Communiqué de presse de Monsieur André Rougé
Député français au Parlement européen
Groupe Identité et Démocratie (ID)
Membre de la Commission du développement régional
Délégué national à l’Outre-mer et membre du Bureau National du Rassemblement National
Jean Monnet disait "L'Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions apportées à ces crises". C’est peu dire que la situation dans laquelle se trouve actuellement le vieux continent n’illustre pas ces propos. Et pour cause, ce qu’a fait apparaître la crise ukrainienne, c’est d’abord la dépendance folle des Européens à la Russie, évidemment sur le plan énergétique, mais aussi sur le plan spatial. Que ce soit pour le transport, le lancement, ou la fabrication des satellites, l’Europe est mise en difficulté sur tous ces aspects par le conflit russo-ukrainien.
Airbus et Thales ont besoin des Antonov russes et ukrainiens pour transporter leurs satellites vers les pas de tir. Malheureusement, ils sont rendus indisponibles pas les mesures de rétorsion prises par Moscou et par la guerre en elle-même puisque le plus gros avion du monde - un Antonov ukrainien - a été détruit par des frappes russes. Les constructeurs de satellites européens étudient donc des solutions alternatives notamment avec les Beluga d’Airbus, mais le service ne devrait pouvoir être disponible qu’à partir de 2023.
D’autre part, avec l’arrêt des opérations commerciales du lanceur Soyouz à Kourou et à Baïkonour, l’ESA et Arianespace sont mises dans une situation critique. L’accès à l’espace des Européens est fortement compromis par cette situation. À titre d’illustration, l’ESA a annoncé que le lancement d’Exomars en 2022 était rendu « très improbable ».
Enfin, outre que les satellites européens ont besoin du gaz russe Xenon dont la fourniture apparaît de plus en plus compromise, leur propulsion électrique est motorisée par une entreprise russe. Bien qu’Airbus et Thales pourront se retourner vers Safran, il semblerait que cette solution soit tout de même plus coûteuse et moins satisfaisante.
En définitive, ces différents éléments attestent que le conflit commercial entre l’Europe et la Russie n’a rien de constructif pour les Européens comme pour les Russes. Il faut de toute urgence remettre la diplomatie au cœur du jeu pour sortir de cette crise par le haut. Les sanctions économiques mises en place sont une véritable plaie pour les entreprises et pour l’emploi et cela se mesurera – comme toujours – sur le niveau de vie des Français.