Violences urbaines à Fréjus : l'Etat aux abonnés absents !

David Rachline

Communiqué

09 mai 2021

Communiqué de David Rachline, Maire de Fréjus

De nouvelles violences urbaines ont éclaté cette nuit dans le quartier de la Gabelle à Fréjus et dans certaines rues adjacentes. Près d’une centaine de jeunes délinquants ont ainsi commis des violences à l’encontre des forces de l’ordre, incendié des véhicules et du mobilier urbain et dégradé plusieurs commerces.

Je tiens tout d’abord à exprimer mon total soutien aux forces de police, nationale et municipales, qui ont fait face avec courage à ces individus, n’hésitant pas à se mettre en danger.

Ce soutien, je l’exprime concrètement, depuis mon élection, envers la police municipale de Fréjus, qui a vu ses effectifs régulièrement augmentés et que j’ai décidé de renforcer encore avec 4 policiers supplémentaires.

J’ai également souhaité qu’elle dispose de moyens adaptés – véhicules, gilets pare-balles, pistolets à impulsion électriques – et d’un système de vidéosurveillance couvrant le territoire. Un système qui semble d’ailleurs gêner les délinquants de ce quartier qui n’ont de cesse de s’en prendre aux caméras, que je réimplanterai évidemment.

Pour autant, la police municipale ne peut tout faire, ni se substituer à l’Etat. En effet, le premier article du Code de la Sécurité intérieure dispose que « l’Etat a le devoir d’assurer la sécurité en veillant, sur l’ensemble du territoire de la République (…) au maintien de la paix et de l’ordre publics, à la protection des personnes et des biens ».

Soucieux de la situation du quartier, j’avais écrit dès le 17 novembre 2020 au ministre de l’Intérieur pour souligner la nécessité d’effectifs supplémentaires de la Police Nationale. Je lui ai de nouveau fait la même demande par un courrier du 19 avril dernier. Deux lettres malheureusement demeurées sans réponse, et visiblement sans effet, puisque les effectifs de police nationale présents hier sur le terrain, renforts compris, étaient de…15, face à une centaine d’individus violents.

Comment s’étonner, devant une telle inconséquence, bien loin de ne concerner que Fréjus, que la violence gagne de plus en plus de quartiers de notre territoire ? Quand la faiblesse des effectifs ne permet aucune interpellation, comme ce fut le cas hier, comment espérer empêcher la réitération de tels actes ?

J’apprends à l’instant que le ministre de l’Intérieur a enfin décidé d’envoyer des effectifs en renfort. Je m’en félicite, mais déplore qu’il ait fallu attendre que la situation se dégrade et que les médias s’en emparent pour parvenir à susciter une réaction. J’espère toutefois que ces renforts resteront au-delà de 48 heures, comme ce fut le cas il y a quelques semaines.

Mais ce qui est également nécessaire, c’est une réponse pénale ferme. Car le laxisme de la justice, qui ne semble guère préoccuper un ministre préférant visiblement jouer au matamore dans des terres électorales de lui inconnues, ne peut qu’encourager un sentiment d’impunité délétère.

N’en déplaise à certains beaux esprits bien éloignés des réalités du terrain, ce qui manque aujourd’hui n’est pas une réponse sociale, qui existe bel et bien et permet d’accompagner celles et ceux qui, dans ce quartier, refusent la spirale de la délinquance. C’est une réponse ferme, de la police comme de la justice, pour affirmer et faire savoir que l’ordre public et le respect des lois de la République ne sont pas négociables, en aucun endroit de notre territoire.

David Rachline

Communiqué

09 mai 2021

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