La majorité de l’actuel Parlement européen rêve de transformer l’Union européenne en État supranational, dont les décisions s’imposeraient sans aucun frein aux États membres, assimilés à de simples provinces, et aux nations européennes, rétrogradées au rang de minorités ethniques.
Elle vient de le prouver en adoptant le 14 septembre le rapport Mituta-Nienass, grâce aux voix de la gauche, de Renew, et d’une partie du PPE.
L’objectif majeur de ce rapport, qui se présente comme une réflexion « sur le parlementarisme, la citoyenneté européenne et la démocratie », est de rétrograder le Conseil, dernier rempart de la souveraineté des États membres, en le transformant en une deuxième chambre, autrement dit en une sorte de Sénat européen.
Le Parlement européen serait le grand bénéficiaire de cette réforme. Le rapport ne s’en cache pas puisqu’il lui attribue des pouvoirs équivalents à ceux d’une Assemblée nationale, comme par exemple un droit d’enquête et un droit d’initiative législative. C’est évidemment oublier un peu vite qu’une Assemblée nationale n’a de sens que s’il existe une nation. Or la nation européenne n’existe pas.
Les auteurs du rapport ont évidemment conscience de ce déficit démocratique fondamental. Pour tâcher de le dissimuler, ils proposent donc de créer aux côtés du Parlement européen une « Agora européenne », composée de « panels de citoyens » soigneusement sélectionnés pour leur ralliement au projet fédéraliste, qui serait chargée de délibérer chaque année « sur les priorités de l’Union » en lieu et place des nations concernées, lesquelles ne seraient évidemment plus appelées à se prononcer par référendum sur leur destin.
La nature oligarchique du projet, qui apparaît déjà nettement à ce stade, est confirmée par le rôle éminent conféré à la Commission de Bruxelles, qui « remplirait les fonctions de l’exécutif » à la place du Conseil, perspective alléchante que les représentants de la Commission présents le 14 septembre se sont empressés d’approuver.
L’audace de ce projet prouve s’il en était besoin l’importance des élections européennes du 9 juin 2024. En votant massivement pour le Rassemblement national et ses alliés du groupe Identité et Démocratie, les peuples s’opposeront à sa réalisation, qui porterait un coup fatal à la démocratie.