Sécheresses extrêmes en Guyane : un plan prospectif de l’État sera nécessaire, sur plusieurs décennies
La Guyane traverse une crise climatique sans précédent. Le bassin du fleuve Maroni connaît un étiage historiquement bas, qui perturbe gravement la vie des habitants et compromet l’approvisionnement en eau. Conséquence d’un déficit pluviométrique persistant depuis 2023, cette situation s’est encore aggravée depuis octobre 2024, forçant l’État à déclencher un plan d’urgence pour garantir la sécurité sanitaire de la population.
Cette sécheresse extrême marque aussi un tournant qui nécessite une véritable prise de conscience.
En effet, la crise actuelle n’est pas un événement isolé. Les experts de Météo France Guyane préviennent que les saisons sèches extrêmes, telles que celle de 2023-2024, pourraient devenir plus fréquentes. Il est donc impératif d’agir dès maintenant pour anticiper ces bouleversements et protéger la population guyanaise des conséquences des dérèglements climatiques.
Député français au Parlement européen, membre de la commission du développement régional, notamment chargée des régions ultrapériphériques, dont la Guyane, je demande à l’État de mettre en place un plan prospectif ambitieux visant à prévenir les sécheresses extrêmes futures sur le temps – à l’échelle de plusieurs décennies – et à renforcer la résilience de la Guyane face aux dérèglements climatiques.
Ce plan devrait comporter des études d’impact par secteur et par filière pour identifier les vulnérabilités, notamment dans les domaines de l’eau, de l’agriculture, de l’énergie et des écosystèmes. Les pouvoirs publics doivent s’appuyer en particulier sur les conclusions du récent rapport GuyaClimat, réalisé par Météo France Guyane en partenariat avec le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), et qui inclut des projections climatiques pour le département à horizon 2100.
Il conviendrait, en parallèle, une gestion proactive des ressources en eau, en commençant par soutenir les communes les plus isolées qui dépendent des forages en bord de fleuve, et en mettant en place des infrastructures capables de stocker et distribuer l’eau.
Un tel plan se devrait d’intégrer un renforcement des moyens de lutte contre les feux de végétation, dont la fréquence augmente dangereusement, mettant en péril la biodiversité et la sécurité des habitants.
Le ticket d’entrée pour une Guyane durable à l’orée du XXIIe siècle se conquiert dès 2024. Il est donc essentiel que la France ne laisse pas la Guyane affronter seule les conséquences de cette menace climatique croissante. Marine Le Pen et le Rassemblement national sont résolus à œuvrer à cette tâche.