Parlement Européen - Strasbourg : Marine Le Pen au sujet du marché transatlantique

Marine Le Pen

23 mai 2013

Si j'ai toujours été opposée au projet de grand marché transatlantique, lancé dès les années 1990, ce n'est pas bien sûr par anti-américanisme. Je le fais avec détermination parce qu'il faut que des voix s'élèvent alors qu'un projet antidémocratique, ultralibéral et contraire aux libertés fondamentales se prépare (cf. ACTA). Loin de pouvoir, loin de vouloir protéger nos économies et nos citoyens, le marché transatlantique nous exposera à une concurrence encore plus sauvage au seul profit de multinationales toujours plus gigantesques et de marchés financiers toujours plus rapaces.

Le refus des frontières et des protections intelligentes au sein de l'Union européenne fait déjà des ravages sur notre agriculture et notre industrie, imaginez ce qu'il en sera demain quand on élargira ce principe fou à cet immense espace que constituent les États-Unis d'Amérique. Pire, on sait que très vite certains de nos secteurs stratégiques, comme la Défense,

seront absorbés par une puissance américaine beaucoup plus vigoureuse et souveraine que l'Europe désarmée que nos dirigeants ont mise en place.

Nos nations doivent cesser d'être livrées sans défense, sans boussole ni écran de contrôle à la mondialisation la plus sauvage. Parce que je ne veux pas que votre idéologie tue nos nations, tue mon pays la France. Nous devons nous réarmer face à cette mondialisation folle et non renoncer encore davantage. Comme tant d'autres pays du monde, nos nations doivent opter pour des frontières économiques, financières et migratoires intelligentes. Elles doivent utiliser leur monnaie nationale comme une arme. Elles doivent miser sur les forces d'un État stratège qui fera le choix du patriotisme économique afin d'éviter un nouveau trou noir de la finance mondiale qui engloutira ce qu'il nous reste d'agriculture, d'industries et de services.

Marine Le Pen

23 mai 2013

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