Depuis ce lundi, les habitants de Mayotte n'ont plus accès à l'eau courante qu'un jour sur trois. En effet, en fin de semaine dernière, les autorités ont annoncé que, compte tenu de la sécheresse qui sévit sur l’île, l'eau serait coupée durant quarante-huit heures consécutives, toutes les vingt-quatre heures.
C'est à ce triste décompte qu'en est réduite la sixième puissance mondiale, chez elle...
Comment mieux résumer l'abandon de la France d'outre-mer et celui, en particulier, des Mahorais, qui, au surplus, cumulent ces difficultés chroniques d'accès à l'eau avec une immigration massive orchestrée depuis les Comores; pression migratoire qui pèse d’autant plus sur une ressource déjà rare ?
Face à ce problème grave de pénurie d'eau à Mayotte, la puissance publique n'a que des réponses modestes. Oui, bien sûr, ce que propose actuellement le Gouvernement, avec la mise en place de petits osmoseurs, est une première solution. Mais elle est loin de couvrir tous les besoins de la population.
L'eau à Mayotte est un besoin vital, comme partout en France. À ces expédients, il faut donc substituer une grande politique.
Dessaler massivement l'eau de mer s'impose. Marine Le Pen, dans son intervention du 28 juin sur Mayotte La 1re, en a rappelé la nécessité. L’usine actuelle de Pamandzi ne suffit plus. Une seconde usine de dessalement est nécessaire, avec l’achèvement accéléré du site d’Iloni, qui, compte tenu de cette crise de l’eau, doit être opérationnel dans les semaines à venir, et non pas dans un an, comme prévu. Rappelons d’ailleurs que cette nouvelle usine ne devait initialement ouvrir qu’en 2026 : c’est dire l’imprévoyance des pouvoirs publics sur la question de l’eau à Mayotte.
L'urgence est aussi dans des travaux sur les canalisations pour améliorer la distribution de l'eau, alors que, selon les chiffres de la Préfecture de Mayotte, un tiers de l'eau distribuée est actuellement perdu, à cause de fuites dans le réseau.
Enfin, la solution est également européenne. La proposition de résolution que je porte, déposée le 20 juin dernier au Parlement européen, va dans ce sens. Elle demande à la Commission européenne que soit crée un poste budgétaire destiné à soutenir l’accès à l’eau potable, l’assainissement et la rénovation des réseaux d’eau, à Mayotte, mais également en Guyane et en Guadeloupe, où des problèmes similaires existent. Cet appui de la Commission doit notamment passer par un soutien financier à la Société mahoraise des eaux (SMAE).