Les déplorables "réactions" de la France et de l’UE face à Erdoğan

Jean-Paul Garraud

Communiqué

27 octobre 2020

Communiqué de presse de Jean-Paul Garraud, Député français au Parlement européen, Président de l’Association Professionnelle des Magistrats

Alors que ce week-end le Président turc a invité, à deux reprises, le président de la République française à subir des examens de santé mentale, on apprend que Recep Tayyip Erdoğan appelle officiellement au boycott des produits français.

Après les incursions systématiques dans les eaux territoriales grecques et chypriotes, les recherches gazières illégales en méditerranée, les manœuvres militaires maritimes très agressives envers la France, la transformation du musée de Sainte-Sophie en une mosquée, les actions de déstabilisation en Syrie, en Lybie et au Haut-Karabagh ; le dirigeant turc vient donc de franchir un nouveau cap.

Face à cette situation, la mollesse de la réponse française n’est plus à démontrer. En effet, après avoir rappelé son ambassadeur, la France, par la voix d’E. Macron, a réagi par trois misérables tweets. Qu’aurait-il pu faire d’autre quand les députés européens En Marche ont voté en septembre dernier contre la fin des négociations relatives à l’adhésion de la Turquie à l’Europe, contre l’arrêt de tous financements accordés à la Turquie et contre toutes mesures de rétorsion économiques et politiques envers la Turquie...!

De son côté, Bruxelles préparerait, depuis des semaines et avec la main tremblante qu’on lui connaît, des sanctions économiques sectorielles contre la Turquie. Si celles-ci sont du même acabit que les sanctions de 2019, où les aides à la préadhésion de la Turquie avaient été simplement rognées de 145 millions d’euros sur un budget de près de 4,5 milliards, la Turquie n’a pas fini ces provocations !

Le pire est donc à craindre, d’autant que celle qui tenterait de ramener le président turc à de meilleures dispositions n’est autre que la chancelière allemande, soumise à la Turquie du fait de la prégnante communauté turque qu’elle accueille sur son territoire.

Toutes ces gesticulations diplomatiques n’auront évidemment aucun effet dès lors que l’Europe de Bruxelles a donné à la Turquie un moyen de pression considérable que sont les 4 millions de migrants (accompagnés de 6 milliards d’euros) qui n’attendent qu’une chose : entrer en Europe !

Nul doute qu’avec cette qualité de dirigeants européens, Erdogan n'a pas de quoi s'inquiéter.

Jean-Paul Garraud

Communiqué

27 octobre 2020

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