Lors de la commission du développement régional du Parlement européen, ce mardi, André Rougé et Rody Tolassy, députés français du Rassemblement national au Parlement européen, sont intervenus après l’audition de Raffaele Fitto, vice-président exécutif de la Commission européenne, en charge de la politique de cohésion, du développement régional et des villes. Les deux députés ont défendu les intérêts des régions ultrapériphériques (RUP) françaises – c’est-à-dire la France des outre-mer – et exiger une politique de cohésion adaptée à leurs réalités.
André Rougé a dénoncé les lourdeurs administratives qui freinent le développement des régions d’outre-mer. Les délais excessifs et la complexité des procédures de demande de fonds européens ont des conséquences dramatiques pour les acteurs économiques locaux. Il a donc plaidé pour une simplification des démarches et proposé l’instauration d’une avance sur recettes garantie par l’Union européenne, afin d’éviter l’échec de projets essentiels pour nos outre-mer, en raison de l’absence de soutien bancaire.
En outre, il a souligné la nécessité d’adapter les normes agricoles européennes aux réalités climatiques tropicales et subtropicales. Il a également insisté sur l’urgence de mettre en place des règles spécifiques pour les pêcheurs de Mayotte et de Guyane, en tenant compte de la taille réelle de leurs flottilles.
Par la suite, Rody Tolassy a proposé que l’accès aux fonds de cohésion des régions ultrapériphériques ne soit plus basé sur le produit intérieur brut (PIB) des États membres auxquels elles appartiennent, un critère largement inadapté pour ces territoires.
Il a également appelé à la création d’un haut-commissariat européen dédié aux outre-mer, accompagné d’un budget spécifique fonctionnant avec des investissements territoriaux intégrés (ITI). Ce poste aurait pour mission de prioriser des enjeux essentiels tels que la gestion de la ressource en eau, l’aménagement du territoire et la coopération régionale. Sur ce dernier point, Rody Tolassy a souligné l’importance de développer des marchés intégrés dans les zones maritimes et territoriales des RUP, soutenus par des accords de voisinage avec les États limitrophes.
André Rougé et Rody Tolassy ont ainsi réaffirmé leur engagement en faveur de la France des outre-mer, trop souvent oubliée, aussi bien par le gouvernement français que par les institutions européennes. Ils appellent à une vraie prise en compte des spécificités des RUP et à une réforme en profondeur de la politique de cohésion, pour permettre un développement efficace et durable de ces régions.