La semaine dernière en Lorraine, le grondement est monté des champs et des fermes. Les agriculteurs lorrains, poussés à bout, ont manifesté contre la pression réglementaire qui étouffe leur travail et leur avenir. Leurs revendications résonnent comme un cri d'alarme pour la France et sa souveraineté alimentaire.
La Lorraine, terroir emblématique d'un savoir-faire agricole enrichi à travers les siècles, se trouve aujourd'hui en proie à une série de directives européennes totalement déconnectées des réalités vécues par ses agriculteurs. La stratégie "De la ferme à la fourchette" de l'Union européenne, faisant semblant de favoriser les circuits courts, n’en ignore pas moins les besoins vitaux de notre agriculture. En imposant une conversion rapide vers l'agriculture biologique sans transition de mesures accompagnées, Bruxelles risque de mettre en péril l’économie de nos exploitations.
Notre groupe parlementaire, le 31 août 2023, a présenté une proposition de loi en réponse à cette situation d'urgence, qui dénonce les objectifs irréalistes de l’UE, qui, sous couvert de protection environnementale, menacent de réduire notre production agricole. Il ne s'agit pas d'une opposition aux initiatives écologiques, mais d'un plaidoyer pour une transition juste et équilibrée, qui ne sacrifie pas nos agriculteurs mais qui les protège.
La souveraineté alimentaire est au cœur de notre lutte. Il est inadmissible que la France, jadis grenier de l'Europe, devienne dépendante des importations, stimulées par les trop nombreux accords de libre-échange, avec tous les risques que cela comporte en termes de sécurité alimentaire et de qualité des produits.
L'heure n'est plus aux discours apaisants parfois même endormants ni aux promesses creuses. Le gouvernement français doit prendre des mesures urgentes et cela en accord avec toutes les forces politiques. Il faut défendre avec détermination notre agriculture et notre pêche face aux objectifs européens actuels, qui s'avèrent destructeurs. D’où la nécessité de remettre en question certaines directives de la Commission européenne, de lutter pour une réglementation mieux adaptée à la réalité de nos exploitations agricoles.
La colère des agriculteurs lorrains est le reflet d'une inquiétude nationale. Leur lutte c'est la nôtre, celle de toute une nation qui refuse de voir son patrimoine, son identité, et son indépendance alimentaire sacrifiés sur l'autel d'une écologie punitive et d'une réglementation hors de contrôle. Il est temps de réagir, d'écouter ces voix qui s'élèvent des champs de Lorraine, et de défendre enfin les travailleurs qui nous nourrissent.