La gauche perdue ou le mépris des réalités…

Louis Aliot

15 novembre 2013

Tribune de Louis Aliot, Vice-président du Front National

Plus de 70% des Français ne font pas confiance aux responsables politiques. Autant n’attendent plus rien d’une caste aux affaires de droite comme de gauche qui depuis Valéry Giscard d’Estaing déçoit, déçoit et déçoit encore…

Le Pouvoir avec un grand « P » a laissé la place à un système de clientèles avec un grand « C » qui, faute d’argent facile à distribuer, est en train d’imploser sous nos yeux. Les rigoureux d’antan ont laissé place aux cuistres d’aujourd’hui, jamais le pays légal ne s’était autant trouvé éloigné du pays réel.

La « Com » a pris le pas sur la réalité, le « buzz » sur l’information, l’accessoire sur l’essentiel.

Le racisme est un bon exemple de cette fin du politique, un dérivatif à la vérité, un aveuglement devant la réalité, plus simplement un plan concerté d’une équipe aux abois destiné à créer une diversion afin de masquer le grand échec de la gauche aux affaires. Echec rapide, éclair, cuisant, inquiétant qui place le pouvoir politique en situation de faiblesse.

La gauche d’aujourd’hui instrumentalise le racisme. Pour paraphraser Jaurès qui disait que la Patrie était ce qu’il restait lorsqu’on avait tout perdu : pour la gauche « l’antiracisme est ce qui reste lorsqu’on a échoué, plus rien à dire ou à proposer… »

Le racisme a malheureusement toujours existé, dans l’espace comme dans le temps. Il existera toujours des racistes bêtes et méchants qui séviront à tous les étages de la société française quelles que soient par ailleurs leurs origines ou leurs religions. Il n’y a d’ailleurs pas un, mais des racismes, et les uns ne sont pas plus excusables que les autres.

Mais tenter de culpabiliser comme le fait la gauche, la France sur un racisme général des « souchiens » est un mensonge, une manipulation et un danger.

Au-delà du ressenti et des considérations sociologiques, que disent réellement les chiffres ? L'année 2011 avait officiellement connu 1256 actes et menaces à caractère raciste, xénophobe et antisémite. En attendant de connaître les chiffres de 2013, 2012 en a compté 1539, soit une augmentation de 23%. Dans le détail, 118 actions et 606 menaces racistes, 177 actions et 437 menaces antisémites, 53 actions et 148 menaces antimusulmanes ont été enregistrées. Les actes antimusulmans, une communauté visée dans 43% des actes racistes recensés en 2012, ont augmenté de 28%, les menaces de 20%. En 2012, les actes antisémites ont augmenté de 37%, les menaces de même nature explosant de 59%.

Pour les actes antisémites, tout le monde sait très bien qu’il n’est plus l’apanage exclusif de quelques groupuscules nostalgiques mais le fait d’un islam radical qui pour des motifs historiques, religieux ou géopolitiques a trouvé un bouc émissaire et un moyen commode de fédérer. Afin d’empêcher tout débat, les belles consciences préfèrent pointer du doigt l’islamophobie, concept pourtant fabriqué de toutes pièces par les intégristes iraniens à la fin des années 70 pour contrer les féministes américaines, le terme d’«islamophobie», calqué sur celui de xénophobie, ayant pour but de faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme comme l’a relevé Pascal Bruckner. Pourtant l’augmentation des actes antisémites en France en 2012 est plus de 8 fois supérieure à l’augmentation des autres actes racistes et xénophobes.

Reste un chiffre qui n’apparaît pas. Le racisme anti-blanc, antichrétien voire antioccidental. Et pour cause, il n’est puni par aucun juge et les personnes qui s’en rendent coupables sont exonérées de facto par anticipation de celui-ci au nom de l’antiracisme idéologique, associatif et subventionné. Pour certains le racisme antiblanc serait une imposture qui relèverait de l’émotion ou du sentiment, donc excusable par principe. Les « Petits blancs », pris en son sens le plus large c’est à dire Français de souche ou assimilés, immigrés intégrés ou européens, sont des coupables par nature et par héritage. Leur lignée d’occidental ou d’anciens partisans de l’empire les plombe ! La colonisation, l’esclavage, la déportation, la torture,…, ils sont responsables de tout. Les Français vivent dans l’intimidation permanente et la restriction de leurs libertés devient préoccupante.

La cocotte bout-elle ? Assurément ! Jusqu’à explosion ? Encore trop tôt pour le dire…

La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) qui a procédé à une étude de la question laisse le lecteur dubitatif quant aux résultats de celle-ci. Les deux tiers des sondés (65 %) estiment que « certains comportements peuvent parfois justifier des réactions racistes », que « ce sont avant tout les personnes d'origine étrangère qui ne se donnent pas les moyens de s'intégrer », que « les personnes de différentes origines qui composent la société française vivent ensemble avec des tensions » et enfin, une très large majorité estime « qu’il y a trop d'immigrés en France »…S’il y a une majorité, c’est que des citoyens de droite et de gauche se sentent concernés et pointent ces problèmes qu’ils vivent au quotidien…Dans cette étude il n’y a pas de sentiments racistes, mais des réactions interrogatives face au phénomène de l’immigration et son corollaire l’assimilation et/ou l’inassimilation.

Pour l’année 2012, chiffres du ministère de l’intérieur, la France a enregistré 3,5 millions de crimes et délits. Rapportés à ceux-ci, les actes ou menaces racistes représentent donc 0,04% de la totalité !

Certes, c’est toujours trop, mais peut-on réellement parler de racisme généralisé et culpabiliser à ce point un pays et un peuple ?

Une infime minorité occupe l’actualité pendant plusieurs jours en culpabilisant le français moyen alors que l’insécurité tend à se banaliser…Qui ne voit pas la manipulation ? Qui ne voit pas que depuis Brignoles et depuis que le FN enregistre des sondages flatteurs, l’information s’est tendue, les sujets se sont resserrés et la mise en accusation généralisée sans que nous puissions répondre ?

Le Front par ci, le Front par là, les dérapages des uns succèdent aux menaces des autres, les mises en garde d’un pouvoir discrédité aux conseils paternalistes d’une droite courbe, les moralisateurs se succèdent devant un peuple en colère qui attend du travail, du pouvoir d’achat, de la sécurité et un peu de fierté. Il sait que Marine et le Front ne sont pour rien dans ce maelstrom de mauvaises nouvelles et que l’appeau du racisme ne les y reprendra plus. 2002 est loin…Le « je vous ai compris » ne trompera plus personne…

Qui ne veut pas voir, que par un ricochet compréhensible, c’est l’ensemble du Politique qui en subit les effets pervers, à savoir, une décrédibilisation accrue de la politique et des politiques, une saturation des esprits par overdose antiraciste qui contribuera à banaliser celui-ci car quand tout est raciste, plus rien ne l’est. Et enfin, une libération de la violence verbale qui n’est jamais une bonne chose dans une démocratie d’opinion d’où qu’elle vienne.

Manifestement, les socialistes obnubilés par la jouissance du pouvoir et de ses privilèges, n’ont rien compris.

Le racisme ou le fascisme suivant les humeurs et les actualités du moment ne sont là que pour jouer un rôle de catalyseur d’une gauche éparpillée et divisée, tétanisée par une situation qui lui échappe et par des mouvements populaires spontanés qui sont autant de bras d’honneur à des promesses non tenues.

15 % de popularité pour le président, son gouvernement et sa majorité ! Si nous avions des mécanismes de révocation populaire, le peuple se serait déjà saisi directement du dossier pour renvoyer tout ce beau monde à leurs foyers.

Et pourtant ils sont là, arrogants et vindicatifs, donneurs de leçons et fanfarons, incrustés dans leur tour d’ivoire et sourds aux plaintes et douleurs d’un peuple qui souffre, mais toujours sur le dos du contribuable, car régnant aux frais de tous. Mises en accusation systématique, racisme, repentance, culpabilisation sont les seules réponses qu’ils apportent !

Qui sont-ils pour donner des leçons ? En vertu de quoi ? Au nom de qui ? Du républicain Jules Ferry et de ses races supérieures ? De Mitterrand et de sa Francisque ? De la gauche dans la collaboration ? Du communisme et de ses 100 millions de morts ? Du PS et de ses scandales financiers ? Du sang contaminé ? Des harkis sous-hommes de Georges Frêche ? Des sections PS corrompues du Nord, de Marseille ou d’ailleurs ? De Strauss-Khan et de ses frasques sexuelles ? De Cahuzac et de son compte en suisse ? D’Harlem-Désir et de ses condamnations ?

Mince alors ! Personne à part marine, le FN et deux trois esprits libres n’osent leur dire ces vérités ?

Pour masquer, pour tromper, pour détourner, pour manipuler, les valeureuses consciences de gauche appellent en désespoir de cause à manifester contre le racisme. Ils en sont là ! Tout n’est qu’artifice et poudre aux yeux !

Comme le relevait l’ancien trotskyste Jospin, « pendant toutes les années du mitterrandisme, nous n’avons jamais été face à une menace fasciste et donc tout antifascisme n’était que du théâtre…». Aujourd’hui c’est strictement la même chose mais dans une situation économique et sociale beaucoup plus préoccupante.

On sait très bien que quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt, mais là, la ficelle est un peu grosse et le citoyen plus attentif aux sornettes.

- Pendant que la gauche manifestera contre un « mirage idéologique », la France s'endettera de 4640 euros de plus chaque seconde, soit 12 milliards de plus tous les mois en 2013, et près de 174 milliards par an. La dette publique de la France atteindra 1850 milliards, soit 90 % du PIB et l'équivalent de 26 300 euros pour 65 350 000 habitants.

- Pendant que la gauche manifestera contre un « mirage idéologique », les atteintes à l'intégrité physique, les violences sexuelles, les atteintes aux biens, les cambriolages et les infractions économiques et financières continueront de progresser.

- Pendant que la gauche manifestera contre un « mirage idéologique », le taux de chômage augmentera, le taux de pauvreté s’accentuera (9 millions de pauvres), la consommation des ménages reculera (sur les 60 dernières années, la seule autre baisse de la consommation avait été enregistrée en 1993), le revenu salarial baissera, la flambée de l'immobilier impactera la hausse des crédits à l'habitat et se répercutera sur la hausse de l'endettement des ménages, le logement représentera un des postes les plus importants dans les budgets des plus modestes, la crise économique contribuera à dégrader les conditions de travail.

- Pendant que la gauche manifestera contre un « mirage idéologique », la rémunération totale moyenne des dirigeants des plus grosses sociétés françaises cotées n’aura jamais été aussi élevée et aura encore progressé.

- Pendant que la gauche manifestera contre un « mirage idéologique », la France connaîtra une nouvelle progression des inégalités en France, l'écart se creusant entre les 10 % les plus pauvres, qui vivent avec moins de 877 euros par mois, et les 10 % les plus riches qui disposent d'au moins 3 120 euros.

Personne n’est plus dupe. Tout le monde a compris. Depuis 1974, droite et gauche se sont succédées avec les résultats que l’on connaît. Droite et gauche portent ensemble le fardeau de l’incompétence et de l’erreur manifeste d’appréciation des attentes populaires.

Il n’y a pas de problème de racisme en France, mais un grave problème politique. La France n’aura jamais connu l’alternance, car changer d’équipes ne veut pas dire changer de politique., et la présidentielle est devenue pour l’UMPS un casting pour communicants démagogues et fortunés.

Un président sans soutien, un gouvernement sans crédibilité, un parlement non représentatif, une Europe supranationale qui impose ses folies marchandes et financières à un peuple souverain et à bout, une élite discréditée, une administration démotivée, une poudrière dans les quartiers, une violence qui s’installe, des revendications communautaristes qui s’affirment et une révolte grandissante dans tous les villages de France préparent des lendemains difficiles.

A Byzance même, les prêtres et les courtisans continuaient de se disputer à propos du sexe des anges comme aujourd’hui ils dissertent sur des dangers qui n’en sont pas...

L’esprit de la résistance et de la révolte souffle. Hissons nos couleurs !

Louis Aliot

15 novembre 2013

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