Chers amis,
Nous voici ici rassemblés dans cette belle cité de Perpignan, Perpignan la rayonnante, Perpignan la souriante, ville millénaire d’histoire et de mémoire, de pierres et de lumière qui nous accueille avec cette amitié, avec cette chaleur si particulière dont sont capables les Perpignanais.
Merci à eux pour ce témoignage renouvelé de leur affection sans faille, pour la belle victoire qu’ils nous ont offert et, à travers nous, au combat pour la France et merci à Louis Aliot de ses mots de bienvenue et de sa prévenance.
Il y a dix ans, en 2011, vous m’avez confié la responsabilité de conduire les destinées de notre famille politique.
Vous m’avez ce matin réitéré votre confiance et par cela fait de moi la candidate de notre famille politique à l’élection présidentielle.
Qu’il me soit permis de vous remercier de cet honneur et de vous assurer de mon entière détermination à porter nos idées de toutes mes forces, de tout mon cœur, vers la victoire.
Que de chemin parcouru ! que d’orages traversés ! que d’obstacles surmontés !
Une décennie plus tard, force est de constater que dans un monde en total bouleversement, dans les décombres d’un ordre ancien, dans un paysage politique mouvant dans lequel tout est incertain, tout est sans cesse remis en question, nous avons su nous imposer comme un pôle de solidité, de stabilité, et, je le crois, de confiance pour des millions de nos compatriotes.
Parce que rien ne va de soi, que tout relève de l’anticipation et de la volonté, du travail et de l’ardeur, nous avons fait nôtre la formule d’Henri Bergson qui clamait sa foi en la volonté des hommes : « l’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons en faire. »
Nous ne croyons pas en une quelconque stratégie providentialiste qui est celle des âmes fatalistes, ce laisser-aller qui voudrait qu’il suffît de se faire porter par les évènements, compter sur la chance ou peut-être même sur le hasard pour gagner.
Nous savons, l’expérience nous l’enseigne, que rien ne s’accomplira sans efforts, sans cohésion et surtout sans cohérence.
Nous savons que l’histoire ne se subit pas mais qu’elle s’écrit jour après jour, patiemment et pour nous à qui on ne pardonne rien, bien souvent dans l’adversité.
Une victoire, surtout contre tout un système coalisé se bâtit, se construit, se conquiert.
Et cette victoire, je vous le dis mes amis, cette victoire nous allons la chercher.
Entendons-nous bien.
Dans ce combat, nos personnes importent peu.
Il n’y a ni plan de carrière, ni calcul personnel : je n’ai d’ambition que pour la France.
Il n’y a qu’un seul moteur, c’est l’amour de la France et de notre peuple, il n’y a qu’une volonté celle de les servir au mieux, pour leur bonheur et leur prospérité.
Conscients de la légitimité de notre engagement envers la Nation, nous n’ignorons rien de l’urgence d’un sursaut dans notre pays en proie à l’incertitude et au doute, un pays qui aspire à retrouver ses repères, sa confiance en l’avenir et son rayonnement.
Ce devoir d’engagement qui est celui de tous les patriotes nous commande plus que jamais le réalisme, le sens des responsabilités, ces exigences qu’attendent légitimement les Français d’un parti qui incarne l’alternance et qui, plus que jamais, doit se préparer à accéder aux plus hautes responsabilités.
Avec, je crois, lucidité et réalisme, nous avons su, durant ces dix dernières années, nous écarter des analyses à l’emporte-pièce, des sentences irrévocables et des mesures simplistes.
Par le travail collectif, sans rien renier des lignes claires de nos convictions, nous avons su nous affranchir d’une immaturité politique peu compatible avec des ambitions nationales et donner à notre mouvement les qualités nécessaires à un parti de gouvernement.
La conquête de villes et la réélection brillante de quasiment tous nos maires dès le premier tour, témoignent des résultats positifs de ce travail de fond.
Cette évolution saine et nécessaire s’incarne aujourd’hui dans ce qu’est devenu le Rassemblement national, un parti ouvert à tous, un parti créatif et audacieux, un parti responsable et exigeant pour lui-même.
Nous ne reviendrons pas en arrière.
Avec tout le respect que nous avons pour notre propre histoire, nous ne reviendrons pas au Front national.
Nous n’emboîterons pas non plus le pas à ceux qui sont attirés par la facilité, celle des outrances ou des attitudes belliqueuses, des provocations juvéniles ou des illusions d’optique.
Nous devons, au contraire, non pas nous enfermer dans des postures, mais continuer à nous ouvrir à toutes les forces politiques, associatives ou de la société civile, et plus largement à tous les Français qui souhaitent ne pas rester spectateurs au moment où le pays a tant besoin de l’énergie de tous ses enfants.
Nous avons vu juste sur l’immigration, sur l’ensauvagement de la société, sur la mondialisation et sur tant d’autres sujets qui structurent aujourd’hui le débat politique comme la laïcité, la France des oubliés, la fausse écologie.
La crise du covid a montré que nous avions raison sur la nécessité de conserver une souveraineté industrielle et notamment sanitaire, raison sur l’absurdité de la gestion à flux tendu des lits d’hospitalisation, raison sur le caractère protecteur des frontières et même sur l’opportunité d’utiliser les instruments budgétaires comme outil de relance et non comme une arme d’austérité.
Les observateurs objectifs ne pourront que conclure à la pertinence de notre analyse de fond.
Notre plus grande victoire au bout de ces dix années est, à n’en pas douter, notre victoire idéologique.
Force est de constater que notre analyse est désormais presque unanimement partagée ; pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les LR nous plagier allégrement, notamment en période électorale.
Pourtant, il nous faut plus que jamais passer à l’étape suivante, celle de faire partager aux Français notre vision de l’avenir et leur faire connaître nos propositions d’actions.
En termes stratégiques, il nous faut transformer, cette victoire idéologique en victoire électorale, en victoire politique.
Pour éclairer le choix fondamental que seront amenés à arbitrer les Français l’année prochaine, nous devons installer le débat politique à son niveau, celui d’un choix de société et même de civilisation :
une République française ou une république incertaine, peu sûre d’elle-même, qui ne sait pas ce qu’elle dit et où elle va ?
une société qui affirme ses valeurs ou une technostructure qui abandonne le pays aux pressions d’obscurantismes ou de théories démentielles?
une communauté nationale, fière d’elle, qui croit en elle-même ou des minorités dictatoriales qui tentent d’effacer ce qui a fait sa grandeur et sa cohésion ?
une société qui donne sa chance à chacun ou une caste oligarchique qui croit pouvoir imposer la toute-puissance des féodalités qui lui sont rattachées?
Une France qui ose désigner l’ennemi ou accepte de plier face à l’idéologie islamiste et sa barbarie ?
L’élection présidentielle qui vient ne sera pas une compétition de personnes comme dans je ne sais quel jeu de télé-réalité, elle n’est pas une affaire d’égo ou de place ; elle est, plus que tout, une confrontation d’idées, de vision, de projet ;
2022 emportera, en effet, un choix fondamental, un choix historique pour nous, pour notre pays, pour les générations à venir:
la question cardinale sera de savoir si ce prodigieux édifice qui s’appelle la France restera debout,
si cette belle épopée humaine qui a vu surgir tant d’héroïsme et de génie continuera,
si la brillante civilisation dont notre belle France est porteuse sera appelée à s’éteindre ou à éclairer le monde encore de ses lumières.
Soyons en conscients, il n’y aura pas de bonheur individuel possible, si le pays s’efface, ou pire s’effondre.
Mais au-delà de ces questions existentielles, parce que chacun rencontre souvent des difficultés spécifiques, je veux être aussi pour tous nos compatriotes la candidate, puis la Présidente, des solutions concrètes, des solutions positives pour leur vie quotidienne, celle qui aura à cœur de sortir des non-décisions, des solutions absurdes voire pire encore des solutions contraires à l’intérêt général.
Plus que jamais, nous devons incarner cette alternance politique dont la France a besoin, une alternance républicaine dans ses principes, nationale dans ses choix, moderne dans son exercice du pouvoir.
Face à l’entreprise de déconstruction méticuleuse, qu’elle soit institutionnelle, industrielle, linguistique ou morale dont notre nation est la cible,
face à la brutalité avec laquelle l'actuel gouvernement s'apprête à mettre en œuvre des réformes non seulement injustes mais inefficaces, notamment en matière sociale,
face au chaos sécuritaire qui s’est installé partout et fait peser sur chaque Français une insupportable menace au quotidien,
nous devons opposer, avec la solidité des convictions qui sont les nôtres, une vision haute, une vision large, une vision unifiante.
Quand on aspire à la grandeur de son pays, on aspire à son unité.
Or,
Il n’y a pas de puissance sans unité.
Il n’y a pas de fraternité sans unité.
Il n’y a tout simplement pas d’avenir pour la France sans unité.
C’est pourquoi j’entends mettre en œuvre un gouvernement d’union nationale autour d’un projet de paix civile,
un projet novateur et fédérateur,
un projet global et cohérent qui rassemble tous les citoyens d’où qu’ils viennent et quelle que soit leur origine,
un projet puissant et ambitieux qui redonne aux Français la confiance en eux et l’élan d’un destin collectif.
Ce projet s’articule, cela ne vous étonnera pas autour de la Nation.
C’est, en effet, cette notion moderne et pacificatrice, fraternelle et rassurante, de Nation que nous voulons porter, que nous voulons opposer aux velléités sécessionnistes, aux crispations communautaristes, aux épouvantables diatribes racialistes.
Face à ceux qui nous expliquent qu’il n’y aurait pas d’autre solution que la mondialisation, autrement dit la dilution dans un grand magma mondial uniformisant, nous leur disons que la seule et unique alternative c’est la Nation.
Les Français doivent en être convaincus.
La Nation, c’est l’échelon le plus protecteur parce qu’il n’y a pas de meilleurs garants de l’intérêt des Français que les Français eux-mêmes.
Le triste épisode de la crise sanitaire avec sa calamiteuse gestion logistique laissée aux Chinois pour les masques ou à l’UE pour les vaccins nous l’a rappelé cruellement.
La Nation, c’est l’échelon qui a préservé le cadre de vie des Français et leur épanouissement individuel.
Or, chacun le perçoit, la Nation française est aujourd’hui attaquée et, disons-le, menacée de disparition.
Ebranlée à la base par le séparatisme, elle est aussi gravement attaquée par le haut par le mondialisme et son bras armé, l’Union européenne.
Je ne le répéterai jamais assez, la souveraineté est aux Nations ce que la liberté est aux hommes.
Nous voulons pouvoir décider par nous-mêmes de nos engagements, de nos lois, de nos modes de vie,
C’est ce qui nous conduit à promouvoir une autre organisation de l’Europe en lieu et place de l’Union européenne.
Cette dernière procède, en effet, d’une vision liberticide et même d’une inspiration totalitaire que nous combattons sans relâche.
La vision impérialiste de l’Union européenne est sans limite.
Ainsi, par exemple, elle enclenche le processus d’adhésion du Kosovo et poursuit à coups de milliards le projet d’intégration de la Turquie islamiste d’Erdogan.
Pensez que l’Union européenne envisage aussi de supprimer le droit de véto qui permet à un État de refuser une décision lorsque ses intérêts fondamentaux sont en jeu.
Comment admettre que cette organisation internationale (c’est-à-dire à l’origine une organisation entre des Nations) dont le caractère fédéral fait déjà tant de mal à notre pays, puisse évoluer vers un État jacobin centralisé ?
Le seul avenir viable pour l’Europe, c’est une Alliance européenne des Nations.
Dans ce combat essentiel pour nos libertés, nous ne sommes pas seuls.
Vous le savez mes amis, j’ai eu le plaisir de signer vendredi avec 15 autres partis européens, une déclaration commune pour « la liberté des Nations d’Europe et la réforme de l’actuelle Union Européenne » ;
cette charte, signée entre autres avec Matteo Salvini de la Ligue, Victor Orban du Fidez, avec Jaroslaw Kaczynski du PIS, Santiago Abascal de Vox, Georgia Melloni de Fratelli Italia, cette charte, préfigure, je l’espère, la constitution d’un grand groupe européen des partis souverainistes.
Vous devez le savoir ; l’élection présidentielle et notre victoire potentielle seront regardées et espérées dans bon nombre de pays ;
ce rendez-vous sera attendu comme l’occasion possible d’une libération du joug de plus en plus lourd de l’Union européenne.
Je veux croire que la France qui, dans l’histoire, a si souvent porté les messages d’émancipation des peuples sera au rendez-vous.
C’est cette dictature très idéologique de l’Union européenne qui, à l’occasion de la crise migratoire de 2015, a commencé à s’emparer de la compétence en matière de droit d’asile, une compétence que, par usurpation juridique, elle veut désormais étendre à tous les migrants avec le « Pacte pour les Migration et l’asile ».
Ce pacte de l’Union européenne, n’est que la mise en œuvre du Pacte de Marrakech de décembre 2018, visant à reconnaître le principe d’un droit général à la migration.
Ce Pacte pour les Migrations de l’Union européenne, c’est la mise sous tutelle et sous contrôle des Nations européennes pour l’accueil, la répartition, et le séjour des migrants.
Ce pacte pour les migrations, facilitera l’apparition de nouvelles filières d’immigration ainsi que des possibilités accrues de régularisation.
C’est l’impunité juridique des ONG complices des passeurs, c’est le regroupement familial élargi aux frères et sœurs imposé à toute l’Europe.
Ce Pacte pour les Migrations est un potentiel pacte de submersion qui permettra à 70 millions de migrants potentiels de s’installer en Europe.
C’est dire si nous allons nous mobiliser, avec nos députés à Bruxelles et nos partenaires européens, pour faire échec à ce projet insensé qui sera mis en place peut-être sous la présidence française du Conseil et, en tout cas, si M. Macron est réélu président.
La Nation française que nous voulons défendre s’est construite autour d’un État, un État qui en constitue l’armature, lui donne sa force légitime et lui confère sa puissance souveraine.
C’est cette organisation administrative très élaborée, que beaucoup nous enviait qui assure à tous la bienfaisante protection des lois et les justes et indispensables régulations.
Or, dans un monde où tout peut être livré à la main invisible du marché, jamais le besoin de limites n’a été si pressant : la révolution technologique de l’intelligence artificielle dont l’uberisation est une des manifestations comme le tsunami scientifique dont le transhumanisme est une inquiétante perspective nécessitent la mise en place de régulations.
Le délitement de l’État, paralysé par la logique du « pas de vague » et perturbé par les projets de désorganisation de la haute administration provoque des catastrophes en chaîne.
Il ne se passe pas de jour sans que des territoires ne sombrent sous la loi des caïds, des islamistes ou des mafias ; les zones de non-droit deviennent progressivement des zones de non France.
Chaque jour, ce sont des représentants de l’État, policiers, pompiers, professeurs, qui sont attaqués et tant de fonctionnaires qui vont au travail dans la peur de l’agression.
Chaque semaine, des jeunes sont privés de la vie, pour rien, une cigarette, un regard, par jeu, des agressions gratuites comme si l’intégrité physique des personnes n’avait aujourd’hui plus la moindre valeur.
Chaque jour, l’État sensé nous protéger recule.
Nous payons la longue et lente désagrégation de l’État toujours plus fort avec les faibles et toujours plus faible avec les forts ; toujours plus tatillon avec les contribuables et complaisant face aux criminels.
C’est là le signe d’une faiblesse ultime.
Nous croyons nous dans l’État protecteur des libertés publiques et individuelles parce que sans lui, il se trouvera toujours des forces d’asservissement et d’abaissement de la personne humaine.
Il nous faudra restaurer l’État, non seulement dans ses moyens matériels et humains, mais aussi procéder à son ré-armement moral en redonnant à ses agents dont l’honneur est de servir le bien public, la confiance dans leur éminente mission, la considération qui leur est due et le soutien hiérarchique dont ils ont besoin.
Au quotidien, ces serviteurs de l’État sont les garants de nos libertés, des services publics si nécessaires notamment aux plus vulnérables, ils sont les garants de la justice et de l’équité sans laquelle il n’y a pas de paix civile.
L’État doit retrouver sa fonction première, celle d’organiser la sécurité des Français, et, lorsque je parle de sécurité, je n’évoque pas seulement la sécurité des personnes et des biens mais plus largement une lutte sans merci contre toutes les insécurités : insécurités éducatives, sociales, économiques, sanitaires, informatiques ou encore géopolitiques.
Avec nous, cet État qui s’éparpille, qui disperse ses moyens déclinants, qui se perd dans des missions qui ne sont pas les siennes sera remis à sa juste place, au cœur de ses fonctions régaliennes si nécessaires au pays.
Notre projet, ce n’est pas l’État partout, c’est à dire en pratique l’Etat nulle part, notre projet c’est l’État à l’endroit, ou plutôt l’État au bon endroit.
Ma candidature sera celle de la restauration de l’Etat, de l’autorité de l’Etat, et donc de la protection et de la justice pour les Français.
J’ai posé là les lignes de fracture avec nos adversaires, les partisans de la dérégulation généralisée, de la liquidation de l’État, de l’abolition de la Nation.
Vous l’avez compris, cette élection présidentielle verra s’affronter deux conceptions politiques radicalement différentes et même exclusives l’une de l’autre.
Les nationaux contre les progressistes ;
Ou selon la formulation
Les localistes contre les globalistes ;
Ce clivage sépare ceux qui sont de quelque part contre ceux qui sont de nulle part.
Il nous sépare aussi, disons-le, de ceux qui, chez nous, revendiquent bruyamment d’être d’autre part.
Ce grand débat, qui sera arbitré par les Français, opposera d’un côté les partisans de la France, de l’autre côté les autres.
Les autres : ce sont ceux qui souhaitent sa disparition ou y travaillent, parfois sans en avoir vraiment conscience.
Évidemment, j’invite tous les Français à choisir, par amour mais aussi par raison, leur pays, à poursuivre la route que nos aïeux ont ouverte au prix de tant de travail et de sacrifices.
Que personne ne s’y trompe, derrière les choix de société et même de civilisation que j’ai évoqués, il y a la vie quotidienne de chacun d’entre nous : notre art de vivre à la Française, notre mode de vie, nos traditions, nos valeurs, je pense par exemple à la liberté des femmes ...
L’amendement de « La République En Marche » et des « socialistes » empêchant l’interdiction du burkini et donc le rendant possible dans nos piscines en est un exemple révélateur, tout comme la tolérance pour les prières de rue, le voile des petites filles, le foulard islamique dans les bureaux de vote ou les inconvenantes fantasias lors de certains mariages.
Derrière nos valeurs ce sont nos libertés qui sont attaquées.
L’abandon scandaleux de la jeune Mila, notamment par les prétendues féministes, nous montre que le rétablissement implicite du délit de blasphème n’est plus très loin.
J’ai parlé de la Nation.
Mais il n’y a pas de Nation s’il n’y a pas d’identité.
L’identité comporte deux aspects qui se parlent :
L’identité est ce que nous sommes intimement, mais c’est aussi ce qui nous unit, ce qui fait que nous nous sentons proches les uns des autres et donc naturellement solidaires,
L’identité n’est pas facteur de repli mais de repères :
L’identité n’est pas facteur d’exclusion mais de réunion.
Et, ce sentiment d’appartenance retrouvé sera le meilleur rempart contre l’individualisme, les égoïsmes ou les errements communautaristes.
Parce que nous, nous nous opposons au principe de la société multiculturelle, qui est une société multi-conflictuelle, nous renouerons avec le principe d’assimilation sans lequel il n’est d’unité que factice.
Vous l’avez compris, nous avons l’ambition de remettre la France en ordre.
Si cette tâche de remise en ordre, tellement indispensable, apparaît à beaucoup comme insurmontable, c’est à cause du discrédit du politique et en réalité de certains politiciens, moralement perdus dans le clientélisme, le cynisme ou le mépris du peuple.
Depuis quarante ans, ils ne gouvernent pas, ils commentent des faits, ils adaptent leurs discours aux modes ou aux besoins de l’actualité, ils égarent et désespèrent le citoyen dans leurs revirements et leurs reniements.
Beaucoup achètent la paix civile et leur honteuse réélection auprès des caïdats au prix d’accommodements qui sont autant de capitulations inadmissibles.
Leurs actes de contrition à répétition, le fameux « cette fois, j’ai compris » ne sont que de façade ; les circonvolutions du « en même temps » relèvent de la même tromperie remise au goût du jour.
La mise en œuvre du changement tellement attendu dépend avant tout de la volonté du chef et donc de son tempérament.
Et ce tempérament je crois l’avoir.
Tout réside dans l’autorité.
Celle que donne la fonction mais aussi celle qu’on possède naturellement.
Tout réside dans la cohérence, celle que n’a pas eu Emmanuel Macron en décidant par exemple de nommer comme secrétaire générale de la francophonie une ministre du Rwanda qui a fait de l’anglais la langue officielle de ce pays.
Tout réside dans la crédibilité de la parole publique que la gestion calamiteuse de la crise sanitaire a définitivement démonétisée.
Tout réside dans le sens de l’intérêt national que le gouvernement d’Emmanuel Macron ignore quand il brade notre industrie de défense dans des partenariats léonins avec l’Allemagne.
Mais, lorsqu’un président croit pouvoir s’exhiber avec des délinquants torse nu, lorsqu’il désacralise le Palais de Elysée, lieu du pouvoir par excellence, en en faisant une boite de nuit interlope ou lorsqu’il se met en scène avec des turlupins du net, il ne participe pas à la réhabilitation du Politique dont le pays a tant besoin.
C’est regrettable de la part de celui que la Constitution a érigé comme le garant de nos institutions.
Que dire des démonstrations de repentance, historiquement inexactes et offensantes pour la France, qui n’ont pour effet que d’alimenter un ressentiment anti-français hautement condamnable .
Il nous faut redonner à la politique ses lettres de noblesse, et sortir du sentiment de l’impuissance politique.
Mais, pour réussir, nous avons besoin des Français, du peuple de France sans lequel rien n’est possible.
En démocratie, l’indignation est saine et utile.
Pour autant, elle ne suffit pas.
Loin des discours infantilisants qui sont la marque d’une profonde incorrection à l’égard de citoyens majeurs, je veux leur lancer un appel à la responsabilité civique.
Beaucoup d’électeurs expriment des raisons de s’abstenir, et parfois de bonnes raisons, à commencer par la trahison des gouvernants lors du referendum de 2005.
Pour autant, je veux dire à ces électeurs avec infiniment de loyauté et de respect : je crois qu’au point où en est le pays, ils font fausse route.
L’abstention n’est pas la marque d’une contestation mais d’une évaporation civique qui pénalise aussi celui qui s’abstient.
L’abstention, c’est un effacement du citoyen qui revient à laisser le champ libre aux gens en place, ceux-là même qui instrumentalisent les clientèles à leur profit et se satisfont fort bien de se faire réélire avec 10 % des inscrits du moment qu’ils perdurent.
Dans un système où une voix vaut une voix, où la voix du puissant pèse le même poids que celle du simple citoyen, dans un pays où le nombre fait la légitimité, la parole du peuple ne peut s’éteindre par la renonciation, le fatalisme ou l’indifférence.
Le Gilet jaune qui s’abstient ne fait qu’un gagnant : Macron !
Le retraité qui voit sa retraite s’effriter de mois en mois et qui s’abstient, se condamne à ne rien voir changer et donc à marcher vers la misère.
La victime de l’ensauvagement qui s’abstient conforte son agresseur dans l’impunité.
Je le dis à tous ceux qui se sont lassés, et je peux les comprendre, de ne pas voir venir le changement tant attendu : la bataille que l’on est sûr de ne pas gagner, c’est celle qu’on ne mène pas.
A tous ceux qui sont pris par le découragement civique, je veux leur dire que nous réussirons le changement en s’appuyant aussi justement sur eux.
S’appuyer sur le peuple, c’est redonner au bulletin de vote sa force, notamment par l’établissement du referendum d’initiative populaire et de la proportionnelle.
La proportionnelle, c’est ce système électoral qui permet de donner à toutes les familles politiques une juste représentation à partir de 3 ou 5 % qui doit se décliner dans un scrutin à un tour qui favorise les coalitions politiques mais empêche les arrangements contre nature d’entre deux tours.
Ainsi se résoudra la question de l’absence de représentativité de nos assemblées.
S’appuyer sur le peuple, c’est trouver par son onction démocratique la légitimité de porter les débats dont il est privé et les réformes qu’il attend
C’est d’ailleurs ce que nous ferons sur l’immigration.
Dès mon élection, je soumettrai à référendum un texte sur l’immigration qui comprendra tous les aspects du problème :
L’arrêt du regroupement familial ;
La réforme du droit du sol qui fait qu’on peut devenir Français sans même le savoir ou le vouloir ;
L’arrêt du scandale des migrants prétendument « mineurs » qui coûte chacun 50 000 euros par an à nos départements;
L’expulsion automatique des délinquants étrangers à l’issue de leur peine ;
Le principe de non-régularisation des étrangers illégaux, nul ne peut se prévaloir d’une situation illégale.
Pour la première fois depuis le début de la Vème république, c’est-à-dire depuis plus de 60 ans, les Français pourront ainsi discuter et décider la politique d’immigration qu’ils souhaitent.
Cette volonté exprimée directement par le peuple donnera à ce texte une légitimité que nul ne pourra contester, ni les groupes de pression, ni les autorités prétendument morales.
Vous l’avez compris, je veux revivifier notre démocratie moribonde parce que confisquée ; je veux ouvrir vraiment le débat public sur les questions qui intéressent l’opinion, en sollicitant l’expression de l’intelligence collective et en faisant du citoyen le maître du jeu démocratique.
Ce choc de légitimité donnera le signal d’un réinvestissement des citoyens pour la chose publique et d’une réappropriation pour la décision politique ; il ouvrira la voie à un profond renouvellement et, je le souhaite, à l’émergence d’une nouvelle élite politique à tous les échelons institutionnels de notre pays.
Pour faire émerger cette élite, nous devons notamment faire confiance à la jeunesse.
Donnons-lui toute sa place dans notre vie publique et économique.
Permettons aux jeunes de débuter dans la vie grâce à des aides pour leurs études, des prêts à taux zéro pour acquérir leur premier logement ou pour fonder un foyer mais aussi des facilités pour lancer leur entreprise.
Soutenons les familles, grandes sacrifiées de l’ère Hollande-Macron ; puisque le choix est entre la natalité et l’immigration, nous faisons nous, sans hésitation, celui des familles françaises et de la natalité.
Les jeunes sont l’avenir, investissons dans cette énergie infiniment renouvelable et inépuisable.
Donnons également à tous les Français le contrôle de leur destin, et notamment dans leur projet professionnel.
J’ai ainsi annoncé la création d’un grand fonds souverain qui sera l’instrument d’une politique économique en faveur de l’investissement, de l’innovation, de l’exportation, avec pour objectif le pouvoir d’achat de tous et bien sûr l’emploi.
Cessons d’entraver la prospérité et la croissance de nos entreprises et notamment nos TPE /PME par des normes aberrantes ou des impôts exorbitants.
Engageons enfin une grande politique de relocalisation d’activités sur tous les territoires, privilégiant notamment les circuits courts conformément aux principes du localisme que nous a exposés Hervé Juvin.
Avec une logique de projection, nous lancerons les filières ou remettrons à un niveau d’excellence les secteurs qui feront notre richesse et notre puissance : l’hydrogène qui, avec le nucléaire de nouvelle génération, nous assureront l’indépendance énergétique,
l’Intelligence artificielle ou le numérique où il nous faut rattraper notre retard,
les biotechnologies, le spatial,
l’industrie touristique, secteur majeur de notre économie, qui doit être aidé après avoir été tant éprouvée.
Il n’y a pas de secret : il n’y a que la création de richesses qui nous permettra de solder notre dette et de garantir aux Français l’aisance et les justes protections sociales auxquelles ils ont légitimement droit.
La défense de notre système de protection sociale est juste et nécessaire car elle est l’expression politique de la solidarité ;
Protégeons les plus modestes parce qu’ils sont les nôtres, au premier rang desquels les handicapés, mais aussi les personnes âgées dont les retraites sont plus que jamais en péril si l’on en croit la réforme que souhaite réactiver Emmanuel Macron, ceux également qui sont privés d’emploi par un modèle économique destructeur et dont le gouvernement est en train de réduire considérablement les indemnités.
Et puis, il y a le rééquilibrage de nos régions avec la reprise en main de l’aménagement du territoire dans une politique d’équité territoriale en faveur des zones rurales et des bourgs, cette politique juste et efficace que nous dénommons « démétropolisation ».
Cette politique sera bien évidemment déclinée dans nos territoires d’Outre-mer, ces territoires si chers à mon cœur dont je salue les représentants qui ont fait des milliers de kilomètres pour être avec nous cet après-midi.
Après avoir parlé Protection et Projection, évoquons maintenant le troisième terme de notre triptyque, la Transmission.
Parce que nous croyons dans la France et parce que nous croyons dans l’intelligence de ses enfants, nous savons que la France porte en elle les ressources de son redressement.
La France que nous voulons transmettre sera restaurée dans ses fondements, dans son unité, dans sa capacité politique et économique pour continuer à figurer parmi les grandes puissances du monde.
Nous voulons transmettre une France dont nous pourrons être légitimement fiers, qui sera respectée à l’extérieur et aimée à l’intérieur.
Jamais, nous ne mettrons un genou à terre.
Mes amis, vous le savez, nous allons entrer en campagne au mois de septembre et comme je vous l’ai annoncé, je quitterai alors la présidence de notre parti.
Je sais que vous comprendrez ce choix que me dicte la logique de nos institutions et ma volonté d’offrir aux Français une candidature qui dépasse les clivages partisans.
Ce n’est plus un secret puisque la première vice-présidence, et donc l’intérim, sera exercée par Jordan Bardella, jeune général de 25 ans qui a gagné ses galons sur les champs de bataille électoraux.
Personne plus que vous n’est conscient de l’impératif de victoire.
Cinq ans supplémentaires d’un Macron dégagé de toute contrainte électorale, de tout complexe, j’allais dire de toute pudeur, conduiront en bien des domaines le pays vers des points de non-retour, tant en matière sociale et identitaire que migratoire.
Nous devons convaincre les Français de l’importance de ce rendez-vous qu’ils ne doivent manquer à aucun prix.
Parce que nous nous battons pour la France et pour la liberté,
En votre nom, je veux dire au peuple que nous serons toujours à ses côtés pour le défendre !
Personne ne nous fera renoncer !
Personne ne nous fera douter !
Personne ne nous fera reculer !
Vive la République française!
Vive la France !