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Conseil National du FN : Le discours de clôture de Marine Le Pen

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Discours

14 février 2011

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Samedi 12 février 2011 se réunissait le Conseil National du Front National. A cette occasion, la Présidente Marine LE PEN a prononcé un discours en présence des membres du Conseil National, mais aussi de la Presse :

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

Permettez-moi une nouvelle fois de vous remercier de votre présence, nombreuse à notre Conseil National. Je voudrais profiter de l’occasion qui m’est donnée, pour féliciter les différents intervenants pour la qualité de leur contribution.

Cette réunion, vous le savez, marque le point de départ d’échéances électorales capitales pour le Front National et pour l’avenir de notre pays.

Nous sommes ici réunis pour lancer la première des campagnes qui doit amener notre mouvement à l’exercice des responsabilités. Cette longue marche vers le pouvoir, exige courage, détermination, et une abnégation sans faille à démontrer notre capacité à assumer l’alternative crédible à un système à bout de souffle, rejeté par les Français.

Les élections cantonales des 20 et 27 mars vont être la première étape à franchir. N’en doutez pas un instant, nombreux sont ceux parmi nos adversaires, qui espèrent nous voir trébucher. Voilà des années qu’ils craignaient notre retour, eux qui nous avaient si souvent enterrés. Qu’ils contemplent aujourd’hui leur échec !

Les élections régionales de mars 2010 ont confirmé ce que le système redoutait le plus : la mutation de notre mouvement en pôle de rassemblement, crédible et capable de répondre aux préoccupations et aux maux qui rongent notre pays. Un pôle de rassemblement capable de raviver dans le cœur des Français la flamme de l’espérance, que la folle politique de nos adversaires, leurs échecs permanents et leurs mensonges quotidiens avaient réussi à éteindre, ou presque…

La peur qui a saisi le système UMPS et la panique qui s’en est suivie, obligeant les états-majors de ces deux partis à faire du Front National leur cible privilégiée, témoignent de la montée en puissance, dans toutes les couches de la société, des idées que nous portons. Les petits télégraphistes de l’UMP et du PS se relaient de plateau de télévision en plateau de télévision pour réciter le discours concocté par quelque conseiller en communication en mal d’inspiration : le Front National n’aurait pas de programme économique, ou alors celui-ci ne serait pas crédible : cela dépend des jours !…

Nous ne passerons pas notre temps à leur répondre. Nos propositions, nous les défendons chaque jour devant les Français, elles sont cohérentes et précises. Nous renverrons simplement ces chers « experts » de la politique à leurs propres critiques : qui n’est pas crédible pour assurer le redressement du pays, si ce n’est leur projet éculé, qui a fait la preuve en 30 ans de pouvoir (15 ans PS et 15 ans UMP) de sa nullité ? Quel programme économique aura et a déjà eu des conséquences catastrophiques, si ce n’est celui de l’UMP et du PS – c’est le même – qui consiste à toujours accélérer dans la même direction, ultralibérale, antinationale et mondialiste ? Nous n’avons aucun complexe à avoir face à la morgue et l’arrogance de tous ces gens-là ! Nous n’avons aucune leçon à recevoir d’eux : c’est nous, mes chers amis, qui allons leur en donner !

Alors, ne nous y trompons pas, les élections cantonales dépassent le cadre strictement local dans lequel cherchent à les maintenir les caciques de la classe politique.

Si nul n’ignore la dimension de proximité de ce type d’élection, il serait politiquement irresponsable d’en éluder la portée nationale.

Un rendez-vous électoral, quel qu’il soit, est et reste l’opportunité démocratique offerte aux électeurs d’exprimer leur opinion sur la politique menée par ceux qui les dirigent.

L’UMP et le PS l’ont parfaitement compris, eux qui redoutent plus que tout de devoir prendre le pouls des Français quand ils les savent révoltés et à bout.

Rien n’effraie plus les puissants que la colère légitime du peuple quand elle s’exprime dans les urnes. Moins elle est audible, ce que renforce le principe d’une abstention forte, plus le cénacle des oligarques se croit autorisé à rester sourd aux aspirations de l’opinion.

Il faut bien évidemment voir dans le mutisme de l’UMPS et le peu d’empressement à engager cette campagne électorale, cette volonté de délégitimer et de limiter la portée de ce scrutin.

Il est convenu de dire que les élections cantonales sont des élections de notables, une sorte de rendez-vous électoral où le peuple est appelé à choisir dans un panel d’initiés, de féodaux, appuyés sur leurs réseaux et leur clientèle électorale.

Une chasse gardée où les rôles, les postes et les prébendes sont soigneusement répartis entre les différents partis du système. Si pour la forme on maintient l’apparence d’un scrutin parfaitement démocratique, on prend la peine dans les dédales de l’Assemblée nationale d’en cadenasser au maximum les règles de représentativité.

C’est ainsi que l’UMP, fidèle à ses tripatouillages électoraux, a fait adopter en catimini, à quelques jours de Noël et alors que les Français étaient absorbés par les préparatifs des fêtes de fin d’année, une modification de la loi électorale fixant le seuil d’accessibilité au second tour à 12,5 % du nombre des électeurs inscrits contre 10% précédemment.

Le but de la manœuvre est limpide : faire barrage par tous les moyens au Front National. Le parti présidentiel est un récidiviste dans ce domaine. C’est en effet l’UMP, qui par le biais de ces enfumeurs professionnels que sont Christian Vanneste et Eric Ciotti, déposait en mars 2010 une proposition de loi visant à supprimer toute triangulaire aux élections régionales.
C’est François Fillon, qui, ignorant l’impartialité de sa charge, excluait le Front National des consultations menées avec les différents partis politiques sur la réforme du mode d’élection des conseillers territoriaux en 2014.

On est là, il est vrai, dans la droite ligne de l’accord passé par l’UMP avec le Parti communiste chinois dans la logique de parti unique défendu en 2008 par Jean-Pierre Raffarin.

Comment peut-on après, décemment, appeler à l’instauration de la démocratie et au respect du pluralisme en Egypte en Tunisie, quand on étouffe la diversité d’opinion en encadrant à ce point l’expression démocratique dans son propre pays ?

Ce contrôle du pluralisme s’est fait bien évidemment avec l’accord du Parti socialiste, grand défenseur des libertés devant les micros et les caméras de télévision, mais partisan lui aussi d’une restriction de la représentativité des courants d’opinion.

C’est bien connu : la gauche partage avec l’UMP cette vision totalitaire du débat politique qui veut que l’on exprime de tolérance qu’envers ceux qui pensent comme vous !

Pour en venir aux départements, il n’y a pas d’exemple plus emblématique de connivence entre les deux partis de ce binôme interchangeable, que le scandale que constitue l’arrangement secret passé entre l’Etat UMP et les Conseils généraux PS.

Dans une lettre adressée aux présidents de Conseils généraux par celui qui était alors secrétaire d’Etat aux collectivités territoriales, Alain Marleix a en effet proposé ce qu’il nomme « des contrats de stabilisation » qui ne sont ni plus moins que le versement par l’Etat de millions d’euros aux départements demandeurs en contrepartie d’une réduction drastique des investissements relevant de leurs compétences: aide sociale, collèges, pompiers, routes, maisons de retraite… Ces « contrats de stabilisation » nous rappellent furieusement les « plans d’ajustement » du FMI de Monsieur Strauss-Kahn dans les pays en faillite : je te donne un peu d’argent, en échange tu coupes les aides sociales, tu crées des taxes, et tu brades les services publics. Avec le succès que l’on connaît…

Ce saccage social fomenté dans le dos des Français a bien évidemment reçu l’approbation d’une gauche aussi prédatrice que l’UMP quand il s’agit de racketter les classes moyennes et populaires.

Cet arrangement en catimini, que j’ai dénoncé sur les plateaux de Mots croisés sur France 2, n’a pas ébranlé la morale toute relative de François Hollande, président du Conseil général de Corrèze, qui s’est empressé de poser la candidature de son département à ce contrat de stabilisation.

Le système sait se serrer les coudes quand ses intérêts sont en jeu. Et malgré les dénégations d’un Jean-François Copé, versant une nouvelle fois dans le mensonge éhonté, cet arrangement a bien lieu, scellé dans le secret comme l’attestent les propos sans équivoque d’Alain Marleix dans cette lettre. Je le cite : « Naturellement, ces échanges tout comme les modalités de préparation de l’éventuel contrat de stabilisation, resteront strictement confidentiels ».

De cette tambouille politicienne, le peuple ne devait rien savoir. On s’arrange entre oligarques, loin des électeurs, en se répartissant les rôles et en s’attribuant à l’avance les parts du gâteau.

Les divergences et les différences ne sont qu’illusion pour tromper une fois encore les Français. Reste la vérité qui éclate au grand jour : aux élections cantonales de mars, la droite UMP a d’ores et déjà passé un pacte, marchant main dans la main avec un Parti socialiste en échec partout où il exerce des responsabilités locales !

Faut-il s’en étonner quand on connaît les capacités de ce système à se renier et à multiplier les contorsions idéologiques dans le seul but de préserver ses acquis et ses privilèges ?

A y regarder de plus près, la collusion est totale, la ressemblance dans les programmes frappante et le bilan pour le moins accablant.

Au soir du second tour des élections cantonales de mars 2008, la gauche remportait 58 des 101 conseils généraux, le PS étant le principal bénéficiaire de cette victoire.

La main mise de la gauche socialiste sur les trésors de guerre que constituent les budgets primitifs des conseils généraux( 78 milliards d’euros en 2010) a nourri toutes les politiques clientélistes, toutes les dérives financières et la fuite en avant dans une politique communautariste qui ignore la collectivité au profit des groupes identifiés.

Cette « dépensionnite aïgue » qui caractérise la gestion des collectivités départementales par la gauche, se fait en dépit du bon sens et s’exerce au détriment des classes moyennes et populaires, dépouillées et contraintes de payer toujours plus cette politique d’injustice sociale. Le PS, comme l’UMP, ont toujours le chic pour privilégier la mauvaise dépense publique, au détriment de la bonne. Nous voulons inverser cette tendance. Nous croyons nous que la République française doit rimer avec justice et gestion rigoureuse des deniers publics.
Car enfin mes chers amis qui peut croire que les politiques appliquées dans les départements pourraient être différentes du « programme commun » de l’UMPS et notamment cette injustice qui devient insupportable, indécente et qui consiste à accorder plus à celui qui arrive, y compris clandestinement, qu’aux nôtres.
Comment ne pas s’étrangler en apprenant que les clandestins se font soigner gratuitement, ont accès à des soins extrêmement coûteux et pas toujours essentiels (cure thermale, traitement contre l’infertilité) quand nos compatriotes ne peuvent plus pour un tiers d’entre eux se soigner, quand nos personnes âgées de plus en plus nombreuses renoncent aux soins.
Comment ne pas être submergé par la rage quand on sait que des milliers de retraités français ne peuvent plus vivre décemment et que plutôt que de réserver nos efforts et notre solidarité aux personnes âgées qui survivent avec des retraites dérisoires, on ouvre un droit à la retraite sur simple demande aux immigrés ayant un titre de séjour, âgé de 65 ans, et ce alors qu’ils n’ont jamais cotisé dans notre pays.
C’est ce que l’on apprend dans un document officiel publié par le ministère de l’Intérieur, intitulé « vivre en France ». A la page 54 au chapitre vieillir en France, on y lit «, ‘ vous pouvez demander l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) 7500 euros par an pour une personne et 13 500 euros pour un couple, si vous réunissez les trois conditions suivantes :
- Vos ressources annuelles sont inférieures à 7600 euros par an et par personne.
- Vous avez au moins 65 ans ou au moins 60 ans si vous êtes inapte au travail
- Vous êtes autorisé à résider en France métropolitaine.
Vous devez vous adresser, si vous n’avez pas de droits à la retraite, à votre mairie ou au centre communal d’action sociale compétent pour votre résidence.
Comment nos responsables politiques coupables de cette mesure indécente, indigne, peuvent-ils encore se regarder dans une glace ?
Comment face à cette injustice infâme faîte à nos retraités pauvres, de plus en plus pauvres, peut-on encore faire confiance à cette classe politique qui est passée de la xénophilie, qui est l’amour immodéré de l’étranger à une sorte de domophobie, que l’on pourrait décrire comme la haine de sa propre maison.

Avec la gauche, parce que c’est bien elle qui gère le plus grand nombre de collectivités, on est dans le déni permanent, la trahison constante et le mépris affiché des Français.

Avec l’indécence qui caractérise ces roitelets locaux, on dépense sans compter, on dilapide l’argent public, on sacrifie les services publics, et l’on rackette toujours plus avidement les contribuables. Les chiffres donnent le vertige et ont de quoi écœuré les Français appelés à travailler toujours plus pour gagner moins : entre 2005 et 2010, les départements ont augmenté les impôts directs de plus de 34 %. Comme si cela n’était pas suffisant, les taxes indirectes ont, elles progressé de 14 % sur la même période.

Pour quels résultats ? Toujours plus de dépenses pour toujours moins de services rendus.
Alors que les budgets des Conseils généraux ont explosé, jamais la situation sociale des Français n’a été aussi précaire.
De 2000 à 2008, la hausse des dépenses des Conseils généraux a ainsi progressé en moyenne de 9,3% par an. En 2009 la dette des collectivités locales a enregistré une hausse de 14,5% sur un an, et de +55% depuis 2001.

Si les Conseils généraux sont plus riches et plus endettés que jamais, les Français s’enfoncent, eux, toujours plus dans la pauvreté. Les chiffres sont éloquents : 8 millions de personnes vivent, dans notre pays, sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de Français connaissent une « problématique forte de mal-logement », on compte 100 000 sans domicile fixe, et 36% de nos compatriotes renoncent à se soigner en faute de moyens financiers suffisants.

A l’écart de cette France qui s’enfonce dans la misère et qui a de moins en moins, « l’ hypercaste », elle, en veut toujours plus, ignorant cette détresse sociale qui s’affiche partout. A côté de cette France qui souffre, les Conseils généraux multiplient les dépenses somptuaires en frais de représentation ou de communication, l’arrosage financier de kyrielles d’associations si peu représentatives mais dont on espère faire un électorat captif.

On ne compte plus les exemples de cette gabegie généralisée, et de saccage des services publics qui va avec. Permettez-moi de vous en citer quelques-uns :

- En septembre 2010 le Conseil général de gauche du Val d’Oise vote la suspension de sa subvention de 600 000 euros au Samu.
- En novembre 2010, le Conseil général de Corrèze présidé par François Hollande, alors qu’il possède la plus forte dette par habitant, décide de débloquer la somme d’1,6 million euros pour acheter à tous les collégiens du département … des Ipads ! Dans ce même département, le « musée Chirac » qui a accueilli moins de 62 000 visiteurs en 2010, est un véritable gouffre financier pour la collectivité départementale qui en assure la gestion. En 2008, ses dépenses atteignaient 1,7 million euros pour à peine 200 000 euros de recettes…Même transformé en musée, Jacques Chirac crée encore des catastrophes !…
- Le département du Cher, socialiste, affiche des dépenses de personnel 30% plus élevées que la moyenne nationale des départements alors que dans le même temps, les dépenses d’investissement, utiles elles, sont inférieures de 7% à la moyenne nationale.
- Dans le Val d’Oise, les dépenses de communication externe ont atteint 163 000 euros en seulement deux mois, août et septembre 2010 !

La droite UMP n’échappe bien évidemment pas à cette gestion irresponsable et indécente en période de crise.

Le département des Hauts-de-Seine, chasse gardée du Sarkozysme, a ainsi fait adopter le 6 décembre 2010 une délibération portant sur l’affectation de 2,4 millions d’euros pour la rénovation du Club House des activités tennis et golf du Haras de Jardy.

Les personnes âgées n’ont pas le droit aux mêmes égards. Pendant que les nantis du système s’amusent, on modifie le mode de financement des services d’aide à domicile, conduisant à une baisse des heures d’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et à l’augmentation du coût du service restant à la charge des personnes dépendantes.

Et quand le Conseil général socialiste de Loire-Atlantique, décide de faire payer aux parents les gilets jaunes que portent les enfants qui empruntent les cars scolaires, la mairie de Paris qui est aussi le Conseil général, accorde une subvention de 40 000 euros par an à SOS Racisme !

C’est cela mes chers amis, la justice sociale selon la caste au pouvoir, et selon la gauche qui donne en permanence des leçons de moral ! S’attaquer aux plus faibles et aux plus fragiles de nos compatriotes, à ceux dont on est sûr qu’ils accepteront leur sort sans broncher parce qu’ils n’appartiennent pas à ces minorités visibles, communautarisées et organisées, à qui tout est dû et auxquelles on donne tout.

Face à ce pillage organisé de nos départements, il n’y a pas de place pour la fatalité et la résignation. Nul ne peut et ne doit se soumettre à cette politique de spoliation qui prive injustement les Français des services auxquels ils ont droit et pour lesquels ils ont payé.

Alors, oui, nous porterons dans cette campagne les propositions qui vont, dans le sens de la justice pour tous les Français, et destinées à renverser la vapeur, à recréer partout de l’espérance.

L’exigence de justice sociale imposera ainsi de demander la sanctuarisation des aides sociales distribuées par le département, à destination des plus faibles, le RSA, de nos personnes âgées, l’APA, et des personnes handicapées, la PCH. Alors que la crise fait rage, que la paupérisation progresse dramatiquement, il est de notre devoir de préserver ces aides aujourd’hui menacées. Nous rappellerons deux principes essentiels : ces aides, comme toutes les aides sociales, doivent être réservées aux Français, parce qu’il n’est pas normal que le jour-même où vous recevez un titre de séjour, vous puissiez bénéficier de l’intégralité des aides sociales, ce qui est le cas aujourd’hui !

A l’inverse, la pratique scandaleuse du recours sur succession doit cesser : lorsque les personnes âgées aidées par le département meurent, l’administration peut exiger le remboursement des « avances » qu’elle avait consenties. La récupération a une importance considérable lorsque la personne âgée était propriétaire de son logement par exemple. Les héritiers peuvent alors se voir privés d’un bien auquel ils pouvaient théoriquement prétendre. C’est inadmissible. Le Front National jamais ne cautionnera cette pratique honteuse.

Nous nous battrons aussi de toutes nos forces pour le service public départemental, aujourd’hui mis à mal. Vous le savez, le département a dans ses compétences foule de services publics du quotidien : les maisons de retraite, qu’il faut développer massivement alors qu’aujourd’hui on laisse le champ libre au privé, à ses tarifs exorbitants et aux inégalités qui vont avec ! Nous nous engagerons à assurer la sécurité dans nos collèges, et aux alentours, à ne plus laisser les trafics et les bandes y prospérer.

La sécurité d’ailleurs sera placée au cœur de notre action départementale : en cas de désengagement de l’Etat, le conseil général doit assurer l’entretien des gendarmeries. Il doit aussi assurer la pérennité des SDIS, les services de pompiers, et se battre aux côtés des sapeurs-pompiers volontaires dont le statut est aujourd’hui menacé par l’Union européenne.

Aides sociales face à la crise, services publics de proximité pour tous, voilà la bonne dépense publique. Nos équipes départementales mettront au profit de ces priorités toute leur énergie, et toutes leurs compétences !

Elles agiront selon ce principe : « produire, travailler et consommer français » en privilégiant dans les marchés publics départementaux les PME locales.

Mais mes chers amis, il est aussi de notre devoir de dire que les potentats locaux de l’UMP et du PS, grisés par les petits pouvoirs que leur a conféré une décentralisation irresponsable, ont pris l’habitude d’utiliser l’argent des Français pour sans cesse accroître une très mauvaise dépense publique…

Dérapage des budgets de communication, clientélisme et embauche non maîtrisée de fonctionnaires locaux, dépenses somptuaires, petits-fours et chauffeurs : les exemples de cette très mauvaise dépense publique pullulent, et expliquent en large partie l’explosion des budgets des conseils généraux (près de 10% de hausse chaque année depuis l’an 2000, je vous le disais).

Ces dépenses inadmissibles, incompatibles avec notre conception de la République française, le Front National les combattra avec la plus extrême résolution, parce que nous avons le sens, nous, des priorités. Il n’y a aucune raison que l’argent des Français serve à payer l’embauche de la nièce du président du conseil général ou les campagnes de publicité qu’il s’offre dans le journal local !…

Pour finir ce passage en revue de nos axes de campagne, je voudrais vous inviter à une réflexion mes chers amis sur l’origine profonde de cette fuite en avant vers la mauvaise dépense publique : la décentralisation, commencée en 1981 et accentuée sans réflexion en 2004.

Alors 1er président de la Cour des Comptes, Philippe Séguin avait eu ces mots très justes en 2009 pour qualifier la décentralisation : « structurellement coûteuse ». Elle est non seulement coûteuse, mais elle a des effets pervers qui apparaissent aujourd’hui au grand jour : elle crée des inégalités entre les Français et les territoires, elle se fait au détriment de l’Etat, appelé à s’effacer devant la reconstitution de baronnies locales dont nous pensions être débarrassés. Pour les agents publics, comme pour les citoyens et les contribuables que nous sommes, elle rend complètement illisibles les politiques publiques, et donc nous prive de désigner des responsables politiques ! Qui fait quoi ? Qui a la compétence de quoi ? Où s’adresser sur telle ou telle question ? Qui pourra m’apporter un renseignement ? Voilà des questions auxquelles il n’est plus possible de répondre si l’on n’a pas son doctorat de droit de la décentralisation !…

Je le sais, nous ne changerons pas à l’occasion des cantonales cet état de fait, mais il faut profiter de l’occasion pour lancer une grande réflexion politique sur la décentralisation. A-t-on besoin de 5 niveaux d’administration : commune, intercommunalité, département, région, Etat ? De création récente, mais déjà chiffrée à 4 milliards d’euros par an par la Cour des comptes, l’intercommunalité qui n’est pas la communauté de communes, devrait s’effacer et transférer ses compétences au département. Voilà qui éviterait les doublons, les structures inutiles, la complexité. La région administrative non plus n’a pas démontré son utilité. Trop grande pour être l’échelon de proximité, elle est trop petite pour jouer un vrai rôle stratégique. Créée dans les années 1980, a-t-elle vraiment apporté un « plus » à notre pays ? Je n’en suis pas certaine. Le département, et l’Etat, un Etat fort qui doit reprendre des compétences notamment en matière de transports, sont à mon avis largement suffisants.

Commune, département, Etat : la République française peut parfaitement s’organiser sur ce triptyque renouvelé, de façon plus rationnelle, plus démocratique, et moins coûteuse.
Dans cette grande réforme de la décentralisation que nous proposerons, le cas des petites communes rurales sera étudié de très près. Ce sont elles en priorité qui devront en bénéficier, parce qu’elles sont la sève de notre pays.

Enfin, au-delà des mesures politiques, nous insufflerons dans les assemblées départementales un vent nouveau, celui de la morale publique retrouvée. Arrêtons-nous un instant sur cette question qui me paraît de première importance.
Je voudrais en effet, si vous me le permettez, dire un mot sur la morale publique et réagir aux différentes affaires qui ont récemment touché des membres du gouvernement.
La morale publique, dans notre pays, est bafouée chaque jour par la clique UMPS, à tous les niveaux. Au gouvernement, on a pu le constater récemment avec éclat, mais aussi dans les collectivités locales, comme le Front National le voit chaque jour.
En cette période où les frasques aériennes dominent l’actualité du gouvernement, nous avons tous en tête le discours de 2007 sur la République irréprochable. Permettez-moi de vous dire que je considère que Nicolas Sarkozy a fait pire que tout dans ce domaine, parce qu’il a instrumentalisé avec cynisme le sujet sacré de la morale publique, le plus essentiel à la confiance entre le peuple et ses représentants. Il l’a utilisé, comme beaucoup d’autres, comme un thème de campagne, pour faire l’exact inverse une fois arrivé au pouvoir. C’est impardonnable.
Affaire de l’EPAD, affaire des cigares de Christian Blanc, du permis de construire d’Alain Joyandet, des logements de Fadela Amara et de Christian Estrosi, affaire Woerth-Sarkozy-Bettencourt, affaire Karachi, aujourd’hui affaires Alliot-Marie-Ben Ali, … Le rythme des révélations s’accroît à mesure qu’avance le quinquennat… et encore… nous ne voyons là que la partie émergée de l’iceberg… Tout est fait en effet pour empêcher la vérité d’éclater sur bien des dossiers : manipulation des médias, mise au pas de la Justice…. Croyez bien aussi que si l’on cherche à empêcher le Front National de siéger dans les assemblées, au Parlement, comme dans les conseils généraux, c’est bien parce qu’ils savent tous que lorsque nous sommes présents quelque part, comme à Hénin-Beaumont ou au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, les magouilles ne sont plus aussi faciles…

Bizarrement, cette succession effarante de scandales touchant à la morale publique n’atteignait pas véritablement, jusqu’il y a peu, les Français. Les scandales semblaient glisser sur l’opinion, comme si notre peuple s’accoutumait à l’immoralité de ses dirigeants. Comme s’il avait renoncé à se révolter face à cette pratique pourtant intolérable du pouvoir politique.

J’ai l’impression mes chers amis qu’en ce moment, les choses sont en train de bouger. Je le ressens à travers les contacts que j’ai avec les Français, la révolte monte, nos concitoyens, certainement exaspérés par ces révélations successives, commencent à dire leur colère.

On ne peut se contenter des mesurettes annoncées par un Président qui continue d’instrumentaliser les Français. Déconseiller à ses ministres de partir en vacances à l’étranger… Est-ce là une réponse suffisante à l’immense crise morale qui touche aujourd’hui tous les niveaux de la puissance publique ? En déroute face à la colère du peuple, Nicolas Sarkozy reste dans la posture, il fait croire encore une fois qu’il s’empare du sujet, mais qui peut désormais le croire ? Qui peut croire celui qui a défendu la République irréprochable et qui, s’est le premier, une fois élu, essuyé sur les principes élémentaires de la morale publique ? Qui peut croire celui qui a dévoyé la légion d’honneur, qui loin d’honorer ceux qui le méritent, consiste à donner une breloque aux copains. La liste est trop longue mais je vous laisse juge de cette dernière :
- Isabelle Balkany, Christian Clavier, Alain Minc, Vicent Bolloré, Dominique Farrugia mais aussi son couturier, son coiffeur, sa bijoutière, la juge qui l’a divorcé, la patronne de son restaurant chinois… Quand il ne s’agit pas de récompenser ceux qui se sont déshonorés dans leur comportement, comme Patrice de Maistre, Ladreit de Lacharrière, président de Fitch Martins, agence de notation participant à la déstabilisation de nos pays, ou encore M. Wildenstein, grand donateur de l’UMP, mis en cause dans une affaire grave de fraude fiscale. Qui peut croire celui qui incarne aujourd’hui le mieux la collusion entre les élites politiques et les puissances financières et qui violant les règles minimales concernant le conflit d’intérêt, se rend alors qu’il est Président de la République, au banquet des grands donateurs de son parti politique, l’UMP.

Il faut aujourd’hui trouver des solutions, des vraies.
Il faut évidemment d’abord se débarrasser de l’hyperclasse corrompue, remplacer l’intégralité du personnel politique aujourd’hui en place et donc remercier la clique UMPS à tous les niveaux.
On ne peut plus faire confiance à cette caste politique. A force de compromissions, de mauvaises habitudes, d’amitiés douteuses et de fréquentations inacceptables, à l’UMP comme au PS, tous ont profondément ancrée en eux la culture de la corruption. Pour eux, la morale publique ne veut rien dire dans la pratique quotidienne du pouvoir, ce n’est qu’un thème électoraliste. Ils ne savent plus ce qu’il faut faire pour respecter la morale publique, ils ne savent même plus ce que ça veut dire, la morale publique !

Se débarrasser de ces élites vautrées dans les compromissions en tous genres, ça ne suffira pas. Il faut de nouvelles règles pour faire régner la culture de la probité, de la morale publique, à tous les niveaux : élus nationaux, locaux, personnels administratifs. Il faut inculquer une vraie culture de la transparence, de rupture avec les conflits d’intérêt, et de gestion plus que scrupuleuse de l’argent public. Le Front National est une force de propositions en la matière, lui qui lutte sans relâche à son niveau contre la corruption et qui a obtenu de si beaux résultats dans le Nord Pas de Calais déjà. J’aimerais vous rappeler à ce titre que j’avais saisi Philippe Seguin en août 2008 sur l’affaire Tapie, qui m’avait répondu qu’il vérifiait les conditions de cet accord. La Cour des Comptes vient de rendre un rapport évoquant de graves irrégularités et a transmis ce dossier au Conseil d’Etat .

Nous voulons jeter des propositions dans le débat. Et nous les porterons à la présidentielle. Il faut des règles claires, drastiques, d’urgence !

D’abord prévenir les conflits d’intérêt. Chaque nomination, pour tout haut responsable politique ou administratif, doit faire l’objet d’une enquête minutieuse, à l’instar de ce qui se fait dans l’administration américaine. Il faut éplucher le passé professionnel de chacun, à commencer par celui des ministres. Cela nous aurait permis d’éviter de nommer les Eric Woerth, Roselyne Bachelot, Nora Berra…

Toujours concernant les nominations, il faut mettre un terme au copinage, à tous niveaux : administrations, entreprises publiques, cabinets ministériels. La transparence la plus totale doit s’imposer sur ces nominations, qui doivent se faire sur un principe très clair et un seul, celui de la compétence. Cela nous aurait permis d’éviter des scandales comme celui du fils d’Alain Marleix, ou encore l’improbable nomination de Dominique Tibéri, fils de Jean Tibéri, comme contrôleur économique et financier ou encore celle d’Arno Klarsfeld au Conseil d’Etat.

Enfin, transparence et bonne gestion de l’argent public. Il faut ouvrir et rendre public le volumineux dossier des notes de frais payés par l’argent public – ce que j’avais réclamé dès le 11 juin dernier – Les notes de frais des ministres doivent faire l’objet d’un contrôle parlementaire. Il doit en être ainsi pour les maires, les présidentes des collectivités et élus locaux. Leurs notes de frais doivent faire l’objet d’une publication devant l’assemblée délibérante ! Il faut imposer la transparence sur l’utilisation des moyens de transport de fonction (voiture, avion) Il faut les amener, par des obligations claires et des sanctions exemplaires pour les fautifs, à faire en permanence une distinction très nette entre l’usage privé des facilités liées à leurs fonctions, qui doit être facturé au centime près, et leur usage professionnel. La légende dit que le Général De Gaulle disposait de deux encriers ? L’un pour ses missives personnelles, l’autre pour ses courriers officiels ?
Concernant cette bonne gestion de l’argent public, il faut désormais, purement et simplement, mettre un terme aux logements de fonction. Ceux-ci n’ont plus leur place dans une République transparente.
De la même manière, l’attribution des logements HLM doit faire l’objet d’une publication que réclame le FN depuis longtemps.

Toute politique visant la morale publique doit également déterminer des sanctions exemplaires pour se faire respecter.

Il faut enfin que la pluralité s’exerce dans les assemblées politiques, à commencer par l’Assemblée Nationale. Sans cette pluralité, toutes les compromissions sont possibles. A cette fin, nous réclamons la proportionnelle intégrale à tous les niveaux.

Les 20 et 27 mars, doivent être l’occasion de faire vaciller ce système, de porter la colère légitime de nos compatriotes et de démontrer à cette caste de potentats que nous sommes décidés à ne plus subir les diktats et les politiques de saccage social.

Les 20 et 27 mars, les choses peuvent changer, l’espoir renaître, un nouveau projet, alternatif et crédible, commencer de s’appliquer.

Vous le savez, dans les moments difficiles qu’a traversés notre nation millénaire, il y a ceux qui ont renoncé et abandonné, et ceux qui guidés par l’instinct de résistance et une détermination sans faille, se sont battus pour leurs droits légitimes et leurs libertés.

Aujourd’hui l’heure du combat est venue. L’heure des choix aussi : je vous appelle au sursaut, et à l’espérance !

Vive le Front National !
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Discours

14 février 2011

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