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Quand les mineurs isolés déferlent sur nos campagnes.

Dominique Bilde

Communiqué

20 octobre 2023

Communiqué de presse

de Dominique Bilde

Plainfaing : une bourgade vosgienne idyllique de quelque 1780 âmes. Et aussi, depuis peu, l’improbable port d’attache d’une trentaine de mineurs non accompagnés (ou MNA, pour les intimes). Débarquant de Lampedusa, ils devraient y élire domicile, au grand dam de certains villageois.

La déconvenue de ces Plainfinois est largement partagée. Il y a quelques mois, le Figaro relayait l’appréhension de maires de petites villes face à l’afflux « de sans-abri, principalement des étrangers ». Et ce, afin de délester l'Île-de-France.[1]

Quant aux « mineurs isolés », ils n’ont de cesse de défrayer la chronique - et en particulier la chronique judiciaire. « En 2020 - et ce sera également le cas en 2021 selon les projections du parquet de Paris - 76,25 % des défèrements de mineurs concernent ces fameux MNA, soit près de 2000 personnes », rapportait le même quotidien.[2]

De quoi engorger les tribunaux et exaspérer les forces de l’ordre, parfois confrontées à des gangs de délinquants retors et aguerris. En témoignent leur recours fréquent aux alias[3] ou leurs refus de prise d'empreinte - désormais délictuels.

Reste le clou du spectacle : en moyenne, seuls 36 % des MNA évalués auraient été reconnus comme mineurs, dans les départements étudiés par une enquête portant sur les huit premiers mois de l'année 2023.[4] Une vaste pantalonnade, donc, mais dont l’ardoise pour les collectivités n’a, elle, rien de fictif. Le coût de la prise en charge par les départements atteignait ainsi, en 2018, la coquette somme de deux milliards d’euros.

Ce n’est d’ailleurs que la partie émergée de l’iceberg, s’agissant de l’ensemble des territoires concernés. Le bourg de Plainfaing par exemple, écrin de verdure en plein cœur d’un parc naturel régional et à quelques encablures de Gérardmer ou encore de la station de ski du Lac-Blanc, ne risque-il pas de voir sa cote touristique fondre comme neige au soleil ? D’autant que c’est le centre de vacance « Le Mongade » qui a été mis à contribution...

Bref, le ministre de l’Intérieur, qui assurait que la France n’accepterait pas de migrants en provenance de l’île italienne (à part des réfugiés politiques), a eu tôt fait de changer son fusil d'épaule. Une volte-face qui confirme l’incurie du gouvernement en matière migratoire, notamment sur le volet des mineurs isolés. Et c’est désormais la ruralité qui est sommée de boire le calice jusqu'à la lie.

[1] « La répartition des migrants crée des tensions en France », Le Figaro, 1 juin 2023

[2] « La justice débordée par la violence des mineurs non accompagnés », Le Figaro, 9 septembre 2021

[3] « La prise en charge des mineurs isolés explose. », Le Figaro, 11 octobre 2023.

[4] « La prise en charge des mineurs isolés explose. », Le Figaro, 11 octobre 2023

Dominique Bilde

Communiqué

20 octobre 2023

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