Conférence présidentielle n°4 : « La citoyenneté »

Marine Le Pen

Discours

14 mars 2017

Toute ma vie, j’ai eu la passion du peuple français.

Nous sommes Français et nous célébrons Jeanne d’Arc ou Robespierre, les Madones des Eglises ou les soldats de l’An II, les hussards de la République et le peuple de l’ombre de la Résistance.

A tous ces symboles, à toutes ces figures de la France, j’assimile le peuple français.

Il les contient tous et toutes, tous et toutes procèdent de lui, et il est à la fois plus et mieux que toutes les figures dans lesquelles on voudrait le faire tenir.

J’ai appris des livres ou des journaux, je m’informe ou je me distrais devant des écrans et sur les réseaux ; mais rien n’a jamais valu pour moi une heure passée avec une, avec un Français – avec vous.

Ce que vous dites, ce que vous me dites, vaut plus que tous les commentaires, les éditoriaux, et les sondages !

Avec des experts, des sachants et des conseillers, de ceux qui font profession de dire aux autres ce qu’ils doivent penser, dans des assemblées et des commissions, j’ai parfois perdu mon temps ; avec ceux du peuple de France, jamais.

Ce sont ces femmes pour qui France signifie liberté d’être, de s’habiller, de se comporter.

Ces agriculteurs avides de mieux produire, et de réconcilier leur entreprise avec le service de la nation.

Ce sont ces hommes d’entreprise, de commerce, de marché, inquiets de réconcilier leur tâche quotidienne de plus en plus exposée, et l’intérêt de la France qui est aussi l’intérêt de leurs enfants et de leurs proches.

Ce sont ces enseignants, qui veulent coûte que coûte apprendre à leurs élèves que l’histoire de France est grande et que la France n’a pas à se repentir.

Et ce sont tous ces agents de l’Etat, ces élus, Maires, ces conseillers municipaux, qui ont conscience d’incarner l’une des expressions les plus hautes du bien commun, qui défendent la France contre des mariages arrangés, des fraudes à la protection sociale, et qui pour cela sont attaqués, méprisés, traités comme des gêneurs ou des délinquants – parce qu’ils veulent défendre la France, parce qu’ils veulent appliquer la loi !

Et c’est vous tous qui m’écoutez ce soir, qui êtes le peuple de France, qui êtes citoyens français, et qui partagez l’essentiel ; l’amour de la France !

Tous ensemble, avec et parmi tant d’autres, vous êtes la France. Vous êtes, nous sommes le peuple de France.

Nous sommes, et ce sont de beaux mots, citoyens français, et j’ai choisi ce soir de vous parler de la citoyenneté.

C’est un mot sur un passeport, c’est bien plus que cela.

Car qui nous réunit ici ce soir, car ce qui donne un sens au combat que nous allons conduire pour la France, c’est la citoyenneté.

Nous sommes tous, fils et fille de France, d’une histoire millénaire, les enfants de tous ceux qui ce soir nous assurent que nous sommes libres, que nous pouvons débattre, que nous pouvons parler, que nous avons notre destin entre nos mains parce qu’ils ont travaillé, qu’ils ont épargné et qu’ils ont entrepris, parce qu’ils se sont battus, parce qu’ils ont été blessés et qu’ils sont morts, tant et tant d’entre eux, sur tous les champs de bataille de l’Europe et de la terre, qui font de nous ce que nous sommes !

Ce sont eux qui nous permettent d’être ici, et c’est avec eux tous, avec tous les héros de notre histoire et avec ceux, plus nombreux, qui ont été les héroïnes et les héros du quotidien, que je veux vous parler de la politique de citoyenneté que je conduirai, pour l’amour de la France et de tous les Français.

1 – C’est une grande chose d’être Français !

« Je suis Français » ; des Français le disent en présentant un CV ou en tendant leur passeport, d’autres avant eux l’ont dit devant un peloton d’exécution ou dans les camps de la mort, ils sont tant et tant pour qui « je suis Français » disait l’essentiel d’eux-mêmes, le plus précieux et le plus haut, ce pourquoi certains ont donné leur vie, ce pourquoi vivre ou mourir prenait tout son sens.

Faut-il que ce sens soit perdu à tout jamais, parce que l’Union européenne, parce que la mondialisation, parce que l’individu tout puissant sans frontière et sans Nation deviendraient la panacée, l’horizon indépassable?

Je pense à ces chauffeurs routiers, à ces fonctionnaires, à ces commerçants que j’ai rencontrés à Calais ou à Cayenne.

Je pense à ces habitants de Marseille, de Nantes ou de Rignac, je pense à ces milliers de Françaises et de Français qui me disent ne plus savoir où ils vivent, ne plus savoir ce qu’est la France, ni ce que leur garantit d’être Français.

Je pense à toutes celles, à tous ceux qui sont forcés de déménager, de quitter un quartier où ils ont vécu, parce qu’ils sont oubliés de la République et qu’ils se sentent étrangers chez eux, et je pense à la situation pire encore de ceux qui n’ont pas les moyens de déménager et qui doivent supporter sans rien dire le mépris, les provocations, et ces incivilités qui font de chaque nuit un cauchemar.

Je pense à tous ceux que les politiques économiques désastreuses, menées au nom de l’Union européenne, ont ruinés, parfois anéantis, alors qu’ils avaient le courage et le désir de travailler dur, alors qu’ils avaient mille ambitions en tête.

Je les entends me dire qu’ils ont été trahis, qu’ils ont perdu toute confiance, qu’ils ne savent plus qui ils sont dans un pays qui ne sait plus ce qu’il est.

Je n’accepte pas qu’être Français ne veuille plus rien dire.

Trop d’hommes et de femmes ont donné leur vie pour que nous soyons Français.

Trop de combats, trop de batailles ont été livrées pour que nous puissions nous abandonner sans trahir.

Trop de Français ont porté trop haut dans le monde la langue, la culture, le sentiment français pour que nous laissions se perdre les récoltes qu’ils ont semées.

Et trop de créateurs, trop d’entrepreneurs, trop de jeunes portent aujourd’hui dans le monde l’énergie, le talent, le projet de la France pour que je laisse les Français en douter ; ce n’est pas rien la France, ce n’est pas rien d’être citoyen français, c’est grand, c’est fort, et c’est engageant ! La France ne se résume pas à la « French touch », « petite modulation marketing » dans la symphonie d’une mondialisation qui uniformise tout.

J’observe d’ailleurs que, pour des millions d’hommes et de femmes dans le monde qui aspirent à devenir Français, être citoyen français veut dire quelque chose.

Non seulement ils partagent une idée certaine de la France, mais ils ont sur la liberté, sur le mode de vie, sur la République, sur le génie national des idées bien précises.

Combien de femmes dans le monde aspirent à devenir Françaises pour être libres comme les Françaises le sont, ou doivent l’être !

Comment se fait-il que tant et tant, ailleurs, loin, rêvent de devenir Français, quand les Français ne savent plus qui ils sont ?

Que d’autres ont une telle envie de la France, quand les Français doutent d’eux-mêmes et de la France ?

Ce n’est pas bien sûr que les Français ne sont plus Français, que la France n’est plus la France, c’est qu’ils n’osent plus se dire, c’est qu’ils ont perdu cette confiance en eux, et ce sentiment d’être uniques au monde qui les rendaient heureux et fiers de se dire Français.

J’y vois le résultat effrayant d’une propagande effrénée qui a travaillé à dissoudre les Nations dans l’Europe et l’Europe dans le monde.

Une propagande qui interdit de parler de frontières avec l’extérieur comme d’identité à l’intérieur.

Une propagande qui parle de citoyen européen mais plus de citoyen français, et qui veut tellement supprimer toutes ces richesses nationales ou culturelles qu’elle défait l’unité de ces Nations que l’histoire a construites, et qu’elle défait leur utile contribution au monde.

Etre Français, ce n’est pas rien.

Je ne vous étonnerai pas beaucoup en vous disant qu’être Français, c’est être libre, que cette liberté a été bafouée et que c’est une grande cause que de la reconquérir.

Etre Français, c’est être libre.

La première composante de cette liberté est politique, et c’est de choisir son destin.

Est Français qui considère que la liberté collective de décider de ce qui le concerne relève des Français et seulement d’eux, et qui juge qu’aucun moyen n’est de trop quand cette liberté est en jeu.

Les Français font la loi sur leur territoire.

Dans ce domaine essentiel qui est le privilège de la citoyenneté, la France a été trahie.

Les citoyens français ont été trahis, et ils l’ont été avec constance par tous les gouvernements qui se sont succédé depuis cinquante ans, qui ont laissé l’Union européenne s’accaparer des pans entiers de la souveraineté nationale.

Etape après étape, rarement votée directement par le peuple français, une seule fois à vrai dire avec le référendum sur le traité de Maastricht, adopté à une très courte majorité, après une campagne non équitable, souvent imposée comme en 2008 avec le traité de Lisbonne, copie conforme de la Constitution européenne magistralement rejetée par le peuple français en 2005, cette dépossession de la souveraineté a privé les Français d’au moins 4 piliers fondamentaux : la liberté économique, la liberté monétaire, la liberté législative et la liberté de décider qui entre et qui sort de leur territoire.

Cette liberté a été bafouée.

En matière de citoyenneté, notre histoire récente est celle d’un déni de citoyenneté qui est un naufrage de la démocratie.

Les politiques d’immigration, ou plutôt l’absence de toute politique de migrations, marquent l’un des plus grands dénis de démocratie qu’aient subi les Français.

Déjà, à ceux qui dénonçaient les bidonvilles où s’entassait une grande part de cette main d’œuvre, à ceux qui prévoyaient les problèmes à venir, il était répondu avec hauteur qu’il n’y avait rien à voir, c’était bon pour la croissance !

Un peu plus tard, il leur sera répondu qu’il n’y a non plus rien à voir, c’était en accord avec les directives européennes et c’était bon pour les régimes sociaux ; il faudrait bien payer les retraites !

Dans les années 1980, aux Français qui s’inquiètent des effets du regroupement familial, il est répondu qu’il n’y a toujours rien à voir, cette fois au nom de la diversité, de la société ouverte, du paradis multiculturel promis à la France ; poser seulement la question de l’Islamisme en France, était interdit !

Les milices de la pensée veillaient.

Le tour de force a été accompli ; faire passer ceux qui se souciaient de la France, du respect de la loi et des devoirs du citoyen pour des mal pensants, des coupables, des délinquants !

La situation est devenue incontrôlable quand, année après année, c’est par millions que se sont établis en France des migrants dont une partie ont recrée leur communauté d’origine, et vivent dans une langue, selon des mœurs et des lois qui ne sont pas de France, sur le sol français.

Et quand, dans les années 2000, une partie des migrants, ou de leurs enfants, sont entrés en guerre contre la France, il est alors impossible de nier qu’il y a un problème, la faute doit donc en revenir aux Français, qui n’ont pas su accueillir, tolérer, s’adapter !

Je ne citerai pas les rapports, grotesques ou sinistres, c’est selon, qui enjoignent aux Français de s’adapter, de se pousser, de faire de la place !

Ni les acrobaties de tous ces discours qui s’interdisent de prononcer les mots d’immigration clandestine, d’Etat islamique, ou de fondamentalisme islamiste !

Nous sommes là face à une escroquerie doublée d’une manipulation. Escroquerie, parce que depuis quarante ans au moins, tout observateur lucide et objectif voit monter les problèmes et que, depuis trop d’années, d’intimidations en intimidations, et d’agressions antifrançaises en actes terroristes, la perspective de la guerre civile n’est plus un fantasme.

Escroquerie aussi parce que, de politique de la ville en prébendes aux chantres de la diversité multiculturelle, c’est par dizaines de milliards d’euros que l’argent des Français a été gaspillé contre la France, dans le lâche espoir d’acheter la paix civile ; nous n’aurons pas la paix, nous aurons la honte.

Manipulation, parce que peu de domaines auront fait l’objet d’autant de rapports truqués, de statistiques biaisées et de mensonges officiels.

Manipulation encore et surtout parce que, à coup d’indicateurs de la diversité, à coup de campagnes de désinformation sur les sociétés multiculturelles, une entreprise de propagande a utilisé tous les moyens pour faire accepter aux Français ce dont ils ne veulent pas, pour leur faire croire qu’ils ne sont pas ceux qu’ils sont, et pour faire que le mal soit bien, que le bien soit mal – ce qui est le propre des régimes totalitaires.

Dans le débat inévitable, mais mal engagé, deux choses me sont insupportables.

D’abord, le déni de démocratie.

Si la démocratie est le pouvoir du peuple de décider de ce qui le concerne, il n’est pas de chose plus importante que l’accès à la citoyenneté, et tout débat avec constance a été refusé au peuple français à ce sujet.

Nous l’ouvrirons.

Et nous refusons ce totalitarisme mou qui prétend façonner les consciences, faire de l’opinion un délit et de la vérité un crime.

Ensuite, le mondialisme, qui ordonne à la France de s’ouvrir sans limite, de se mélanger, de se fondre, en bref, d’oublier son histoire, ses singularités, pour se dissoudre dans un grand tout mondial où chacun choisit sa différence comme une marque en rayon dans un supermarché.

Je n’accepte pas qu’être Français, ce ne soit rien.

J’observe que ce commandement est à rebours de l’histoire, qui voit les frontières se renforcer, les murs se dresser, et les peuples, partout dans le monde, demander de décider eux-mêmes de ce qui les concerne.

Etre Français, et poursuivre une politique exigeante de citoyenneté, c’est aujourd’hui poursuivre une grande cause ; reconquérir notre lucidité politique.

C’est pourquoi il est si important de rendre aux Français cette condition vitale de l’exercice de la citoyenneté, qui est la liberté de débattre, et donc de savoir, et de nommer.

Qu’il s’agisse d’affirmer l’identité nationale, qu’il s’agisse de mettre chaque Français devant ses responsabilités de citoyen, qu’il s’agisse de rendre aux Français le droit de choisir qui est Français, et à quelles conditions le devenir, rendre au débat public sa vigueur et sa franchise est un impératif.

La France va payer, et à quel prix, une censure qui l’a privée de ses meilleurs défenseurs.

2 - Les hommes ne sont pas une marchandise.

J’ai une ambition pour la France, et c’est une ambition de citoyenneté.

Je veux que les Français soient fiers d’être Français.

Je veux qu’être Français fasse passer dans les regards de ceux que je rencontre du respect, de la considération, du désir même.

Et je veux que les Français redécouvrent comme c’est bien, c’est fort, c’est grand d’être un citoyen français.

Cette ambition désarmera l’attraction qu’exercent des fondamentalismes religieux, des idéologies de toute nature, sur tant de jeunes ou moins jeunes Français qui ne savent plus qui ils sont.

Ils remplissent le vide creusé par l’Union européenne et par l’individualisme radical ; ils ne sont forts que de notre faiblesse, ils ne séduisent que parce que nous ne savons plus dire combien la France attire, combien elle est désirée, comme c’est une chance d’être Français et d’avoir la France en commun !

Cette ambition, c’est d’abord que la citoyenneté française redevienne un patrimoine commun à tous les Français, et même, leur premier patrimoine.

Qu’être Français redevienne un bien commun qui dépasse les origines, les croyances, les appartenances diverses, un bien commun qui dépasse les différences professionnelles, financières, les statuts et les postes.

Je veux que ce soit, partout dans le monde, un honneur, une sécurité et un atout d’être Français.

Je veux que la citoyenneté soit un trait d’union entre Françaises et Français, un bien commun, je le disais, qui fasse entre eux l’union qui prime toutes les différences.

Et je veux que la citoyenneté française ne soit plus un hasard ou une aubaine, qu’elle soit le fruit de la transmission de parents français, ou d’un engagement personnel célébré.

La citoyenneté n’est pas à vendre, elle fait partie de ces choses qui ne se vendent ni ne se paient, et qui, dans toute société, valent plus que ce qui se vend et se paie son prix.

Je le dis pour la France, comme je le dis pour les autres Nations.

Et je le dis avec respect, le respect que je porte à tous les peuples, condition du respect que tous et toutes doivent à la France.

Je constate avec effroi que le phénomène de mondialisation sauvage, financière et marchande, qui s’est engagé depuis les années 1980, a fait perdre tout respect pour les peuples, les religions, les cultures et les civilisations, destinés à se dissoudre dans un grand tout universel.

La volonté de rendre le monde plat pour le réduire au marché, l’affirmation que tous les hommes sont les mêmes, ont produit une absence totale de curiosité, d’intérêt et de respect pour les autres, leur croyance, leurs mœurs, leur culture ; puisqu’ils sont les mêmes, pourquoi tenir compte de ces différences ?

Puisqu’ils sont les mêmes, pourquoi ne pas les réduire à leur prix !

La petite musique qui couvre tous les débats sur la citoyenneté et les migrations résonne depuis les années 1970 ; et c’est le sous-entendu constant selon lequel si c’est bon pour l’économie c’est bon pour la France.

Je n’accepte pas que l’économie prenne la société en otage, j’accepte encore moins que de fausses vérités et des calculs falsifiés réduisent les hommes à une marchandise et une société aux femmes et aux hommes qu’elle achète.

Je n’entrerai pas dans le débat sur le rapport coût bénéfice de l’immigration.

Je le sais accablant pour nos régimes de protection sociale, pour notre système de santé, pour notre système éducatif, pour nos forces de l’ordre ; je le sais effrayant par l’énormité des fraudes qu’il autorise, par la destruction des solidarités nationales auxquelles il concourt inévitablement, effrayant aussi par l’ampleur des manipulations auxquelles se livrent des Instituts, des Fondations et des agences de l’Etat, pour endormir les Français et rendre impossible tout débat objectif et serein.

Je n’y entrerai pas parce qu’il me semble indécent de traiter les migrations comme un flux économique comme un autre, et les hommes comme une marchandise.

Le problème n’est pas l’argent, c’est la France !

Le problème n’est pas le solde de l’immigration, ce sont les Français qui souffrent, qui doutent et qui résistent !

La France n‘a pas pris la tête du combat contre l’esclavage, voici bientôt deux siècles, pour s’abandonner à l’esclavage moderne qu’est le trafic des migrants !

La noblesse de la fonction politique, la noblesse de la chose publique, c’est de faire avec ceux qui sont là.

La politique de citoyenneté, c’est garantir à toutes les Françaises, à tous les Français, qu’ils ne seront pas laissés sur le bord du chemin, qu’ils ne seront pas sacrifiés à des intérêts étrangers, qu’ils ne seront pas concurrencés par d’autres, plus performants ou plus soumis.

La politique de citoyenneté, c’est élever chacune, chacun, au plus haut de ce qu’ils sont et de ce qu’ils peuvent, par ce que la France leur donne, par ce que la France leur demande, par ce que la France a d’unique et de singulier et qui est leur bien commun.

Comment n’ont-ils pas honte, ceux qui réduisent chaque femme, chaque homme, à un actif qui s’achète et qui se vend, qui se déplace et qui se recrute, et qui ne vaut que son prix sur le marché mondial du travail !

Comment n’ont-ils pas honte, ceux qui réduisent la personne humaine à son prix de marché, et qui en font un bien qu’on achète et qu’on vend comme les esclaves de jadis, sans aucun respect pour les personnes enlevées à leur pays ?

Comment n’ont-ils pas honte, ceux qui méprisent ces trésors des civilisations humaines que sont les grandes cultures, les modes de vie, et ce trésor plus précieux que tout qu’est leur diversité ?

Ils réduisent l’homme à son prix de marché.

Ce faisant, comment ne voient-ils pas qu’ils préparent tous les conflits de demain, qu’ils allument la mèche de toutes les bombes, qu’ils déclarent la guerre de toutes les guerres, la guerre des peuples libres contre un système économique qui les asservit avant de les détruire ?

Je ne me tromperai pas d‘ennemi dans le combat que je livre pour la France, et je ne veux pas que la France se trompe d’ennemi.

Le premier ennemi du citoyen, l’ennemi de la France, ce n’est pas le migrant, ce ne sont pas ces foules de réfugiés qui errent entre des frontières incertaines, et qui trop souvent sont victimes des guerres injustes déclenchées de très loin, sous prétexte d’importer la démocratie !

L’ennemi est en nous.

L’ennemi, c’est l’individualisme radical qui fait de chaque homme, de chaque femme, une marchandise comme une autre.

Ce sont ces organisations de toute origine et de toute nature, qui font si bien le jeu des trafiquants en appelant à l’ouverture des frontières, à l’accueil des réfugiés, à la dissolution des peuples et des cultures dans un grand tout indifférencié !

Certaines sont seulement naïves, et au nom d’une morale respectable, mais abstraite, condamnent au malheur et ceux qui croient qu’ils seront accueillis, qu’ils trouveront ce qu’ils n’ont pas su ou pu obtenir chez eux, et les populations d’accueil, dépossédées et parfois, étrangères sur leur territoire.

D’autres poursuivent un grand dessein historique, remplacer le pouvoir politique par le pouvoir religieux, subjuguer les Nations sous la croyance, et faire obéir la République à la religion.

Le fondamentalisme islamiste, qui se vit toujours sous sa forme impériale, au-dessus des Nations et des peuples, en est l’illustration la plus actuelle.

Et d’autres cherchent simplement à détruire tout ce que les luttes syndicales et politiques, tout ce que les Français libres ont conquis pour eux et pour leurs générations, comme droits sociaux, comme égalité et comme justice.

Quoi de mieux que des millions de migrants pour abaisser le coût du travail et s’épargner d’investir en robots, quoi de mieux que des millions de migrants pour réduire le pouvoir de négociation de travailleurs militants, syndiqués, indociles et batailleurs, quoi de mieux que de jeter sur les routes du monde toutes celles, tous ceux qui peuvent espérer ailleurs un meilleur salaire, un meilleur emploi, ou, simplement, de survivre !

Quoi de mieux enfin que l’idéal frelaté de la poursuite individuelle du succès sans limites pour en finir avec la République, ce modèle du bien commun qu’est la France pour tous les Français ?

3 – Le droit de choisir.

Tous les Français n’ont pas des Gaulois pour ancêtres ; mais tous ont en partage la République et sa devise, le sacrifice des tranchées et de la Résistance au nom de la patrie, tous héritent de cette marque indélébile au cœur de la Nation.

La première condition d’une citoyenneté exigeante et créatrice d’unité nationale, c’est la représentation nationale.

J’entends la souffrance de celles, de ceux qui se vivent oubliés de la République, j’ai approché le malheur de ceux qui ont crié et qui n’ont pas été entendus, qui ont voté et dont le vote a été bafoué.

Nous vivons une crise de la représentation, qui est une crise du débat public, une crise des mandats électifs, une crise de la citoyenneté. Le niveau élevé de l’abstention, le niveau si faible de la confiance accordée aux élus, traduisent un passage à vide de notre démocratie.

Cette crise est grave, parce qu’elle vient entacher de doute le gouvernement de la France.

Elle est grave, parce qu’elle permet à des minorités de s’imposer à la majorité démocratique, parce qu’elle prive la règle majoritaire de son tranchant politique.

Face aux menaces qui montent, la seule réponse démocratique est dans le scrutin proportionnel et dans le referendum.

C’est une réponse républicaine, et c’est une réponse inclusive ; voilà comment faire participer à la vie publique celles et ceux qui s’en tiennent éloignés, voilà comment faire taire les discours sur l’exclusion, voilà comment rendre aux Français le pouvoir de faire la loi chez eux.

Un gouvernement vraiment représentatif du peuple français, un Etat garant du bien commun et du contenu de la vie en commun, sont les bases de la nouvelle citoyenneté que nous construirons.

Mais le préalable à cette citoyenneté retrouvée, c’est la souveraineté du peuple.

Il m’est impossible de promettre de ramener les Français à la vie publique si leurs décisions doivent se résumer à des ajustements à la marge, à la négociation sur la virgule…

Si les Français se sont éloignés de la vie publique, c’est qu’au moins confusément, ils savent que tout désormais leur échappe, que les décisions prises par ceux dont ils ont le sentiment qu’ils les représentent mal, n’ont en réalité aucun poids.

J’ai déjà à ce sujet ouvert le débat le plus large, le plus libre, le plus franc possible, sans interdit et sans censure.

Je n’accepte pas que les Français se voient dénier le droit de choisir.

Et je dois donc, c’est un préalable indispensable, rendre à la France et au peuple français sa souveraineté pleine et entière.

Nous n’acceptons pas davantage que les Français se voient nier le droit de dire qui en est, et qui n’en est pas.

Nous sommes depuis vingt ou trente ans, à la suite d’abandons successifs, de petites lâchetés et de glissements progressifs, devant cette situation inouïe ; les Français n’auraient plus le droit de décider de leur destin. Seuls, ils n’auraient plus le droit de dire qui est Français, à quelle condition, et pourquoi.

Seuls, ils n’auraient plus le droit de décider des conditions d’accès à leur territoire et de résidence sur leur sol.

De partout, des experts, des éminences, des professionnels de la grandeur d’âme, en décideraient pour eux.

De partout, la France serait sommée de s’ouvrir, de se soumettre, de s’abandonner, et j’entends ce message implicite ; en finir avec la France et les Français, ce serait tellement plus simple !

Seuls, les Français décident de qui est Français.

C’est la seconde condition de l’exigence citoyenne, elle n’est pas négociable.Il y a politique à partir du moment où il y a capacité à agir et liberté de le faire.

Je n’admets pas qu’il n’y ait rien à faire.

Je n’admets pas que les Français doivent subir.

Je n’admets pas qu’il soit répondu, à ceux qui souffrent, à ceux qui se sentent dépossédés, étrangers dans leur propre pays, « on ne peut rien faire ».

C’est pourquoi nous mettrons fin au regroupement familial, ainsi qu’à toutes les dispositions qui permettent l’acquisition automatique de la nationalité française, et notamment au dogme du droit du sol qui accorde la nationalité française de fait automatiquement, n’en déplaise à certains.

Une politique de citoyenneté est au service d’une France forte, rayonnante, ouverte sur le monde.

Ma conviction est bien établie sur ce point.

Une France malheureuse, une France qui a peur, une France qui se sent menacée, attaquée, est d’abord une France faible.

Une France forte, sûre d’elle-même, pleinement engagée dans son projet politique propre, est une France qui peut s’ouvrir, qui peut accueillir, et qui peut faire concourir à son projet toutes celles, tous ceux pour lesquels France signifie liberté, espoir, et poursuite du bonheur.

C’est la troisième condition d’une nouvelle citoyenneté ; le redressement politique, économique et social de la France.

Une France qui doute, qui perd confiance, est une France en danger, une France qui subit, une France exposée à des conquêtes, des prises de pouvoir, des influences qui l’atteignent au cœur de son identité, de ses valeurs, de sa singularité.

Ceux qui s’étonnent de l’inquiétude des Français, ceux qui s’alarment devant les moindres expressions de la colère de Français trompés et volés, ont-ils perdu la mémoire ?

Ils s’étonnent, quand ils ont tant fait pour affaiblir la France, pour la réduire, pour la diminuer !

Ils ont fait honte aux Français d’être Français, ils ont convoqué cent fois l’histoire de France au tribunal de leur bonne conscience, comment s’étonner ensuite que les nouveaux arrivants sifflent la Marseillaise et n’ont pas envie de s’identifier à une France qu’on dit rance, coupable, honteuse ?

Ils ont fait honte aux Français de leur histoire et ils ont répété aux nouveaux arrivants que la France leur devait tout, qu’elle était à eux, qu’ils n’avaient qu’à prendre, que la France leur donnait des chèques en blanc qu’elle se devait d’honorer.

Ils ont enseigné que la France devait rompre avec son histoire et avec elle-même, que les Français étaient responsables de tous leurs maux, même de ceux dont ils ne se doutaient pas !

Ils ont mis fin au principe d’égalité et de laïcité pour exalter toutes les minorités, et encourager la dictature des minorités.

Comment s’étonner de la difficulté à intégrer, à assimiler ceux-là même qu’on s’interdit de comprendre et de respecter !

Etre Français, avoir la France en commun, est une richesse.

Jean Jaurès a dit que la Nation est la seule richesse de ceux qui n’en ont pas.

Je crois que c’était vrai, je crois que cela doit redevenir vrai.

Toutes celles, tous ceux qui sont Français doivent savoir que la France est avec eux, que la France ne les abandonnera pas, que c’est une distinction, que c’est une grande chose, et que c’est un engagement que d’être Français !

Et qu’on ne vienne pas me dire que c’est le hasard de la naissance qui fait que l’on est Français ; dans leur immense majorité, celles et ceux qui sont Français le sont parce que leurs parents étaient Français, parce que leurs parents ont travaillé, souffert et construit la France pour leurs enfants et pour les enfants de leurs enfants.

Dans presque toutes les familles on compte un aïeul blessé ou mort dans les tranchées.

Ils ne sont pas morts pour rien, ils sont morts pour que nous soyons Français, dans une France libre.

Dans chaque famille on connaît l’histoire de ceux qui ont transporté des armes et caché des Résistants pendant l’Occupation, qui ont accueilli et caché un enfant juif, au risque de la déportation pour eux et leurs propres enfants ; ils l’ont fait aussi pour la France, pour que leurs enfants et les enfants de leurs enfants soient Français et libres.

Comment n’ont-ils pas honte, ceux qui réduisent à rien la qualité d’être Français, quand tant de millions sont morts pour que la France vive, et que leurs enfants vivent dans une France libre ?

Ils insultent les poilus de 14 comme les Résistants des années 40, les militants syndicaux de 36 comme tous ceux qui aujourd’hui encore font reculer le traité transatlantique qui réduirait un peu plus notre indépendance !

Je le répète, la France n’est pas à vendre, les Français ne sont pas à vendre, et j’entends que le respect que j’accorde à toutes les grandes religions, à tous les peuples, à leurs cultures et leurs mœurs, ce même respect s’applique à la France, à son histoire, à ses héros et par-dessus tout, au peuple français !

Le respect mutuel est aussi une clef de la paix et de la liberté politique.

4 – Le temps du commun

Le second ennemi de la citoyenneté procède du premier, et c’est le multiculturalisme.

Ce qu’il recouvre sous les proclamations généreuses, c’est une réalité plus sordide ; entre deux individus, seul l’argent fait la différence.

Ce qu’annonce l’image d’un monde rendu fade par le marché universel et la finance mondialisée, c’est tout le contraire de l’égalité des citoyens, c’est une citoyenneté réduite à l’argent – votre carte de crédit remplace votre passeport, le montant de vos dépenses autorisées remplace votre carte d’identité, vous êtes ce que vous valez, en dollars de préférence !  et c’est le bradage des biens communs, la vente au plus offrant !

Dans le multiculturalisme tel qu’il se diffuse et s’impose, je vois d’abord une absence de respect affolante pour les cultures, et pour cette diversité qui est le trésor commun de l’humanité.

Et je vois un appauvrissement inquiétant du commun, de ces biens communs que sont la confiance, la sûreté, la paix et, par-dessus tout, la citoyenneté.

Je l’ai dit, je respecte toutes les grandes religions et toutes les cultures que les siècles ont forgées. C’est parce que je respecte l’Islam que je n’irai pas me livrer à telle ou telle interprétation de ce qu’est, de ce que doit être l’Islam ; c’est aux Musulmans, dans les diverses interprétations qu’ils donnent de leur foi, c’est à leurs docteurs de la foi et aux autorités qui les représentent, de le dire.

Mais nous dirons haut et fort les principes de la France hors desquels ce n’est plus la France, ce n’est plus la République, et ce ne sont plus des Français.

Il appartient aux citoyens français de confession musulmane de nous dire ce qu’est l’Islam – leur Islam, à eux, et pas aux envoyés des Frères musulmans ou de toute organisation islamiste.

Il nous appartient à nous de leur dire tout aussi clairement ce qu’est la France, ce que signifie vivre en France, ce qu’exige être citoyen français.

La séparation de la vie publique et des croyances religieuses, par exemple.

L’autonomie du domaine politique, par exemple.

La liberté des femmes, égale à celle des hommes en tous points, de même.

Le refus de tribunaux religieux en matière civile, tout autant.

Nous n’avons pas à dire ce qu’est l’Islam ; mais nous pouvons, nous devons dire ce qu’est d’être Français. Qui d’autre que nous peut le faire ?

Où est le problème ?

Que celles, que ceux qui ne conçoivent de vivre que dans un ordre politique et social dominé par la loi religieuse, partent vivre sur des terres où s’applique la Chariah et où les tribunaux islamiques disent la justice, quoi de plus normal, quoi de plus logique ?

Ils ne changeront pas, et nous ne changerons pas la France pour eux.

J’ai cette conviction.

Dans ce domaine aussi, beaucoup dépend du redressement de la France que je conduirai.

Une citoyenneté renouvelée, parce que la France est grande, parce que la France est forte, parce que c’est l’amour de la France qui unit les Français et qui donne un sens à leur vie, parce que l’unité de la France est une richesse irréductible, permettra de dépasser le débat sur l’Islam et la République.

Une France faible et qui doute a tout à craindre de l’idéologie islamiste.

Une France forte n’a rien à craindre de Français de confession musulmane qui trouveront dans la Nation l’espace de liberté civique que le fondamentalisme menace.

Relisons l’histoire, et regardons la réalité en face !

Entre cléricaux et laïcs, ceux qui allaient à la messe et ceux qui n’y allaient pas, c’est la Nation et c’est l’Etat qui ont fait le lien.

Entre la France qui se veut sortie de la religion, qui veut ignorer le fait religieux, et les Français de confession musulmane qui veulent vivre leur foi en France, c’est la Nation et c’est l’Etat qui feront le lien, et ce sont les épreuves partagées, endurées côte à côte et en commun qui créeront cette unité profonde du corps social, de la Patrie devrais-je dire, dans laquelle chacune et chacun, au-delà de ses croyances et de ses liens, est d’abord et avant tout Français.

La caricature est facile et les oppositions simplistes.

Je ne m’y abandonnerai pas.

Depuis cinquante ans, nous exagérons les droits illimités de l’individu, jusqu’à devenir otage de minorités bruyantes.

Entre des croyants, musulmans ou autres qui veulent plus de liberté personnelle, et des citoyens qui veulent plus d’unité dans la société et plus d’autorité dans l’Etat, le projet d’une citoyenneté renouvelée pour l’amour de la France peut tracer un chemin.

Je le souhaite, et le gouvernement s’y emploiera.

Et il me revient de le dire clairement ; pour tous ceux qui ne sont pas nés Français, devenir Français signifie l’acceptation explicite de principes, de règles et de lois qui sont ceux de la France, et qui déterminent la citoyenneté française.

Le refus de ces règles, pour des raisons religieuses, morales, politiques, est tout à fait respectable quand il signifie le refus de la citoyenneté et de la nationalité française.

En revanche, il est condamnable quand des raisons économiques, le confort de la protection sociale ou la volonté de conquête, poussent à demander ou à se réclamer d’une citoyenneté et d’une Nation que l’on entend détruire de l’intérieur.

5 – Qui est Français ?

Le principe est simple.

Est Français celle ou celui pour qui la France passe avant tout.

Comme jadis la France accueillait généreusement tous ceux qui s’étaient battus pour elle, et devenaient Français par le sang versé, la France accueille tous ceux qui viennent à elle par amour de la France.

Est Français qui place la France au-dessus de tout autre attachement public, qu’il soit religieux, politique, idéologique, ou régionaliste.

Est Français qui sait à tout moment, quelle que soit la violence des débats ou des affrontements avec d’autres Français, que ce qui l’oppose à ses adversaires est bien moins que ce qui l’unit à eux.

Est Français qui reconnaît que la loi de la République est la seule loi qui s’applique sur le territoire, et que cette loi unique et commune est la condition de la liberté de toutes et de tous.

Aucune loi, aucune règle, de nature religieuse notamment, n’est tolérable, en particulier dans le domaine civil ; relations matrimoniales, violences conjugales, garde des enfants, liberté religieuse, etc. Ceux qui entendent qu’une loi religieuse ait la primauté sur la loi de la République, dans n’importe quel domaine se mettent hors de la République et de la France.

C’est vrai de la Charia, comme c’est vrai de tout autre code alimentaire, vestimentaire ou moral qui prétendrait régir le comportement des Françaises et des Français par référence à une loi religieuse et à des interdits d’origine religieuse ou idéologique.

Et pour le dire très directement ; c’est l’amour de la France qui distingue les Français, et c’est le fait que la France soit à chacune, à chacun plus qu’une patrie, le lieu déterminant de son rapport aux autres et à lui-même.

Ce principe s’accompagne d’un second ; c’est aux Françaises et aux Français de dire qui est Français.

Cet attribut de la souveraineté nationale figure dans la Constitution.

Il a été trahi.

Les Français ne décident plus seuls de ce qu’ils sont et de qui ils sont – et de qui est Français.

La France a abandonné à des experts et des cours étrangères le soin de décider de la nationalité, du droit de résidence, du droit à l’ouverture de droits.

Le droit d’accès au territoire et de résidence sur le territoire, le droit d’accès à la nationalité, le droit de citoyenneté et les solidarités nationales qu’il comporte, c’est le peuple français qui en décide à travers le gouvernement qu’il a choisi et que j’aurai désigné.

Le peuple français en décide en toute souveraineté, sans que de quelconques ingérences soient tolérables.

Car il s’agit de notre être même, car il s’agit de l’intégrité de notre territoire et de la liberté de notre Nation.

Ces choses-là ne se négocient pas, elles ne sont pas à déléguer et aucun évènement extérieur, et aucune circonstance qui ne soit pas le choix des Français, ne peut les faire changer.

Il vaut la peine d’y penser ; une France qui ne décide plus des conditions de l’accès à son territoire et de la citoyenneté est une France qui s’efface et qui disparaît. Je ne m’y résigne pas.

Ni fermeture des frontières, ni guerre civile ; une France forte, la France de tous les Français ensemble !

Ensemble, grâce à une politique renouvelée de citoyenneté, nous continuerons la France !

Pour fonder les décisions de la France en matière de citoyenneté, il nous faut savoir et il nous faut comprendre.

La censure n’est pas l’amie de la vérité, ni du débat démocratique.

Ceux qui ont interdit de parler, de nommer, et de dire, se rendent-ils compte de ce qu’ils ont produit ?

Les Français ne croient plus aucun chiffre public concernant l’immigration.

Les Français ne croient plus aucun chiffre concernant l’assurance maladie, la CMU et l’AME, surtout quand ils mettent les pieds aux urgences des hôpitaux.

Les Français ne croient plus aucune donnée concernant l’intégration, ils constatent les territoires où s’applique de fait la charia, les familles ou les quartiers qui font allégeance à loi islamique contre la loi de la République.

Les Français n’écoutent plus aucun des discours rassurants ou lénifiants qui leur sont assénés à longueur de journée, ils pensent à Beyrouth, ils pensent à Damas, ils pensent au Mexique et au Brésil, à tous ces pays où le multiculturalisme entretient une guerre civile ouverte ou larvée, et ils ont peur de ce qui vient chez eux, au point que certains, chrétiens, juifs, bouddhistes, cherchent dans des expressions extrêmes de leur foi le moyen de reprendre confiance, ou bien s’arment et montent la garde.

Ceux qui ont déconstruit la Nation et ridiculisé son histoire en sont responsables.

Ont-ils mesuré qu’ils ne laissaient à la quête d’identité que la religion ou l’origine ?

Ceux qui se sont voulus modernes ont-ils mesuré qu’ils réveillaient les archaïsmes que le roman national endormait, et qui pourraient bien être les figures menaçantes de notre avenir ?

J’engagerai une consultation nationale sur un sujet précis ; quelles sont les conditions d’entrée, de séjour et d’acquisition de la nationalité ?

C’est aux Français, et à eux seuls d’en décider.

Je ne méconnais pas les souffrances des populations déplacées de force, le malheur des réfugiés, et de tous ceux qui fuient un pays dans lequel ils n’ont pas d’espoir de vivre libres.

Mais les Français n’ont pas à supporter les conséquences de l’aventurisme stratégique américain, au Proche et au Moyen Orient.

Mais diffuser partout le trouble et le malheur n’a jamais diminué le trouble et le malheur où ils sont nés, bien au contraire.

Et, par-dessus tout, les Français n’ont pas à être victimes d’une conception dévoyée de la solidarité nationale, que la confusion des esprits a voulu transformer en solidarité universelle, en ouverture de droits inconditionnels, sans mesurer que toute solidarité qui ne définit pas ses limites se ruine d’elle-même, et qu’il n’est possible de mutualiser que dans un ensemble fermé, faute de s’exposer à l’aléa moral que les assureurs redoutent.

Pour engager cette consultation, il faudra nommer et savoir.

De même qu’une politique de citoyenneté demande d’être explicite sur ce que signifie être Français de même modifier les conditions d’acquisition de la nationalité demande d’en savoir plus sur l’assimilation réelle des personnes venues en France.

Cette consultation portera sur la nature, le périmètre et l’accès à nos systèmes de protection sociale et à nos régimes de solidarité, désormais si peu nationaux.

La citoyenneté est la base de la solidarité.

Les Français sont solidaires, et cette solidarité se traduit par le niveau élevé des prélèvements obligatoires et le niveau élevé des mutualités qui les unissent et qui sont l’un des éléments de l’égalité des conditions sans laquelle la citoyenneté se dégrade en guerre de tous contre tous.

Cette mutualité lie, au même moment, ceux qui travaillent et ceux qui sont sans emploi, ceux qui sont en activité et ceux qui sont à la retraite, ceux qui peuvent travailler et ceux que la maladie, le handicap, des circonstances personnelles empêchent de travailler.

Et elle unit plus profondément les Français d’aujourd’hui à ceux qui ont travaillé, qui ont milité, qui ont investi pour qu’une France prospère, active et riche puisse garantir à chacune et à chacun une protection élevée contre tous les aléas de la vie.

Etre citoyen Français donne droit à cette solidarité.

C’est aux Français et à eux seuls, de dire à quelles conditions par exemple de cotisations préalables, de garanties de l’Etat dont ils sont ressortissants, de nouveaux arrivants peuvent en bénéficier, à quel niveau, et comment.

Pour corriger les abus criants du système de l’aide médicale d’Etat et de la CMU, nous instituerons la carte vitale biométrique fusionnée avec le titre d’identité, et nous négocierons avec chacun des Etats concernés la couverture des étudiants et des travailleurs migrants temporairement résidents en France.

Voilà qui cadre la politique que je conduirai.

La France n’a pas à se mêler des affaires intérieures de l’Iran, de l’Arabie Saoudite ou du Soudan.

Elle peut faire connaître son opinion, elle peut faciliter des évolutions, elle peut contribuer à moderniser la vie politique, elle n’a pas à intervenir dans les sujets internes de ces pays, et les plus grandes catastrophes sont venues d’interventions dans des affaires intérieures d’un peuple qui ne regardaient que lui.

Exigence rigoureuse ensuite sur ses propres lois, ses codes et ses mœurs, et sur l’unité nationale.

La République garantit la liberté religieuse et ne connaît pas le crime d’apostasie, elle ne sanctionne le blasphème contre aucune religion, elle n’accepte dans la vie publique aucun interdit alimentaire ni aucun rite d’abattage, et la France, je l’ai rappelé, n’admet aucun tribunal religieux, pas plus qu’aucune autorité religieuse en matière civile.

Je demanderai que tous les moyens soient mis en œuvre pour assurer l’indépendance des communautés religieuses vis-à-vis de puissances extérieures.

Aucun financement, aucun contrôle, aucune délégation étrangère ne sera autorisée pour aucun culte sans transparence publique, autorisation préalable et suivi administratif de l’autorité des cultes.

Nous en finirons avec les troubles complaisances qui ont autorisé tant d’ingérences de la part du Qatar, de l’Arabie Saoudite, d’autres encore, et qui expliquent que tant de mosquées, d’écoles coraniques et de lieux de prière sont autant de foyers d’influence étrangère et de pouvoir étranger sur le sol français.

Et nous exigerons une totale transparence pour toutes les ONG, les Fondations et les associations de toute nature et tous objets, qui savent si bien employer l’argent de l’étranger pour s’ingérer dans les affaires intérieures de la France, manipuler l’information et l’émotion, et tourner les Français contre la France, et contre eux-mêmes.

Pour l’amour de la France

Une politique de la citoyenneté, conduite pour l’amour de la France, pour que la France soit plus grande, plus forte, et rayonne dans le monde, est au cœur de notre projet politique.

C’est l’inverse d’une politique de repli, de fermeture, de nostalgie.

La France est d’autant plus respectée qu’elle est elle-même, elle est d’autant plus forte que les Français sont assurés de leur indépendance et de leur destin, elle peut d’autant plus s’ouvrir qu’elle est confiante et sereine sur ce qu’elle est, sur ce que sont les Français et sur ce qui les distingue de tous les autres.

Et elle est d’autant plus nécessaire, et précieuse, et écoutée dans le monde, qu’elle est dans sa singularité, dans ses particularités délicieuses et ses exceptions qui font briller les yeux de toutes celles, de tous ceux qui lisent « Made in France » et qui rêvent !

De sorte que c’est en approfondissant sa différence et en affirmant son unité que la France est la plus proche du monde.

De sorte que plus elle est elle-même, plus elle s’affirme comme la France, et plus les Français sont eux-mêmes, plus la France est dans le monde, plus elle apporte au monde, et plus les Français jouent pleinement leur rôle dans le monde tel qu’il est, et participent au monde tel qu’il sera.

Il n’y a pas une politique de gauche et une politique de droite en matière de citoyenneté, il y a la politique de la France, conforme à la volonté des Français de demeurer ce qu’ils sont, sur leur sol et dans leur histoire, conforme à l’intérêt national, conforme au génie national de la France.

C’est la politique d’une citoyenneté forte qui garantit la France et la République contre tous les fondamentalismes, contre toutes les soumissions, contre tous les fanatismes.

Nous ne sommes pas de l’église ou du temple, de la synagogue ou de la mosquée, de Bretagne ou de Corse, d’Alger ou de Diego Suarez.

Nous sommes de France.

Et je rêve de cette situation vécue dans la République renaissante des années 1880, quand chaque province de France, chaque commune de France, se faisait concurrence pour apporter davantage à la France, à travers leurs singularités locales, leurs trésors locaux, leur caractère propre !

Toutes celles, tous ceux qui rêvent d’apporter davantage à la France, celles-là et ceux-là sont les citoyens français !

C’est vous !

Et c’est tous ceux qui avec vous combattent pour demeurer Français, et pour que la France demeure la France !

Et c’est pour l’amour de la France et du peuple de France que je conduirai notre combat de la citoyenneté.

Il est au cœur de notre projet pour la France.

C’est le combat pour notre liberté politique, cette liberté collective sans laquelle nos libertés individuelles ne sont rien, et c’est le combat le plus actuel de tous les Français libres.

Vive la République !

Vive la France !

Marine Le Pen

Discours

14 mars 2017

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