Erdogan multiplie les menaces et les raisons de refuser l’intégration de la Turquie à l’Union Européenne

Mathilde Androuët

Communiqué

14 novembre 2019

Communiqué de Mathilde Androuët, député français au Parlement européen

L’annonce par la président turc Recep Tayip Erdogan de faire rapatrier les djihadistes européens est un énième acte de défiance d’une Turquie multipliant les tensions et les coups de force face à une Europe trop molle pour se faire respecter.

La Turquie a un jeu trouble à l’égard de la France et plus largement de l’Europe. En octobre dernier, la Turquie en récession n’a pas hésité à intimider les compagnies pétrolières qui bénéficiaient de l’autorisation légitime de Chypre pour effectuer des forages au nord de l’île. Le gouvernement turc a choisi d’entamer lui-même ses propres forages, considérant que Chypre-Nord, qu’il est seul à reconnaître, y est souverain. En violation complète du droit international, la Turquie impose ses propres vues aux dépens de Chypre, qui est pourtant membre de l’UE.

Face à ce comportement irresponsable, l’Union européenne et la France ont le devoir de réagir. L’Union européenne verse chaque année 9 milliards d’euros à la Turquie dans le cadre du processus de pré-adhésion. Elle verse 6 milliards d’euros supplémentaires dans le cadre de l’accord de ré-admission des migrants, signé en 2016. Il faut ajouter à cela la somme de 500 millions d’euros versée par la France au titre de l’aide aux pays en développement (APD). Mais la Turquie a suspendu l’accord de ré-admission des migrants pour répondre aux sanctions prises par l’Union Européenne suite à l’exploitation irrégulière des eaux chypriotes.

L’Union européenne n’a plus aucune raison de maintenir la candidature de la Turquie et de continuer à verser ces fonds. Eu égard aux multiples violations du droit international comme des droits de l’homme dont la Turquie s’est rendue responsable, l’Union européenne n’a pas d’autre choix que d’annuler cette candidature désuète et sans aucun fondement.

Il est temps que cela se fasse, que la France et que tous les gouvernements européens réaffirment leur autorité et leur souveraineté face aux ingérences et violations récurrentes d’une Turquie de plus en plus menaçante.

Mathilde Androuët

Communiqué

14 novembre 2019

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