Communiqué de Fabien Engelmann Maire de Hayange, Conseiller régional du Grand Est
Mardi dernier, tout comme les 150 maires de chef-lieu de canton du Grand Est de tous bords politiques, je me suis rendu à Paris pour une rencontre-débat avec le président de la République à son invitation.
Les maires qui le souhaitaient pouvaient prendre la parole pour poser des questions directement à M. MACRON.
Je l’ai donc prise pour lui faire part des doléances des habitants de la vallée de la Fensch et de l’Orne concernant le pouvoir d’achat et l’interroger sur une question d’actualité – celle du retour des djihadistes « français » partis au djihad en Syrie et en Irak.
Avec une dextérité certaine, M. MACRON a répondu à mes 4 questions :
Première question : Envisagez-vous de ne pas augmenter la taxe carbone qui pèse sur les carburants ?
Réponse vicieuse de M. MACRON : « Il n’y aura pas d’augmentation automatique ».
L’augmentation ne sera pas « automatique », ce qui signifie que le gouvernement va l’augmenter tout de même (sûrement après les élections européennes dans 3 mois).
Deuxième question : Envisagez-vous de bloquer l’augmentation des tarifs réglementés du gaz et de l’électricité ?
Réponse évasive de M. MACRON : « C’est EDF qui décide ».
Mensonge. Le calcul des tarifs réglementés est encadré par un arrêté du gouvernement fixant les barèmes et les conditions d’évolution des tarifs du gaz et de l’électricité. Ensuite les fournisseurs d’énergie (EDF, Enedis, Engie…) proposent les tarifs réglementés. Or, EDF et ses filiales, qui détiennent 82,1 % du marché de l’électricité, ont pour actionnaire majoritaire… l’État (83,7 % des parts) ! Pour le gaz, Engie, premier fournisseur, est détenu à 87,46 % par des actionnaires publics dont l’État. Ainsi, l’État, donc le gouvernement, décide du calcul des tarifs réglementés à travers EDF et ses filiales et Engie. L’État fixe donc les tarifs réglementés.
Ajoutons qu’un ministre a récemment déclaré que les tarifs du gaz sont gelés… jusqu’au mois de juin.
Troisième question : Envisagez-vous de baisser la TVA sur les produits de première nécessité ?
Réponse de M. MACRON : « Le sujet est en réflexion ».
Faux.
Il y a quelques jours, Olivier DUSSOPT, ministre de l’Action et des comptes publics, affirmait qu’il était possible de baisser la TVA sur les produits de première nécessité mais que le gouvernement ne le ferait pas.
Il est donc possible de baisser la TVA sur les produits de première nécessité mais M. MACRON hésite fortement.
Quatrième question : Allez-vous faire revenir les djihadistes « français » partis en Syrie ou en Irak faire le djihad ?
Réponse de M. MACRON : « Ils seront jugés sur place. Mais s’ils sont condamnés à mort, nous agirons pour que la peine soit commuée en prison à perpétuité ».
Ce matin même, Mme BELLOUBET, ministre de la Justice, a déclaré sur BFM TV que les djihadistes « français » ne devaient pas être condamnés à mort car c’est « une condition sine qua non »(?).
Le droit irakien prévoit la peine de mort pour toute personne qui a apporté un soutien matériel à une organisation extrémiste, même si elle ne s’est pas engagée directement dans des combats. Cela signifie purement et simplement que tous les djihadistes « français » présents en Irak sont susceptibles d’être condamnés à mort.
La déclaration de Mme BELLOUBET laisse sous-entendre que si l’Irak maintient la condamnation à mort d’un « Français », le gouvernement le fera revenir en France pour qu’il y échappe.
Voilà le compte-rendu des questions que j’ai posées au président de la République.
Une grande opération de communication de M. MACRON qui n’a pas convaincu une large partie des maires présents.
À 3 mois des élections européennes, la prestation de M. MACRON fut en réalité un mélange entre mauvaise foi et mensonges.
Un bon acteur ne sauve pas un mauvais film.
D’ailleurs, cela nous rappelle un épisode local où le député macroniste Brahim Hammouche me répondait publiquement qu’il était impossible de rouvrir de petites urgences à l’hôpital de Hayange, que je réclamais. Quelques mois après, il annonçait qu’il était possible de… rouvrir de petites urgences à l’hôpital de Hayange.
La République En Mensonges.