Alors que j’avais pris rendez-vous dans une maison d’enfants à Bruxelles, le directeur de l’établissement a brutalement décidé d’annuler ma venue. Le motif ? Je suis une élue du Rassemblement national, une « formation d’extrême-droite avec laquelle il ne veut rien avoir affaire ».
S’il n’est pas dans notre habitude de nous poser en victimes ou de verser dans l’émotion en criant à la discrimination, certaines choses ne peuvent pas passer.
Au-delà de l’offense qui est faite à titre personnel, c’est le signe d’un comportement sectaire et profondément antidémocratique.
Je déplore que des considérations politiques partisanes empêchent ceux qui ne sont pas sur la même ligne de défendre une cause censée dépasser tous les clivages, celle de l’intérêt des enfants. Cela est révélateur des priorités de certains et sème le doute sur leur volonté réelle d’améliorer le sort des enfants placés.
Il faut rappeler que cette « extrême-droite » tant brocardée et méprisée rassemble les votes de près de la moitié des électeurs français, que le RN, puisque c’est de lui dont il s’agit, est représenté dans de nombreuses instances, au Parlement européen, à l’Assemblée nationale et participe pleinement au jeu démocratique (depuis 50 ans), comme n’importe quelle autre formation politique.
On pensait que ces choses-là appartenaient à un autre âge, manifestement non.
