Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna : le principe de réalité, un concept imaginaire pour le président Macron ?

André Rougé

Communiqué

05 mai 2020

Communiqué de presse d’André Rougé, Député français au Parlement européen, Délégué national à l’Outre-mer du Rassemblement National

Après s’être entretenu, mercredi 29 avril, avec les responsables politiques et les représentants de l'État en Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis et Futuna, en présence de Mme Annick Girardin, ministre des Outre-mer, le président Macron proclamait que l’on pouvait faire des territoires ultramarins des territoires pilotes en matière de déconfinement.

Vouloir faire de ces territoires ultramarins, qui ne comptent que 48 cas de COVID-19 sur une superficie équivalente à celle de l'ensemble de l'Europe continentale, des territoires pilotes sur le plan du déconfinement méconnaît profondément le principe de réalité que tout gouvernant doit avoir à l’esprit.

En aucun cas les enseignements qui pourraient en être tirés ne sauraient, bien évidemment, guider la conduite à tenir, non seulement dans l’Hexagone, mais également sur l’ensemble des autres territoires de l’Outre-mer dont certains sont lourdement frappés tant par la dengue que par le COVID-19 comme le sont Mayotte, la Réunion, la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe.

Cette approche présidentielle crânement proclamée est à l’image de la gestion de cette crise sanitaire par le Gouvernement.

Pire encore, il convient de rappeler que le déconfinement piloté suit un confinement imposé sans aucune prise en compte des réalités du terrain, que ce soit sur le plan économique ou sur le plan social, tout simplement sur le plan humain !

Pour ne citer que quelques exemples qui s’ajoutent aux conséquences dramatiques de la pandémie, Mayotte est en proie aux pires problèmes d’insécurité et d’immigration en provenance des Comores, Guadeloupe et Martinique subissent des problèmes d’adduction et de coupures d’eau, la Guyane affronte des pluies diluviennes.

Le tourisme, l’une des principales sources de revenus de ces territoires, est au point mort et l’activité économique est en berne. Les licenciements et les défaillances d’entreprises se multiplient.

En Polynésie française, pour ne pas avoir su anticiper, par des mesures appropriées, cette crise sanitaire que l’on voyait pourtant venir de Chine en fin d’année, c'est l'État qui a imposé un confinement indifférencié.

En conséquence logique, et afin qu'il assume ses responsabilités, il appartient à l’État français de participer à la relance économique du territoire autonome de Polynésie française, a minima à hauteur de 50 %, et de réparer les conséquences d’une crise sanitaire fort mal gérée par le Gouvernement.

Voilà à quoi correspond le principe de réalité.

Ce même principe vaut pour l’ensemble de la République.

André Rougé

Communiqué

05 mai 2020

>