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Conférence présidentielle : « Le rôle de l'Etat dans l'économie »

Marine Le Pen

Discours

03 mars 2017

Ce soir, nous parlerons de la politique que la France conduira dans le domaine de l’économie.

Il était nécessaire aux gens de bonne foi de se faire une opinion puisque ce sujet est celui qui a fait l’objet des dénaturations les plus évidentes et des caricatures les plus grossières.

L’élection présidentielle offre l’occasion de trancher les grands sujets.

L’économie est au service de l’homme et pas l’inverse.

L’Etat n’est pas l’ennemi de l’économie.

L’économie ne peut pas prendre la place de l’Etat.

Il est bon de rappeler ces principes au moment où la mondialisation sauvage, le libre-échange idéologique et la cupidité élevée au rang de qualité a procédé à une inversion totale des valeurs.

Mon gouvernement conduira la politique de l’intérêt national, une politique de rupture avec la série de renoncements et de trahisons qui ont tenu lieu de politique économique depuis plus de trente ans, depuis la signature de l’Acte Unique, la déréglementation financière, l’abandon de l’intérêt national.

Ce sera la politique de la France, la politique de l’emploi des Français, des revenus des Français, de la sécurité économique des Français, la politique de la préférence de la France pour les Français.

Dans tous les domaines, et aussi en économie, le réalisme sera notre guide.

Il n’y a pas de bonnes et de mauvaises idées, pas de bons ou de mauvais projets, il y a celles et ceux qui servent l’intérêt de la France et il y a les autres.

Combien d’emplois créés en France, quel bénéfice pour la France, quelle chance donnée aux Français ?

C’est la seule question qui compte, et c’est la seule qui guidera les décisions de mon gouvernement.

1 – La politique économique est la politique de la France.

Vous l’entendez chaque jour comme je l’entends chaque jour, c’est l’économie qui dirigerait la politique de la France !

Mettez un économiste, mieux encore un banquier à la tête de la France et tout serait résolu ; la France obéirait aux lois de l’économie !

Quand l’économie commande, les Français n’ont rien à dire !

Vous savez comme moi pourquoi sont faites ces prétendues lois de l’économie que prétendent détenir des économistes dont aucun n’affiche les intérêts financiers et personnels qui les lient aux banques, aux fonds d’investissement ou aux grandes sociétés.

On nous dit qu’il faut plus de liberté pour les plus riches, et plus de sacrifices pour les plus pauvres.

On nous dit qu’il faut toujours moins de fonctionnaires, toujours moins d’Etat, moins d’impôts, et toujours plus de dividendes.

On nous dit que la France doit s’aligner sur ce qui marche, entendez ; ce qui satisfait l’hyperfinance mondialisée.

Je n’accepte pas qu’on nous fasse prendre pour lois de l’économie l’expression avide et brutale des intérêts privés.

Je n’accepte pas qu’une prétendue science de l’économie souhaite commander la France, alors qu’elle a été incapable de prévoir aucune des grandes crises des vingt dernières années, et qu’elle est incapable de résoudre le désordre monétaire et financier qui peut à tout moment nous précipiter dans une crise pire que celle de 2007-2008.

L’économie est une science humaine, c’est une science des besoins, des désirs et des passions des hommes, au carrefour de l’histoire, de la culture et de la technique, bref, une science de l’action humaine dont aucun algorithme et aucune formule mathématique ne savent rendre compte.

Voilà pourquoi il n’y a pas une science économique qui dicterait les choix de la France et qui lui imposerait ses solutions.

Il n’y a pas une politique économique qui serait bonne pour tous, partout, et qu’il suffirait de suivre.

Il y a la politique de la France, une politique ancrée dans une histoire, une Nation. Et, de fait, chaque pays a son identité économique.

Je demanderai au gouvernement de construire une économie qui soit un projet collectif au service des Français, une économie dans laquelle chacune, chacun trouve sa place, chacun se projette dans un avenir meilleur, avec confiance.

Et je demanderai que l’économie participe au bonheur français.

2 – Je veux rendre aux Français leur souveraineté économique.

Je rendrai aux Français l’économie de la France, c’est-à-dire la conduite de leurs propres affaires.

Les Français doivent reconquérir la propriété de l’économie française, la gestion de la monnaie, la maîtrise de la dette publique, la liberté de choisir leur modèle économique et de négocier leurs engagements internationaux.

C’est la condition du progrès, de la justice et de la dignité.

Je veux que l’économie de la France redevienne une chance pour tous les Français.

Je veux que l’entreprise ait un visage.

Je veux que les Français expriment par leur travail le meilleur d’eux-mêmes, et que le chômage de masse cesse de détruire notre société, de miner les familles et les institutions.

Je veux que les entreprises françaises reconquièrent le marché national et que partout où c’est possible, compte-tenu de la révolution de la proximité que je veux mettre en œuvre, la France produise ce qu’elle consomme.

Je veux aussi donner les moyens à nos entreprises d’innover, d’investir, de produire, pour conquérir les marchés et faire valoir l’excellence française à travers le monde.

Je veux que l’impôt soit un engagement citoyen, qui constitue la juste contribution au développement national, qu’il marque une capacité d’agir pour le bien commun, et qu’il serve la justice aussi bien que la responsabilité.

Je veux que la finance redevienne nationale, et que la mobilisation de l’épargne française finance la nouvelle économie, la vraie, celle de la France durable, appuyée sur le redéploiement de l’action de l’Etat.

C’est la voie de la compétitivité, et celle de l’emploi !

Je n’accepte pas que l’économie soit sans territoire, sans nom et sans citoyenneté.

Je n’accepte pas que les marques commerciales suppriment les appellations géographiques, que la globalisation empêche l’expression des préférences locales et nationales, que les multinationales écrivent les lois et les règles pour imposer leur intérêt aux Nations, et que le consommateur français ne puisse pas choisir un produit français quand il en a envie.

Et je n’accepte pas le resserrement permanent de notre liberté économique que réalisent des comités d’experts irresponsables et non élus, sous l’égide de l’Union européenne.

Ne nous y trompons pas ; l’indépendance de la France est en question.

La prétendue science économique, les supposées lois de l’économie sont le moyen qu’emploient pour terroriser les Français ceux qui ont accaparé tous les pouvoirs, jouent de toutes les influences, de tous les réseaux et vont jusqu’à prétendre incarner le changement au nom des banquiers d’affaires et de la grande finance mondialisée!

La libération économique de la France, ce n’est pas eux qui la feront !

L’abandon de la France à l’ouverture totale des frontières, à l’endettement extérieur, la préférence honteuse pour le chômage et l’assistance, menacent aujourd’hui la France comme l’Angleterre des années 1970, comme la Grèce de 2014, d’un rappel à l’ordre et d’une mise sous tutelle par les préposés de la finance mondiale ; est-ce cela le socialisme français, est-ce cela, le changement qu’ils nous promettent ?

Est-ce qu’il faut se réclamer du « social libéralisme » pour mieux trahir les ouvriers, les fonctionnaires, les salariés, les agriculteurs, et tous ceux dont la première richesse est la France, notre Nation ?

Le moment pour en finir avec l’économie sans territoire et sans visage est exceptionnellement favorable.

Regardez le monde comme il va !

Partout, de l’Amérique de Donald Trump à l’Inde de Narendra Modi, de la Chine de XI Jin Ping au Royaume-Uni de Theresa May, le patriotisme économique l’emporte.

Voyez les dizaines de milliers d’emplois ramenés aux Etats-Unis, les entreprises qui relocalisent, les industries qui rouvrent des usines !

C’en est fini des illusions du globalisme naïf et des abandons du libre-échange.

Aucun pays n’a jamais réussi à construire son industrie sans la protéger.

Ce ne sont pas les modèles, les systèmes, les théories qui comptent, c’est la réalité.

Partout, les entreprises relocalisent.

Et partout, l’Etat reprend ses fonctions essentielles de garant, d’incitateur, de facilitateur, d’arbitre.

C’en est fini de l’entreprise sans nationalité comme de l’individu hors sol, c’en est fini de l’économie déterritorialisée comme c’en est fini du rêve d’un monde plat !

Et le régalien est de retour, à mesure que la vérité éclate ; l’eau, le climat, l’alimentation, comme l’école, l’énergie ou les transports, ne peuvent être abandonnés au marché, et livrés à la dictature du rendement.

La vie en dépend.

Ma première mission est de rendre la confiance aux Français, et leur pouvoir sur l’économie.

C’est pourquoi j’engagerai la renationalisation de la dette française.

Quand plus des deux tiers de la dette est détenue par des résidents étrangers, l’indépendance de la France est en jeu.

C’est pourquoi je poursuivrai une politique d’indépendance économique.

Oui, l’économie peut être un moyen du progrès, oui, l’économie peut assurer le mieux vivre et le mieux être, oui, l’économie peut contribuer au bonheur français, peut faire revenir la confiance dans l’avenir.

Elle le sera si les Français décident, si les Français reprennent le pouvoir monétaire, économique et industriel qu’ils ont abandonné.

3 – Il est temps d’en finir avec l’Union contre les peuples d’Europe !

Tous les Français ne le savent pas encore, mais la vérité va éclater dans les mois à venir ; l’euro n’est plus qu’un cadavre qui bouge encore.

La question n’est plus de savoir si l’on va sortir de l’euro, mais quand et dans quelles conditions ?

La question est de savoir qui, des Pays-Bas, de l’Italie, ou de l’Allemagne, va mettre fin à une aventure qui aura coûté à la France deux millions d’emplois, des dizaines de milliards d’euros d’endettement, combien de faillites d’entreprises, et aux épargnants, plus de 70 milliards depuis 5 ans !

Et l’Union européenne, l’Union contre les Nations d’Europe, ne survivra pas aux dérives fédéralistes sans une remise à plat complète des traités, des institutions et des engagements et sans les nécessaires référendums pour proposer aux pays de reprendre leur liberté.

Le temps n’est plus à la globalisation naïve, à l’illusion du marché sans règles et sans frontières.

La chute de l’URSS a signifié au monde l’échec du socialisme d’État.

La crise de 2007-2008 a signifié au monde l’échec du libéralisme financier et du globalisme, tels qu’ils continuent de désespérer une classe moyenne qui est le pilier de nos démocraties, et tels qu’ils nous menacent d’un effondrement monétaire et financier global.

Leur hybride monstrueux, le libéral socialisme, est en train d’échouer avant d’être né.

Sous des dehors aimables, il aura réussi ce que le communisme n’avait pas achevé ; détruire les liens sociaux, les familles, les communautés, et instaurer en principe de gouvernement la dépendance de chaque individu aux désirs que le système invente pour le tenir.

La réalité est que, présentées comme libérales ou sociales, depuis quarante ans les politiques économiques occidentales ne savent plus construire des sociétés qui progressent, qui s’enrichissent et qui se renforcent.

La réalité est que les pays qui ont progressé l’ont fait contre les dogmes économiques, le consensus de Washington, le libre-échange et contre les institutions internationales.

Voyez le Japon, voyez la Corée du Sud !

Et voyez comment c’est à l’abri de taxes significatives sur les importations que les Etats Unis ont construit leurs industries, puis sont sortis de la crise de 1929 !

Aucun pays n’a construit une industrie sans la protéger ! Aucun pays n’a fait grandir ses entreprises sans garantir leur marché national.

L’Union européenne sera-t-elle la dernière à se nourrir d’illusions et à ruiner les peuples d’Europe en souscrivant à l’idéologie mondialiste qui promet nos territoires au pillage et nos sociétés à la fragmentation ?

Les Français vont-ils donner les clés de la France aux banques d’affaires et l’offrir au pillage de l’ultralibéralisme financier ?

L’euro a été une erreur, dont nous payons tous le prix. Des Prix Nobel d’économie sortent désormais du bois pour nous alerter sur ses ravages, comme Joseph Stiglitz dans son dernier livre « L’Euro : comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe ».

Et je dis aux épargnants français qui seraient inquiets que c’est en restant dans l’euro que leur épargne est menacée.

Voyez ce qu’ils ont fait à Chypre en 2013 où les comptes ont été ponctionnés pour sauver cette monnaie.

Le contribuable français a même déboursé, en pure perte, près de 70 milliards d’euros pour renflouer les pays victimes de l’euro et ils sont engagés à hauteur de 150 milliards d’euros par les divers mécanismes européens de garantie.

Nous sommes donc caution de sommes folles sans que les Français n’aient été ni consulté, ni informé.

Et ceci sans aucun résultat puisqu’on reparle d’une sortie de la Grèce de l’euro.

L’assurance-vie est même menacée par la loi Sapin II, calque direct des directives européennes, qui établit la possibilité de suspendre les retraits des fonds pendant 6 mois.

L’euro ne protège pas les assurés sur la vie, mais il protège encore moins les entreprises et l’emploi.

Un euro trop cher pour la France, trop cher pour l’Espagne et l’Italie, nous a entraînés dans des déficits commerciaux colossaux et sans remèdes au seul profit de l’Allemagne.

Le FMI lui-même a calculé que la France souffrait d’un déficit de compétitivité par rapport à l’Allemagne de 21 points en raison du seul fait que les deux pays partagent la même monnaie.

L’euro est trop fort pour beaucoup de pays qui l’ont adopté et trop faible pour d’autres, en particulier l’Allemagne.

D’ailleurs, Mme Merkel l’a reconnu il y a peu.

C’est un fait indéniable et cela entraîne de très lourds problèmes de compétitivité et de concurrence déloyale au sein de la zone euro.

J’en conclus que personne n’est d’accord. Dans ces conditions, la raison exige une séparation à l’amiable dans les meilleures conditions.

Les Français paient du chômage, d’un déficit commercial et d’une industrie en berne l’acharnement mis à faire tenir l’euro de ceux qui n’avoueront jamais qu’ils se sont trompés.

La France a ainsi perdu près d’un million d’emplois industriels depuis 15 ans et la part de marché de ses exportations a fondu de 40%.

Nous ne sommes ni les premiers, ni les seuls, à faire ce constat ; il est au cœur de la décision prise par le Parlement néerlandais, la semaine dernière, de commander une étude sur les conditions de la sortie des Pays-Bas de l’Union européenne, et les effets de la sortie de l’euro !

Et il est au cœur d’une interrogation qui monte en Allemagne comme ailleurs ; faut-il que l’épargnant, le salarié, faut-il que le retraité européen fasse les frais d’un monstre monétaire qui crée des écarts intolérables entre les Européens, au bénéfice des banques et de la spéculation ?

Nous ne sommes ni les premiers, ni les seuls à le dire ; une parité monétaire qui permet à l’Allemagne d’amasser 250 milliards d’euros d’excédent commercial n’est pas durable, elle n’est pas légitime.

Les textes européens prévoient des sanctions en cas d’excédents excessifs, comme de déficits excessifs ; qui les applique ?

Pas ceux qui promettent déjà que la France va se coucher devant l’Allemagne !

Voilà pourquoi nous engagerons une renégociation totale des traités européens afin de retrouver notre souveraineté monétaire, législative, territoriale et économique, suivie d’un référendum sur le Frexit.

Nous ne serons ni les premiers, ni les seuls sur cette voie.

Voilà pourquoi je suis confiante, voilà pourquoi je considère le moment venu de renouer avec une l’Europe de Nations souveraines et libres de leur destin et qui retrouve la voie de la paix et de la coopération.

4 – Que les Français soient les associés de l’entreprise France !

Le rétablissement économique de la France commence par l’entreprise, l’innovation et l’investissement. C’est là que se jouent l’emploi, le pouvoir d’achat, et aussi l’indépendance, effet de la compétitivité.

Je demanderai à mon gouvernement de renouer le lien entre les Français et les entreprises de France.

Ils doivent redevenir les propriétaires de leurs entreprises. Je veux conclure une nouvelle alliance entre les Français et l’entreprise, entre le travail et le capital !

Trente ans d’errements fiscaux, de dérives sociales et idéologiques, ont rompu le lien que Pierre Bérégovoy comme Pierre Monory avaient courageusement travaillé à rétablir.

Ils avaient réalisé ce miracle ; qu’un Français sur quatre devienne actionnaire des entreprises de France, associé à leurs succès et à leurs bénéfices comme à leurs risques.

Comment s’étonner si ce chiffre a été divisé par quatre ?

Trois millions de Français sont encore actionnaires directs d’une entreprise de France, soit 2 fois moins qu’il y a 15 ans !

Je demanderai à mon gouvernement de mettre en place les incitations nécessaires pour qu’un Français sur deux devienne actionnaire direct d’une entreprise française ; son associé.

Et d’ailleurs, pourquoi ne pas réfléchir à l’attribution aux effectifs des sociétés, pris dans leur globalité, d’actions sans vote, ce qui permettrait à chaque salarié de percevoir une part des dividendes et donc d’être pleinement engagé dans le succès de son entreprise.

Je fais confiance aux entreprises de France pour reconnaître, pour considérer, pour rémunérer ces actionnaires associés.

Les salariés seront ainsi les plus fidèles soutiens de leur développement.

Avec Air Liquide, la France a la chance d’avoir l’entreprise européenne qui compte le plus grand nombre d’actionnaires individuels directs, et qui est en même temps un modèle de croissance internationale durable ; cet exemple doit être suivi et développé.

Le financement des nouvelles entreprises et de l’innovation, de la croissance des PME et des ETI, est une priorité.

C’est pourquoi je souhaite que l’assurance vie serve davantage à leur financement à travers l’investissement en fonds propres dans les entreprises nouvelles à hauteur de 2% de son encours total.

C’est une contrepartie légitime aux avantages fiscaux dont l’assurance-vie bénéficie, et c’est une logique de solidarité.

Je compléterai cette action par un engagement résolu aux côtés de nos entreprises mutuelles et coopératives, pour que les parts sociales soient pleinement reconnues comme des fonds propres, pour qu’aucune distorsion ne vienne les pénaliser, de sorte qu’elles jouent pleinement leur rôle territorial, social et solidaire, un rôle qui a tant compté et qui va tellement compter dans la reconquête des territoires perdus de la France !

5 – Pour le réveil des territoires de la France

J’aime la France, ses terroirs, ses départements et ses communes, ils sont la France de toujours.

Pour eux, j’engagerai une politique résolue d’investissement public dans le cadre d’une véritable révolution de la proximité.

Tant il est vrai que se trompent ceux qui pensent de manière comptable et qui considèrent que la fermeture d’hôpitaux ou d’écoles font des économies, alors qu’elles appauvrissent le territoire et ruinent son attractivité.

Un territoire ne doit pas seulement être compétitif, il doit être attractif et participer ainsi à un environnement économique favorable : quand une entreprise veut s’installer, elle ne regarde pas seulement le niveau des impôts locaux mais aussi les infrastructures routières, les dessertes de transports, la couverture en haut-débit, la qualité de vie qu’elle va pouvoir offrir à ses salariés.

Or, l’investissement public a été sacrifié au clientélisme, aux rentes et à l’austérité voulue par l’Union européenne.

Ce sacrifice est celui des infrastructures, c’est celui de l’autorité de l’Etat et c’est celui de notre avenir commun dans une France durable.

C’est celui de l’intérêt bien compris des entreprises et de leurs marges croissantes.

Par exemple, le plan de 50 milliards d’investissement nécessaire pour la remise à niveau de notre parc nucléaire est une chance majeure pour la revitalisation industrielle des territoires.

L’urgente modernisation des infrastructures qui doit corriger les inégalités territoriales et refaire l’unité nationale est l’occasion de construire un modèle territorial pour le siècle qui vient.

Nous rétablirons un niveau d’investissement public au niveau des enjeux qui attendent la France, alors qu’il a chuté de 20% depuis 2010.

Un Etat agile, un Etat qui incite, qui facilite et qui guide – en somme un État stratège - voilà l’État qu’il faut à la France !

S’il est vrai que les investissements d’aujourd’hui font la croissance demain et les emplois d’après-demain, il est plus vrai encore que l’investissement public est la condition de la performance des entreprises de demain, et du progrès de la France d’après-demain.

Le sacrifier aujourd’hui, au nom de Traités aveugles, c’est condamner l’avenir.

Cette politique d’économie territoriale est une politique de justice et d’égalité.

Elle emploiera tous les moyens pour refonder la démocratie économique sur le contrôle direct des services collectifs et des biens communs.

Nous savons que la moitié de l’énergie sera produite localement, de manière décentralisée.

Nous savons que le recyclage des déchets est une mine d’emplois, de réindustrialisation, d’innovations.

Nous savons aussi que d’intenses pressions s’exercent pour que la terre, les transports, la santé, l’école même, s’ouvrent aux capitaux internationaux et obéissent à la seule logique de la rentabilité.

C’est à cette même logique financière qu’obéissent ceux qui souhaitent la dérégulation de toutes les professions, les notaires, les huissiers, les mutuelles, les taxis…

L’Etat doit garantir l’intérêt général, mais il faut rappeler qu’il est aussi le bien des Français, il est le garant du patrimoine des Français.

Le gel de toute nouvelle vente d’actifs de l’Etat sera l’occasion de fonder une démocratie économique sur l’appropriation par les Français des services collectifs et des biens communs.

Les transports, les autoroutes, les parkings, l’eau, l’énergie, l’alimentation, la poste et les télécoms, la banque de proximité et l’assurance ou la prévoyance des personnes ont été livrés à des logiques étrangères à l’intérêt général.

Offrons la possibilité aux Français d’en devenir actionnaires, afin qu’ils les gèrent moins pour leurs bénéfices que pour l’utilité et la qualité de service qu’ils en retirent !

Qu’ils les gèrent en se considérant comme les usufruitiers d’outils territoriaux qu’ils s’efforceront de transmettre plus utiles, plus efficaces, plus riches, à leurs enfants !

Et que les Français décident eux-mêmes de ce qui les concerne, ils le feront mieux que tous les analystes et les stratèges !

Combien de millions de Français sont prêts à s’associer en capital aux entreprises de transport, de télécommunications, d’énergie, aux banques, aux sociétés d’assurance ?

Cette occasion a été perdue, les occasions ne manqueront pas de la ressaisir et de faire des Français les propriétaires associés de la production des services collectifs rendus sur leur territoire.

Et puis, comment accepter que l’Etat laisse des entreprises privées s’accaparer les juteux profits liés au réseau autoroutier ?

Je reviendrai sur la cession des sociétés d’autoroutes au privé par leur renationalisation.

6 – Promouvoir le financement local

Le moyen de l’indépendance est aussi, il est surtout bancaire et financier. Aucun moyen n’est de trop pour renationaliser le financement de l’activité !

Je demanderai à mon gouvernement d’être inflexible sur la protection du modèle français de financement par le crédit bancaire de l’activité économique, et sur la défense de la banque régionale de plein exercice, qui a tant contribué à la solidité du Mittelstand allemand, comme il a assuré le développement de l’industrie agroalimentaire et des PME françaises, modèle menacé par le projet de la Commission de Bruxelles d’Union des marchés de capitaux.

L’alignement des exigences réglementaires et prudentielles imposées par la Banque centrale européenne sur le modèle nord-américain, est paradoxal et criminel.

Paradoxal parce qu’il aboutit à nous imposer le modèle même qui a causé la crise de 2007-2008 ; criminel parce que les exigences de rendement des fonds internationaux, de l’ordre de 15 % par an, si elles devaient devenir la règle, sont de nature à étouffer le tissu des PME en France et à accélérer la désertification de nos territoires !

L’uniformisation exigée par la Banque centrale européenne doit être considérée comme une agression contre la solidité de nos systèmes.

Cette solidité dépend de la diversité incarnée notamment par les systèmes coopératifs disposant de fonds propres peu rémunérés.

Je demanderai au gouvernement de préserver la diversité vitale des banques, des sociétés d’assurance, c’est la condition de l’innovation et de la stabilité globale du système.

S’il le faut, en cas de crise grave, l’Etat pourra devenir, même transitoirement, propriétaire d’un établissement bancaire.

Et j’engagerai la renationalisation de la dette en rétablissant d’abord notre balance des paiements, afin de ne plus dépendre du reste du monde ; par quel effet de sidération, pour quelques points de base, ces centièmes de pourcentage d’intérêt, la dette française a-t-elle été placée à plus de 65 % hors de France, au prix d’une sujétion aux ordres des fonds d’investissement internationaux que rien ne justifie ?

Ces évolutions se feront sous une contrainte décisive ; la stabilité des règles, des charges, leur visibilité et leur prévisibilité.

Il ne peut y avoir de visibilité et de sécurité pour les entrepreneurs qu’à ce prix.

C’est pourquoi je m’engage à ce que les règles qui seront fixées, après toutes les concertations utiles, après consultations de toutes les forces de la Nation, de toutes les parties prenantes, représentation des salariés, associations, collectivités territoriales, ne changent plus pendant la durée de mon mandat, sauf cas de force majeure.

C’est la condition du retour de la confiance et de relations apaisées avec les administrations et les élus.

7 – Libérer les entreprises responsables

Les entreprises seront libérées des contraintes idéologiques et administratives qui pèsent sur elles, et qui ont été délibérément alourdies récemment, par tant de dispositions aussi inapplicables que source de contentieux !

Cependant, je complèterai les critères de la Responsabilité sociale et environnementale en récompensant les entreprises qui font preuve de responsabilité nationale.

Ils viseront à accorder une prime aux entreprises qui jouent le jeu du patriotisme et qui s’engagent produire et investir français !

Cet indicateur sera publié avec les comptes annuels.

La responsabilité de l’entreprise qui produit et qui vend en France, c’est de respecter les valeurs et les préférences collectives des Français, de protéger les biens communs et de préférer la France.

Et la première de ces responsabilités sociales, c’est de payer l’impôt et les charges qui sont dus, là où ils sont dus, aux taux qui sont ceux de la loi.

Les medias qui célèbrent à grand bruit telle ou telle Fondation, créée par un dirigeant d’entreprise qui a fait de l’évasion fiscale un usage permanent doivent se rendre compte qu’ils célèbrent la fraude, si l’action de ces fondations travaille à dicter aux peuples l’idéologie de leurs intérêts !

Nous ferons en sorte que toute entreprise, comme toute ONG, Fondation ou association, soit appréciée et jugée selon son engagement local, territorial, à l’intérêt national.

Ma responsabilité n’est pas de fournir de l’emploi à la Chine ou à l’Inde, elle est d’assurer le plein emploi aux Français, elle est de garantir aux Français que les collectivités, les entreprises, les banques françaises fassent passer la France et les Français en premier !

Une entreprise qui réalise ses bénéfices en produisant dans les pays à bas salaires, dans des sociétés sans exigences sociales et environnementales, ne doit pas être imposée au même titre qu’une entreprise qui emploie des salariés français et contribue à la qualité environnementale et sociale de la France.

C’est aussi cela, l’égalité devant l’impôt !

Une entreprise qui paie l’impôt et les charges en France sur l’ensemble de ses processus de production, et dont les salariés à leur tour paieront l’impôt et la TVA en France, ne doit pas être traitée comme une entreprise qui s’organise pour payer l’impôt hors de France, par exemple dans ces pays membres de l’Union européenne qui pratiquent une scandaleuse concurrence fiscale.

C’est aussi cela, la solidarité, que tant de PME sont les seules à porter !

C’est pour cela qu’une taxe sur les profits détournés des multinationales mais dont l’activité est réalisée en France sera instaurée.

C’est aussi pour cela que tout produit issu d’une usine qui aura été délocalisée à l’étranger et qui serait réimporté en France pourra être affecté d’une taxe jusqu’à 35%.

C’est pour cela que nos PME bénéficieront d’un taux intermédiaire d’impôt sur les sociétés ramené à 24 % et le taux réduit de 15% sera étendu à l’ensemble de nos PME et TPE.

C’est pour cela que les allègements de charges iront prioritairement vers nos PME et seront conditionnés au maintien de l’emploi en France.

Les entreprises qui préfèrent la France, la France les préfère, et elle saura le leur faire savoir !

J’établirai un étiquetage obligatoire, clair et loyal sur les origines des produits et denrées commercialisées en France pour soutenir le « Fabriqué en France ».

Il n’y a pas de marché en France pour les entreprises qui ne vivent qu’en pillant l’environnement, en traitant leur main d’œuvre en esclaves, et dont certaines ne relèvent pas du capitalisme de la libre concurrence, mais de la criminalité organisée.

8 – Assurer la sécurité économique des Français

La sécurité économique est l’une des composantes décisives de la sécurité globale du peuple français.

Je renforcerai les moyens de la justice économique et financière. Je demanderai au gouvernement de la France que soient étudiées toutes les dispositions légales, fiscales, réglementaires, de nature à renforcer la sécurité de nos intérêts et de notre patrimoine économique.

Partout où c’est possible, le progrès vers la reconquête du marché intérieur sera une priorité.

Comme le disait l’économiste britannique Keynes « produisons chez nous chaque fois que c’est raisonnablement et pratiquement possible, et faisons-en sorte que la finance soit en priorité nationale ».

Qui peut comprendre que la France, riche d’une des plus belles forêts d’Europe, voie mourir l’une après l’autre ces scieries, exporte ses chênes en Asie, d’où ils lui reviennent en meubles et planchers ?

Qui peut admettre que, si les opérations de concentration en cours aboutissent, quatre multinationales contrôlent la totalité de l’agrochimie mondiale, donc la production agroalimentaire ?

Qui comprend que des milliers de Français produisent les algorithmes, les systèmes d’intelligence artificielle, qui créent le nouvel espace stratégique du cyber, mais que les données privées des Français soient hébergées sur des serveurs américains, et que les données commerciales, comptables, juridiques des PME françaises soient traitées par les prestataires dans leur immense majorité anglo-américains ?

Qu’il s’agisse de la fuite en avant chimique de l’agro-alimentaire, du pillage de nos données personnelles, de cyber sécurité ou de protection de nos brevets, la refondation du droit économique est une nécessité vitale pour une France libre.

Nous l’engagerons résolument.

Une Autorité de la Sécurité Economique dotée de moyens d’enquête étendus, ceux du parquet, ceux de la cybersécurité, ceux de l’Autorité des Marchés Financiers, sera le moyen de contrôler toute opération de capital étranger en France, de protéger les secteurs en émergence ou en renouveau, de défendre la diversité de notre tissu économique.

Elle pourra interdire de manière discrétionnaire toute prise de contrôle d’une société française par des capitaux étrangers.

La loi de 2012 sur la protection des données stratégiques, industrielles et financières, sera complétée et dotée des décrets d’application nécessaires pour qu’elle soit opposable aux juridictions étrangères.

Et la loi sanctionnera les manquements répétés ou systémiques des entreprises qui portent atteinte à la santé humaine ou aux biens communs de la France.

Un Commissariat à la stratégie économique rattaché au Premier ministre réunira tous les moyens de l’Etat pour servir les projets des entreprises, petites ou grandes, qui lui seront soumis et qui seront jugés d’intérêt national.

Il disposera notamment des moyens du Fonds souverain adossé à la Caisse des dépôts et consignations qui aura la double mission de protéger les entreprises des fonds vautours ou des OPA hostiles.

9 – Restaurer la protection de tous les Français

L’action de redressement économique que je conduirai s’inscrit dans la perspective du patriotisme économique, la version authentique et réaliste de la démocratie économique et sociale.

Elle appelle un nouveau pacte social, qui refonde la relation de travail sur la reconnaissance, le respect et la valorisation.

Je ne serai pas la Présidente qui en finit avec le modèle de protection sociale français, je serai la Présidente qui corrigera des dérives et des abandons pour que les régimes de protection et de prévoyance garantissent mieux la santé, la sécurité, le bien-être et la confiance des Français.

Ce sont eux qui comptent et pas seulement les systèmes qui les assurent !

Il s’agit de renforcer un système qui compte parmi les meilleurs au monde, pas de le détruire comme d’autres candidats le veulent.

Nous accorderons un bouclier social à nos travailleurs indépendants en refondant totalement le RSI qui est devenu une véritable plaie.

Ce bouclier social sera également l’occasion d’accorder l’amnistie des arriérés aux indépendants pris à la gorge par les errements de leur système de protection sociale.

Je n’accepte pas qu’à l’égalité entre citoyens français se substitue, par défaut, la charité d’associations caritatives.

Et je n’accepte pas davantage que le malade à l’hôpital, le spectateur au théâtre, le marcheur sur un sentier de randonnée, l’étudiant qui s’enrichit l’esprit, soient considérés comme des clients, jugés selon leur rentabilité, traités selon le résultat financier des services

En revanche, il est de la responsabilité du gouvernement de préparer les formes associant justice et sécurité, solidarité et liberté au service des Français.

C’est pourquoi je créerai un secrétariat d’Etat dédié́ aux mutations économiques rattaché au ministère des Finances afin d’anticiper les évolutions des formes de travail liées aux nouvelles technologies telles que l’ubérisation, la robotisation, l’économie du partage et j’établirai, en coopération avec les secteurs concernés, une nouvelle régulation pour préserver une concurrence loyale.

Que chaque Français se sente plus libre parce que plus sûr, et que chacune et chacun sache que la France sera avec ceux qui essaient, ceux qui entreprennent, ceux qui risquent !

Nous sommes conscients que la création de l’entreprise est un risque.

Nous ne confondons pas les chefs d’entreprises et ceux qui, par cooptation, s’assoient à la table de direction de sociétés sans avoir pris aucun risque, sans avoir mis un centime et sans se soucier de salariés qu’ils ne connaissent pas.

10 - Le temps de l’engagement

Cette politique de la France, nous devons la conduire, et nous pouvons la conduire.

Nous avons tant d’énergies sans emploi, tant de capacités en friche, tant de ressources sans débouchés !

Nous pouvons le faire.

Ramener en France des emplois perdus par une concurrence fiscale, sociale, environnementale, déloyale et destructrice, nous pouvons le faire.

Refonder nos marchés, selon nos règles, nos institutions et nos préférences, nous pouvons le faire !

Ramener en France des capitaux perdus par surcharge fiscale, par confiscation des patrimoines, par rigidité sociale, nous pouvons le faire.

Réveiller la compétitivité de la France, en privilégiant l’emploi français et en limitant l’entrée sur le territoire de migrants non formés, non qualifiés, dont l’afflux pèse sur nos systèmes sociaux, fait baisser la productivité dans les entreprises, nous pouvons le faire !

Et produire mieux, monter en gamme, pour mériter la préférence des Français, pour vendre plus et vendre mieux dans le monde, conduire une politique de l’offre qui doit d’abord reconquérir le marché intérieur, ensuite valoriser la marque France dans le monde, nous pouvons le faire.

Rien n’est impossible au peuple français ! Rien n’est impossible, et la France peut être le pays qui invente l’économie de demain, une économie comptable de tous ses impacts, une économie qui restaure les mécanismes naturels et les conditions de la vie.

La vraie nouvelle économie sera celle qui améliorera la vie quotidienne.

Une économie de la qualité.

Une économie des biens communs, plus que des prix de marché.

Une économie du durable, du renouvelable, de l’unique, plus que du standard, du conforme.

Et ce sera une économie des limites, des frontières et des singularités.

Une économie au service de la liberté politique, de la diversité des sociétés humaines, et de cette écologie des civilisations qui est notre seule chance de survie.

La France peut inventer cette économie, elle peut réussir la nouvelle alliance entre besoins de financement et offres de capitaux, entre projets et territoires, entre envie d’entreprendre et moyens de réussir.

Il lui faut seulement la confiance des Français, il lui faut simplement un grand projet national et le dépassement de vieux débats que l’unité nationale fera oublier !

Opposer les entreprises et l’Etat n’a pas de sens.

La France ne sera pas forte et prospère sans des entreprises compétitives et riches, mais les entreprises ne seront pas longtemps compétitives et riches sans un Etat-stratège qui investisse, qui projette et qui sécurise, sans un Etat agile et constant, garant et moteur, un Etat qui concentre l’expertise publique, assure le respect des institutions informelles, et l’indépendance nationale à l’égard des intérêts privés !

Qu’il s’agisse de garantir aux Français l’accès aux ressources vitales, qu’il s’agisse d’assurer la transition énergétique et numérique, chacun sent bien que l’Etat n’est pas le problème, il est la condition de la solution, et chacun constate que partout dans le monde, le retour du régalien est l’effet le plus certain de la fuite en avant de l’individualisme et des menaces pour la survie qu’elle comporte !

Opposer la liberté individuelle, la volonté de gagner plus, le désir de réussir et l’intérêt collectif n’a pas de sens.

Un Français, une Française, ne survivront pas seuls.

Ils sont du peuple de France et la France est avec eux !

Et pas davantage une entreprise ne survivra-t-elle seule.

L’arrogance et la prétention de quelques affairistes qui se prétendent au-dessus des lois et des frontières, dont certains se font gloire de ne pas payer un sou d’impôt en France, reposent sur mille ans d’Etat, de tenue du territoire, d’accumulation de biens publics.

Je ne laisserai pas continuer à détruire l’unité de la France et l’égalité entre Français, et je demanderai que tous les moyens soient donnés à la lutte contre la grande fraude fiscale et le hold-up légal que constitue l’optimisation fiscale des groupes multinationaux.

Opposer la dépense publique et l’emploi public au pouvoir d’achat et à la qualité de vie des Français n’a pas de sens.

Est-ce que les Français veulent moins d’infirmières, de gardiens de prison, de policiers et de gendarmes, de cantines et de crèches ?

Est-ce qu’ils veulent que des routes soient fermées, de nouvelles gares abandonnées, et que des territoires redeviennent des friches à l’abandon ?

Est-ce qu’ils demandent moins d’écoles, moins de contrôles sanitaires, moins de protection contre les produits contrefaits, moins de sécurité dans leurs immeubles, leurs bureaux ou leurs maisons ?

Est-ce qu’ils souhaitent réduire leurs contacts avec les administrations à des déclarations en ligne, sans interlocuteur, sans visage et sans nom ?

Ce ne sont pas les chiffres globaux d’emploi ou de dépense publique qui ont un sens, c’est le redéploiement de l’action et des moyens publics selon les nécessités qui compte, et c’est la nécessité de refaire un Etat expert, un Etat agile, un Etat garant qui soit aussi un Etat présent.

Oui, la maîtrise des comptes publics est vitale, la réduction des déficits publics est un objectif majeur, mais elles doivent être des moyens de l’efficacité de l’action publique !

Oui, l’endettement public peut être un piège, oui, financer des dépenses courantes à crédit est une dépendance redoutable, mais s’endetter pour construire, pour développer, pour préparer les infrastructures et la France de demain, c’est l’emploi d’aujourd’hui et la richesse de demain !

Les Français doivent retrouver l’espoir économique à travers leur projet national.

Le marché, la concurrence, l’entreprise, le capital, l’impôt même, peuvent être les moyens du bonheur français s’ils sont au service de l’intérêt national, s’ils sont au service de tous les Français, si tous les Français sont fiers de l’emploi de l’argent public.

Il n’y a pas de malheur français, il n’y a eu que de mauvaises politiques, un abandon national aux diktats d’intérêts, d’institutions, d’autorités étrangères et il n’y a eu que le long mensonge de la globalisation asséné aux Français.

Nous en avons fini avec eux.

Le temps de la résistance est venu et déjà, nous entrons dans le temps de la renaissance.

Pas de progrès économique et social sans souveraineté et sans maîtrise des mutualisations nationales, à la fois dans le nombre de leurs bénéficiaires et dans le montant des bénéfices répartis.

Pas de justice économique sans une fiscalité la plus juste possible.

Surtout, pas de confiance sans stabilité de ces règles fiscales et sociales, et sans reconquête de l’indépendance perdue.

Que nos lois soient claires, stables, transparentes.

Mais surtout, qu’elles soient les nôtres, et que les Français reprennent la maîtrise de ce qui les concerne, que les guerres monétaires, que les manipulations commerciales ne viennent pas les spolier de leurs efforts et de leurs succès !

La France ne gagnera pas si elle n’est pas la France, Les Français ne gagneront pas s’ils ne savent plus dire nous avec confiance, avec fierté, avec engagement.

Je suis résolument, et entièrement, du côté de la France.

Le marché, oui bien sûr, mais loyal et constructif

C’est le moyen de la compétitivité et de l’efficacité.

Mais chaque fois que l’intérêt national est en jeu : que l’autorité de l’Etat, l’esprit d’entreprendre et la volonté de la Nation ne fassent qu’un et s’accordent strictement, pour que les entreprises de France gagnent, pour que la France gagne, pour que le peuple de France gagne !

Vive la République !

Vive la France !

Marine Le Pen

Discours

03 mars 2017

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