Les nouvelles de cet acabit se suivent et se ressemblent.
Le 9 février, Ouest France titrait sur l’inquiétude de la société Defontaine, basée à La Bruffière (Vendée) face à un concurrent chinois susceptible de lui damer le pion. L’enjeu ? La fabrication de couronnes d’orientation de pales destinées à un parc éolien offshore sur les îles d’Yeu et de Noirmoutier.
L’exemple illustre l’entrisme agressif de l’Empire du Milieu en France et en Europe, où il prétend désormais évincer les sociétés du cru, en tirant habilement parti d’une certaine naïveté en matière de concurrence, d’aide et de marchés publics.
Mes terres de Lorraine sont d’ailleurs coutumières des projets qui, annoncés avec tambour et trompette par des investisseurs exotiques, ont une fâcheuse tendance à faire pschitt, trop souvent après que la puissance publique a été appelée à la rescousse.
En la matière, Terra Lorraine, centre d’affaires censé servir de rampe de lancement à une légion de PME chinoises, a été un modèle du genre. Soutenu par le département de Moselle, le fameux « pont entre l’Europe et la Chine » s’est finalement échoué dans un petit entrepôt de Metz Actipôle.
Plus récemment, c’est un projet de méga usine de panneaux solaires à Hambach, en Moselle, qui a connu le même sort. Avec en toile de fond, là encore, un embrouillamini d’investisseurs étrangers (en l’occurrence, une société norvégienne passée sous pavillon indien) et des appétits à peine voilés pour les aides françaises et européennes.
Le constat n’est guère plus réjouissant à l’étranger, au point que le président de la Banque européenne d’investissement ait dû déplorer que des financements européens pour le développement puissent bénéficier, in fine, à un porteur de projet chinois.
Dans les colonnes de Challenges, on apprenait que le directeur général de l'Agence française de développement ne ferait pas l’unanimité.
Son défaut ? Il serait « trop naïf [...], en prêtant à des entreprises chinoises ». Une particularité qui n’a manifestement pas été jugée rédhibitoire, puisque « ce passionné d'Afrique a convaincu l'État d'augmenter massivement ses moyens »... En ces temps de vaches maigres, les Français apprécieront.
Petit à petit, la France et l’Europe sont donc vendues à la découpe. Un constat alarmant, de même que l’attentisme de nos élites face à ce désastre annoncé.