Question écrite de Bruno Bilde, député du Pas-de-Calais, à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, sur la suppression de 1 800 postes dans l’enseignement secondaire
M. Bruno Bilde interroge M. le ministre de l’Education sur l’annonce de la suppression de 1 800 postes de fonctionnaires dans les collèges, les lycées et les services administratifs en 2019.
Lors de la campagne présidentielle de 2017, le candidat Emmanuel Macron avait fait de l’éducation l’une de ses priorités en intégrant à son programme ses vœux pour la jeunesse de France : « Les élèves sont trop souvent les oubliés des réformes de notre Education Nationale. Notre principal objectif, celui qui doit présider à toute décision, c’est donc avant tout la réussite et l’épanouissement de chaque élève. »
Perpétuant le pire de l’ancien monde, Emmanuel Macron a changé de discours une fois élu. Les mots enjôleurs et électoralistes se sont évanouis, remplacés par une rhétorique punitive et la mise en œuvre d’une politique d’austérité massive qui s’avère incompatible avec la réussite et l’épanouissement de tous les élèves.
Cette annonce ministérielle dessine le véritable projet du gouvernement qui n’est pas d’ordre pédagogique mais bien de nature comptable : « dégager des marges de manœuvre pour faire de vrais choix politiques ».
Alors quels sont ces « vrais choix politiques » ?
Le choix d’instituer une discrimination au profit des écoles de banlieues avec le dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les zones classées en réseau prioritaire quand les écoles rurales voient leurs conditions d’accueil se dégrader avec des classes surchargées ?
Le choix de fermer 300 classes dans la ruralité et donc d’aggraver la fracture sociale et territoriale ?
Le choix de renforcer l’apprentissage de l’arabe à l’école et de laisser le communautarisme s’installer au sein du sanctuaire de la République ?
Suivant la doxa de Bruxelles à la lettre et les exigences des technocrates de la Commission européenne, la feuille de route du ministère de l’Education nationale est une pâle copie de celles des autres portefeuilles : réductions, mutualisations, suppressions, fusions. Les vaines explications du ministre ne peuvent défendre la politique du « faire mieux avec toujours moins ». Comment assurer un encadrement suffisant avec moins de professeurs et plus d’élèves au collège et au lycée ? A l’école comme nulle part ailleurs, les besoins humains sont indispensables pour la transmission des savoirs fondamentaux et la formation de nos futurs citoyens.
Le ministère de l’Education nationale doit revoir sa copie et arrêter de faire rimer éducation avec suppression.