Atos est le fleuron français des services numériques et informatiques.
Ce groupe assure notamment la sécurité des communications de l’armée et du renseignement. Son savoir-faire en matière de supercalculateurs, de systèmes d'intégration de sécurité et de cybersécurité est indispensable, notamment au programme de simulation des essais nucléaires.
Au-delà de ses actifs stratégiques, non négociables pour la souveraineté nationale, l’entreprise Atos est précieuse pour l’activité économique et l’emploi en France.
Les gouvernements de Gabriel Attal et de Michel Barnier, d’abord opposés à l’idée de nationalisation, ont proposé une nationalisation partielle, de quelques activités stratégiques, pour faire face aux très graves difficultés financières que connaît l’entreprise.
Or, à l’heure actuelle, les députés et responsables politiques français ne sont pas en mesure d’expliquer précisément les causes de l’effondrement économique et financier d’Atos. De ce fait, valider une nationalisation totale ou partielle mènerait nécessairement à une nouvelle catastrophe.
Avant d’envisager la cession ou la nationalisation des activités d’Atos, l'État doit prendre temporairement le contrôle de l’entreprise pour connaître précisément, et de manière confidentielle, la situation dans laquelle se trouve Atos. Cette prise de contrôle est l’unique solution qui permettra de prendre les bonnes décisions, fondées sur les faits et l’intérêt national, et non sur des informations parcellaires et orientées, que les équipes dirigeantes ont bien voulu divulguer.
Nous apprenons ce matin, lundi 25 novembre 2024, que seuls les supercalculateurs du groupe seront finalement nationalisés, laissant donc de côté notamment les systèmes de communications pour l'armée de terre et les forces navales et les systèmes d'écoutes pour les services de renseignement. Ces activités sont hautement stratégiques. Prendre le risque de les voir passer sous giron étranger est donc une atteinte majeure à la sécurité nationale.
Si le Rassemblement national se satisfait que les supercalculateurs soient sauvés, cette solution est très insuffisante et nous appelons le Gouvernement à prendre temporairement le contrôle de l’entreprise pour analyser les causes de ses difficultés et y apporter des solutions pérennes.
Dans cette perspective, le groupe RN à l’Assemblée nationale a déposé un amendement au projet de loi de finances pour 2025 prévoyant la nationalisation d’Atos, notamment avec l’utilisation d’une « golden share » (action stratégique). Ces amendements seront redéposés au Sénat.
Nous ne pouvons plus perdre du temps sur ce dossier. Atos est dans une situation dramatique depuis plus d’un an. La France doit pourvoir compter sur ses fleurons pour investir dans les domaines du numérique, de la défense ou de l’intelligence artificielle. Tout ce temps perdu est autant de retard pris par la France dans ces secteurs et fragilise encore davantage notre souveraineté numérique en matières civile et de défense, ce qui est inacceptable.
Jean-Philippe TANGUY,
Député de la Somme, Membre Bureau National RN
Hervé DE LEPINAU,
Député du Vaucluse