Alors qu’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, annonce ce 5 décembre, depuis Montevideo, la conclusion de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les États du Mercosur, le Rassemblement national exprime son indignation à l’égard de cette décision qui passe outre le vote de l’Assemblée nationale souveraine et s’attaque directement aux intérêts de notre agriculture.
Cet accord, finalisé dans l’opacité et avec un mépris total pour les États membres, est un affront à la mobilisation des agriculteurs français et à une opinion publique légitimement hostile. Il ouvrirait la porte à des importations massives de produits agricoles ne respectant pas les normes sanitaires et environnementales européennes, tout en mettant en péril des milliers d’emplois dans nos campagnes.
Le chef de l’État a certes réitéré son opposition à cet accord « en l’état ». Mais dans les faits, Emmanuel Macron laisse faire la Commission. Je demande, avec mes collègues de la délégation du Rassemblement national au Parlement européen, et au nom de Marine Le Pen, que des actes concrets soient posés pour constituer une minorité de blocage au sein de l’Union européenne afin d’empêcher définitivement la ratification de cet accord destructeur.
Avec vingt-sept milliards d’euros par an, la France est la deuxième contributrice au budget de l’Union européenne. Ceci nous donne non seulement le droit mais aussi le devoir et la capacité de protéger nos intérêts essentiels lorsqu’ils sont menacés, comme le fit le général de Gaulle en 1965 en recourant à la politique de la chaise vide.
Comme le disait Michel Rocard en son temps, « Qui paie contrôle. » La France ne doit donc pas hésiter à employer tous les moyens pour marquer son opposition à cette trahison, jusque et y compris la suspension de nos contributions à l’Union européenne, si nécessaire.