Prisons : le calvaire sans fin des surveillants pénitentiaires.

Dominique Bilde

Communiqué

22 octobre 2021

Communiqué de Dominique Bilde

 

Les faits se suivent et se ressemblent : dimanche dernier, c’est la prison d’Écrouves (Meurthe-et-Moselle) qui a été le théâtre de l’agression violente d’un surveillant pénitentiaire, à coups de matraque artisanale.

L’attaque, qui s’est d’ailleurs déroulée dans un quartier « protégé », vient compléter une série noire en France. Au début du mois, la tristement célèbre prison « de haute sécurité » de Condé-sur-Sarthe, médiatisée en 2019 à la suite de l’attentat perpétré par l’islamiste converti Michaël Chiolo, s’est à nouveau retrouvée sur le devant de la scène. En cause, une prise d’otage, cette fois par un détenu condamné à la perpétuité, et diagnostiqué comme « psychopathe ».

Que reste-t-il des revendications exprimées par les surveillants pénitentiaires, lors des mouvements sociaux massifs de 2018 ? Rien, ou plutôt bien peu de choses. Ainsi les promesses d’Emmanuel Macron concernant la création de 15 000 places de prison supplémentaires ont-elles été vite oubliées. De l’aveu même du ministère de la Justice, ce sont 2 000 d’entre elles, uniquement, qui auraient vu le jour. Dans le même temps, la population carcérale continue d’exploser, avec à la clef, un taux d’occupation de 110 %.

Quant aux « quartiers étanches » pour les détenus « radicalisés », quelques-uns ont certes été inaugurés dans certains établissements. Mais comme l’illustrait ce mois-ci un reportage télévisé, les quelques islamistes qui y sont assignés s’y voient, entre autres choses, proposer des ateliers de pâtisserie, ou bien des parties de football. On se demande quel effet peut bien produire un tel étalage de mièvrerie sur les intéressés, dont l’un d’entre eux avouait même sans ambages sa « fascination » pour le djihad.

En dehors de ces zones d’exception, le constat est encore plus alarmant. Exemple à Nancy-Maxéville, où les parachutages de drogue par-dessus l’enceinte de la prison seraient désormais quotidiens. Sans parler de la polémique sur les téléphones portables, dont l’usage clandestin serait, à Metz par exemple, quasiment généralisé.

Bref, si on juge une société à l’état de ses prisons, selon le mot fameux d’Albert Camus, l’impression dominante en France est celle d’une inquiétante dérive laxiste. Une dérive dont les surveillants pénitentiaires payent les conséquences au prix fort

 

 

Dominique Bilde

Communiqué

22 octobre 2021

>