RN

Fin du numerus clausus : la fin des déserts médicaux ?

Annika Bruna

Communiqué

22 décembre 2021

Communiqué de Mme Annika Bruna

Député français au Parlement européen,

membre suppléante en commission de l'environnement,

de la santé publique et de la sécurité alimentaire

 

Alors que plus de 10 % des Français souffrent déjà d’une faible accessibilité aux soins, ce n’est que cette année que le numerus clausus a été aboli.

Le nombre d’étudiants en médecine est donc en augmentation puisqu’il est désormais fixé au niveau régional, en fonction des capacités d’accueil des universités qui se concertent avec les agences régionales de santé.

On évoque ainsi un numerus « apertus » (nombre ouvert) pour marquer cette révolution qui permettra l’ouverture de 10 300 places par an en moyenne, voire plus, contre 8 500 places environ jusqu’à présent.

Toutefois, au regard de la longueur de ces études, les effets escomptés de cette réforme tant attendue et tant retardée ne se feront ressentir que vers 2030.

En attendant, de nombreux médecins partent en retraite, le pic de départ se situant entre 2021 et 2025, alors que le vieillissement de la population augmente considérablement la demande de soins.

Le résultat de ces 50 ans de « régulation » par le numerus clausus, c’est que non seulement les déserts médicaux continuent de s’étendre en milieu rural, mais qu’ils se sont aussi étendus aux zones urbaines.

Loin d’anticiper les évolutions démographiques de notre pays, les gouvernements successifs ont préféré différer l’inéluctable réforme, ce qui aura pour conséquence de devoir attendre au minimum 10 ans pour résorber notre déficit de médecins ! Gouverner, c’est prévoir et aucun d’eux n’aura su le faire.

Afin de ne pas perdre 10 ans de plus, il faudra cependant renforcer les capacités d’accueil des universités, mais aussi celles des CHU qui accueillent des stagiaires et sont actuellement saturés. En d’autres termes, pour former plus de médecins, il ne faut pas seulement augmenter le nombre d’étudiants, mais aussi disposer des moyens de les former !

Annika Bruna

Communiqué

22 décembre 2021

>