Communiqué de Presse de Marine Le Pen, Présidente du Front National
La multiplication des mouvements de colère des agriculteurs un peu partout dans notre pays est le reflet d'une crise agricole sans précédent qui puise ses racines dans des décennies de politique européenne destructrice.
Cette crise est d'abord celle de la concurrence déloyale massive qui frappe avec une particulière sévérité les filières de l'élevage. Le marché français est ainsi inondé de produits étrangers qui tirent les prix vers le bas, ce qui interdit aux producteurs de simplement pouvoir vivre de leur travail. En cause : les fermes usines en Allemagne et leurs bataillons de travailleurs détachés, les coûts dérisoires de la main d'œuvre dans les pays du sud de l'Europe et les distorsions des conditions de production à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Union européenne.
Cette crise est ensuite celle de la bureaucratie coupée des réalités, avec ses normes sans cesse mouvantes et intenables pour les petites exploitations. Ces dernières meurent de ne pouvoir s'adapter, quand tout précipite le passage d'une agriculture de taille humaine à une agriculture intensive, qui fait le malheur des hommes, des bêtes et de la nature.
Et quand à ces difficultés systémiques viennent s'ajouter des inepties politiques tels que l'embargo russe ou l'interdiction de l'étiquetage mentionnant l'origine des produits, l'on réalise l'étendue du problème.
Cette crise, profonde, nécessite à présent une réponse de grande ampleur des pouvoirs publics. L'heure n'est plus à un énième discours ou à un nouveau plan d'urgence. L'heure n'est plus aux promesses de ministres impuissants et insensibles. Il faut résoudre la crise agricole à sa base.
Les maigres aides financières, concédées à des agriculteurs qui n'en voient jamais vraiment la couleur et qui risquent la censure de Bruxelles, ne sont pas à la hauteur des enjeux. Il faut définitivement tourner le dos à un système qui est en train de broyer notre modèle agricole et de détruire, au sens propre, des vies humaines par la désespérance qu'il engendre.
La France, hier encore première puissance agricole d'Europe, sous le coup d'une politique européenne soutenue et mise en œuvre par l'ex-UMP et le PS, est en train de perdre cet atout ô combien stratégique et vital pour un pays.
Les agriculteurs français ne réclament que de pouvoir vivre de leurs productions, il est donc nécessaire de pratiquer une forme intelligente de protectionnisme agricole pour permettre aux filières en péril de se rétablir. Limiter l'afflux de produits étrangers, mettre en place l'étiquetage obligatoire, favoriser l'accès des producteurs nationaux aux marchés publics, valoriser nos productions nationales, aider à l'innovation agricole ; sans ce protectionnisme et ce patriotisme économique, rien ne pourra être résolu.
C'est donc un modèle qu'il faut repenser et non poursuivre dans cette fuite en avant, comme cela se dessine avec le Traité de libre-échange entre l'Union européenne et les États-Unis, TAFTA, qui aggraverait toutes les difficultés actuelles et porterait le coup de grâce à une agriculture brillante par son savoir-faire mais à l'agonie. Signez la pétition "Crise agricole : nos paysans doivent pouvoir vivre de leur travail !"