Madame, monsieur,
Mes chers compatriotes,
Il y a un an, jour pour jour, un conflit qui couvait depuis de longues années aux confins de notre continent a ramené la guerre dans une Europe qui s’en croyait à jamais préservée. Aux premières heures de l’agression militaire de l’Ukraine par la Russie, j’avais écrit : « qu’aucune raison ne peut justifier le lancement d’une opération militaire contre l’Ukraine par la Russie qui rompt l’équilibre de la paix en Europe ».
Constituant une violation manifeste de tous les principes du droit, une faute politique et morale, cette agression a également fait l’objet d’une condamnation, tout à fait justifiée, de la part d’une grande partie de la communauté internationale.
La férocité du conflit aggravé par la sophistication des armes modernes, rend cette guerre particulièrement meurtrière et inhumaine. Les populations civiles ukrainiennes vivent une véritable tragédie. Les jeunes gens, pris dans ce tourbillon de fer et de feu, sacrifient chaque jour leur vie par centaines.
Si des sanctions étaient légitimes contre la Russie, certaines précipitées et quelque peu irréfléchies, comme celles sur l’énergie, ont plongé nos économies dans des difficultés majeures au moment même où nous avons besoin de toutes nos capacités financières et politiques.
Plus grave, l’absence de sang-froid de certains de nos dirigeants et les émotions peu maîtrisées ont laissé s’exprimer des voix d’un bellicisme irresponsable qui, loin d’apaiser la situation, font courir à l’Europe et au monde un risque d’embrasement.
Il est parfois plus difficile de faire la paix que de se laisser entrainer dans le flot des évènements, les logiques de blocs ou les passions irraisonnées. C’est le propre des grandes puissances de savoir s’en extraire pour rechercher, avec une sereine autorité, les moyens de la diplomatie. C’est la vocation historique et morale de la France, dans une position indépendante, de faire entendre la voix d’un pays dont le sacrifice dans les guerres donne crédit à sa volonté sincère de paix, une Nation qui a fait du respect des peuples et des gens son engagement devant l’histoire.
Jamais, ces dernières années, le monde n’a eu autant besoin de la France, de sa voix, de la bienveillante autorité de sa diplomatie, de ses capacités d’influence sur les grandes puissances.
À l’occasion de ce tragique anniversaire, la France doit prendre l’initiative d’une conférence sur la paix qui permettrait de donner aux belligérants, à leurs malheureuses populations et au monde, la perspective d’une sortie pacifique et rapide du conflit.
Œuvrer à la paix n’est pas un acte d’allégeance si ce n’est à l’intérêt du monde et à la considération des hommes.
Nos dirigeants s’honoreraient à porter une initiative, certes courageuse mais nécessaire, que le cœur et la raison commandent.
En ce qui me concerne, sachez chers compatriotes que je continuerai à porter inlassablement le message d’indépendance et de paix qui fut et, je le crois, reste l’honneur de notre Patrie.
Avec tout mon dévouement à la cause de la paix.
Marine Le Pen