Nanterre, le 24 juin 2016 - Conférence de presse de Marine Le Pen sur le Brexit
Nous vivons un moment historique.
Hier, le peuple britannique a voté massivement, sans ambiguïté au vu des résultats, pour sortir de l'Union européenne et par là reprendre sa liberté de peuple.
Je tiens évidemment dans un premier temps à adresser mes félicitations les plus chaleureuses et les plus amicales au peuple britannique et aux leaders de la campagne pour le Brexit, qui ont permis ce résultat historique : mon amie et alliée au Parlement européen Mme Janice Atkinson, Monsieur Jonhson, le très courageux ancien maire de Londres, le patron du UKIP, Nigel Farage,et tous ceux, connus ou anonymes, de quelque bord politique qu'ils soient, qui se sont investis dans cette campagne.
Ce que nul n'osait envisager il y a encore seulement quelques mois est désormais une réalité qui s'impose à tous : oui, il est possible de sortir de l'Union européenne !
Contrairement à ce que l'UMPS et la plupart des médias ressassent sans cesse aux oreilles des Français pour les pousser au renoncement d'être une Nation libre et souveraine, l'Union européenne, pas plus que l'euro qui en est pour nous l'une des composantes, ne sont irréversibles.
Le peuple britannique a donc apporté aux peuples européens, mais aussi aux peuples du monde entier, une éclatante leçon de démocratie.
Il n'a pas cédé à la peur, il n'a pas cédé aux prédictions apocalyptiques que l'on agitait au-dessus de sa tête, et il a choisi une voie de liberté que le système cherchait à lui barrer.
Je vous rappellerai seulement les déclarations gravement menaçantes des différents dirigeants européens, et notamment les propos scandaleux de M. Junker, jusqu'à celles du président Obama, pour faire pression sur le peuple britannique, l'intimider et le contraindre à la soumission.
A présent que ce choix démocratique a été fait, nous allons évidemment rester attentifs au comportement des institutions européennes qui n'ont d'autres choix que de respecter ce vote, que de respecter cette aspiration claire à la liberté.
Nous aurons sur ce point la plus grande vigilance.
Il serait inadmissible que l'Union européenne agisse comme Nicolas Sarkozy l'a fait avec le Non français de 2005, c'est-à-dire piétiner la volonté populaire qui est sacrée.
Les Traités européens prévoient une période de négociation pouvant aller jusqu'à deux ans pour organiser la sortie d'un pays de l'Union européenne, il revient donc aux dirigeants européens de faire la démonstration qu'ils ont compris le message du peuple britannique, et qu'ils n'entraveront pas ce processus légal et ô combien légitime.
Le Royaume-Uni s'apprête à rejoindre la liste enviée des Etats européens non-membres de l'Union européenne, parmi lesquels on compte la très prospère Norvège, la Suisse ou l'Islande.
Chacun pourra bientôt constater que les mensonges ne tiennent pas devant la réalité : non seulement le Royaume-Uni continuera à commercer et échanger avec les pays d'Europe, mais il le fera peut-être avec encore plus d'efficacité qu'avant son indépendance.
Rappelons que de nombreux pays, même hors Europe, par exemple le Mexique ou la Corée du Sud, bénéficient d'accords commerciaux de libre-échange avec l'Union européenne.
On aurait du mal à comprendre qu’on refuse la mise en œuvre d’accords commerciaux bilatéraux négociés avec un voisin d’Europe.
Ce référendum jouera un rôle important aux oreilles de ceux qui croient, souvent de bonne foi, que plus rien ne serait possible sans l'Union européenne, trompés qu'ils sont par les discours catastrophistes, de ceux qui n'ont plus que la peur comme seul argument.
L'hystérie qui agite aujourd'hui les marchés financiers, et qui ne durera qu'un temps, on le sait, ne doit pas nous impressionner.
Ce n'est pas à la finance internationale de dicter sa loi aux peuples. Le cours des bourses n'a pas vocation à diriger nos vies, et les britanniques ont là aussi fait preuve d'un véritable courage en s'asseyant souverainement sur les exigences de la City !
Ayons confiance en notre capacité à rendre la démocratie plus forte que les marchés, et ne nous laissons jamais intimider ! Ce ne sera, en ce qui me concerne, jamais le cas.
Le Front National a été le seul mouvement en France à s'intéresser de près à la campagne référendaire pour l'indépendance du Royaume-Uni.
La clairvoyance dont nous avons fait preuve, pressentant l'aspiration très forte des Britanniques à la liberté -aspiration partagée par l'immense majorité des peuples en Europe- nous donne une légitimité supplémentaire pour porter ce même débat en France.
D'ailleurs, du côté de l'UMPS, non seulement ils n'ont pas voulu participer à ce débat pourtant essentiel, mais ils ont même cherché à l'étouffer.
Systématiquement, les questions européennes sont mises sous le tapis, alors que l'Union européenne -et les Britanniques l'ont bien compris, eux qui n'ont pourtant à subir ni l'euro ni les affres de l'espace Schengen- est la pierre angulaire de toutes les crises que nous connaissons.
Je le rappelle : il ne peut y avoir de véritable politique menée dans un pays tant que celui-ci est sous le joug européen. La politique n'est qu'opérette tant que la souveraineté n'existe plus réellement.
Toute possibilité d'action en France dépend aujourd'hui essentiellement de nos choix européens, dans tous les domaines : économie, immigration, sécurité, culture, diplomatie...
Désormais, ce débat européen, ce débat sur la souveraineté, s'impose à tous. L'Europe sera au cœur de la prochaine campagne présidentielle.
Comme vous le savez, j’appelle depuis 2013 à un référendum du même type que celui qui a eu lieu au Royaume-Uni.
Nous portons en effet depuis plusieurs années l'idée centrale qu'il faut organiser une négociation essentielle avec l'Union européenne sur les axes majeurs de notre souveraineté, sur ses piliers. Et que l'issue de ces négociations doit être sanctionnée par un référendum.
Ce référendum sur l'appartenance de la France à l'Union européenne est une nécessité démocratique.
Les Français doivent pouvoir choisir, eux aussi, cette voie de liberté qui rendra à la France sa pleine et entière souveraineté.
Si je suis portée aux responsabilités, cet engagement politique, pris bien avant l'idée même d'un référendum au Royaume-Uni, prendra la forme d'un référendum qui se tiendra au terme d'une négociation de six mois avec la Commission européenne, en vue de récupérer nos 4 souverainetés fondamentales : monétaire et budgétaire, économique, territoriale et législative.
Et inévitablement, si les négociations aboutissent ou si les Français décident de sortir, c'est une nouvelle Europe qui émergera : l'Europe des Nations.
Pour tous les patriotes, pour tous les amoureux de la liberté, ce jour est donc un jour de joie.
Ce n'est pas l'Europe qui est morte, c'est l'Union européenne qui vacille et ce sont les Nations qui renaissent, et elles doivent former entre elles un nouveau projet européen : celui de la coopération.
L'Union européenne, qui craque de toute part, en échec multiple, exposant les peuples d'Europe à toutes les crises (économiques comme migratoires) doit laisser la place à l'Europe des Nations libres et souveraines.
Nous avions déjà des preuves nombreuses de l'aspiration des peuples à la liberté, nous en avons maintenant une manifestation éclatante !
Le Royaume-Uni vient d'initier un mouvement qui ne s'arrêtera pas.
Je participerai prochainement à une réunion avec tous les leaders patriotes, souverainistes, notamment membres de notre groupe au Parlement européen, qui aspirent pour leurs peuples à bâtir cette Europe de la coopération.
Partout en Europe, j'espère que les initiatives vont émerger pour provoquer autant de répliques que possible de ce Brexit. J'y crois, je pense que le mouvement est enclenché vers la fin de l'Union européenne telle que nous la connaissons et je m'emploierai de toutes mes forces à faire triompher la liberté des peuples et la démocratie !
Les lubies fédérales et antidémocratiques des artisans de l'Union européenne actuelle ne sont pas viables, ne sont plus tenables.
Ecoutez-les, tous, attentivement, dans les jours qui viennent, vous verrez alors le vrai visage de l’Union européenne et de ses défenseurs.
Pour nous, il est temps de regarder de l'avant et c'est ce chemin d'une France souveraine et indépendante, au sein d'une Europe des Nations libres, cadre de la coopération, que je propose aux Français, à tous les patriotes qui veulent participer à l’Histoire.
Je vous remercie.