Aïd-el-Kebir : la loi, cadre incontournable de la liberté religieuse

Aurelia Beigneux

Communiqué

28 juillet 2020

Communiqué de presse d’Aurélia Beigneux, Député français au Parlement européen, Membre de la Commission environnement et de l’intergroupe relatif au bien-être animal

Ce vendredi sera lancé l’Aïd-el-Kébir, ou fête du sacrifice, qui verra la mise à mort de milliers de moutons dans des conditions contraires à la conception française de la dignité animale.

Si la liberté religieuse est constitutionnelle et doit être respectée, elle doit aussi se faire dans le cadre légal. Ainsi, l’abattage rituel constitue déjà une dérogation aux prescriptions générales, là où l’on peut estimer que les pratiques religieuses doivent s’adapter au droit national et pas l’inverse.

Par ailleurs, il est notoire que beaucoup de sacrifices sont faits à domicile ou dans des sites qui n’y sont pas autorisés, ce qui là encore est éminemment contestable et contraire au droit français.

Il y a des années que nous dénonçons l’abattage rituel comme une preuve, d’une part, de la diffusion du communautarisme en France, et d’autre part, de la faiblesse et du laxisme de l’Etat français face aux revendications.

La question du sacrifice le jour de l’Aïd semble poser de nombreuses questions d’interprétation chez les théologiens musulmans, dont beaucoup s’accordent à dire que la pratique peut être remplacée par un don aux démunis. Le sacrifice présenté comme obligatoire serait dès lors un geste évidemment politique, et plus uniquement religieux.

La loi de la République ne doit pas céder aux particularismes et aux revendications croissantes, sous peine de laisser toujours plus de terrain à des pratiques qui ne sont pas les nôtres ou de voir apparaître un droit français à plusieurs vitesses, multipliant les dérogations.

La France, par sa vocation universaliste et son adoption d’une laïcité stricte, s’est longtemps préservée des tensions communautaires, religieuses et ethniques. Nous constatons que la cohésion nationale s'est dégradée parallèlement aux abandons progressifs des principes fondateurs de notre République. Ceux qui pensent que cette question est aujourd’hui dérisoire nous préparent des lendemains difficiles.

Aurelia Beigneux

Communiqué

28 juillet 2020

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