Discours de Marine Le Pen au Congrès du Front National à Lille

Marine Le Pen

Discours

11 mars 2018

Retrouvez le discours de Marine Le Pen au congrès de Lille et la présentation du nouveau nom du Front National qui deviendra le Rassemblement National après le vote des adhérents :

Mesdames, Messieurs, chers amis,

En 2011, quand vous m’avez confié la responsabilité de conduire notre famille politique, c’est avec l’engagement d’une grande rénovation, celle d’un mouvement né d’une folle espérance en 1972, un mouvement couvert de balafres en quête d’un second souffle.

Nous avons fait du chemin et le parti qui était tombé à 10,5 % à la présidentielle et 4,5 % des voix aux législatives il y a dix ans s’est redressé, s’est implanté et a essaimé.

Aujourd’hui, à l’heure où vous me faites l’honneur de me reconduire dans mes fonctions pour une nouvelle mandature, et croyez que j’en mesure la charge et vous en remercie, notre engagement de porter notre mouvement au pouvoir est intact.

Nous savons combien le chemin qui y conduit est pentu et, nous le mesurons tous les jours, est semé d’embûches glissées sous nos pas par un système prêt à tout pour se maintenir au pouvoir.

Nous savons que les derniers mètres qui conduisent à la citadelle seront les plus durs.

« Je ne connais pas de vérités tranquilles »

disait Hélie Denoix de Saint Marc, cet homme si admirable auquel  la vie avait enseigné la sagesse.

Nous savons, nous à qui on ne pardonne rien, que malgré les vicissitudes du combat, malgré les injustes procès, malgré les persécutions incessantes, malgré cette guerre psychologique visant à nous démotiver, nous avançons sur la bonne voie, sur celle de l’honneur et du devoir, sur celle de la vérité et de la victoire.

Cette voie est celle que nous indiquent notre raison, notre cœur, notre passion pour la France et l’impérative exigence de la patrie. Nous n’en changerons pas.

Un monde nouveau se dresse devant nous.

Il nous place face à de multiples défis :

- un défi démographique avec de grandes migrations mondiales qui, si elles se poursuivent à ce rythme, annoncent la submersion de notre continent et de notre pays et donc à terme leur dilution ;

- un défi technologique qui nous expose au risque de la relégation économique ou de l’asservissement si nous ne savons pas le relever ou le réguler ;

- un défi social avec un ordre économique bouleversé par une mondialisation sauvage et les révolutions numériques et robotiques qui sont à l’œuvre ;

- un défi éthique qui met en jeu notre conception de l’homme et les valeurs essentielles auxquelles nous croyons ;

Ce qui se joue mes amis, ce ne sont pas nos carrières, nos sièges, nos espérances de réussite personnelle, ce qui est en jeu, c’est notre pays, c’est de le voir sortir de l’histoire, c’est de constater qu’il ne l’écrit plus, mais qu’il la subit, ou pire, ce serait de voir cette grande et belle aventure qui s’appelle la France s’interrompre brutalement comme une lumière qui s’éteint ou plus lentement comme un feu qui se meurt.

Je l’ai assez répété au cours de la dernière campagne, ce qui se joue dans notre combat c’est un défi de civilisation.

Nous qui sommes les filles et les fils de France, qui sommes des résistants et des combattants de nos libertés, nous qui sommes ici l’avant-garde du « renouveau des peuples » que connaît le monde, nous allons le relever.

Nous savons trop que l’histoire est implacable.

Nous savons que les peuples qui cessent d’espérer et renoncent à lutter cessent d’exister.

Nous savons que les civilisations sont mortelles.

Dans un régime démocratique, ce qui est encore un peu, si peu, le cas de la France, le sort de notre pays est entre les mains de son peuple.

C’est à nous qui en sommes les infatigables vigies d’avertir à l’approche des récifs comme nous l’avons fait tout au long de l’histoire de notre mouvement.

Mais, nous ne devons pas seulement être les éveilleurs de consciences, ce qui nous réduirait à un rôle de témoins, nous devons aussi porter la révolution des idées et la révolution des actes.

Dans un monde qui bouge, sans cesse, où chaque minute bouscule la précédente dans le torrent des inventions, des mutations et des dérégulations, le rôle du politique n’est pas seulement d’observer et de commenter, mais d’inventer de nouvelles régulations et d’agir en cherchant les réponses dans la seule question qui vaille : Est-ce bon pour la France ? Est-ce bon pour les Français ?

Comprendre, proposer et agir, voilà quelle sera notre feuille de route.

Comprendre, c’est prendre conscience qu’aujourd’hui deux visions du monde se font face, deux conceptions de l’homme et du monde diamétralement opposées, irréductibles, exclusives l’une de l’autre, un face à face que l’on trouve en France, mais aussi en Europe comme le prouve la coalition allemande ou les élections italiennes.

L’heure des grands chambardements, des grandes mutations est aussi et c’est tant mieux le moment des clarifications, des clarifications salvatrices.

Ce grand face à face dont je vous parle oppose les mondialistes et les nationaux.

Ceux pour qui la Nation est un obstacle et ceux pour qui elle est un joyau.

Il n’est que la version moderne de la lutte éternelle des nomades contre les sédentaires, la saison suivante de l’inépuisable feuilleton de la série commencée avec le mythe de l’affrontement entre Abel, le pasteur itinérant, et Caïn l’agriculteur.

Le nomade, c’est celui que décrit Lamartine dans son poème « les révolutions » qui après avoir tari le puits part sans se retourner chercher une autre patrie, celle où il y aura de l’eau qu’il pompera à nouveau jusqu’à épuisement.

Il conclut :

« Il marche et ne repasse pas ». Marcher et ne pas repasser, c’est n’être attaché à rien.

Dans le vers de Lamartine comme dans la France de M. Macron, être « un marcheur », c’est être un nomade tout comme le sont les migrants ou les expatriés fiscaux.

Dans son livre « l’Homme nomade », M. Attali qui est le prophète du nomadisme, résumait sa vision de l’homme par cette formule évocatrice:

« Le propre de l'homme, c'est d'abord la course d'un bipède. »

Le nom même du mouvement de M. Macron « En marche » témoigne de cette appétence non pour le voyage, mais pour l’errance.

L’appellation du mouvement « En Marche » est en soi une profession de foi pour un nomadisme décomplexé avec pour prolongements implicites un sans-frontiérisme et un immigrationnisme irréductibles.

Le nomadisme remet en cause l’idée même de devoir, de fidélité, de respect de la parole donnée.

On est dans l’éphémère, dans le courtermisme, dans le paraître, dans le refus assumé de construire quelque chose de durable.

Le nomadisme c’est l’inverse de nos valeurs de civilisation.

Le nomadisme c’est le refus des attachements, des appartenances, des autorités.

La seule autorité reconnue est celle de l’argent. Le seul pouvoir, la force de celui qui le possède.

C’est la civilisation de l’oral et non plus de l’écrit.

Un monde sans bibliothèques, sans monuments, sans terre pour enterrer ses pères.

Le mondialisme souriant et triomphant de M. Macron,  ce sera le règne des individus vides, sans mémoire, sans attaches, sans intériorité, qui promènent leur insignifiance dans un terrain vague culturel et une déshérence identitaire.

C’est dans ce désert mental que prospère et prolifère l’islamisme cet épouvantable totalitarisme qui rêve par la conquête des esprits faibles et la connivence des esprits lâches, d’asservir le monde et de soumettre la France.

L’Occident offre une explication et d’ailleurs une réponse mercantile à une conquête d’essence culturelle.

On ne luttera pas définitivement contre le fléau de l’islamisme si nos sociétés ne repensent pas leur logiciel.

Le mondialisme et l’islamisme sont deux idéologies qui veulent dominer le monde : l’un par le tout commerce, l’autre par le tout religieux.

Et, face à ces deux totalitarismes, notre réponse n’est plus ni collective, ni nationale.

Tous les jours, nous sommes sommés de basculer dans l’individualisme débridé.

Chacun est invité par le nouvel ordre marchand à n’obéir qu’à ses désirs, à ses désirs illimités et parfois on le voit avec la tolérance, l’insupportable tolérance pour les délinquants, à ses pulsions.

C’est là une profonde régression qui nous conduit vers une société immature, une société qui ignore que l’on devient adulte lorsqu’on a fait l’apprentissage des limites.

Il n’y a  pas de société sans limites.

50 ans après, les soixante-huitards bedonnants et grisonnants connaissent leur apothéose avec la société hédoniste que promet le mondialisme: eux qui avaient faussement mais sciemment confondu  l’autorité et la domination, eux qui ont fait retirer les estrades des salles de classes pour placer le maître au niveau de l’élève, peuvent jouir d’une société sans entrave, une société dans laquelle l’individu absolu ne connaît qu’une règle de vie : vivre pour soi avec pour dommage collatéral le mépris des autres, l’indifférence au monde, l’inconscience de l’avenir, le sentiment de pouvoir jouir sans construire, celui de consommer sans transmettre.

Pas étonnant que M. Cohn-Bendit se soit reconnu dans le projet de  M. Macron et l’ait rejoint.

Il n’y a pas de société sans principe.

Le 28 avril nous ferons à Paris un colloque sur le thème « 50 ans après : en finir avec mai 68 », car en finir avec mai 68 fait partie de notre projet.

« Jouir sans entrave » était beaucoup moins anodin et séduisant qu’ils ne le disaient quand la frontière est devenue dans leur esprit une entrave à la liberté de circulation des personnes, la lutte contre la concurrence déloyale, une entrave à la liberté de circulation des biens, la protection sociale des plus humbles, une entrave à la liberté du marché.

La transmission, vertu cardinale de nos sociétés depuis la nuit des temps, s’efface et personne ne s’étonne plus qu’une résidence aux Etats-Unis ait plus de valeur qu’une nationalité comme critère d’application du droit successoral à des enfants français.

« Il est interdit d’interdire », donc tout devient un droit, y compris le « droit à l’enfant » qui aboutit à la Gestation pour autrui (GPA), c’est-à-dire la location de ventres, pratique moralement destructrice qui revient à faire de l’enfant un objet, l’objet d’un commerce, donc un objet de consommation.

Cette marchandisation du monde qu’ils voudraient nous imposer nous est insupportable.

Pensez que le ratio qui rend compte du moral des ménages repose sur leur envie de consommer.

Ne s’agit-il pas uniquement de morale lorsque l’INSEE décide de faire entrer le trafic de drogue dans le calcul du PIB c’est-à-dire de la richesse produite ?

Nous sommes en pleine inversion des valeurs.

Et il n’y a pas de société sans valeurs.

Car la GPA n’est qu’un début.

Déjà on voit poindre la promesse de contrôler, par la technologie génétique, les caractéristiques intellectuelles ou physiques des enfants et supprimer le hasard de la naissance et de la vie.

Le culte de la performance comme la concurrence généralisée, érigés en absolu, incitera nombre de parents à céder à la tentation.

Enfin, au-delà, se posera la question du transhumanisme, c’est-à-dire la fabrique à l’échelon quasi industriel de bébés (entre guillemets)  « améliorés ».

Quelques états semblent y travailler pour aligner des individus avec 200 de QI, tout comme de grandes firmes nourries par les bénéfices générés par les réseaux sociaux.

Certains de leurs dirigeants, avec la sentencieuse assurance de multimilliardaires, se sont donné pour objectif, en toute modestie,  la mort de la mort.

On joue à colin-maillard sur le bord d’une falaise !

La science déferle sur nous avec la tentation prométhéenne de faire de l’homme l’égal de Dieu.

Revenons sur terre !

On le voit, sauf à admettre une barbarie technologique, le monde qui vient ne peut se satisfaire des lois du marché pour se réguler.

Au risque d’épuiser la planète sommée de fournir des rendements non plus de 2 à 3 % qui sont ceux qu’offre la nature, mais de 15 à 16 % qui sont ceux de l’économie financiarisée, la mondialisation voit le triomphe de l’ordre marchand, celui qui réduit l’être humain à l’état de marchandise et l’individu à sa capacité à produire et à consommer :

- Salarié, il est un tâcheron payé à la mission : la loi travail de M. Macron a jeté les bases de cet anti-modèle social ;

- Retraité, il n’est plus productif et peut donc faire l’objet d’un matraquage fiscal et devenir la vache à lait du gouvernement ;

- Consommateur, il est soumis au dogme sacré du libre-échangisme qui fait entrer chez nous des denrées sans normes sanitaires, joue avec les OGM ou fait brouter aux vaches … des farines animales.

L’appropriation des ressources ne touche pas seulement les biens vitaux comme la terre, l’eau, l’air, mais le vivant lui-même avec les semences génétiquement modifiées pour être stériles et asservir les agriculteurs en permettant ainsi à de grandes firmes de contrôler l’alimentation de la planète.

Cette appropriation du vivant c’est aussi l’appropriation des caractères génétiques de toutes les espèces à des fins industrielles. Cela a déjà commencé.

Si le beau principe de liberté est convoqué par les mondialistes, ce n’est pas pour libérer, mais pour déréguler c’est-à-dire imposer la loi du plus fort et asservir les autres.

Le modèle de M. Macron ne conduit pas à une libération, mais à une aliénation.

Un individu qui n’est rattaché à rien, ni à une histoire, ni à un projet collectif, ni à un avenir est un homme seul, donc un homme vulnérable, mais pour M. Macron et ses amis de Davos, il devient alors un homme abouti parce qu’il est apte à suivre docilement le troupeau de la mondialisation.

La société de M. Macron c’est une société où le citoyen est livré à de multiples insécurités :

  • Insécurité sociale avec le principe du salarié jetable ou le détricotage progressif des protections sociales ;

  • Insécurité du pouvoir d’achat avec des salaires contractuels qui peuvent être abaissés par accords d’entreprise, avec la CSG qui ampute brutalement les retraites ou avec par exemple le racket des automobilistes ;

  • Insécurité économique avec l’installation d’une distorsion généralisée de concurrence entre les produits français et ceux qui sont importés et une distorsion dans les métiers de service entre les Français et les travailleurs détachés ;

  • Insécurité juridique avec ici en France la complexité et l’instabilité des normes, des règlements, la rétroactivité des lois et une justice de plus en plus éloignée du justiciable ; insécurité juridique aussi parce qu’à l’échelle mondiale se met en place l’extraterritorialité du droit américain, mais aussi par le biais des accords de libre-échange, des instances d’arbitrage privées imposent leurs décisions qui seront supérieures à la loi de nos états.

  • Insécurité patrimoniale avec la réorientation autoritaire de l’épargne vers l’investissement financier ou la chasse au propriétaire immobilier puisque dans une société monade tout doit vous pousser à la mobilité et donc en l’occurrence à être plutôt locataire : voilà la logique des deux mesures croisées que sont la réforme de l’ISF et de la disparition de la taxe d’habitation.

Pour MM Attali et Macron, le patrimoine doit aussi être nomade.

  • Insécurité physique avec l’explosion de la délinquance et la menace permanente du terrorisme, une délinquance qu’on ne veut pas réellement éradiquer, un terrorisme qu’on n’ose même pas nommer ;

  • Et un projet de loi qui va libérer les délinquants dans nos villes et nos campagnes au motif fallacieux de la surpopulation carcérale.

  • Insécurité culturelle avec la submersion de nos pays par de grandes migrations totalement incontrôlées de populations, qui crée chez nous des zones de non-droit, avec l’importation de mœurs ou de règles contraires à nos valeurs et notamment à nos principes de laïcité ou de respect de la liberté et de l’intégrité des femmes.

Les belles âmes pensaient que la plupart migraient chez nous pour profiter de nos libertés, en réalité ils amenaient leurs interdits.

Ces mœurs nous sont maintenant imposées partout, dans la rue, dans l’entreprise, à l’école, à l’hôpital, dans les cantines, sur les plages.

  • Insécurité numérique qui voit, devant l’inaction de l’Union européenne, les géants américains de l’internet, les gafa, c’est-à-dire les géants d’internet (Google, Apple, Facebook, Amazon), s’approprier et stocker vos données personnelles, celles de nos entreprises et celles de nos états.

Cette appropriation qui, comme l’a rappelé hier Steeve Bannon, atteint non seulement notre souveraineté nationale, mais aussi notre souveraineté numérique.

Nous sommes en train de perdre la guerre des data c’est-à-dire des données.

Comme pour le terrorisme, l’Union européenne n’a pas compris que cette guerre était engagée.

Quand vous achetez un livre sur Amazon, le logiciel vous propose immédiatement les ouvrages que vous pourriez aimer.

Ce croisement de données permis par l’intelligence artificielle permet déjà à ces firmes de vous connaître intimement, totalement, de mieux vous connaître que ne le peuvent vos proches, de mieux vous connaître que vous ne vous connaissez vous-même et de vendre ces données, sans votre accord, pour générer des centaines de milliards.

Elles sont conçues pour deviner et anticiper vos désirs de consommation et prévoir ce que vous allez acheter avant même de le savoir vous-même.

C’est un grand danger pour vous, pour votre liberté d’individu, car vous êtes pistés commercialement comme une proie lors d’un safari.

C’est un danger encore plus grand pour le pays qui voit tous les échanges de nos entreprises stratégiques ou de nos administrations à ces multinationales.

Face à ce danger qui compromet notre avenir en tant que nations libre, l’UE est inerte.

Elle préfère légiférer par directive sur le bruit des tondeuses à gazon.

Nous, nous croyons dans la politique.

Nous croyons en la prééminence du politique.

Au moment où il est de bon ton de tout dépolitiser au nom de la fatalité de l’économie, de mépriser la politique et les politiques, de décrédibiliser la parole politique, nous pensons que la volonté politique n’a jamais été aussi vitale parce que si essentielle à la sauvegarde de nos libertés.

Accepter que la politique se réduise à gérer les conséquences néfastes des règles imposées par le marché mondial et ultralibéral, c’est aller vers un totalitarisme économique.

Seul le politique peut être une instance légitime de régulation.

Seul la politique est compatible avec un processus démocratique.

Seul le politique est en mesure d’imposer aux féodalités marchandes un ordre juste, le respect de l’intérêt général et de la liberté individuelle.

Nous ne nions pas la mondialisation, nous voulons l’affronter, groupés au sein de la nation pour faire en sorte que la France puisse en tirer bénéfice ;

Nous savons que la révolution numérique est déclenchée et avec elle la guerre des données et la course à l’intelligence artificielle.

Nous n’entendons pas subir le futur, mais le préparer et y trouver les voies de la grandeur pour la France, dans le respect des valeurs qui l’ont construite.

Pas davantage nous ne nous cachons les yeux devant le torrent technologique qui, sous nos yeux, emporte le monde ancien et nous attire dans un environnement mouvant et incertain.

Nous pensons à l’inverse de M. Macron que le pire serait le laisser-faire, de laisser les lois du marché tout régir au risque de voir nos libertés devenir aussi virtuelles que leur monde.

Il nous revient donc d’inventer les nouvelles régulations.

Ces nouvelles régulations devront toucher l’économie, les grandes migrations de populations, le social, la technologie, l’école, la culture et finalement tous les domaines politiques.

Nous, nous croyons à la France durable, une France sûre d’elle-même, fière de ses valeurs, et convaincue que c’est ensemble qu’il nous faut affronter les défis de demain.

Nous préférons le « nous »  au « je » et croyons que l’être est préférable à l’avoir.

Nous sommes le parti des fidélités, fidélités à nos engagements, à notre pays, à notre culture, à notre peuple, à nos valeurs de civilisation.

Nous opposons à la société matérialiste des multinationales et des banquiers, la communauté de sentiment, le sentiment d’appartenance qui nous rattache au passé et nous lie au futur dans une communauté de destin, ce sentiment fraternel qui unit les Français entre eux, d’où qu’ils viennent, quelle que soit leur origine, quelle que soit leur couleur de peau, quel que soit leur niveau social.

Notre projet repose sur trois piliers essentiels :

  • La transmission
  • La protection
  • La liberté

La transmission, elle est naturelle pour ceux qui se considèrent comme les héritiers d’une civilisation, d’un pays, d’une culture.

Cet héritage des siècles, il nous appartiendra un jour de le léguer à nos enfants.

La transmission nous oblige.

C’est un devoir sacré.

Mais c’est aussi un droit, le droit de tout peuple à la continuité historique, reconnu d’ailleurs par la Déclaration des Nations-Unies de 2006 sur les droits des peuples autochtones, c’est un trait d’union entre les générations, mais c’est un partage entre les vivants.

Refuser la préservation d’un savoir accumulé, se soumettre à des transferts massifs de technologies, organiser la fracture identitaire par la culture de la table rase est une défaite de la pensée autant qu’une trahison de la communauté nationale.

Pour nos enfants, la non-transmission de leur patrimoine c’est-à-dire étymologiquement des « biens hérités de ses parents » est une dépossession, une mutilation, une lobotomisation.

La transmission ne porte pas seulement sur notre patrimoine matériel, mais également sur ce patrimoine immatériel qui constitue l’âme de notre peuple, sa langue, ses traditions, ses valeurs, les règles de vie et de fonctionnement qu’il s’est donné, son identité, son goût pour la vie et donc son aspiration à se projeter dans le temps.

Sans transmission, il n’y a plus de pays qu’un conglomérat d’individus disparates que les incantations sur le « vivre ensemble » et les ruineuses dépenses de la politique de la ville ne parviendront pas, ne parviendront jamais à lier entre eux.

La nation comme le sentiment national sont de belles valeurs à enseigner.

Elles seront source d’économies de peines et d’argent.

La transmission est une dynamique généreuse qui permet à celui qui reçoit de s’approprier ce qui est transmis.

La transmission est avec l’instruction le premier devoir de l’école.

Nous restaurerons l’école, les enseignements fondamentaux et, dans l’intérêt même de nos enfants, l’autorité des maîtres.

Tout comme nous veillerons à la transmission de nos savoir-faire, au rayonnement de notre langue et de notre culture, et plus largement à la promotion de ce qui fait le génie français.

Le deuxième pilier de notre projet c’est la protection.

Nous sommes la force politique qui s’est donné pour mission première de protéger les Français.

Si nous sommes plus là pour le faire, qui le fera ?

Nous devons stopper le déclassement programmé des classes moyennes qui voient leur pouvoir d’achat s’éroder sous les hausses d’impôts et des prélèvements.

Le déclassement généralisé qui fait que les seuls qui pensent encore que leurs enfants auront une meilleure vie qu’eux-mêmes, sont les migrants.

Nous sommes les défenseurs des ouvriers, des employés et de ces malheureux agriculteurs sacrifiés sur l’autel du libre-échangisme et de la concurrence déloyale.

Nous sommes les défenseurs des plus humbles à l’égard desquels devrait s’exprimer la solidarité nationale.

Nous sommes les défenseurs, et même les derniers, de la République française vidée de son contenu par les reniements successifs et qui, année après année, est de moins en moins indivisible, de moins en moins laïque, de moins en moins démocratique et de moins en moins sociale, dont les dirigeants parlent en anglais, dont le drapeau est sommé de laisser la place à la bannière européenne, dont la devise est reléguée à des inscriptions  vidées de leur substance qui se maintiennent encore sur quelques frontons publics, dont le principe « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » a été bazardé sur l’autel de la capitulation devant les instances supranationales.

Nous sommes les défenseurs du service public dont l’image trop longtemps écornée par le jusqu’auboutisme syndical, a brouillé sa finalité essentielle, garantir l’égalité entre les citoyens et la protection des plus faibles, offrir à chaque Français quel qu’il soit, où qu’il vive sur le territoire, le droit à s’instruire, à se déplacer, à se soigner.

Nous sommes aux côtés de tous ces Français qui ne seraient « rien » dès lors qu’aux yeux du président « ils n’ont pas réussi ».

Les Français ont le sentiment de payer toujours plus pour toujours moins de prestations.

La question qui se pose est : « où passe l’argent ? »

Didier Migaud, le Président de la Cour des comptes disait récemment «les Français n’en ont pas toujours pour leur argent ».

Comme cela est exprimé pudiquement.

Quel est donc ce poste de dépenses qui ruine notre pays et dont on ne parle pas ?

L’AME attribuée aux clandestins : un et peut-être même plus près de deux milliards !

Les mineurs isolés, vous savez les mineurs de 11 à 50 ans : deux milliards !

Les nuits d’hôtel, les châteaux ou les logements qu’on réserve aux migrants

Les emplois prioritaires qu’on leur accorde

L’immigration légale et illégale n’est plus tenable.

L’argent des Français doit d’abord revenir aux Français.

Nous n’avons plus les moyens d’accueillir, de loger, de soigner, de nourrir la terre entière.

Protéger la France c’est aussi préserver notre patrimoine naturel, nos lacs, nos rivières, nos forêts, nos côtes, tout ce qui fait de la France un pays d’une incomparable richesse.

Nous devons entrer dans la civilisation écologique.

La protection des Français c’est aussi la protection de leur identité :

  • En France, sauf les ecclésiastiques, on ne s’habille pas en tenues religieuses dans les villes

  • En France, on ne se baigne pas tout habillé dans les piscines publiques

  • En France, on peut croire ou ne pas croire, on choisit la religion qu’on embrasse, on peut en changer

  • En France, les femmes s’habillent comme elles veulent sans être importunées

  • En France, on serre la main aux femmes

Dans notre pays qui a été meurtri par d’effroyables guerres de religion, un équilibre a été trouvé et la laïcité est une valeur qui fait partie de notre pacte social et donc de notre identité.

En France, quand on est étranger on respecte nos lois et notre peuple.

En France, quand on est étranger et délinquant, on doit reprendre l’avion.

Parce que nous croyons que la France ne se résume pas à quelques grandes métropoles et que le rôle de l’Etat est d’offrir à chacun l’égalité des chances et des services, nous défendons les zones rurales oubliées, qui subissent de plein fouet la disparition des services publics.

Ce sont, vous le savez, ces postes, ces maternités, ces gares et ces classes d’école qui ferment et qui accélèrent l’effacement de nos petites communes.

Nous ne laisserons pas faire la privatisation rampante ni de nos forces de sécurité publique au profit de sociétés privées au recrutement non contrôlé, ni de la SNCF au profit d’une concurrence qui investira dans les lignes rentables et laissera aux Français le financement devenu impossible des petites lignes, dernières nervures qui irriguent notre ruralité.

Dans le contexte de l’explosion de la délinquance de plus en plus violente et qui s’étend partout jusqu’aux campagnes les plus reculées, le laxisme de l’Etat est irresponsable : la police, la gendarmerie, les gardiens de prisons, les policiers municipaux comme nos soldats, tous concourent à notre sécurité et à celle de nos familles.

Ils doivent être soutenus, ils doivent être reconnus et l’appui de la nation à leur égard doit être total.

Notre sécurité c’est une des raisons d’être de l’Etat.

C’est pourquoi notre armée doit être redimensionnée et notre politique étrangère fondée sur le respect de toutes les nations, être l’instrument de la paix, de la défense de nos intérêts vitaux et du rayonnement de notre pays.

En matière de terrorisme, nous sommes les seuls à demander que l’acte terroriste ne soit plus considéré comme un acte de délinquance ordinaire, mais comme un acte de guerre.

Ce changement d’approche renverse tout.

En effet, il ouvrirait la voie à un traitement particulier avec des procédures spécifiques, des juridictions spécialisées, comme la Cour de Sûreté de l’Etat dont nous demandons l’instauration, et un emprisonnement assorti de règles particulières adaptées à la dangerosité des islamistes.

Lors de la loi sécurité et terrorisme du gouvernement, une petite loi de police administrative qui relève de la farce, tous les amendements des parlementaires Front National pour durcir notre législation ont été repoussés par un vote conjoint En marche/LR.

S’agissant des revenants de Daesch dont vous remarquerez qu’on n’en parle plus, je veux ici redire ce que j’ai dit à maintes reprises.

Nous n’en voulons pas, ni eux qui sont des monstres ni leurs femmes qui sont les complices de leurs atrocités.

Pour nous, ils devraient déjà être déchus de leur nationalité française puisqu’ils ont acquis une autre nationalité, celle de l’état islamique et qu’ils sont donc éligibles à la déchéance légale de nationalité.

Qu’ils soient jugés là-bas et qu’ils répondent devant leurs malheureuses victimes encore vivantes des crimes contre l’humanité qu’ils ont commis.

S’ils devaient revenir en France ils doivent être, sans aucune exception, incarcérés immédiatement et condamnés à des peines pouvant aller jusqu’à la perpétuité réelle.

Ils doivent savoir que ce n’est pas une bonne idée de revenir en France.

Enfin, s’il s’avérait que ces barbares perpétuent un crime en France ou sur un Français du fait du laxisme du gouvernement à leur égard, nous tiendrons M. Macron et son ministre de l’Intérieur pour politiquement responsables de ces crimes.

Et, puisque nous parlons de protection, je suis obligée de revenir sur la souveraineté numérique de la France.

Je vous l’ai dit, dans un monde où les données numériques, celles que vous produisez en recherchant ou en publiant sur internet, constituent une richesse essentielle, la France se trouve dans la situation d’une colonie dont on pille les matières premières.

Pourquoi n’existe-t-il pas un Google français ou européen ?

Pourquoi un continent comme l’Europe est-il dépendant de logiciels américains et bientôt chinois qui captent et espionnent nos activités économiques ou personnelles ?

Laisser partir nos données à l’étranger est à la fois dangereux pour nos libertés, désastreux pour notre économie et suicidaire pour nos intérêts stratégiques.

N’est-ce pas là une nouvelle preuve de l’indigence de nos gouvernants faussement compétents et de l’Union européenne, cheval de Troie du mondialisme et des intérêts américains ?

Nous demandons que cette question de la souveraineté numérique devienne une grande cause nationale.

Nous proposons quelques mesures immédiates :

  • Mieux informer les utilisateurs français sur la récupération de leurs données personnelles dès lors qu’ils valident les conditions générales d’utilisation.

  • Harmoniser au niveau national le droit numérique par la création d’un code numérique incluant à la fois la législation européenne, la législation nationale et les normes existantes.

  • Instaurer l’obligation de stocker les données personnelles dans des serveurs en France avec interdiction de les transférer.

  • Développer les solutions de logiciels libres notamment dans les administrations, les universités, les écoles et encourager leur utilisation par le grand public.

  • Ouvrir à l’échelon européen avec tous les pays qui le souhaitent un projet de coopération sur le numérique visant à préserver la sécurité et la souveraineté de nos états et la liberté de nos citoyens.

Ces questions, on le voit, sont éminemment complexes et, face à des monopoles bénéficiant d’une puissance financière considérable, elles nécessitent une mobilisation de moyens dont seul un état ou un groupe d’états peut disposer.

Cela touche la recherche, la synergie entre entreprises, une collaboration public/privé, la formation aux nouveaux métiers, mais aussi l’absolue nécessité de conserver chez nous nos ingénieurs en ce domaine.

Cette mobilisation relève par nature de l’Etat stratège dont nous demandons le retour et vraisemblablement de la libre coopération des Etats européens que nous appelons de nos vœux.

Nous demandons la création d’une « agence européenne » qui, comme Airbus pour l’aéronautique, développerait des champions européens et français du numérique, de la robotique et de l’intelligence artificielle.

Le troisième pilier de notre projet c’est la liberté.

Depuis plusieurs années, chacun pressent qu’une sorte de couvercle s’est posé sur la société.

Le politiquement correct force à adhérer à la tyrannie de la conformité.

Les mots sont tabous,

Les vérités même objectives sont censurées comme par exemple de montrer les atrocités de Daesch qui nous conduit aujourd’hui directement en correctionnelle.

Le gouvernement nous prépare une loi sur les fake news avec un contrôle de la parole publique en période électorale et surtout une tentative de prise de contrôle d’internet.

M. Macron décidément plus à la remorque qu’on ne le pense, croit devoir s’aligner sur une mesure liberticide déjà en vigueur en Allemagne et que les commissaires de Bruxelles voudraient imposer dans toute l’Europe.

Nous défendrons la liberté d’expression sur internet comme nous la défendrons pour quiconque subit des pressions pour s’être exprimé librement, qu’il s’agisse du journal Le Monde qui s’est vu menacer sur ces ressources publicitaires pour avoir déplu à un groupe financier, que ce soit un individu ou un parti politique privé de compte bancaire pour avoir dénoncé certaines pratiques du système financier.

Je vous assure que cela existe.

La liberté, elle est aussi économique.

Nous vivons en matière de liberté économique une logique paradoxale :

D’un côté, les grands groupes jouissent de la liberté du renard dans le poulailler ;

De l’autre les petits sont soumis à des tracasseries insupportables au quotidien qui pénalisent leur développement.

Là aussi nous devons mettre en place de nouvelles régulations empreintes de pragmatisme et du souci de l’efficacité.

Les petites et moyennes entreprises françaises servent la France.

Elles doivent être soutenues.

Elles doivent être aidées à conquérir le monde.

C’est ce que nous appelons le patriotisme économique, qui est légitime et que nous mettrons en œuvre, car dans un contexte de guerre économique, tous les pays l’appliquent.

Le plus grand service qu’on puisse rendre aux entrepreneurs, c’est de les laisser travailler et si l’Etat doit intervenir c’est en  favorisant un environnement économique favorable pour tous : des charges raisonnables, les simplifications administratives, les dispositifs incitatifs pour la recherche, l’innovation et l’exportation, des facilités de transmissions, des réseaux de transports adaptés, la connexion de territoires, la formation initiale et continue des personnels, la sécurité juridique et physique notamment et bien sûr le cadre juridique et commercial d’une concurrence loyale…

Parallèlement et ce ne sont pas deux logiques contradictoires, mais complémentaires, nous croyons à un état stratège, c’est-à-dire à un état qui est capable de donner une impulsion pour palier l’initiative privée défaillante : ce fut le cas pour France Télécom devenue la société privée Orange, ce sera demain le cas pour  des projets industriels dans le secteur de « l’or bleu », c’est-à-dire la mer ou pour les investissements colossaux nécessités par l’intelligence artificielle ou des recherches sur l’énergie.

Encore faut-il qu’après avoir œuvré à créer des fleurons industriels, on ne les livre pas à des raids étrangers, ou à des pillages de technologies ou de savoir-faire.

Je veux le dire sans ambiguïté.

Nous ne sommes pas favorables aux subventions directes aux entreprises, non pas par une sorte de haine sociale qui m’est insupportable, mais par souci de justice et d’efficacité.

Les entrepreneurs qui sont accaparés par leurs affaires le savent, ces aides ne profitent souvent qu’aux chasseurs de primes, ces aides n’ont pour résultat que des effets d’aubaine ; ces aides ne profitent généralement qu’aux initiés, ceux qui savent parce qu’ils ont des relations, ceux qui ont le temps, ceux qui ont un service dédié, c’est-à-dire, disons-le clairement plutôt les grands groupes que les petites entreprises.

Sur le droit du travail, même si certains points méritent d’évoluer, nous ne croyons pas qu’une précarisation de l’emploi salarié tel qu’il ressort de la « loi travail », soit une solution acceptable.

Nous ne voulons pas opposer le salarié à l’entreprise.

La précarisation du travail que l’on présente sous le vocable moderne de mobilité procède de l’esprit nomade que j’ai dénoncé tout à l’heure.

Elle éloigne affectivement le salarié de l’entreprise.

Nous croyons en la force motrice d’un esprit d’entreprise partagé, dans la force des projets collectifs, dans la puissance des dynamiques positives.

Pour nous, une loi travail c’est d’abord une loi contre le dumping social, environnemental, pratique profondément déloyale, mais aussi une loi sur l’innovation et la recherche, c’est ainsi que nous défendrons le mieux le travail, valeur à laquelle nous sommes profondément attachés.

Le travail doit être encouragé dans le cadre d’une grande réforme fiscale qui prévoira notamment la défiscalisation des heures supplémentaires.

Et lorsqu’on parle de liberté, comment ne pas évoquer la liberté collective, la liberté du peuple et celle de la nation, c’est-à-dire la souveraineté qui n’est autre que le droit d’un peuple à disposer de lui-même.

Dans un pays où l’Assemblée nationale tellement peu représentative est devenue une caricature, nous défendrons la liberté du peuple, c’est-à-dire concrètement le droit égal pour les citoyens de choisir leurs députés grâce au scrutin proportionnel aux élections législatives.

Nous défendons également le droit pour les députés de l’opposition à être des députés de plein exercice au moment où le gouvernement veut considérablement limiter le droit d’amendement de l’opposition, révélant une vision autoritaire.

En Europe, nous défendrons la liberté de la nation et avec elle la liberté de toutes les nations du continent.

Notre projet prendra le nom de « l’Union des Nations Européennes » (UNE).

Vous l’avez compris, pas plus hier qu’aujourd’hui et que demain nous ne marcherons sous la bannière « étiolée » de l’Union Européenne.

Nous lui préférons la multitude des drapeaux nationaux qui sont le fruit d’une histoire et le symbole de la diversité des peuples, des cultures, des nations et des états. Ils sont la réalité vivante de notre continent.

Nous ne sommes pas anti-européens.

Nous sommes opposés à l’Union Européenne, c’est-à-dire à l’organisation fédérale de l’Europe.

Et je dirais même que c’est parce que nous sommes Européens que nous sommes contre l’Union européenne qui brise, par ses échecs, ses méthodes et son mépris des êtres et des peuples, la belle idée européenne.

Notre Europe est belle, joyeuse, créative et fière.

Et, grâce aux nations qui la composent, elle sera respectueuse de l’identité des peuples, de leur culture, de leur protection sociale, elle sera diverse, elle sera libre.

Sous l’impulsion du professeur de droit Gilles Lebreton, nous avons entrepris une nouvelle rédaction des traités.

Ce projet, « l’Union de Nations Européennes », l’U.N.E décrira concrètement les institutions que nous mettrons en place.

Parallèlement, pour dissiper les inquiétudes sur le passage entre l’UE et l’UNE, nous allons davantage décrire la phase de transition, ses modalités juridiques, techniques, politiques, diplomatiques.

Ce projet vise à rendre leur souveraineté à chacun des états dans le cadre d’une coopération libre, révocable, et modulable.

L’Europe des souverainetés nationales sera l’Europe du respect.

Nous nous écarterons du modèle carcéral et brutal que l’UE veut imposer au peuple comme en témoignent ces pressions sordides sur l’unité de la Grande-Bretagne que le sinistre commissaire Barnier tente d’instrumentaliser pour punir le peuple britannique de sa témérité, ou encore comme le démontrent les menaces contre la Pologne, approuvées au Parlement européen par tous les européistes de droite et de gauche.

La propagande de Bruxelles nous dit que l’Union Européenne signifiait la paix : on a la preuve par l’exemple qu’elle veut la guerre et qu’en Irlande, en tentant de briser l’équilibre entre la partie nord et sud de l’île, l’UE tente de ranimer un conflit si difficilement éteint.

Pour tenter d’imposer son modèle, l’Union Européenne est prête à toutes les violences, à toutes les brutalités, à tous les cynismes.

Ce modèle fédéraliste est en crise.

Même les européistes l’admettent publiquement.

Comme feu l’Union soviétique, il répète que si l’UE ne marche pas c’est parce qu’il n’ y a pas assez d’UE.

Nous, nous pensons qu’il y a trop d’UE et pas assez de France.

Lors des prochaines élections européennes, ce sera l’Europe des nations contre la Commission.

Pour la première fois, nous pouvons envisager de conquérir la citadelle de verre dans laquelle sont retranchés les commissaires gris de Bruxelles.

Cette reconquête de nos libertés peut démarrer de l’intérieur, par le Parlement européen.

La poussée irrésistible des forces nationales dans tous les pays européens rend plausible une majorité eurosceptique à l’assemblée européenne en juin 2019.

Nous sommes dans le sens de l’histoire.

  1. Macron qui tente lui d’usurper la modernité nage à contresens.

Sur l’ensemble de la planète, les peuples aspirent aux protections nationales et à la défense de leur identité à l’image des plus grandes nations du monde, de l’Inde à la Chine, de la Russie aux Etats-Unis, ou des plus petites comme l’Autriche ou la Hongrie.

Il y a quatre ans en Italie, un sémillant jeune homme de moins de quarante ans, Mattéo Renzi, prenait les rênes de l’Italie avec une profession de foi volontairement eurobéate.

Cela nous parle.

C’est lui qui déclarait :

« La tradition européenne et européiste représente la meilleure partie de l'Italie, ainsi que sa certitude d'avoir un avenir ».

Un référendum et quatre ans après, nos alliés de la Lega sont aux portes du pouvoir.

Signe annonciateur, nous assistons à la chute du Macron italien.

La victoire des peuples des Nations d’Europe est l’un des objectifs que nous poursuivons pour cette élection européenne.

Elle peut donc avoir une portée considérable car l’enjeu est d’une importance totalement sous-estimée par un système sûr que les partis eurofédéralistes PPE et PSE tiendraient leur pouvoir en vertu du droit divin.

Au moment du vote, nous aurons donc les yeux tournés vers les autres pays qui comme nous voient le réveil de leur peuple.

En France, cette élection européenne revêtira aussi une dimension complémentaire.

Notre feuille de route stratégique pour le cycle 2019-2021 s’articule en s’appuyant sur le calendrier électoral.

  • Les européennes
  • Les municipales
  • Les départementales
  • Les régionales

A l’heure où le nouveau clivage nationaux/mondialistes se substitue au clivage droite/gauche, pas seulement en France, mais dans toute l’Europe, le moment de la grande clarification politique est venu.

Ce sera aussi celui du grand ménage.

Dans cette élection, deux projets se feront face : celui de l’UE défendu par M. Macron et soutenu par MM. Jupé et Cohn-Bendit et le nôtre, celui que présentera la grande coalition des nationaux dont notre mouvement constituera le cœur et même le cœur battant.

Entre les deux, il n’y aura rien.

Les partis de l’ancien monde qui prospèrent depuis des décennies sur une ambiguïté sont aujourd’hui traversés en leur sein par le nouveau clivage.

Ils subissent déjà un double phénomène : ils se fissurent et s’effritent.

A terme, ils sont voués soit à l’éclatement interne soit à la dilution électorale.

L’obsolescence du parti LR est programmée.

Comme le PS, sa disparition est annoncée.

Leur affaissement aux européennes nous permettra d’aborder la séquence des élections locales -municipales/départementales/régionales- avec de nouvelles perspectives.

Les municipales que nous allons commencer à préparer sans attendre, puisque les investitures démarreront dès septembre, fourniront le socle de notre implantation ; ce travail servira de base à la conquête je l’espère de départements comme le Pas-de-Calais, l’Aisne ou le Var.

L’implantation dans les départements servira de marchepied à la conquête des régions et notamment les Hauts-de-France et Paca.

Ce dispositif est ambitieux mais réaliste, il est enthousiasmant mais, ne nous le cachons pas, il est exigeant.

Il exige de nous de parfaire notre organisation -notre organisation centrale et départementale-, de disposer de davantage de cadres formés et aguerris, d’être en mesure de produire davantage de contenus et notamment des programmes européen, municipaux départementaux et régionaux de haute tenue.

Nous entendons mettre en place une organisation rénovée, davantage décentralisée ou déconcentrée, avec des pratiques plus collégiales et des possibilités supplémentaires données aux adhérents de s’exprimer.

Sur tous les territoires, de tous les âges, de tous les milieux, de tous les quartiers, doivent émerger les cadres qui vont renouveler le paysage politique et seront en capacité de diriger le pays demain.

A l’origine, nous étions un parti de protestation, puis avec notre entrée dans les assemblées, nous sommes devenus un parti d’opposition.

Il faut qu’aux yeux de tous il ne fasse plus de doute que nous sommes désormais un parti de gouvernement.

Nous nous sommes déjà mis au travail pour la rénovation interne du mouvement et nous vous invitons tous à vous joindre à cette belle épopée qui s’ouvre.

Et puis nous devons mettre en œuvre des alliances parce que sous la Vème République qui repose sur un mode de scrutin à deux tours, gagner sans alliance est ardu.

Nous l’avons vu aux régionales.

La culture de l’alliance, c’est la capacité de décider de compromis (et non de compromissions) la culture de l’alliance, c’est la faculté de respecter l’autonomie de ses partenaires, la culture de l’alliance c’est l’aptitude à intégrer les ralliés et à respecter ses alliés, leurs parcours, leurs identités propres, leurs sensibilités.

Tous ces aspects qui sont complémentaires, tous nécessaires, qui touchent l’organisation, le fonctionnement, les pratiques, la culture du mouvement sont l’objet de la refondation dont nous discutons depuis cinq mois et qui, forte de vos décisions, va se poursuivre après ce congrès.

La rénovation pour laquelle vous m’avez élue à la présidence du mouvement en 2011, je vous demande maintenant de la conduire à son terme.

C’est la condition de notre succès.

Vis-à-vis de l’opinion, vis-à-vis d’éventuels ou même de futurs partenaires qui attendent cette refondation pour venir à nos côtés, nous devons ne pas avoir peur d’aborder la question de la dénomination du mouvement.

Je veux le dire tout de suite, il n’est pas dans mes intentions de vous proposer le changement de notre emblème : la flamme.

Elle a déjà évolué graphiquement sans qu’aujourd’hui personne ne s’offusque de cette mutation pourtant acquise, les anciens s’en souviennent, de longue lutte.

Nous garderons donc notre flamme stylisée si élégante, si moderne, si reconnaissable.

Quant au changement de nom, nous ne pouvions pas en décider au cours du congrès si nous voulions que tous les adhérents puissent s’exprimer.

Parce que nous avons toujours eu au cœur de notre projet le respect du peuple, de son vote, le référendum, parce que nous nous sommes battus à la présidentielle sous la devise « Au nom du peuple », je n’imagine pas d’autre voie que d’organiser un vote de tous les adhérents sur ce sujet et je me plierai à leur décision.

Ce nom « Front National » est porteur d’une histoire épique et glorieuse que personne ne doit renier, mais vous le savez, il est pour beaucoup de Français, même de toute bonne foi, un frein psychologique pour nous rejoindre ou plus simplement pour voter.

Le mot « front » comporte une connotation d’opposition, elle se justifiait certes pour une organisation qui, dans les années 70, partait de presque rien, était combattue par tous et qui avait décidé d’ouvrir une voie nationale dans la jungle politique.

Nous avons dû faire front c’est vrai, mais on fait front contre quelque chose ou quelqu’un, rarement pour ou avec.

J’en veux pour preuve le front « pseudo » républicain constitué contre nous par le système en toute occasion.

Si nous voulons gouverner, nous devrons le faire pour les Français et avec ceux qui partagent notre immense amour de la France.

Les adhérents qui se sont exprimés à titre consultatif lors du questionnaire se sont, à une courte majorité de 52 %, exprimés en faveur du changement de nom, malgré qu’aucune dénomination ne leur ait été proposée.

J’ai beaucoup réfléchi et beaucoup consulté.

Le nom sur lequel nous allons voter dans quelques semaines doit, selon moi, présenter plusieurs qualités.

La première c’est que le nom doit porter un message politique, et même clairement indiquer le contenu de notre projet politique pour la France.

Le mot « national » me semble devoir y figurer impérativement, car la nation représente pour chacun d’entre nous le cœur de notre engagement et de notre projet.

Ceci relève pour nous de l’évidence.

Mais ça n’est pas suffisant.

A l’heure où la France vit une recomposition politique, il doit et c’est peut-être le plus important, exprimer notre volonté de rassemblement.

A l’heure où l’immense majorité des Français émus de voir leur pays se fracturer, aspire à la réunion de toutes les énergies, à l’unité nationale et à la solidarité nationale.

Ce nom doit être plus encore qu’un projet, il doit être un cri de ralliement, un appel à nous rejoindre lancé à tous ceux qui comme nous ont la France au cœur, à tous les Français d’où qu’ils viennent dès lors qu’ils veulent écrire une page de l’histoire de notre pays avec nous.

Il signe l’exigence absolue d’une nation unie dans la défense de son identité, de sa prospérité, de sa sécurité, de sa liberté.

Je vous proposerai donc que le Front National devienne le Rassemblement National.

Mais cela, c’est vous qui le déciderez, c’est vous qui voterez !

Ce nom, nous l’avions accolé à celui du FN dans une période démocratique où les députés étaient élus à la proportionnelle intégrale, il représentait aussi cette alliance avec des personnalités venues d’autres horizons politiques et était le symbole de cette ouverture, cela n’a hélas à l’époque duré que deux ans.

Il a le mérite de ne pas céder aux modes qui sont par définition éphémères, mais d’avoir la simplicité de l’évidence.

Transformer le FN en pole de rassemblement pour devenir majoritaire.

Cet objectif était celui de «Générations Le Pen » lorsque j’en ai pris la présidence en 2002.

Aujourd’hui, cet objectif est à notre portée, pour peu que l’on s’en donne les moyens, tous les moyens.

Je voudrais conclure en vous rappelant les paroles du grand soldat de France Hélie denoix de Saint Marc que j’ai cité au début de mon discours :

« Tout se conquiert, tout se mérite.

Si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu. »

Voilà mesdames et messieurs, mes amis,

Dans tous les projets, dans tous les grands périples -et les épopées politiques ne dérogent pas à la règle-, il faut connaître l’objectif, le chemin, les moyens.

Notre objectif est clair, c’est le pouvoir

Notre chemin ce sont ces quatre élections qui seront autant de barreaux d’échelle à gravir ;

Nos moyens, c’est une stratégie au service d’une belle et grande vision politique de rassemblement de ceux qui aiment passionnément la France, son histoire, et veulent lui donner un avenir.

Vive la République !

Vive la France !

Marine Le Pen

Discours

11 mars 2018

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