Expériences sur les animaux : la Commission entendra-t-elle le Parlement européen ?

Annika Bruna

Communiqué

17 septembre 2021

Communiqué de Madame Bruna, député Français au Parlement européen, membre de la commission d’enquête sur le transport des animaux : 

 

Hier soir, le Parlement européen a voté une résolution portant sur les mesures visant à accélérer « le passage à une innovation sans recours aux animaux dans la recherche, les essais réglementaires et l’enseignement ».

Fait marquant, cette résolution a été adoptée par 667 voix pour, 4 contre et 0 abstention. C’est donc quasiment à l’unanimité que les eurodéputés ont soutenu ces mesures qui invitent le Conseil et la Commission à agir.

En effet, rien qu’en 2017, ce sont près de 10 millions d’animaux qui ont été utilisés à des fins scientifiques dans l’Union européenne, tandis que 12 millions étaient élevés et tués sans avoir servi lors des expériences.

Pourtant, des alternatives plus modernes se multiplient qui ne nécessitent pas de sacrifier des animaux : expérimentations in vitro, modélisation informatique, microdosage, organes sur puce ou encore cultures 3D de cellules humaines adultes.

Ces nouvelles techniques sont plus efficaces pour faire avancer la recherche car l’homme n’est pas un rat de 70 kg[1] : des recherches prometteuses chez l’animal se révèlent souvent inopérantes chez l’homme.

La résolution votée a pour principal mérite de demander un plan de financement de ces techniques modernes qui n’utilisent pas d’animaux. Elle propose également une stratégie de réduction du nombre d’animaux utilisés quand les expériences ont quand même lieu. Elle évoque une nécessaire œuvre de pédagogie auprès des chercheurs, des scientifiques et notamment des universités pour qu’ils connaissent mieux ces techniques alternatives. Enfin, à travers cette résolution, le Parlement exhorte le Conseil et la Commission à accélérer la transition vers un modèle scientifique qui n’utilisera plus d’animaux.

À titre personnel, je regrette qu’un amendement demandant de fixer 2030 comme date butoir pour en finir avec ces expériences n’ait pas été voté. Je déplore également que le texte estime que les expériences menées actuellement sont indispensables, malgré les formidables avancées technologiques.

Toutefois, cette résolution requiert également que les tests menés actuellement se déroulent dans des conditions optimales afin de limiter la douleur, l’angoisse et la souffrance des animaux concernés.

Ce texte, qui n’a pas valeur normative, doit maintenant se traduire par des propositions du Conseil et de la Commission. J’exhorte à mon tour ces deux institutions d’agir au plus vite pour remplacer les expériences sur les animaux par les alternatives modernes et plus fiables qui sont déjà disponibles.

[1] Expression de Thomas Hartung, toxicologue, dans la revue Nature, en 2009.

Annika Bruna

Communiqué

17 septembre 2021

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