Le plan de soutien de la BCE doit être complété par un volet « renforcement des fonds des entreprises de moins de 1000 salariés »

Marine Le Pen

Communiqué

20 mars 2020

Communiqué de presse de Marine Le Pen

La Banque Centrale Européenne vient d’annoncer un plan de soutien à l’économie européenne à hauteur de 1050 milliards d’euros, dont 750 milliards d’euros destinés à racheter des titres d’Etat et des obligations d’entreprises.

Ceci est complémentaire des mesures annoncées par le gouvernement français appelées à soutenir les trésoreries des entreprises françaises et à garantir une enveloppe de 300 milliards d’euros de crédits bancaires.

Il faut souligner les efforts, certes tardifs mais néanmoins substantiels, ainsi engagés.

Les mesures de la Banque Centrale Européenne présentent néanmoins un inconvénient majeur : elles bénéficient avant tout aux Etats, aux grandes entreprises et au système bancaire. Les TPE-PME ne disposeront en revanche que d’un appui indirect et incomplet, à travers les banques, qui continueront à instruire les crédits, avec tout ce que cela comporte inévitablement de bureaucratie procédurale, de failles dans le dispositif et de délais incompressibles.

Le pouvoir de création monétaire de la BCE, actuellement mobilisé sur des opérations mensuelles dites de « Quantitative Easing » (QE) ainsi que sur des rachats d’actifs d’Etat et de grandes entreprises, doit être également utilisé vers une action réellement adaptée en faveur des entreprises européennes de taille moyenne et petite.

Je propose donc à Mme Lagarde de mettre en œuvre, sans délai, un dispositif de renforcement direct des fonds propres des entreprises européennes de moins de 1000 salariés (les TPE, les PME et l’essentiel des ETI).

Ce dispositif a vocation à doter en fonds propres pérennes les entreprises européennes, donc au bénéfice de l’offre, qui aujourd’hui font face à un problème inédit, l’impossibilité de produire du fait des restrictions aux libertés de circulation et de réunion généralisées.

Il convient dans un premier temps de réserver le bénéfice de ce dispositif aux entreprises de moins de 1 000 salariés, les entreprises de plus de 1000 salariés ayant les équipes et les moyens pour passer une période de transition de quelques mois. Il ne fait pas de doute qu’un traitement pertinent et individualisé pour ces grandes entreprises pourra être mis en place ultérieurement, y compris allant jusqu’à d’éventuelles nationalisations sectorielles.

Pour nos PME-TPE, nos artisans, commerçants, agriculteurs et autoentrepreneurs, il s’agit d’une mise à disposition automatique et immédiate de fonds propres via leur compte bancaire, se traduisant en un apport de trésorerie instantané (fonds propres sans droit de vote mais ayant vocation à être retournés à la banque centrale sous un horizon long, par exemple dix ans), en fonction de leurs besoins de financement réels pendant la période prévisible de pandémie. Cette mesure est structurelle: elle renforce enfin les fonds propres des TPE/PME, pour lesquelles les marchés financiers ne sont pas en mesure de répondre aux besoins.

Afin d’éviter toute perte de temps dans une prise de décision multilatérale européenne au niveau du directoire et du conseil de politique monétaire de la BCE, je préconise que la Banque de France mette en œuvre ce dispositif en France dans les dix jours, en liaison bilatérale technique avec la BCE.

A cet effet, il convient d’envisager dès maintenant une enveloppe de 10 milliards d’euros au bénéfice de nos entreprises françaises de moins de 1 000 salariés, renouvelable mensuellement en tant que de besoin.

Concrètement la banque de France enverra 1 000€ par salarié (et chef d’entreprise, pour les autoentrepreneurs) sur les comptes de l’entreprise considérée. Cette somme serait enregistrée comme fonds propres sur un plan comptable.

Elle présente l’avantage de bénéficier directement à la trésorerie de nos entreprises, sans passer par les intermédiaires administratifs et bancaires. Elle donne enfin une vraie légitimité aux interventions de la BCE dans la sphère productive de l’économie, tout en étant compatible avec ses fondements institutionnels.

Nous nous tenons à disposition du gouverneur de la Banque de France ainsi que des équipes de Madame Lagarde pour la mise en œuvre opérationnelle de ce dispositif, dans un esprit d’union nationale et de service du bien commun français et européen.

Marine Le Pen

Communiqué

20 mars 2020

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