Je ne reviendrai pas sur la polémique relative au vainqueur de Roland-Garros, Novak Djokovic. Sa petite sortie sur le Kosovo « cœur de la Serbie » intervenait, en tout cas, alors que les tensions sont à vif dans le nord de l’ancienne province serbe.
Rien de nouveau, mais, une fois n’est pas coutume, ce n’est plus à la Serbie voisine que l’on fait apparemment porter (tout) le chapeau de cet état de fait.
Signe des temps, même le Premier ministre albanais (je précise, pour les novices, que le Kosovo est un ancien territoire serbe, aujourd’hui majoritairement peuplé d’Albanais ethniques et musulmans), a dû prendre ses distances avec son homologue kosovar.
Edi Rama a, en effet, annulé une rencontre censée se tenir il y a quelques jours avec Albin Kurti, en invoquant la détérioration des relations de Pristina « avec l'ensemble de la communauté euro-atlantique ». Diable !
Et l’ambassadeur américain en Serbie d’enfoncer le clou : les États-Unis auraient « un problème » avec Kurti. On peut difficilement être plus clair...
Si ce tournant est salutaire, il n’a pourtant que trop tardé. Cela fait, en effet, dix ans que Pristina se fait tirer l’oreille pour honorer un engagement fondamental : la création d’une communauté des municipalités à majorité serbe, censée accorder une représentation politique à cette minorité. On passe sur certaines avanies, petites et grandes, à l’instar de celle afférente aux monastères classés par l’UNESCO...
Député européen membre des délégations avec les pays des Balkans, je ne peux donc que constater avec satisfaction cette prise de conscience. Espérons que des conséquences concrètes en découleront, alors que le Kosovo est, depuis l’année dernière, officiellement candidat à l’Union européenne.