Mineurs isolés : pour les migrants, il y a un os

Dominique Bilde

Communiqué

14 mars 2019

Communiqué de presse de Dominique Bilde, Députée française au Parlement européen

« Indignes », « invasifs », des associations de soutien aux migrants à Jacques Toubon, défenseur des droits, personne n’a de mots trop forts contre les tests osseux pratiqués en cas de doute sur les « mineurs non accompagnés ». Fondés sur une simple radiographie de la main gauche et du poignet, ces examens déterminent l’âge de l’intéressé moyennant, il est vrai, une marge d’erreur de deux à quatre ans. Il n’en a pas fallu davantage pour déclencher l’ire d’Adama S., quinze ans selon ses dires. Déclaré majeur en juillet 2018 par la Cour d’appel de Lyon, le jeune Guinéen a fait part de son courroux jusqu’aux Sages de la rue Montpensier dans une question prioritaire de constitutionnalité. Verdict le 21 mars.

Au-delà des cris d’orfraie de la bien-pensance et des querelles d’Allemand scientifiques, il est indéniable que l’accueil des mineurs isolés recèle une véritable manne. Selon un rapport sénatorial de 2017, « le coût annuel total de la prise en charge des jeunes migrants, depuis leur arrivée sur le territoire jusqu’à leur majorité, [est d’] environ un milliard d’euros pour 2016 ». À mesure que les arrivées explosent, les départements ploient sous les dépenses sociales. Ainsi, dans mes terres de Meurthe-et-Moselle, le nombre d’impétrants a cru de 75 % entre 2016 et 2017, motivant le 21 janvier dernier une visite de son président à l’Élysée. Quant au bien-fondé des demandes, même l’Est Républicain était obligé de concéder qu’un certain nombre d’entre elles émane de groupes organisés, notamment albanais...

Si, pour l’heure, les tests osseux restent suspendus à la décision du Conseil constitutionnel, une question se pose avec acuité : l’attribution d’un ensemble de droits sociaux saurait-elle, au nom d’une « dignité » toujours plus extensible, reposer sur la seule parole de son bénéficiaire éventuel ? Car si, comme le souligne Marine Le Pen, il « suffit qu'un migrant de 45 ans se déclare mineur pour qu'il soit inexpulsable», l’État peut sans doute définitivement abdiquer ses dernières prétentions à la défense de nos frontières et à la souveraineté.

Dominique Bilde

Communiqué

14 mars 2019

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