Remettre l’Etat en ordre
Madame, Monsieur,
Chers compatriotes,
De Nantes,
Et chers compatriotes de métropole, d’outre-mer et de l’étranger qui m’écoutez,
Dans quelques semaines, vous allez élire le Président, le Président de notre République française.
Parce qu’elle émane du peuple, par la voie du suffrage universel direct, la présidence de la République est « la clef de voûte de nos institutions ».
Toute notre vie politique en dépend et l’organisation politique, économique et administrative ressortira du choix que vous ferez dans deux mois.
De son résultat découleront, pour cinq ans, la majorité parlementaire, la composition ou la recomposition des partis politiques comme l’élan politique qui prévaudra tout au long du mandat présidentiel.
Cinq ans c’est long quand le pays s’enfonce chaque jour davantage. C’est court et peut-être trop court quand il faut le réformer en profondeur.
La malheureuse instauration du quinquennat fut décidée à l’initiative de ceux qui n’avaient pas réellement compris l’intelligence des institutions de la Vème république.
Parce que c’est le propre de ceux qui ne pèsent rien de s’envoler au gré des vents, ils ont soumis nos institutions à l’influence implicite de modèles étrangers mais aussi par soumission à la logique en vogue du courtermisme et finalement de l’éphémère.
Il se trouve toujours des gens plus infatués de leur temps que de leur pays !
Le nomadisme présidentiel avec des présidents qui lassent et qui passent, l’asservissement du mandat présidentiel à des contraintes électoralistes, le souci narcissique propre aux politiciens de bas niveau a eu pour effet de rabaisser la fonction pour faire du président -et on l’a vu lors des derniers quinquennats- le simple chef politique d’une majorité présentielle, le supérieur hiérarchique d’un « collaborateur » ou pire un indépassable président de conseil général.
Il est vrai qu’on ne parvient à porter que le costume qu’on est capable d’endosser.
Il en résulte des mandats sans importance, avec des présidents sans grande importance, des mandats où dominent le clanisme et le clientélisme, le bricolage et le papillonnage, le pas grand-chose et parfois le rien.
Dévaluée par la réduction de sa durée le mandat, abaissée par l’insigne inefficacité de ceux qui l’on exercée, la fonction présidentielle a perdu le prestige qui était attaché à un choix réellement engageant.
Nous supprimerons le quinquennat pour un septennat non renouvelable qui donnera au Président, avec la légitimité et le prestige de la fonction, la durée (7 ans) et, dégagé du souci de sa réélection, la liberté d’esprit et d’action pour décider.
Vous le voyez, l’ambition de notre mandat sera de remettre nos institutions en ordre au premier rang desquelles l’institution présidentielle.
Cette remise en ordre nous imposera concrètement de restaurer la fonction présidentielle en créant les conditions pour élire à la tête du pays non pas un homme d’Etat mais, je l’espère en mai prochain, une femme d’Etat.
Vous le voyez, la tâche de reconstruction institutionnelle, si essentielle pour redonner à l’action politique son efficacité, est immense.
Nous le ferons par une réforme constitutionnelle qui sera adoptée par référendum.
Parce que le peuple en aura ressenti la nécessité, parce que le peuple l’aura décidé, nous le mettrons en œuvre.
Compte tenu de l’état du pays, chacun est conscient que le rôle de celui qui sera élu en mai prochain ne peut plus relever de la petite politique, d’arrangements subalternes.
La France n’a plus le temps des faux semblants.
La France n’a plus les moyens de l’apparence et du vide.
La France n’a plus le gout des fausses alternances, ce que j’appelle l’alternance unique, la gauche et la droite ne proposant finalement à notre pays que l’option unique conduisant à une glissade ininterrompue.
Ne soyez pas dupes.
Gauche ! Droite ! Gauche ! Droite c’est le pas cadencé que le mondialisme, l’immigrationnisme et le mercantilisme veulent vous faire adopter. Il nous conduit sur un tapis de roses vers l’abime !
Notre pays est en train de succomber de ses rois fainéants, de ses présidents tristement normaux c’est-à-dire incompétents, de ses briseurs de rêves politiques qui ont tant de fois entraîné le peuple si généreux à s’enflammer dans des élans d’enthousiasme, élan que leur insuffisance, leur irrésolution ou même leur mépris des gens ont fini par saborder.
Comme si à chaque élection, depuis trente ans, les Français n’avaient pas d’autre choix que de tendre l’autre joue : la joue droite puis la joue gauche puis la joue droite et ceci jusqu’à l’épuisement.
De ces pénibles décennies, il ne reste qu’une fatigue générale, du découragement, et de l’amertume.
Regardez ces représentants de l’alternance unique : « cette fois ci on a compris ….. on ne vous trahira pas. On ne reculera plus- On ne fera pas comme la dernière fois ! « j’ai changé » » et dès l’élection le calvaire reprend, les promesses n’engagent plus que celui qui les croit.
Vous l’avez constaté, et il en sera ainsi autant que nécessaire ! Moi ! je ne me soumets pas.
Je porte une résolution que rien n’intimide, une énergie que rien ne brise, et une force qui me donne la foi dans mes convictions, c’est pourquoi je sais pouvoir conduire le projet d’émancipation et de retour de la nation !
Je voudrais vous inciter à l’optimisme.
Le projet que nous défendons est majoritaire :
Sur tous les sujets relatifs à l’immigration ou la sécurité les Français sont d’accord avec nous jusqu’à 80 %. Sur les autres thèmes comme l’Europe ils sont d’accord à plus de 50 %.
Pourtant, cette adhésion ne se traduit pas toujours encore en intention de vote.
Notre victoire idéologique est largement acquise. On le voit notre problème est moins de convaincre de la pertinence de nos analyses ou même de notre projet que de faire bouger des habitudes de vote.
Je vous le dis, mes amis, c’est sous les cendres de vos illusions déçues que vous trouverez avec nous les étincelles de la flamme et de la lumière.
Dans l’avant-propos du fil de l’épée, ouvrage où Charles de Gaulle livrait sa conception du chef, est citée cette phrase de Shakespeare : « être grand c’est soutenir une grande querelle ».
Notre projet est beau, il appelle notre peuple à l’unité et à la solidarité, il convie chacun d’entre nous à la mobilisation et à l’action et il appelle notre pays à s’élever pour retrouver son rang, sa fierté, sa dignité, sa grandeur.
Je veux transformer votre colère tellement légitime en un acte d’amour pour cette communauté vitale et unique qu’est, au même titre que votre famille, votre nation, je veux que là où vous vivez le désespoir, vous puissiez à nouveau trouver des raisons de croire, d’entreprendre et de réussir, je veux que vous puissiez avoir confiance dans notre pays et dans l’entité autour duquel il s’organise : l’Etat.
Ce président que nous allons élire, en effet, on l’oublie parfois, hérite de l’éminente fonction d’être « le Chef de l’Etat ».
Cette formule utilisée souvent n’est pas un titre pompeux ni une élégance de langage. D’un point de vue institutionnel, c’est une réalité fondamentale parce que fondatrice.
La France s’est construite autour de l’Etat, l’Etat avec un E majuscule, celui dont le nom même évoque la permanence, celui qui a fait corps avec la nation française au fil de l’histoire, qui est pour la nation ce que la colonne vertébrale est pour le corps.
Il existe des Etats sans nation, il existe des nations sans Etat, nous nous avons la chance d’être un Etat-nation, nous sommes même, dans le monde, le modèle de l’Etat nation.
Aujourd’hui certains voudraient faire disparaître et l’une et l’autre, la Nation et l’Etat.
Nous nous sommes les défenseurs de l’une et de l’autre, parce que sans l’Etat il n’y aurait plus de nation.
C’est pourquoi nous croyons au rôle éminent du Chef de l’Etat.
C’est pourquoi sa personnalité est importante.
C’est cela aussi qui fait l’importance de cette élection présidentielle, le choix de celui ou de celle qui sera Chef de l’Etat.
C’est donc veiller à la séparation de pouvoirs, à la conformité des logiques administratives avec la volonté démocratique ; c’est aussi se préoccuper du sort des agents si dévoués, les écouter, les soutenir.
Tout cela, il faut bien le dire, est mis à mal comme l’actualité récente nous en donne régulièrement un contre-exemple frappant.
N’a-t-on pas le sentiment que l’Etat prend des décisions comme s’il suivait sa propre logique indépendamment de l’intérêt national ou de la volonté populaire ?
Pire, n’assiste-t-on pas aujourd’hui à un véritable accaparement de l’Etat par des intérêts qui ne sont plus ceux du peuple, mais des intérêts d’argent, des puissances d’argent même, qui tentent de lancer une OPA hostile sur l’Etat, sur notre bien commun.
Les forces de l’argent n’ont fait que gagner en puissance sous François Hollande, avançant peut-être plus sournoisement qu’auparavant, mais elles tentent de prendre un pouvoir total.
L’Union européenne est le cheval de Troie de ces puissances, c’est par Bruxelles et par Francfort qu’elles exercent leur influence maximale.
Arrêtez-vous un instant par exemple sur ce traité funeste signé récemment avec le Canada, le CETA.
Il a été entièrement construit sous l’influence des lobbies, des multinationales, qui y gagneront tout quand le peuple perdra tout !
Mais les puissances d’argent ont aussi besoin de relais solides à la tête de l’Etat.
Et mes deux opposants principaux dans cette campagne symbolisent mieux que quiconque cette volonté, jamais avouée, mais bien réelle, de mettre l’Etat au pas.
Les amitiés, les relations passées, la carrière… de mes concurrents.
Pour qui prend le temps de lire leurs biographies, de se renseigner sur leurs fréquentations, il devient évident que ces gens ne sont pas libres.
Qu’ils sont tenus par des intérêts tout à fait étanches aux intérêts du peuple. L’un est le candidat des assurances, l’autre des banques et des médias.
Et je veux lancer un avertissement aujourd’hui aux Français.
Je lance un avertissement parce qu’ils doivent comprendre ce qu’implique la non candidature de François Hollande : ce président et son gouvernement se donnent en cette fin de mandat manifestement toute latitude, sans rien s’interdire, pour peser sur l’élection présidentielle et mettre toute la puissance de l’Etat non plus du tout au service des Français, mais au service du système, et de sa survie.
Le système hésite entre mes deux principaux concurrents. Il semble qu’il ait choisi de se mettre aujourd’hui au service de M. Macron.
Ce M. Macron, dont M. Hollande aurait pu signer le programme économique, devient dans cette élection la possibilité pour le système de survivre, de se survivre.
Il est devenu, semble-t-il, le meilleur moyen pour la caste aujourd’hui au pouvoir de se maintenir.
Regardez d’ailleurs avec quel zèle les puissances d’argent prennent désormais ouvertement parti pour M. Macron.
Les puissances d’argent et leurs relais médiatiques, comme M. Bergé, propriétaire du Monde, qui met son journal entièrement au service de M. Macron et en fait une arme de guerre contre la candidature du peuple que j’incarne !
Ou comme M. Drahi, lui aussi au service de M. Macron, qui tient de nombreuses chaînes et de nombreux titres, tous entièrement dévoués à sa candidature !
Dans cette élection, les médias ont en effet choisi leur camp.
Ils font campagne de manière hystérique pour leur poulain.
Ils se parent de morale, prétendent en rester à l’analyse des faits, hurlent à « la liberté de la presse » dès qu’on les critique, la critique est un droit, en démocratie c’est même un droit fondamental, et ils pleurnichent d’avoir, et c’est vrai, perdu la confiance du peuple qui se tourne, et c’est légitime, vers internet pour s’informer.
Je veux dire aux Français d’être extrêmement attentifs à ne pas se faire voler cette élection, et à savoir déceler, dans l’avalanche de propagande qu’on leur sert du matin au soir, la main du système, et le bras armé d’un Etat dévoyé, aujourd’hui placé au service exclusif, par des moyens inacceptables, qui bafouent tous les principes essentiels de la démocratie et du fonctionnement de notre République.
Puisqu’il n’a plus de compte à rendre à personne en ne se représentant pas, M. Hollande, avec l’aide de M. Cazeneuve, évident nouveau soutien de Monsieur Macron, et qui vient d’ailleurs d’annoncer ce matin qu’il entrait en guerre contre le FN, ne semble plus avoir aucune limite.
L’Etat étant dévoyé, tout dysfonctionne aujourd’hui dans la vie publique de notre pays.
D’ailleurs n’a-t-on pas l’impression d’un grand dysfonctionnement voire d’une dérive inquiétante quand un syndicat de la magistrature affiche sur ce qu’il appelle « le mur des cons », les justiciables, les partis politiques ou des parents de victimes et quand il appelle désormais à rejoindre les rangs des racailles et des casseurs d’extrême gauche pour manifester contre la police.
N’est-on pas pris d’une gêne lorsqu’avant même toute enquête les politiciens se croyaient fondés à hurler avec les loups lorsque des policiers étaient livrés à la vindicte médiatique, comme ce fut le cas dans l’affaire Théo.
J’ai été la seule à ne pas céder à cette dérive contraire à la présomption d’innocence à laquelle tout homme et a fortiori tout fonctionnaire a droit.
C’est avoir toujours à l’esprit que le Chef de l’Etat ne s’appartient plus, qu’au-delà de sa personne, il incarne une fonction dont il doit se montrer digne, et -ce n’est pas inutile de le rappeler après ces deux quinquennats-, qu’il est comptable de sa conduite personnelle, de ses propos, du respect qu’il doit à tous, de son éthique ou de sa dévotion au bien public.
Il ne peut y avoir d’Etat solide si son chef n’est pas lui–même insensible aux sirènes de l’argent, à la pression des puissants ou aux féodalités notamment financières.
On s’interroge sur la nomination d’un ancien président au Conseil d’administration d’un grand groupe hôtelier détenu en partie par le Qatar.
On est en droit de se demander comment l’un des candidats peut se présenter à cette élection présidentielle avec une quelconque crédibilité quand il affiche sans douter de rien ses liens avec le lobby des mutuelles au point de vouloir faire de M. de Castries son ministre de l’Economie qui serait en charge de la privatisation de la sécurité sociale?
Pourquoi ce même candidat refuse-t-il de révéler le nom de client de ses conférences, des conférences, peut-être intéressantes pour son auditoire mais surtout pour l’orateur lui-même, si l’on en juge par le chiffre d’affaires amassé.
Ce conférencier grassement payé aurait-il quelque chose à cacher, quelques clients inavouables, quelques amitiés secrètes qu’il serait impératif de taire de peur que se révèle des conflits d’intérêts ou des trafics d’influence qui ruineraient une image pourtant si « classique » ?
Comment un autre compétiteur à cette élection peut-il s’enorgueillir sans complexe de ses attaches professionnelles avec des banques comme la banque Rothschild, et les milieux d’affaires qui constituent les généreux mécènes inconnus de sa campagne.
Comment croire à la liberté de la presse lorsque des patrons de grands groupes de médias, comme Monsieur Drahi, ont bénéficié de coups de main directs dans le rachat d’une entreprise comme SFR et font, du coup, outrageusement campagne pour leur bienfaiteur.
De cela, on constate chaque jour, la carence, la carence dramatique, irresponsable et parfois même criminelle.
Prenons un exemple.
Dans les domaines qui touchent à la sécurité des citoyens (police - justice – armée), la France consacrait 6,5 % de son PIB en 1960, 4,5% en 1990 et aujourd’hui seulement 2,8 %.
Cette dégringolade de l’engagement public dans le domaine essentiel qu’est la sécurité intérieure et extérieure de la France illustre bien l’esprit de démission de nos prétendues élites.
Aujourd’hui, il n’est pas abusif de le dire et les fonctionnaires, si dévoués au bien public, sont les premiers à le constater, à le déplorer tous les jours et à s’en inquiéter parfois publiquement :
« L’Etat est en mauvais état ! »
Et je ne parlerai même pas de la dégradation des services publics, de la désertification administrative de nos territoires, de l’effondrement des investissements publics, du tassement de la situation professionnelle des agents,
Je ne parlerai pas de l’état des autoroutes dont l’entretien dépend encore de l’Etat, de la dilapidation du patrimoine immobilier de l’Etat comme ses casernes, ses hôpitaux, ses hippodromes ou ses autoroutes à péages.
Les témoignages visibles de l’effondrement de l’Etat, nous les avons devant les yeux au fur et à mesure que les pans de l’édifice s’écroulent.
Sur le fond, nous assistons à un dévoiement total, à une décomposition peut-être programmée de la part de ceux qui professent que l’Etat est l’ennemi et se servent cyniquement des exigences austéritaires de l’Union européenne pour arriver à leur fin, déposséder les Français de leur Etat pour le livrer aux appétits voraces du privé, celui-ci ayant évidemment l’objectif de s’en accaparer les activités rentables afin de laisser à un Etat croupion et en faillite le soin d’assumer ce qu’il en reste.
L’histoire de France c’est quinze siècles de lutte contre les féodalités, contre les factions, contre les oligarchies.
La monarchie n’a eu de cesse notamment avec Richelieu de mettre au pas une aristocratie arrogante, séditieuse et internationaliste.
La Révolution, l’Empire puis la République ont poursuivi cette construction ingénieuse, méthodique et lente.
Mais nous le savons, ce bras de fer entre l’Etat et les féodalités ne s’arrête jamais.
Dès que l’Etat faiblit, on le voit aujourd’hui dans les banlieues avec les caïds arrogants et triomphants de cité ou les soldats d’un islam politique, il se trouve des mafias pour s’arroger l’exercice du pouvoir et asservir les habitants.
On le constate.
Dès que l’Etat faiblit, il est remplacé par d’autres autorités qui n’ont de légitimité que la force.
Cet affaissement de l’Etat, cette dépréciation de son autorité ouvre en effet la voie à d’autres formes de pouvoirs qui disloquent notre nation :
C’est ainsi que l’Union européenne a enchaîné notre pays, et que nous n’avons plus aucune indépendance.
La puissance publique est tellement affectée, tellement en proie au doute qu’elle se soumet d’elle-même à la la loi des féodalités comme ces préfets ou ces maires qui pactisent tous les jours avec les mafias criminelles ou avec les factions islamistes pour acheter la paix civile, comme ces ministres qui vont prendre leurs ordres chez les lobbyistes bancaires.
Je vous le dis, avec moi cela cessera !
L’Etat s’est décomposé. Il a été dépecé au profit d’autorités illégitimes, des factions, des oligarques.
L’Etat n’a pas seulement perdu de son crédit, de ses moyens d’action, de sa légitimité. Il a été dépossédé des attributs du pouvoir et de son autorité souveraine.
Le pouvoir que les anciens dénommaient « l’auctoritas », c’est-à-dire le pouvoir d’édicter des règles a été transféré à une autorité étrangère basée à Bruxelles.
La puissance conférée au détenteur du pouvoir, l’ancienne « potestas », a-t-elle été conférée aux médias, on le voit tous les jours.
Rien de plus anormal !
Rien de plus illégitime !
Rien de plus antidémocratique !
Rien de plus dangereux pour les droits des citoyens !
Cette usurpation qui diminue l’Etat, le neutralise, le décourage met tout le pays au risque d’une absence réelle d’autorité.
L’Etat procède d’une conception élaborée du pouvoir qui veut que la protection ne s’obtient comme à l’époque féodale ou dans les sociétés primitives ou mafieuses par la soumission à une personne, à un groupe privé poursuivant des buts privés.
En l’absence d’Etat, le protecteur est toujours celui qui est le plus puissant, le plus intimidant c’est à dire en pratique le plus cruel.
Grâce à l’Etat, la protection ne s’obtient plus du devoir de vassalité mais en fonction d’un droit égal pour tous, reconnu à tous et dont l’application juste est garantie par la force publique.
Alors je rendrai d’abord à l’Etat ses prérogatives, en rendant à notre nation son indépendance.
L’Etat que nous restaurerons sera un état neutre et par extension un état impartial. C’est la condition de son crédit, de sa légitimité, de sa capacité d’action.
La neutralité politique sera garantie à tous les agents et aura pour contrepartie l’exigence d’un strict et salutaire devoir de réserve dans l’exercice de leurs fonctions.
Par définition, l’Etat n’est pas seulement le bien de tous, il est là pour le bien de tous.
Un Etat qui détient le pouvoir de coercition donc le pouvoir de restreindre la liberté des personnes, d’affecter leurs droits patrimoniaux, de prélever l’impôt doit être un Etat irréprochable.
Et justement parce qu’il dispose de ces pouvoirs exorbitants, il doit être le garant des libertés publiques, des libertés individuelles, en clair de toutes les libertés dont peuvent jouir les citoyens dans une république démocratique.
Il n’est pas là pour servir un intérêt particulier mais le bien commun,
Il n’est pas là pour se soumettre à la loi du plus fort mais pour imposer, même aux plus forts la loi de tous, c’est-à-dire la loi de la République.
Il n’est pas là pour ne pas voir mais pour intervenir si le droit l’exige.
Il n’est pas là pour brimer mais pour administrer conformément à la loi de la majorité c’est-à-dire la volonté du peuple.
Je veux dire ici publiquement aux fonctionnaires à qui un personnel politique aux abois demande d’utiliser les pouvoirs d’Etat pour surveiller les opposants ou organiser à leur égard des persécutions, des coups tordus ou des cabales d’Etat de se garder de participer à de telles dérives.
Dans quelques semaines, ce pouvoir politique qui n’a plus rien à perdre, ni de compte à rendre, aura été balayé par l’élection mais ces fonctionnaires devront assumer eux le poids de ces méthodes illégales, car elles sont totalement illégales et mettent en jeu leur responsabilité personnelle.
L’Etat que nous voulons sera patriote.
L’Etat ne peut plus comme il le fait depuis des décennies agir contre la nation et la république.
Le laisser-aller en matière de gestion des flux migratoires, légaux comme illégaux, aboutit à la submersion de notre pays et la déstabilisation de parties entières du territoire.
Mayotte comme la Guyane où j’ai effectué un voyage comme Calais où je me suis rendue encore récemment sont, sur les méfaits de l’immigration incontrôlée et de la carence de l’Etat, des exemples éloquents ou devrais-je dire inquiétants.
Les Français n’en peuvent plus de l’immigration massive, légale et illégale, incontrôlée sous tous les gouvernements qui se succèdent depuis des décennies.
Mais ont-ils conscience que l’Union européenne prévoit pour les Etats qui n’accepteraient pas de migrants de lourdes amendes ?
Ont-ils conscience du niveau de soumission auquel, même en cette matière fondamentale qu’est l’immigration, et la maîtrise des flux de personnes sur le territoire national, l’Etat ne peut aujourd’hui plus rien ?
Savent-ils que le président de France Terre d’Asile, association qui milite pour encore plus d’immigration et donner tous les droits à ceux qui veulent venir, vient de rejoindre M. Macron ?
Ce même M. Macron qui est allé en Allemagne récemment pour dire toute l’admiration qu’il avait pour l’accueil de 1,5 million de migrants outre-Rhin, puis va en Algérie accuser la France du pire des crime : « d’un crime contre l’humanité » afin de justifier l’autoroute migratoire qu’il veut instaurer entre Alger et Paris.
La non-application des lois qui autorise, laisse perdurer ou encourage la constitution de zones de non droit n’est plus davantage admissible.
Chaque fonctionnaire et notamment la haute fonction publique devra avoir à cœur l’intérêt national.
L’attachement à la France et à ses valeurs, la connaissance de notre histoire nationale et de la culture française seront des critères de sélection importants dans les écoles d’administration, afin d’éviter d’avoir des anciens hauts fonctionnaires pantouflards nous expliquer que « la culture française, ça n’existe pas » ou des anciens hauts-fonctionnaires devenus Président dirent à des Chefs d’Etats étrangers de venir à Disneyland pour dixit « comprendre la France ».
La Haute fonction publique se doit aussi d’être patriote !
L’Etat n’a de sens que parce qu’il sert la nation, que s’il est au service de la France et des Français.
Les services administratifs doivent avoir conscience qu’ils ne sont pas là pour entraver les entreprises mais pour les accompagner c’est-à-dire servir l’intérêt économique du pays.
La simplification administrative effective doit être engagée. La modernisation des services doit être accélérée et notamment l’accès à une administration en ligne performante.
Tous les dossiers administratifs doivent pouvoir être retirés, remplis et envoyés en ligne.
Les contacts téléphoniques ne doivent pas conduire à balader les usagers dans les menus de répondeurs automatiques qui n’aboutissent jamais.
Les économies sont à trouver dans les réorganisations, la formation, et la modernisation des moyens.
Un Etat patriote c’est un Etat stratège.
Lorsqu’on parle d’Etat stratège, certains crient à la dérive soviétoïde.
Notre modèle est celui de la France, celui de Colbert.
La France est un pays d’ingénieurs et de chercheurs.
Lorsque la France décide de se lancer dans les télécommunications, c’est l’Etat qui crée France Télécom qui la développe, la fait vivre et prospérer pour en faire un acteur mondial.
En 2004, elle deviendra une société privée française.
Il y a fort à parier qu’aux Etats-Unis la même aventure aurait commencé dans un garage.
On le voit à travers cet exemple. Les Français sont créatifs, inventifs mais, par culture, ils ont besoin de l’Etat pour structurer leur action.
Le Général de Gaulle ne disait-il pas « en France, sans l’Etat, ça merdoie ».
C’est le sens que je donne à l’Etat stratège, un Etat qui s’implique non pour s’ingérer dans l’économie au détriment de la liberté des entrepreneurs, mais pour impulser de nouveaux élans dans des secteurs considérés comme relevant de l’intérêt national.
Enfin l’Etat que je souhaite sera régalien c’est-à-dire agira en priorité dans les domaines qui relèvent de sa souveraineté.
C’est la raison pour laquelle nous recouvrerons les outils de notre souveraineté, nous les reprendrons à Bruxelles.
Ainsi ressourcé, l’Etat pourra mieux prendre en charge ses fonctions régaliennes : la fiscalité, la sécurité, la justice, l’armée, la diplomatie
La fiscalité c’est le bras armé de l’Etat.
Beaucoup considèrent la fiscalité comme une fin et généralement avec un objectif punitif.
Pour eux la fiscalité exprime des choix idéologiques qui se suffisent à eux-mêmes.
C’est ainsi qu’ils sont capables d’inventer des impôts qui ne rapportent rien mais qui satisfont leur petite aigreur ou leur jalousie envers telle ou telle catégorie de la population.
Notre conception est plus saine et plus efficace : elle tient en trois points :
C’est pourquoi nous mettrons en place une évaluation rigoureuse des politiques publiques.
Notre projet est un projet d’équilibre. Il établit une grande justice fiscale notamment au profit des familles, des classes populaires et de la classe moyenne, mais aussi des TPE /PME.
La baisse de l’impôt pour les Français qui gagnent peu, qu’il s’agisse de l’impôt sur le revenu ou des impôts locaux, ce que prévoit mon projet, sera une source importante de relance du pouvoir d’achat des Français, à côté d’autres mesures destinées aux familles, aux personnes âgées, comme la revalorisation de l’ASPA, à tous les petits revenus, comme la prime de pouvoir d’achat que je prévois pour tous les salaires ou pensions inférieurs à 1500 euros, aux jeunes aussi à travers la protection logement jeunes que j’entends mettre en place.
A côté de ça, les autres candidats prévoient d’augmenter la TVA ou la CSG, les impôts les plus injustes !
Ainsi par exemple, Whirlpool, si cette entreprise décide de fermer son usine rentable, pour fabriquer en Pologne des produits ensuite revendus aux Français, elle verra ces mêmes produits frappés d’une taxe de 35% à l’importation !
Autant vous dire qu’ils ne prendront jamais cette décision si j’accède au pouvoir
La Sécurité, c’est le premier devoir de l’Etat envers ses citoyens.
A quoi sert-il de consentir à l’existence d’un Etat, à sa charge, aux contraintes qu’il impose parfois, si c’est pour vivre dans l’insécurité, c’est-à-dire la crainte pour soi-même ou les siens.
Cette sécurité passe par le maintien de l’ordre et le retour de la tranquillité pour tous.
Les moyens de police qui ont été réduits ces dernières années par le gouvernement Fillon notamment doivent retrouver un niveau adapté au besoin.
Nous procéderons à l’embauche de 15 000 policiers et gendarmes.
Un plan de rénovations des commissariats et des gendarmeries sera programmé.
Nous les réarmerons moralement par un soutien actif, par une protection juridique, par l’instauration de la présomption de légitime défense, par des ordres clairs d’une haute hiérarchie remise enfin en prise avec le terrain.
Nous ne nous soumettrons jamais à voir des milices d’extrême-gauche saccager, brûler et attenter à l’intégrité physique de nos policiers, comme hier encore à Nantes avec une complicité de plus en plus évidente du gouvernement.
Nous mettrons autour de la table tous les autres acteurs de la sécurité publique comme par exemple les polices municipales qui ont un rôle déterminant parce que complémentaire du fait de leur connaissance de terrain, du travail permanent de proximité et de contact.
S’agissant des dispositifs de protection élémentaire de notre pays, nous avons désormais bien pris en compte la fable du contrôle aux frontières extérieures de l’Europe : les frontières nationales seront rétablies !
Le corps des douanes sera doté des moyens en personnel nécessaires.
Les accords nécessaires seront conclus avec les pays d’origine pour le retour des clandestins.
Nos adversaires prétendent reconduire les étrangers irréguliers – je cite- à la frontière, une frontière qu’ils ont supprimée !
Moi je vous garantis que nous reconduirons les étrangers illégaux derrière une frontière qui existe vraiment.
Pour apporter une réponse pénale rapide et efficace, la justice verra ses moyens augmentés : recrutement de magistrats, de greffiers… Mais la formation des magistrats sera revue, parce que nous ne pouvons plus supporter le laxisme qui prévaut dans la magistrature aujourd’hui.
La politique de tolérance zéro exigera que des places de prisons soient rendues disponibles. Nous le ferons en mettant en œuvre trois dispositifs :
Dans les cinq ans nous nous donnerons les moyens d’une application des lois c’est-à-dire de rétablissement de l’Etat de droit.
Je précise que l’Etat de droit est le contraire du gouvernement des juges qui constitue une dérive antidémocratique, oligarchique à l’image des parlements de l’ancien régime qui ont empêché les réforme et conduit à la révolution : la justice est une autorité pas un pouvoir ; les magistrats sont là pour appliquer la loi, pas pour l’inventer, pas pour contrecarrer la volonté du peuple, pas pour se substituer au législateur.
Une fonction publique ne peut pas autoriser son titulaire à usurper un pouvoir.
Si un magistrat souhaite changer la loi parce qu’elle ne lui conviendrait pas c’est simple.
Il se met en congés et se présente aux élections. Nombreux sont des magistrats qui l’ont fait sans que personne ne leur en fasse grief.
C’est là la logique de notre système démocratique.
Face au terrorisme, nous reconstituerons des moyens de renseignement qui ont montré leurs limites ainsi que nos moyens d’intervention.
Pour faire face à une menace de type militaire, le caractère militaire de la gendarmerie sera réaffirmé.
En effet, l’Union européenne poursuit, depuis longtemps, l’objectif de retirer aux gendarmes leur statut militaire. Nous le défendons.
Contrairement à ce qui se passe aujourd’hui, le fichage S sera suivi d’effet :
- Les étrangers fichés S seront reconduits à la frontière
- Les binationaux fichés S seront jugés et déchus de leur nationalité et, enfin, renvoyés dans leur pays
- Les Français fichés S seront poursuivis pour intelligence avec l’ennemi et condamnés à des peines de prison assorties de l’indignité nationale ce qui leur enlèvera tout droit. Interdit pour eux de penser pouvoir profiter de la solidarité nationale ou de louer un camion sans autorisation extérieure.
Privés y compris de leurs droits parentaux, ils ne pourront même plus signer le carnet de notes de leurs enfants. C’est là une stricte application du principe de précaution.
Concernant la sécurité extérieure, nous entendons sanctuariser les moyens dévolus à l’armée en constitutionnalisant le principe de 2% du PIB, avec un objectif de 3% à la fin du quinquennat.
L’armée doit cesser d’être la variable d’ajustement des politiques publiques.
Dans les premières années, le niveau des budgets pourra être supérieur afin de rattraper le retard enregistré.
Les décisions d’engagement de programmes nécessaires à nos besoins militaires pour les décennies à venir -comme celui portant sur le rafale nouvelle génération par exemple- seront prises.
Un second porte-avions sera lancé. Il portera le nom d’un des grands-hommes d’Etat Français : « Richelieu ».
Nos interventions extérieures s’inscriront exclusivement dans le cadre de la défense de nos intérêts.
Nous ne ferons plus de guerre qui ne sont pas les nôtres. Notre diplomatie, et notre coopération avec les Etats engagés contre nos ennemis terroristes, se mettront en cohérence avec les objectifs militaires que nous nous sommes fixés.
Nous nous réarmerons sans complexe et massivement, mais pour assurer notre sécurité !
En Syrie et en Irak, nous établirons les liens nécessaires aux renseignements pour détruire l’Etat islamique, Al Qaïda et toutes les milices islamistes qui portent atteinte à nos intérêts.
Nos relations internationales seront guidées par deux principes que j’ai développés dans une conférence jeudi dernier : l’indépendance et l’équilibre.
Cette indépendance que je réclame pour notre pays s’appelle à l’égard des autres pays la non-ingérence, c’est-à-dire le droit légitime de tout pays à disposer de lui-même.
Nous romprons avec la diplomatie moralisatrice. Nous sortirons du commandement intégré de l’Otan.
Dans le regard des peuples du monde, nous sommes la voix des peuples sans voix, la voix des nations opprimées. Si la France doit être grande, c’est aussi pour les autres.
Dans le monde qui change, qui voit partout émerger la reconnaissance des peuples, nous sommes les mieux à même de parler au monde et aux grandes puissances.
Ce sont aujourd’hui nos adversaires encombrés par une conception dépassée du monde qui sont isolés.
Comment l’européiste forcené Emmanuel Macron peut-il espérer parler, en étant compris, avec la Grande Bretagne du Brexit, avec l’Italie qui vient de dire non à l’UE par référendum, avec les Pays-Bas qui s’apprêtent à une victoire des nationaux de Wilders, avec la Hongrie d’Orban ou avec l’Autriche où le Parti de la Liberté est aux portes du pouvoir ?
Comment M. Fillon qui se présente comme l’anti-Trump avec un positionnement antiprotectionniste et libre-échangiste peut-il être en mesure de parler avec l’Amérique ?
Je dis aux Français : regardez le monde.
Il est en train de changer sous nos yeux.
Dans ce monde nouveau qui émerge, c’est moi qui suis la mieux placée pour parler au nom de la France en ayant une chance d’être comprise et entendue.
Je dis aux chefs d’entreprise qui savent que, face aux réalités, il ne sert à rien de se mentir !
Aujourd’hui, c’est moi qui suis la mieux placée pour vous défendre et vous accompagner à l’international.
Vous le voyez mes chers amis. Le projet que nous défendons est solide, il est global.
Il embrasse l’ensemble des problématiques qui se posent à nous et auxquelles nous répondons avec sérieux et méthode.
Nous allons remettre la France en ordre en cinq ans et pour cela nous allons commencer par remettre l’Etat en ordre et il en a bien besoin !
Notre projet est en phase avec le monde, avec le monde nouveau, celui dans lequel nous entrons.
Il entre en résonnance avec le grand mouvement planétaire qui voit le réveil des peuples, le retour des frontières protectrices, le retour des fiertés nationales.
Mais surtout mes chers amis il est fondé sur un constat un peu triste : ce qui caractérise nos adversaires, c’est qu’ils ne croient plus en la France.
Nous nous sommes d’irréductibles optimistes.
Nous croyons en la France.
Nous croyons dans son génie.
Nous croyons que seule la France peut relever la France.
Nous croyons que les valeurs qui l’ont fondée, que la nation qui s’est constituée autour de l’Etat sont les garants de notre grandeur, de notre prospérité, de la solidarité qui unit tous les Français !
Et nous croyons que nous, Français, sommes les murs porteurs de la maison France.
Ce beau message d’amour, ce témoignage de fidélité à ce que nous sommes et de foi dans l’avenir, je vous demande de le porter avec moi.
Il nous reste deux mois.
La victoire est là au bout du chemin.
Soyez forts, soyez déterminés, en résumé, soyez Français !
En avant !
Vive la République.
Vive la France.