Alors qu’Emmanuel Macron participait le 24 avril dernier à Madagascar au cinquième sommet de la Commission de l’océan Indien (COI) dont la France est membre depuis 1986, c’est une véritable humiliation qui a été infligée à notre pays, qui finance en grande partie cette organisation.
En présence du président de la République française et des chefs d’État et de gouvernement de la région, le colonel-président de l’Union des Comores, Azali Assoumani a, une fois de plus, nié l’appartenance de Mayotte à la France.
Pour le respect de la dignité du pays, Emmanuel Macron se devait alors quitter le sommet, ce qu’il s’est bien gardé de faire.
En l’absence de toute véritable réaction française, Azali Assoumani a bloqué sans difficulté la perspective d’adhésion de notre département à la COI.
Sous les yeux du président du conseil départemental de Mayotte, membre de la délégation élyséenne, Emmanuel Macron a cherché à faire passer son renoncement pour une victoire diplomatique. Le renvoi de l’adhésion à un « dialogue bilatéral » avec le régime Azali, présenté comme une innovation majeure, constitue rien de moins qu’un escamotage complet de la question, alors que le supposé « dialogue » sur cette question dure depuis… le sommet de La Réunion en 1999 ! Quant à la participation de Mayotte à certains programmes de la COI, il ne s’agit de rien d’autre que d’enfoncer une porte ouverte puisque cela est déjà le cas lorsque la région – en particulier les Comores – estiment que cela sert ses intérêts, par exemple en matière de surveillance épidémiologique.
Alors même que plusieurs États membres de la région seraient prêts à accepter la présence de Mayotte à la table commune de la COI, le président de la République n’a, à aucun moment, fait pression sur l’organisation et sur la dictature comorienne qui la prend en otage. En revanche, la cordialité d’Emmanuel Macron envers le dictateur comorien ouvertement hostile à la souveraineté française et organisateur patenté de la submersion migratoire de Mayotte, a illustré aux yeux de tous les observateurs la perte de crédibilité de notre politique étrangère, notamment dans l’espace africain.
Au total, ce cinquième sommet de la COI aura donc été une nouvelle occasion manquée pour défendre et promouvoir Mayotte, alors même que l'île française fait face, à bien des égards, aux mêmes défis que ses voisines.
Avec Marine Le Pen et le Rassemblement national, je dénonce depuis des années la mise à l’écart systématique de Mayotte par la COI et la faiblesse coupable de la réponse française. La France se devrait de suspendre sa participation à la COI et à ses financements tant que Mayotte n’y sera pas pleinement reconnue comme membre, au même titre que La Réunion. Il en va de la justice, mais aussi de l’équilibre même d’un espace régional qui ne saurait être tronçonné ni redessiné artificiellement au gré des oukases d’un régime comorien failli, prédateur et violent.