En France, seul le drapeau tricolore est souverain

Julien Odoul

Tribune libre

23 juillet 2018

Tribune de Julien Odoul, Président du groupe RN au Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, Membre du Bureau National du Rassemblement National

Depuis quelques jours, je reçois un grand nombre de réactions virulentes et hostiles à la suite de la publication d’un tweet concernant l’exhibition de drapeaux étrangers sur les Champs-Elysées après les matchs de l’équipe de France. Il est inutile de répondre aux messages de haine, aux attaques anti-françaises et aux menaces de mort qui ont inondé les réseaux sociaux. Leurs auteurs révèlent par ce déluge d’insultes leur notion du « vivre-ensemble », qui sous couvert de bons sentiments, dissimule une réalité violente, profondément intolérante et viscéralement racialiste. Face à l’ignorance bête et méchante, une tout autre méthodologie est nécessaire. Rappelons que le débat démocratique n’est pas seulement réservé aux assemblées délibérantes et doit permettre, partout et en chaque instant, de confronter, dans le respect et l’apaisement, les opinions et les idées à partir d’arguments et d’exemples.

Tous les patriotes du monde, qu’ils soient Tunisiens, Algériens, Marocains, Portugais ou Espagnols sont passionnément attachés à leurs emblèmes nationaux. Ces attributs ne peuvent être banalisés ou même ringardisés. Ainsi, l’hymne national ne sera jamais un chant comme les autres, la devise d’un pays n’est pas un slogan et le drapeau national ne peut être traité comme une banderole publicitaire utilisable et jetable à loisir. Ces éléments d’identification et de représentation sont chargés d’histoire et de symbolique. Ils font référence aux heures glorieuses et aux hommes illustres d’une patrie, ils renvoient à l’indépendance ou à la naissance d’une nation, ils chantent la liberté, la grandeur, la paix ou le progrès. Des femmes et des hommes sont morts bravant la tyrannie ou l’oppression en brandissant leurs couleurs nationales, des générations de soldats se sont sacrifiées pour défendre la bannière de leur peuple. Ainsi, porter un drapeau a fortiori dans l’espace public, ne sera jamais un acte anodin.

En France, le drapeau tricolore porte la ferveur de la Fête de la Fédération, le souffle des canons de Valmy, les cicatrices des grognards de l’Empire, le lyrisme d’Alphonse de Lamartine lors de la Révolution de 1848, l’orgueil du serment de Koufra.

Le drapeau bleu blanc rouge est par ailleurs le symbole de l’unité nationale, celui de la Grande Nation qui a su, au fil des siècles, réunir en son sein une myriade de provinces, d’identités et de peuples. Ses trois couleurs immortelles sont aujourd’hui les seules couleurs reconnues par la République qui ne fait aucune distinction entre les origines de ses enfants. Comme l’écrivait si bien Jacques Bainville : « Le peuple français est un composé. C’est mieux qu’une race. C’est une nation. »

L’équipe de France reflète avec éclat et succès cette belle idée : des joueurs nés sur le sol français dont les parents sont nés ailleurs mais qui ont été éduqués, formés et qui se sont nourris des valeurs françaises et d’un attachement à son drapeau. C’est cela la France.

Nous pouvons déplorer que certains individus pourtant nés en France profitent du moindre prétexte pour manifester leur appartenance à d’autres pays que le leur. Ces exhibitions, préméditées et orientées pour la plupart d’entre elles, participent d’une volonté de communautariser la France et de renvoyer les Français à leurs origines, leurs couleurs de peau et leurs religions. Ces revendications sont contraires à l’esprit républicain qui rassemble au lieu de discriminer. La force et la grandeur de la France n’est pas de distinguer les différences mais d’assimiler les particularités de chacun pour construire un socle commun. Alors, il ne s’agissait pas de viser tel pays ou telle origine mais bien au contraire d’appeler à la concorde et à la fête sous le seul drapeau qui unit l’ensemble de la communauté nationale.

Que penseraient les Tunisiens si au lendemain d’une victoire en coupe du monde ou en coupe d’Afrique des nations, des drapeaux algériens flottaient partout dans les rues de Tunis ? Quelle serait la réaction des Algériens si des drapeaux français pavoisaient les travées de la ville blanche à chaque manifestation sportive ?

En Algérie, c’est le Kassaman et le drapeau vert et blanc !

En Tunisie, c’est l’Humat Al-Hima et le drapeau d’Ahmed Bey !

Au Maroc, c’est l’Anachid el watani et le drapeau des Alaouite !

En France, c’est la Marseillaise et le drapeau tricolore !

Julien Odoul

Tribune libre

23 juillet 2018

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