Gisèle Halimi au Panthéon : pourquoi faire ?

Jean-Paul Garraud

Communiqué

21 janvier 2021

Communiqué de presse de Jean-Paul Garraud, Député français au Parlement européen, Président de l’Association Professionnelle des Magistrats

L’historien Benjamin Stora a donc remis son rapport sur les questions mémorielles relatives à l’Algérie et liste un certain nombre de recommandations visant à améliorer les relations franco-algériennes et le travail de mémoire dû aux victimes de la guerre.

Si certaines propositions de ce rapport peuvent être considérées nécessaires, d’autres le sont beaucoup moins et, la plus remarquée, celle qui consisterait à faire entrer Gisèle Halimi au Panthéon semble très surprenante et tout autant révoltante.

Comment ne pas rappeler qu’en 1960, une demande de procédure disciplinaire aurait été faite et apparaîtrait dans un rapport de Maurice Patin*, Président de la chambre criminelle de la Cour de Cassation, à l’encontre de Gisèle Halimi, alors avocate des terroristes du FLN, qui aurait incité ses clients à se déclarer faussement victimes de tortures. Répondant ainsi, en qualité de militante, à la consigne donnée par la Fédération de France du FLN qui consistait à mentir au juge d’instruction en inventant des tortures imaginaires et encourageant même ces algériens à se frapper et se brûler eux-mêmes pour pouvoir montrer des traces au juge.

Au regard de ces éléments, on peut aisément douter que cette proposition du rapport Stora contribue, en dehors du besoin de communication si chère à notre époque, à la nécessaire tempérance qu’impose le devoir de mémoire.

* : Les vérités cachées de la guerre d’Algérie - Jean Sévillia - Éditions Fayard.

Jean-Paul Garraud

Communiqué

21 janvier 2021

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