Communiqué de presse d’André Rougé, député français au Parlement européen
Manuel Valls, ministre des Outre-mer, se rendra en Guyane, du 15 au 18 juin. Si nous saluons l’attention portée aux réalités de terrain et aux préoccupations des habitants de ce département d’outre-mer, nous dénonçons toutefois les signaux préoccupants envoyés par le Gouvernement autour d’une possible autonomie de ce département.
En annonçant vouloir discuter « sans tabou » de l’évolution statutaire de la Guyane, le ministre répond en fait à des revendications d’une minorité d’élus locaux qui souhaite éloigner toujours plus la Guyane de la République française. Mais la Guyane, c’est la France. Elle ne doit ni devenir un territoire d’exception, ni servir de laboratoire à des expérimentations institutionnelles dangereuses, à rebours de l’unité nationale.
Comme pour tous les outre-mer, les questions de la prospérité et de la sécurité sont prioritaires. L’amélioration des infrastructures terrestres et portuaires, la sécurité alimentaire, les adductions d’eau, l’économie bleue, l’extraction soutenable des ressources naturelles et la protection des biens et des personnes sont les vrais sujets de la Guyane.
Or, une fois encore, un gouvernement sans-le-sou et sans majorité, incapable de répondre aux besoins légitimes et concrets des Guyanais, fait le choix de projeter un écran de fumée en plaçant les questions institutionnelles au cœur du débat. Il nous appartient de rappeler qu’en Guyane, comme ailleurs, ces sujets constituent des faux fuyants qui préparent les désillusions du lendemain.
Le Rassemblement national réaffirme son attachement à l’égalité entre tous les citoyens français, où qu’ils vivent. La France des outre-mer ne doit pas être livrée à l’autonomie comme solution de facilité face à l’incapacité chronique de l’État à y assurer l’ordre, la sécurité et le développement. La réponse aux difficultés de la Guyane - accentuées par la sécheresse historique du Maroni de 2023-2024 - passe par une présence renforcée de l’État, un investissement massif dans les infrastructures, l’éducation, la santé, et la lutte contre l’immigration illégale, pas par la dilution progressive du lien avec la France.
À rebours de ce discours sur l’autonomie, saluons plutôt l’hommage qui sera rendu à Félix Éboué lors des cérémonies du 18-Juin à Cayenne. Grand Guyanais, serviteur dévoué à la France libre et au général de Gaulle, il incarne une fidélité à la Nation dont les responsables politiques actuels devraient s’inspirer. Les Guyanais méritent mieux que des promesses d’autonomie : ils méritent la République, dans toute sa force et toute sa grandeur.