Élargissement aux Balkans : les Français mis devant le fait accompli

Dominique Bilde

Communiqué

11 octobre 2021

Communiqué de Dominique Bilde

 

« Les Balkans occidentaux font partie de l’Union européenne » dixit la présidente de la Commission, lors du sommet UE/Balkans, tenu mercredi 6 octobre à Brdo pri Kranju en Slovénie.

Dont acte. Les quelque 59 % de Français qui, en début d’année, se déclaraient opposés à un élargissement à cette région d’Europe pourront se le tenir pour dit. Il est vrai que passer outre l’avis des citoyens des États membres relève désormais de l’habitude : nous n’avions pas été, d’ailleurs, davantage consultés quant à l’intégration de la série de pays d’Europe centrale et de l’Est au tournant des années 2000.

Certes, le communiqué final du sommet élude toute date butoir, se bornant à une déclaration de principes. Du reste, empêtrés dans des dissensions intestines et des querelles d’Allemand linguistiques et historiques entre, en particulier, la Macédoine du Nord et la Bulgarie, les impétrants ne sont pas encore au bout de leurs peines.

Mais, dans le même temps, ce processus continue de se chiffrer en espèces sonnantes et trébuchantes. Au travers de l’instrument d’aide à la préadhésion d’abord, via lequel l’Union européenne devrait débourser 14,2 milliards d’euros entre 2021 et 2027. Ou encore le plan économique de neuf milliards d’euros, censé en mobiliser trente. Pour la seule crise de la COVID-19, la région aura encore récolté 3,3 millions d’euros au titre du soutien économique et sanitaire.

Par ailleurs, les étapes vers l’élargissement s’enchaînent, au nez et à la barbe des Français. La levée des visas pour les séjours de courte durée est, par exemple, actée de longue date pour toute la région, sauf pour le Kosovo. La participation à certains programmes européens, comme Erasmus, l’est tout autant, du moins pour la Serbie et la Macédoine du Nord.

Ce fait accompli, en l’absence de consultation, devrait indigner tout citoyen un tant soit peu épris des valeurs démocratiques. D’autant plus que cet élargissement sera lourd de conséquences : à l’heure où l’Union européenne a perdu, avec le Royaume-Uni, un contributeur net de premier plan, il s’agit, en effet, d’assimiler un ensemble de pays minés par des difficultés économiques et sociales considérables.

Sans compter qu’avec la Bosnie-Herzégovine (hors République serbe), le Kosovo et l’Albanie, l’Union européenne comptera pour la première fois en son sein des États dont la population est majoritairement musulmane, et gagnée, comme tant d’autres, par la fièvre de l’islam radical.

Dominique Bilde

Communiqué

11 octobre 2021

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