enjeu de cette refondation du mouvement dont je suis venue vous parler. Vous pouvez à l’aune de ce que je vous ai dit, mesurer qu’elle est loin d’être anecdotique.  Les enjeux sont colossaux.

Ce que je vous propose, mes amis, c’est de nous apprêter à écrire l’histoire, à construire pour notre pays la victoire de nos idées.

Ce que je vous propose c’est d’achever la mutation de notre mouvement en un grand parti de rassemblement et de gouvernement.

Nous l’avons initiée en 2011, il nous appartient de la terminer.

Historiquement nous avons été dans les temps épiques un parti de contestation ; avec les élus notamment régionaux et municipaux, nous sommes devenus un parti d’opposition avec une efficacité largement admise.

Sommes-nous devenus un parti de gouvernement ?

Nous pouvons le croire car il y a chez nous des personnalités, très éminentes, de très grandes qualités et l’on peut voir que nos maires sont des élus reconnus pour leur compétence à la tête des exécutifs municipaux.

Mais comme j’ai l’habitude de le dire, reprenant une formule enseignée depuis longtemps dans les écoles de formation du Front National « en politique n’existe que ce qui paraît exister. »

Même si c’est certainement injuste, même si cette idée reprend en écho une propagande organisée par nos adversaires, il n’en demeure pas moins que nous devons encore davantage nous affirmer comme un parti de gouvernement.

Un parti de gouvernement, c’est un parti qui à tous les échelons territoriaux peut aligner un programme parfaitement identifié et connu des électeurs.

Un parti de gouvernement, c’est un parti qui, dans le système de la cinquième République, avec un scrutin majoritaire à deux tours, est capable de nouer des alliances avec d’autres formations, c’est-à-dire est capable d’admettre des compromis (j’ai bien dit des compromis et non des compromissions), qui est assez attirant pour ne pas dissuader d’éventuels alliés, qui a su pacifier certaines relations parfois tendues comme avec la presse.

Un parti de gouvernement, c’est un parti qui peut aligner des cadres locaux et nationaux parfaitement formés.

Vous l’avez compris ; mon ambition, non pas pour moi, mais pour la France, est de vous conduire au pouvoir.

Il nous faut pour cela peut-être accepter de prendre des risques et pas simplement gérer l’acquis parce que ces exigences appellent de notre part un nouvel élan.

A l’échelon européen, nous devons bâtir un programme qui soit beaucoup plus précis.

Nous avons commencé à y travailler avec une journée inter-parlementaire qui s’est déroulée le 24 novembre.

Des traités de substitution aux traités européens existants sont en cours de rédaction.

Nous allons décrire précisément quelles institutions nous voulons donner à l’Europe et comment précisément s’organisera la coopération entre les nations européennes : une Commission ? (elle sera vraisemblablement supprimée), un Conseil des ministres ?  qui se réunira à quel rythme ? etc …

Et puis parce que c’est vrai, nous avons certainement effrayé un certain nombre de gens avec ce qui est apparu comme un bing-bang institutionnel, une sortie trop brutale de l’union Européenne, nous devons davantage travailler sur la période de transition, celle qui nous verra passer de l’UE à l’UNE.

Nous nous y employons en étudiant les conditions juridiques, politiques, techniques et diplomatiques de cette migration des membres de l’actuel UE vers un autre système de coopération européenne.

Nous allons établir un calendrier plus précis et décrire juridiquement les conditions dans lesquelles nous pourrons récupérer immédiatement nos souverainetés.

Pour donner à notre projet européen toute sa force, nous souhaitons enfin que notre projet ne soit pas simplement défendu en France, mais dans toute l’Europe, par les partis frères.

J’étais récemment à Prague pour jeter les bases de cette synergie continentale avec nos homologues européens.

Je crois pouvoir dire que ma proposition a reçu un excellent accueil.

Nous avons convenu de nous revoir assez vite pour y travailler tous ensemble.

Notre feuille de route stratégique pour les européennes procède du triptyque ;

  • 1 - Un projet précis et juridiquement rédigé
  • 2 - La description précise de la période de transition
  • 3 - L’idée que notre projet soit défendu sur tout le continent

Ce triptyque fera la force et la crédibilité de notre vision pour l’Europe.

J’évoquais la nécessité des alliances.

C’est le levier supplémentaire que nous allons mettre en œuvre.

Nous avons initié le processus de soutien mutuel lors du second tour de la présidentielle avec Nicolas Dupont-Aignan.

C’était, personne n’a voulu le voir, une des grandes victoires de cette présidentielle pour le Front national.

Ce ne sera pas sans lendemain.

Evidemment pour les européennes, nous travaillons à établir une liste que je souhaite ouverte, ouverte à des personnalités, à d’autres formations, ouverte à tous ceux qui veulent conjuguer l’idée de nation avec l’idée européenne.

Ce que je vous propose, c’est un double objectif politique :

  • nous donner les moyens, avec ceux qui nous rejoindraient, de nous placer au cœur de la recomposition qui est en cours.

  • nous mettre en situation avec nos amis des pays européens d’être majoritaires en Europe. Et c’est possible : en Autriche le FPÖ détient aujourd’hui les ministères régaliens, en Italie l’alliance de la Ligua est en bonne position, pareil aux Pays-Bas et je ne parle pas de la Hongrie ou de la Pologne qui sont en état de sécession avec la logique de l’Europe de Bruxelles.

Les partisans d’une autre Europe que nous sommes peuvent être majoritaires en juin 2019 à Bruxelles.

Puisqu’on nous a refusé d’entrer par la porte de l’Elysée, nous allons entrer par une baie vitrée de la tour de verre de Bruxelles.

Vous pouvez le constater, notre stratégie politique correspond à l’objectif ambitieux, mais nécessaire pour le pays que nous nous fixons.

Le succès que nous allons enregistrer à ces élections européennes scellera l’affaissement de LR et formera le socle sur lequel se bâtiront les succès du nouveau cycle électoral : municipales, régionales ; départementales, pour nous présenter comme la seule grande force d’alternance à la veille de la présidentielle.

Les régionales, nous allons les préparer en travaillant d’ores et déjà à l’élaboration d’un programme régional et départemental.

Les conseillers régionaux vont être appelés non plus à suivre des formations généralistes ou par région, mais par thématiques : tous les élus de toutes les régions qui siègent par exemple en commission culture suivront ensemble des formations ; ils se connaîtront mieux et travailleront à élaborer ensemble le projet régional culturel du Front National.

Chacun dans sa région aura la charge de l’adapter à la réalité locale.

Aux prochaines régionales, nous prendrons Paca et les Hauts de France et peut-être bien d’autres régions.

Pour les municipales, nous allons modéliser d’ores et déjà le programme de la gestion Front National ; nous travaillons à la constitution d’un logiciel spécifique ; cette modélisation servira de fil conducteur à toutes nos têtes de liste qui auront comme pour les régions et les départements la responsabilité de localiser le programme.

Tout ce processus intègrera bien sûr la formation de nos cadres et des équipes locales.

Un élan nouveau sera donné à la formation, au suivi des élus et à la diffusion de contenus notamment par le lancement de médias : un journal d’élus, un journal participatif, une revue de presse, une revue intellectuelle.

La refondation qui est en cours et que je vous invite à accompagner est de grande ampleur.

Sans rien renier sur le fond de ce que nous pensons, elle va correspondre à une mutation profonde de nos modes de fonctionnement et de raisonnement.

Cela m’amène à parler du changement de nom.

Une radio a cru sortir un scoop en publiant une information selon laquelle 80 % des questionnaires des adhérents seraient opposés au changement de nom.

Cette information est ce que M. Macron appellerait un « Fake » et qu’il interdirait.  Nous, nous l’appelons plus simplement « un tuyau crevé ».

La proportion est d’environ 60/40 en faveur du changement de nom. Le changement de nom n’est pas décidé ; s’il doit l’être ce sera au congrès.

Mais nous devons l’envisager, en discuter entre nous avec le seul critère qui vaille c’est-à-dire l’efficacité.

Comment faire croire que nous aurions engagé cette révolution culturelle que je vous ai décrite si rien extérieurement n’en atteste ?

Comment ne pas se poser la question du nom lorsqu’on parle de la nécessité d’alliance et de ralliements ?

Pour parler plus clairement : il n’est pas sûr que DLF ou d’autres partis ne soient pas réticents à faire des listes communes aux municipales par exemple avec nous si nous restons sous l’étiquette du Front national, si nous ne montrons pas dans les faits que la refondation de mars 2018 n’est pas que cosmétique.

Un nom qui porte une charge négative voire taboue chez certaines personnes y compris de bonne foi n’est-il pas un obstacle à l’élargissement de l’audience du mouvement national ?

Notre devoir est-il de penser à nous faire plaisir dans un entre-nous rassurant ou nous oblige-t-il à prévoir les conditions d’un élargissement, c’est-à-dire d’un plus grand rassemblement encore ?

Je crois que le débat sur le nom mérite mieux que de simples considérations nostalgiques qui sont certes honorables, mais qui ne doivent pas être le seul critère d’appréciation.

L’émergence d’un Nouveau Front peut marquer, j’oserais dire, visuellement ce grand changement, propre à enclencher une dynamique nouvelle, une dynamique de victoire.

Le nouveau Front est plus que nécessaire au pays

Si nous ne sommes pas assez audibles pour défendre l’idée de nation, qui la défendra ?

Si nous ne sommes pas là pour protéger les Français, qui le fera ?

Nous, nous avons une logique différente des autres qui fait que nos solutions sont, je le crois, vraiment plus efficaces.

Nos adversaires proposent par exemple de traiter les actes terroristes comme des actes de délinquance classique.

Nous proposons de les traiter comme des actes de guerre. Cette logique change tout.

On le voit, les terroristes n’ont pas les mêmes motivations, les mêmes modes opératoires, les mêmes réseaux et les mêmes soutiens que les délinquants, même si parfois, je vous l’accorde, il peut y avoir des points de rencontre.

Ils agissent pour des motivations politico-religieuses avec pour objectif unique, non l’appât du gain, mais la volonté de semer de manière indifférenciée la terreur.

Leurs soutiens, ce sont des organisations terroristes et même des états comme le Qatar.

Leur base, c’est le terrain de l’islamisme qu’il s’exprime dans les mosquées, sur internet, dans les prisons ou dans certains quartiers.

Leur logique est sacrificielle.

Cela signifie que l’on peut prévoir, dans le cadre d’un état de droit parfaitement respecté, des procédures particulières, des juridictions particulières (nous avons proposé l’instauration d’une Cour de Sûreté de l’Etat), des modes différents d’incarcération pour les auteurs.

Et puis il y a l’idéologie qui arme le bras des terroristes et les pousse à l’action.

A l’Assemblée, nous avons demandé que les pouvoirs publics s’attaquent à l’islamisme sous toutes ses formes.

Nos amendements ont été refusés par le gouvernement, il fallait s’y attendre.

M. Macron n’a toujours pas eu le temps de réfléchir à un programme sur le terrorisme.

Mais sachez que les députés LR, comme par exemple le député sécuritaire de plateau Eric Ciotti, ont également voté contre nos amendements.

La nouvelle approche que nous avons défendue en matière de terrorisme islamiste est originale mais tellement logique.

C’est la seule qui vaille.

C’est la seule qui met en œuvre en la matière le principe de précaution.

De ce point de vue nous ne pouvons que nous réjouir de la destruction annoncée de l’Etat islamique en Syrie et en Irak, preuve en est que lorsqu’on est décidé, on peut réduire ces organisations criminelles. Cela nous conduit d’ailleurs à nous interroger sur les conditions dans lesquelles, durant tant d’années, on a pu laisser se développer dans cette région ce fascisme vert.

La détermination russe a beaucoup aidé à la délivrance de la Syrie et, par voie de conséquence, de l’Irak, ces deux pays martyres de l’irresponsabilité des pays occidentaux. Hollande n’est pas Poutine, on s’en était aperçu.

Mais aujourd’hui, il ne faudrait pas que la destruction de l’Etat islamique en Irak et en Syrie ait pour conséquence paradoxale de transporter chez nous le danger, au moment où les djihadistes prétendument français retrouvent pour l’occasion leur passeport.

Tout d’abord je m’étonne que le gouvernement n’ait pas déjà engagé des procédures de déchéance de nationalité française au moins contre les binationaux et même contre tous puisque de fait ils ont acquis la nationalité d’un état qui s’appelait l’état islamique et qui était un état en guerre contre la France

En tout état de cause, ils doivent être jugés par le pays qu’ils avaient rejoint pour perpétrer volontairement les pires actes criminels.

Ils doivent même être jugés pour crimes contre l’humanité.

Et tant pis pour eux s’ils risquent la peine de mort. On ne pleurera pas.

Ceux qui auraient la mauvaise idée de revenir, je demande qu’ils soient incarcérés et condamnés pour les crimes qu’ils ont commis et leurs femmes pour complicité de crimes à des peines pouvant aller jusqu’à la perpétuité.

Les combattants comme leurs femmes ont sciemment appartenu et prêté la main à une organisation qui a fait du crime contre l’humanité l’étendard de son combat.

Je le dis ici publiquement et le redirai.

Si M. Macron a l’intention de faire preuve d’une quelconque indulgence à leur égard, il vaut mieux pour lui que ses protégés ne le déçoivent pas.

Nous le tiendrons, comme les membres de son gouvernement au premier rang desquels les ministres de l’Intérieur et de la Justice, politiquement responsables des exactions que les revenants de Daesch pourraient commettre contre des Français ou sur le sol français.

Plus généralement, le sentiment que nous avons c’est que le gouvernement ne nous protège pas.

On l’a vu grâce aux réseaux sociaux qui ont diffusé une vidéo montrant le tabassage d’une jeune policière française à Champigny.

C’étaient des images dignes du film « Orange mécanique ».

Mais là nous ne sommes plus dans la fiction de Stanley Kubrick du début des années 70, mais déjà un peu plus dans le livre d’Obertone  sur « la France Orange mécanique. »

Derrière l’agression d’une femme, il y a une lâcheté indigne que dénonce le grand champion de Muay Thai Patrice Quarteron qui, lui, avec un grand courage, s’illustre par son franc-parler et son bel amour de la France.

Mais aussi, derrière l’agression d’une fonctionnaire de police, il y a, nous le savons même si personne n’ose ouvertement le dire, la volonté de défier et d’humilier la France.

Nos dirigeants ont laissé des quartiers entiers devenir des zones de non droit.

Ils sombrent aujourd’hui en zones de non France.

Force est de constater que M. Macron n’en a pas pris la mesure, lui dont la seule préoccupation est de faire installer le téléphone dans les cellules des prisonniers.

Et pourquoi pas un room service pendant qu’on y est?

Si l’on essaye d’analyser ce qui se passe, ce que suit la France, c’est un chemin qui la conduit vers une société d’insécurités :

  • L’insécurité sociale avec la disparition des services publics et de dispositifs sociaux qui procèdent de la fraternité nationale ;

  • L’insécurité professionnelle avec le démantèlement du droit du travail et la précarisation généralisée y compris la précarisation salariale,
  • L’insécurité physique avec un gouvernement et un ministre de l’Intérieur qui, face à une dégradation constante de la situation, se contentent d’expédier les affaires courantes.

Nous, nous voulons mettre la protection au cœur de notre projet, la protection de notre pays, la protection des Français, la protection des plus vulnérables d’entre nous.

Nous opposons au règne triomphant de l’éphémère, du paraître, et de l’argent que veut établir M. Macron la prééminence du durable, du réel et des valeurs qui nous unissent.

Protéger notre pays, c’est d’abord retrouver nos frontières, C’est restaurer l’Etat et redonner à ceux qui le servent les moyens de leurs missions, cet Etat, vous l’avez compris n’est pas un Etat omnipotent qui opprime et qui réprime, mais un état qui fait respecter, contre la loi des féodalités qui est la loi de la jungle, la juste loi qui est celle de la République.

Protéger notre pays c’est aussi le conduire sur les chemins de la grandeur et de la puissance ;

Protéger les Français, c’est assurer dans le cadre le plus protecteur qui est la nation, les conditions d’épanouissement, de bonheur que chacun est en droit d’espérer pour lui et ses enfants.

La nation, répétons-le inlassablement, est l’échelon le plus protecteur pour chacun des Français.

Sans nation, il n’y aura plus de solidarité parce qu’il n’y aura plus ce lien indéfinissable et invisible qui nous unit les uns aux autres comme les membres d’une même famille. La solidarité et la conscience nationale sont intimement liées.

Nous portons en nous des valeurs qui sont belles et justes.

Mes amis, le message que je suis venue vous délivrer est un message de conquête et de victoire.

Parce que vous êtes des militants de la cause nationale, je vous appelle à prendre une part active à l’œuvre de refondation que nous sommes en train de mener.

Cette belle entreprise apparaîtra comme un moment historique, le moment où collectivement par notre travail, par notre réflexion, par notre intelligence, par notre énergie, nous avons pensé, imaginé et mis en œuvre les moyens techniques, politiques et humains de la victoire de nos idées.

Le questionnaire est en cours de dépouillement et d’analyse.

Il est très riche d’enseignements et sera évidemment une base de notre réflexion.

Nous le complèterons avec des enquêtes « quali » auprès de nos électeurs, parce qu’à côté de nos militants il est important de connaître le sentiment de ceux qui simplement, sans autre forme d’engagement, votent pour nous.

En pratique, cet exercice consiste à réunir des personnes qui votent FN et à les interroger durant une demi-journée sur leur perception.

Il est important de savoir comment ils nous perçoivent et ce qu’ils attendent de nous.

Le mouvement est aussi le leur.

Des ambassadeurs de la rénovation seront envoyés dans vos fédérations.

Venez les rencontrer et échanger directement avec eux pour prolonger l’échange que nous allons avoir.

Enfin, nous nous retrouverons au congrès avec les discussions et les votes.

Vous allez être appelés à voter pour un peu plus de quatre cents candidats au Comité central.

Parce que nous avons souhaité mettre en place un système qui donne sa chance à tous, un système qui permette aussi à ces candidats de s’exprimer, nous avons souhaité qu’ils puissent disposer sur un site dédié, de petites professions de foi.

Nous espérons que les plus talentueux, les plus inventifs, ceux qui ont le plus d’empathie pour les adhérents et le mouvement auront ainsi l’occasion de s’illustrer et d’intégrer nos instances dirigeantes.

Parallèlement à ce parcours de saine démocratie interne que nous allons suivre, je vous invite à vous impliquer, à vous engager dans vos sections si ce n’est déjà fait, à vous former, c’est-à-dire à vous préparer à exercer le pouvoir

Mesdames et messieurs, mes amis,

Au seuil de cette nouvelle année permettez-moi de former des vœux pour notre cher pays et pour ceux qui l’aiment, des vœux pour notre mouvement dont le succès est si nécessaire, mais aussi des vœux à chacun d’entre vous, à ceux que vous aimez, à ceux qui vous sont proches.

Que cette année vous apporte la santé, la force et la réussite.

Semons en 2018, les moissons viendront.

Vive le nouveau Front,

Vive la France !

Marine Le Pen

07 janvier 2018

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