Balkans : une crise migratoire aux portes de l’Union.

Dominique Bilde

Communiqué

24 septembre 2021

Balkans : une crise migratoire aux portes de l’Union.

 Communiqué de Dominique Bilde, Député européen du Groupe Identité & Démocratie

 

Certaines situations provisoires ont une fâcheuse tendance à s’éterniser.

C’est le cas de l’accueil, censé être temporaire, de migrants afghans en Albanie. Le pays s’était, en effet, porté volontaire pour héberger un contingent de quelque 4 000 exilés, en partance pour les États-Unis. L’Open Society de George Soros aura, par exemple, généreusement pourvu au séjour de son personnel dans un hôtel huppé du pays.

« C’était bien naturel », tempère le Premier ministre albanais Edi Rama, qui se défend, au passage, d’avoir voulu ainsi complaire à son allié américain - l’Albanie n’a-t-elle pas, d’ailleurs, pris part au conflit afghan ?

Voir. Car cette étape au départ prévue pour deux mois, durerait à présent « un an, peut-être plus », selon le ministre des Affaires étrangères albanais.

Du reste, le spectacle incongru d’une poignée d’Afghanes voilées, alanguies sur les transats d’un parc hôtelier sous l’œil interloqué des badauds, n’est que l’avatar le plus saugrenu d’une crise migratoire bien réelle, dont les Balkans sont devenus la plaque tournante.

En Bosnie-Herzégovine, ils sont des milliers à tenter depuis quelques années de traverser la frontière croate. Qui sont-ils ? De l’aveu même du coordinateur de l’Organisation internationale pour les migrations à Sarajevo, il s’agirait à 85 % de migrants économiques, originaires du Pakistan, ou, en l’occurrence, d’Afghanistan. Tous subissent des conditions de vie éprouvantes dans des camps de fortune, quand ils ne bravent pas, en plus, les froidures hivernales.

Reste que sur cette misère humaine pullule un juteux business. Car certains candidats à l’exil sont sponsorisés par leurs familles pour cette aventure européenne, et ce, notamment afin de payer les réseaux de passeurs. Des poursuites pénales de grande ampleur ont d’ailleurs visé récemment une telle organisation criminelle présumée, en Bosnie-Herzégovine.

À n’en pas douter, la vague migratoire consécutive au retour des talibans en Afghanistan exacerbera cette situation déjà intenable aux frontières extérieures de l’Union européenne. L’arrivée au compte-gouttes des premiers candidats à l’exil en est un signe avant-coureur.

C’est d’autant plus préoccupant qu’une étude commandée en 2012 par le Parlement européen dénonçait déjà l’infiltration de « militants islamistes » via la route des Balkans. La crise qui s’annonce ne sera donc pas uniquement migratoire, mais également sécuritaire et civilisationnelle.

 

Dominique Bilde

Communiqué

24 septembre 2021

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