Alors que la saison sèche touche à sa fin à Mayotte, il est inacceptable que ses habitants soient privés d’eau un jour sur trois. Après les terribles pénuries de 2023, aggravées par un épisode de sécheresse record et la pression démographique de l’immigration illégale, le département de Mayotte a pu éviter le pire cette année, mais la situation demeure critique.
« Le problème n'est pas qu'il n'y ait pas d'eau, c'est que l’on ne sache pas la gérer. », dénonçait ces derniers jours, à juste titre, Racha Mousdikoudine, présidente du collectif Mayotte a soif, dans un entretien avec l’Agence France-presse (AFP). En effet, malgré les solutions avancées par la Préfecture, dans le cadre du plan Eau Mayotte 2024-2027, les réparations des fuites du réseau et la campagne de forage ne suffisent pas à répondre aux besoins croissants des habitants de l’île.
La situation est particulièrement inquiétante, alors que la consommation quotidienne locale est estimée à 45 000 mètres cubes d'eau, tandis que la production actuelle ne peut dépasser 40 000 mètres cubes. Cette pénurie structurelle devrait perdurer jusqu'à la mise en service de la nouvelle usine de dessalement d’Ironi Bé, projet indispensable pour pallier le déficit hydrique de l’île, retardé de plusieurs mois, puisqu’il ne devrait être opérationnel qu’à la fin 2025.
Par ailleurs, pour diminuer les rejets de saumure qu’occasionnera cette usine et préserver au maximum la biodiversité marine, la puissance publique doit prévoir les moyens nécessaires à l’extension des canalisations au-delà du lagon.
En dépit du plan triennal sur l’eau établi par l’État, la situation change peu. Il est inconcevable que les Mahorais, Français à part entière, continuent de subir tant les pénuries d'eau à répétition, que la perte d’eau liée à la vétusté du réseau, et à l’attentisme des pouvoirs publics sur la question du dessalement. Mayotte a soif, Mayotte a droit à l’eau, les Mahorais ne peuvent plus attendre !