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Réunion publique de Marine Le Pen à Pierrelatte

Marine Le Pen

Discours

25 février 2017

Chers amis,

Tous les observateurs le remarquent, cette campagne présidentielle ne cesse d’être polluée par des obstructions au débat politique lancées par mes concurrents.

En ce moment, en particulier, les tractations politiciennes entre François Bayrou et Emmanuel Macron, celles entre Yannick Jadot et Benoît Hamon, ou encore entre ce dernier et Jean-Luc Mélenchon, empêchent d’avancer dans le débat sur le fond.

Certains candidats ayant par ailleurs un mal fou à boucler un programme, nous ne connaissons encore rien ou très peu de leurs propositions.

Je note au passage le flou total du « programme » économique de M. Macron annoncé ce jour qui ne dit rien sur les économies qu’il entend réaliser, et qui nous fait inévitablement penser à celui, tout aussi imprécis et démagogique, de M. Hollande en 2012. Je note aussi que du côté de M. Fillon, l’heure est toujours à la dissimulation, puisqu’il ne cesse de revenir publiquement sur les engagements pris lors de la primaire de la droite à l’automne, dépeçant son programme de toute substance, entretenant en cela le suspense sur la manière dont il compte organiser la purge sociale.

Tout laisse penser dans cette campagne que mes concurrents refusent la confrontation politique et même, plus grave, souhaitent continuer à avancer masqués devant le suffrage des Français.

Pour ma part, j’ai choisi de lancer ma campagne début février, de présenter immédiatement, en toute transparence, mon projet, qui comporte 144 engagements et qui est intégralement chiffré sur la bases d’hypothèses réalistes.

Je multiplie les interventions, déplacements et réunions publiques pour développer ma vision de la France et mon projet présidentiel.

Je vous parlerai donc tout à l’heure de mes engagements. Je profiterai même de cette réunion pour faire une annonce concernant l’économie.

Mais avant toute chose, permettez-moi de vous parler en effet de tout ce que la presse n’a pas voulu vous dire cette semaine.

Je le fais parce que je suis inquiète de l’attitude des médias, qui dérivent de plus en plus loin dans la négation de l’indépendance et de la déontologie.

A mesure que se rapproche l’élection, il apparaît en effet que les fausses informations et les censures se multiplient.

Peut-être que ceux parmi vous qui sont assidus sur Internet sont mieux informés et savent davantage ce qu’il en est.

Je vais commencer par une annonce très bizarrement faite par l’AFP, l’agence France Presse, c’est le moins qu’on puisse dire. Elle a publié une dépêche mardi 21 février indiquant qu’un assistant d’un sénateur PS était soupçonné d’apologie du terrorisme. Un assistant anonyme d’un sénateur anonyme.

C’est amusant ! En général, l’anonymat n’est requis que pour les mineurs !

Et qu’on ne nous parle pas de présomption d’innocence, par ailleurs violée régulièrement.

Ce n’est pas respecter la présomption d’innocence que de taire les noms. Non, cela s’appelle une censure. Parce qu’on ne veut pas que vous sachiez qui est concerné.

Alors qui est concerné dans cette histoire ? Eh bien, il a fallu que cet assistant s’exprime lui-même ce matin dans le Parisien pour que la presse en parle enfin.

Comme l’AFP n’a pas voulu le faire, pendant trois jours, les Français ont ignoré le nom des protagonistes : il s’agit de M. Yacine Chaouat, assistant du sénateur Roger Madec, sénateur PS.

La personne impliquée avait été condamnée pour violences conjugales, oh trois fois rien ! aux yeux des socialistes, il attachait sa femme au radiateur et la frappait à coup de ceinturon parce qu’elle voulait vivre à l’occidental, et il avait dû démissionner de son poste de secrétaire national adjoint du PS du pôle « citoyenneté et République » en 2015 seulement quelques jours après sa nomination, ce qui n’avait pas empêché M. Madec de le prendre dans son équipe.

Mais qui est ce M. Madec justement ? Oh ! surprise, c’est un soutien revendiqué de M. Macron ! La boucle est bouclée ! Pourquoi l’AFP n’a pas osé donner le nom de M. Madec, et bien parce que cela aurait, par ricochet, risqué de toucher M. Macron, le chouchou des médias.

Je vais poursuivre avec un autre scandale qui a fait l’objet d’une médiatisation a minima alors qu’elle a énormément circulé sur les réseaux sociaux. Il s’agit de la une des Inrockuptibles de la semaine dernière.

Cette « une » présentait un certain Mehdi Meklat, sombre personnage connu pour d’immondes et innombrables déclarations homophobes, antisémites, faisant l’apologie du terrorisme ou incitant à la violence contre des personnalités publiques.

Cette personne est odieuse, son idéologie est odieuse. Et pourtant, il a fallu d’énormes insistances pour arracher aux journalistes français quelques timides condamnations de ces appels publics à la haine, et encore, acculés à en parler, les quelques journalistes qui ont fait amende honorable ont réussi à lui trouver toutes les excuses du monde pour atténuer cette histoire et je ne vous parle pas de ces deux jeunes attaqués à Bondy parce qu’ils portaient une Kippa, avec une scie égoïne, dont aucun média n’a parlé pendant 3 jours  probablement parce que le « vivre ensemble » en prendrait un coup ?

Voyez à quel point le tribunal médiatique sait se montrer bienveillant quand il s’agit d’un copain, fût-il le plus infréquentable du monde, ou quand les faits vont à l’encontre de leur idéologie. C’est ce qu’on appelle l’indignation à géométrie variable.

La liste est très longue de ces demi-vérités, approximations, demi-censures… Je ne peux que vous inciter à aller vous-mêmes à la pêche à l’info, en utilisant Internet, et en ayant un accès direct à une information sans filtre, non transformée.

Il en va de la vérité et de notre liberté.

Le véritable contre-pouvoir, ce n’est plus la presse. Ce n’est pas la presse possédée par M. Drahi, grand ami de M. Macron, ce n’est pas la presse possédée par M. Bergé, autre grand ami de M. Macron, ce n’est pas cela. Le véritable contre-pouvoir aujourd’hui, c’est Internet, ce sont les réseaux sociaux, c’est vous en somme, vous qui pouvez librement vous exprimer, trouver toutes les informations, même celles qui dérangent le système.

C’est là que vous trouverez le véritable contre-pouvoir, la véritable indépendance, les médias ne se comportent plus comme un contre-pouvoir mais comme les petits fayots du système.

Justement, une petite dernière pour la route, cette fois-ci en sens inverse, la presse en mode « fayotage » avec son chouchou.

Je vais vous donner les titres de deux articles parus aujourd’hui concernant le fameux programme économique de M. Macron dont j’ai déjà dit à quel point il est creux, vague, et dont on peut tout à fait dire qu’il aurait pu être celui de M. Hollande s’il avait été candidat.

Titre du Monde en ligne ce matin : « Des économistes soulignent l’équilibre du projet d’Emmanuel Macron ». Magnifique ! 20/20 ! Alors comme ça se voyait un peu trop que le journal de M. Bergé en faisait des tonnes pour son poulain, dans l’après-midi, sur le même site, le titre est devenu « Des économistes jugent l’équilibre du projet d’Emmanuel Macron » sous-titre : « Les économistes soulignent l’ambition de la méthode tout en appelant à clarifier les pistes de réorganisation et d’économies ».

Vous remarquerez qu’il y a une toute petite critique quand même : c’est très bien, mais expliquez-nous un petit peu comment vous allez faire aussi bien. Il est passé du matin de 20/20 à 18/20. S’ils avaient laissé 20/20, ça se serait trop vu. Et au passage, les « économistes » qui sont cités, sont les mêmes qui donnaient en 2012 leurs bonnes notes à M. Hollande. On a vu ce que ça a donné.

Autre titre, celui du Point.fr : « Emmanuel Macron dévoile un programme économique équilibré et ambitieux ». Là, rien à redire, c’est 20/20. Aucune retenue, total blanc-seing, circulez, il n’y a rien à voir, vous savez pour qui vous devez voter !

Quant à BF Macron, pour se justifier, fait un communiqué pour indiquer qu’entre août et fin janvier, le FN a eu 7,4 % de temps de parole- 7,4 % alors « qu’En marche » 4,57 % oubliant d’indiquer que Monsieur Macron n’a déclamé sa candidature que mi-novembre. De mi-novembre à mi-février, BF Macron a retransmis 7 heures de discours du chouchou de la classe.

Nous pourrions passer beaucoup de temps à rire ainsi de la docilité transparente de la presse. D’ailleurs je pense que les Français, sont désormais très nombreux à le faire eux-mêmes, et beaucoup s’aperçoivent de la façon de plus en plus artificielle, tarabiscotée même, dont elle est obligée de traiter les informations pour ne pas déplaire au système et favoriser certains candidats. Désolée, mais nous ne sommes plus dupes !

Je pourrais donc rire longtemps avec vous de tout cela. Mais il y a plus grave. Il y a plus sérieux. Il y a plus essentiel.

Je tiens ainsi à vous parler de la France, mes chers amis, car c’est le seul grand sujet de cette présidentielle, la France et le peuple français.

Candidate de la maison France 

Je veux vous en parler, parce que j’ai vocation à rassembler dans cette élection, je l’assume, tous les défenseurs de la France. Vous avez, parmi mes principaux concurrents, deux défenseurs des puissances d’argent. M. Macron et M. Fillon.

Le premier, M. Macron, il ne s’en cache même pas, est clairement le candidat des grandes banques, des multinationales, de celles qui ont été ses clients quand il travaillait en banque d’affaires et qui le tiennent aujourd’hui comme un marionnettiste dirige sa marionnette.

  1. Fillon, lui, depuis le début, est le candidat des assureurs. L’un de ses meilleurs amis, M. Henri de Castries, ancien président d’AXA, a été l’un de ses financeurs quand sa société de conseil tournait à plein régime, entre 2012 et 2014.

200 000 euros versés à la société de M. Fillon. Ce même Henri de Castries devait devenir son ministre de l’Economie, voire son Premier ministre, s’il gagnait l’élection. C’est ce qui explique le programme délirant proposé par M. Fillon qui voulait privatiser la Sécurité sociale et confier toute la santé des Français aux assureurs privés.

Face au candidat des banques, face au candidat des assureurs, ou encore face à la gauche du fric et à la droite du fric, comme j’ai déjà pu le dire, je suis la candidate du peuple français.

C’est évidemment ce qui explique le tir de barrage contre ma candidature, ces gens ont beaucoup à perdre, leurs intérêts ne sont pas les vôtres et, même plus, les intérêts du peuple sont contraires aux leurs.

Oui, ne leur en déplaise, les seuls intérêts que je défends sont ceux des Français. Plus important encore, les Français savent que ce que nous défendons, de manière générale, n’est ni plus ni moins que les bases, les fondations de la maison France.

C’est cela qu’ils espèrent dans ma candidature. Ils croient et espèrent en un chef de l’Etat qui enfin remplirait cette mission fondamentale de rebâtir la maison France, de la reconstruire sur des piliers solides que sont l’indépendance de la France, et la défense de son identité nationale.

Et je vous le dis solennellement, si mon projet vise à défendre les fondations de la maison France, vous Français, vous êtes les murs porteurs de cette maison France.

Sans vous Français, la maison s’écroulerait.

Sans votre courage, sans votre patriotisme, notre maison aurait vacillé et se serait effondrée depuis longtemps.

Nous allons faire cesser les bourrasques et retrouver le bonheur de vivre.

Selon nos codes et nos meurs, selon nos lois, riches de notre culture (qui existe, n’en déplaise à Monsieur Macron), de notre langue, mangeant les produits de notre belle agriculture, en préservant nos services publics, profitant de notre patrimoine matériel mais aussi immatériel.

Vous Français, qui travaillez chaque jour pour faire tourner rond notre pays, l’enrichir, vous Français qui vous désespérez de ne pas trouver de travail à cause des erreurs terribles de nos dirigeants, vous êtes les murs porteurs de la maison France.

Bien sûr, les murs porteurs que vous êtes, sont mis à rude épreuve tant soufflent les bourrasques mauvaises de la mondialisation sauvage, de l’immigration massive, du laxisme et de l’oubli de nos valeurs.

Mais vous êtes solides, je le sais ! Solides de notre histoire, de notre identité, de notre volonté, de notre espoir.

Les piliers, je vous l’ai dit sont l’indépendance de la France et la liberté du peuple français.

Aujourd’hui, sous la contrainte de l’Union européenne, nous sommes enfermés dans un carcan qui nous rend incapables d’agir comme nous le voulons.

Il y a quelques jours, au Parlement européen, tous les députés du Front national ont voté contre le traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne.

Mais la plupart des députés LR ont voté pour, les autres se sont courageusement abstenus ! et la quasi-totalité de la classe politique française soutient ce funeste traité. Sachez qu'avant même d’avoir été ratifié par les Parlements nationaux, ce traité très dangereux pour notre agriculture va commencer à s’appliquer. Et sans que le gouvernement français ait eu son mot à dire dans les négociations que la Commission a gérées seule !

Deuxièmement, la commission envisage de condamner à des amendes les pays qui refuseraient d’accepter les quotas de migrants qu’elle veut nous imposer.

Permettre à notre pays d’exercer pleinement sa souveraineté est donc une priorité absolue.

C’est ce qui distingue dans cette campagne les candidats les uns des autres : d’un côté les mondialistes qui ne croient plus en la France et ne se soucient pas de la voir disparaître ; de l’autre, les patriotes qui aiment trop la France pour admettre qu’elle soit soumise à une autre volonté que celle de son peuple, et qui mènent les justes combats, au nom du peuple !

Un autre pilier essentiel, c'est bien entendu la défense de notre identité nationale. Elle est bien sûr intimement liée à notre souveraineté.

Les Français voient leur mode de vie attaqué de toutes parts. Notre civilisation mérite d’être défendue.

Je vous parlais de notre patrimoine immatériel, notre langue, notre culture, nos traditions, notre art de vivre… Le monde entier les célèbre depuis des siècles, mais ce sont nos propres dirigeants qui ne cessent de les dénigrer, de les insulter, de les abandonner, de tout mettre en œuvre pour qu’il n’en reste rien !

C’est pourquoi je m’engage à inscrire dans la Constitution la défense et la promotion de notre patrimoine historique et culturel, à défendre la langue française et à pavoiser en permanence tous les bâtiments publics du drapeau français. Nous devons être fiers de notre belle France et porter ses couleurs avec panache !

Et je ne veux plus qu’un seul Maire en France soit obligé de supplier pour pouvoir installer une crèche à Noël, ou que nos enfants soient privés de sapin à l’école.

Ces deux piliers, identité et souveraineté, donnent une solidité inébranlable à tout notre projet parce qu’ils lui confèrent un sens clair.

Ce projet, c’est une joie pour moi de le proposer et de l’expliquer aux Français.

Les autres candidats ont moins d’efforts à faire, ils savent qu’ils recevront une feuille de route détaillée à Berlin si par malheur ils sont élus. Quand on veut simplement devenir vice-chancelier d’une province soumise de l’Union européenne, on n’a pas besoin de projet, on a juste besoin d’une « mystique » de campagne ou d’une apparence de sérieux et de quelques unes de journaux sur papier glacé.
Ce que je veux, moi, c’est être vraiment présidente de la République. C’est une noble fonction, un honneur et un mandat, un pacte de confiance entre les Français et le candidat qu’ils choisissent. Je ne cache rien, je propose clairement tout ce que je veux faire. Je dis ce que je ferai et ce qui fait trembler le système, c’est qu’il sait que je ferai ce que j’ai dit !
J’ai présenté à Lyon les 144 engagements que je prends pour la France. Ils sont organisés, cohérents, sérieux et j’ai réfléchi à chacun d’entre eux avec mes équipes.
Je vous invite à lire et relire sans cesse ces engagements, à les diffuser autour de vous, à les faire connaître au maximum de personnes. Ils sont tous disponibles sur mon site de campagne, marine2017.fr.
Si nous ne les diffusons pas, croyez-moi personne ne le fera à notre place.

Proximité, sécurité

Ce pacte avec les Français que je suis la seule à proposer permettra aux Français de retrouver confiance dans leurs institutions. Aujourd’hui, les dirigeants se défaussent de toute responsabilité en multipliant les strates administratives opaques et incompréhensibles et en déléguant tout le pouvoir réel sur les sujets cruciaux à l’Union européenne.

Vous le savez, je simplifierai tout cela en revenant au triptyque État-département-commune, le seul qui permette d’avoir des élus de proximité connus et responsables devant les électeurs. C'est la révolution de la proximité, ce retour au peuple, que je veux porter !
Pendant les campagnes électorales, les candidats du système promettent beaucoup, c’est sûr. Et c’est facile pour eux. Ceux qui ont été au pouvoir sans jamais rien faire de ce qu’ils avaient promis reviennent tous les cinq ans avec exactement les mêmes promesses.

Inutile de changer de disque ! Pendant ce temps, l’état du pays se dégrade à une vitesse alarmante.

Encore hier, dans l’indifférence quasi-totale du gouvernement et de la presse, des lycéens émeutiers ont manifesté sans y être autorisés.

Et cela en plein état d’urgence !

Tout cela pour dire leur haine de la police, avec des slogans incroyables, comme par exemple « Vengeance pour Théo ! ». Comment peut-on laisser ainsi s’exprimer la haine dans notre pays sans que rien ne soit fait pour rétablir l’ordre ?

Et souvenez-vous que samedi dernier, le Syndicat de la magistrature avait appelé à manifester contre la police place de la République. Seule ma voix s’est élevée pour s’indigner de cette odieuse dénonciation de la police républicaine, cette revendication manifeste du plus grand laxisme.

Ce n’est pas acceptable mais aucun de mes adversaires n’a de proposition sérieuse pour rétablir le calme et la paix dans notre pays, et en particulier dans les territoires perdus de la République.

J’ai prévu, moi, de mettre en place un plan de désarmement des banlieues concernées et de reprise en main par l’État des zones de non-droit.
Je veux apporter encore une fois mon soutien à notre police et à nos forces de l’ordre. Je n’oublie pas le courage et le sacrifice de ces hommes et de ces femmes qui ont choisi de servir la France. Dans des conditions souvent très difficiles, nos policiers et nos gendarmes font tout ce qu’ils peuvent pour protéger les Français.

Alors que tant d’entre eux sont blessés, tués, parfois assassinés pour ce qu’ils sont, le pouvoir en place ne leur manifeste que du mépris.

12 500 postes ont été supprimés sous le quinquennat Sarkozy-Fillon. Hollande ne les a pas reconstitués.

Au moindre soupçon de bavure, avant même que l’enquête ait commencé, beaucoup jettent l’opprobre sur les forces de l’ordre dans leur ensemble. Je ne l’admets pas.

Pour faire revenir le calme et la sécurité, je mettrai fin au laxisme qui règne depuis trop longtemps. Je réarmerai massivement les forces de l’ordre : en personnels avec le recrutement de 15 000 policiers et gendarmes, en matériels mais aussi moralement et juridiquement, notamment par la présomption de légitime défense.
Contre les criminels, nous mettrons en œuvre la tolérance zéro et nous construirons 40 000 places de prison supplémentaires. Je rétablirai ce qu’on appelle « la double peine » : les étrangers qui ont commis des crimes ou des délits seront expulsés après avoir purgé leur peine ou même avant, pour purger leur peine dans leur pays, dans le cadre d’accords bilatéraux.
C’est le seul moyen de préserver la tranquillité, mais aussi de permettre aux étrangers arrivés légalement et désireux de s’assimiler de pouvoir vivre en paix et, par leur mérite, devenir un jour Français.

Sur le principe, bien sûr, je supprimerai le droit du sol : la naturalisation ne sera possible que dans des conditions beaucoup plus exigeantes qu’actuellement.

La France n’a plus la capacité d’accueillir une immigration de masse comme elle l’a fait pendant des décennies.

Déjà, en 1989, Michel Rocard reconnaissait que la France ne pouvait pas accueillir toute la misère du monde. Comme on pouvait s’y attendre, rien n’a changé et on a continué d’accorder des visas de toute sorte avec de moins en moins de contrôle, quelle qu’ait été l'orientation de la majorité au pouvoir.

Entre 2007 et 2012, le gouvernement de François Fillon a même autorisé davantage d’immigration que celui de Jospin !
Cela cessera lorsque je serai élue. Je réduirai drastiquement l’immigration. Voici ce à quoi je m’engage : je rétablirai les frontières nationales et la France sortira de l’espace Schengen. Je reconstituerai les effectifs supprimés dans les douanes par le recrutement de 6 000 agents durant le quinquennat.

Ainsi, je réduirai l’immigration légale à un solde annuel de 10 000. Il faudra aussi mettre fin à l’automaticité du regroupement et du rapprochement familial et je rendrai impossible la régularisation ou la naturalisation des étrangers en situation illégale.
L’actualité est chargée, j'en ai parlé en évoquant les émeutes, et elle n’est guère réjouissante.

Pouvoir d’achat

 S’il faut penser aux dangers immédiats qui touchent nos compatriotes, il convient aussi de préparer leur avenir, et de leur offrir des perspectives.
Et en ce qui concerne l’avenir, il faut reconnaître une chose. La plupart des Français pensent, et c’est bien triste, que leurs enfants vivront moins bien qu’eux-mêmes. Ce n’est pourtant pas dans l’ordre des choses.
Il y a encore quelques dizaines d’années, quand les parents pensaient à l’avenir de leurs enfants, ils se disaient que grâce à l’école, à une solide éducation, grâce à une société qui offrait un travail, un bon salaire, il leur serait possible de construire leur vie.
Les parents n’avaient pas d’inquiétude : leurs enfants pourraient fonder une famille, pourraient la faire vivre, acheter un logement, se constituer un patrimoine, le transmettre : tout cela n’était pas un rêve, mais une réalité accessible.
Aujourd’hui, c’est la crainte du chômage, du déclassement social, de la pauvreté même parfois qui effraie les parents.
Je veux, pour ma part, que nous sortions de cette spirale du désespoir.

Et à la différence d’autres candidats, je ne veux pas abdiquer, je ne veux pas m’enfoncer dans l’idée du déclin, dans l’idée que tout sera toujours plus difficile qu’aujourd’hui. Je ne renonce pas et je n’en peux plus de cette gestion de la pénurie à laquelle on cherche à nous habituer.
On nous dit qu’il n’y a plus de travail, et qu’on a tout essayé, sans succès, contre le chômage. On nous dit que les salaires et les pensions ne peuvent que baisser, que c’est la loi implacable de la mondialisation, parce qu’il faut s’adapter aux salaires versés dans les pays émergents. Certains nous disent même qu’il faudrait renoncer à la Sécurité sociale, parce que la protection sociale coûterait trop à la nation, rendrait nos salariés non compétitifs, improductifs.

Bref, tous ont renoncé.

Vous me direz que tous les partisans de l'ordre établi s’accommodent très bien de cette situation, puisqu’eux continuent de très bien vivre. Et leurs amis aussi. Pas de soucis pour les amis de la caste, qui vivent très bien. Pas de soucis pour les patrons de multinationales, pour tous les experts et autres sachants qui viennent nous expliquer que non, décidément non, on ne peut rien changer à la façon dont fonctionne l’économie.
Le chômage, les fins de mois difficiles pour les Français. L’austérité pour les Français, les bénéfices de la financiarisation pour les banques.

Mes amis, ce n’est pas le chemin que je dessine pour la France, et pour les Français.

Vous le savez, beaucoup des engagements que j’ai pris touchent à tout ce qui peut améliorer le sort de nos compatriotes, et notamment, sur deux points au cœur de mon projet, leur pouvoir d’achat et l’emploi.

Je ne vais pas ici vous les lister, mais vous savez que plusieurs points permettront une augmentation directe de votre pouvoir d’achat.
D’abord cette augmentation directe des petits salaires et des petites pensions, en-dessous de 1500 euros par mois, que nous financerons par une contribution sociale à l’importation.

Pour nos jeunes, nous prévoyons aussi, parce que nous savons que c’est pour eux un poste de dépense important et très compliqué à financer, une augmentation de 25% des APL ; cette mesure touchera tous les jeunes jusque l’âge de 27 ans.

C’est une priorité que je me fixe : il faut aider ceux qui en ont vraiment besoin, et sur les sujets les plus importants pour eux !
Pour ceux qui paient l’impôt sur le revenu, je propose de baisser de 10% les trois premières tranches, sans toucher à la tranche la plus élevée. Parce que ce sont les classes moyennes et populaires qui ont le plus été touchées par les hausses d’impôts ininterrompues sous les deux derniers quinquennats.
Je pense aussi à nos personnes âgées, et je veux revaloriser le minimum vieillesse, scandaleusement bas, et qui ne permet pas de vivre décemment. De même, les personnes handicapées verront leur allocation augmentée de 20%. Nous leur devons bien ça, eux qui subissent déjà au quotidien plus de difficultés que les autres.

Entreprises, indépendants, fin de la gabegie

Dans mon projet, je n’oublie pas de tout faire pour permettre à nos petites et moyennes entreprises de retrouver un peu d’oxygène, parce que ce sont elles qui créent de l’emploi !

Et de l’oxygène, elles en ont bien besoin ! Là aussi, ça a été pendant 10 ans : tout pour les multinationales, rien pour les petites entreprises ! Alors je propose une baisse de l’impôt sur les sociétés pour les TPE-PME, la réorientation des baisses de charges vers elles.

Assez des millions du CICE versés à des grosses entreprises qui n’en ont pas besoin ou en profitent pour délocaliser.

Pour tous les indépendants, je pense qu’il faut totalement refondre le RSI. Et pour tous ceux qui ont aujourd’hui des arriérés de cotisations, parce qu’il faut bien tourner la page et en finir avec ce dispositif inique, je déciderai immédiatement après mon élection une amnistie des arriérés. Ils ont subi trop d’erreurs, trop d’appels de cotisations indues.

Et tous les indépendants concernés, tous ces artisans de l’économie de proximité, tous ceux-là qui font vivre l’économie, artisans, commerçants, pourront enfin repartir de l’avant et faire vivre cette économie réelle qui est le poumon de notre Nation.

Enfin, pour tous les acteurs économiques, je défends le patriotisme économique !

Parce qu’elle est là la clef du redémarrage de notre économie. Rien ne sera possible si nous ne prenons pas enfin les dispositions nous permettant de favoriser les entreprises françaises. Pas d’inversion de la courbe du chômage possible (en dehors des quelques manipulations statistiques auxquelles nous sommes trop habitués) sans changer de modèle économique, sans permettre enfin de favoriser l’emploi en France, pour les Français !

Je veux qu’enfin les collectivités publiques puissent favoriser dans les marchés les entreprises françaises. Il faut produire localement !
Et pour protéger l’emploi en France, pour le relocaliser même, il faudra enfin disposer des armes dont la plupart des pays usent aujourd’hui, et notamment le protectionnisme intelligent. Comment accepter par exemple que l’entreprise Whirlpool aille fabriquer en Pologne ce qu’elle fabrique aujourd’hui en France, laissant ainsi sur le carreau des centaines de salariés ?

Il faudra taxer les produits de cette entreprise, si elle les fabrique ailleurs et veut ensuite les revendre sur le territoire français. Contre l’appât irraisonné du gain, je privilégie l’emploi des Français !

Alors, pour tout cela, patriotisme économique, protectionnisme intelligent, il faudra une rupture franche avec les règles que nous impose l’Union européenne. Il nous faudra, c’est impératif, retrouver notre souveraineté, économique, et monétaire.
Je compte aussi, pour favoriser l’emploi en France, favoriser l’embauche des salariés français. Et je veux qu’on arrête de faire appel à de la main-d’œuvre étrangère à bas coût.

Alors oui, j’assume l’idée de taxer les entreprises qui ne jouent pas le jeu et n’embauchent pas de Français !

Je vous parle d’emploi, je vous parle de pouvoir d’achat, parce que je sais bien qui a trinqué en France ces 10 dernières années. Je sais bien qui a souffert, qui souffre aujourd’hui. Je sais bien à quel point la pauvreté, les difficultés de nos jeunes, de nos familles, de nos anciens, je sais bien à quel point tout cela vous est insupportable.

Et je ne veux pas, à la différence des autres, encore faire supporter à tous ceux qui souffrent aujourd’hui les sacrifices nécessaires.

Tous ceux qui nous parlent de l’austérité, ils la veulent, parce qu’ils savent qui elle va toucher : les autres, mais pas eux !
Moi, je sais qui souffre dans ce pays, et je sais aussi qu’il est impossible maintenant de charger encore la barque pour ces gens qui n’ont déjà plus grand-chose.

Alors je ne veux pas augmenter la TVA. Je ne veux pas augmenter la CSG. Parce que ces augmentations toucheraient d’abord les plus pauvres.

A l’inverse, je vous l’ai dit, je veux rendre leur argent aux Français ! Rendre leur argent aux Français !

Alors, pour financer toutes les mesures dont je vous ai parlé, je veux remettre de l’ordre dans nos finances publiques.

C’est absolument fondamental.

Avant de demander des sacrifices nouveaux aux classes populaires et aux classes moyennes, il faut remettre de l’ordre dans les dépenses de l’Etat et de la protection sociale !
Et de ce point de vue, mon projet est à la fois le plus juste socialement, et le plus sérieux économiquement.

Quelques exemples vont vous permettre de comprendre de quelle manière je veux faire la chasse aux dépenses inacceptables, de quelle manière je veux qu’on cesse enfin cette folie qui consiste à laisser filer l’argent des Français tout en leur demandant encore de nouveaux sacrifices.

Vous le savez bien, vous, qui êtes habitués à travailler dur, vous qui ne considérez pas que tout vous est dû, vous qui avez à cœur de gagner votre propre vie sans vous plaindre, vous qui avez le sens du labeur et de l’abnégation : l’argent qui entre dans les poches de l’Etat est sacré, c’est de l’argent durement gagné par le contribuable, et vous n’avez pas envie que cet argent soit dépensé n’importe comment !

Alors ces exemples, les voici.
La fraude aux prestations sociales et aux cotisations sociales, à laquelle je veux enfin qu’on s’attaque sérieusement, notamment via la mise en place d’une carte vitale biométrique liée au titre d’identité, coûte plus de 20 milliards d’euros. La fraude fiscale 50 milliards !
Dans la santé, des dizaines de milliards d’économies pourront être réalisées en utilisant toutes les sources d’efficacité possibles : dispositifs numériques, médicaments génériques, vente à l’unité des médicaments, suppression de l’aide médicale d’Etat offrant la gratuité des soins aux seuls clandestins. Je préfère cela à la disparition de la Sécurité sociale ou encore à la fermeture des hôpitaux, comme le propose sans honte M. Fillon !
En revoyant aussi l’organisation du territoire et en mettant fin au mille-feuille administratif, nous gagnerons beaucoup d’argent !

Pourquoi vouloir continuer à rémunérer des élus régionaux, ou des conseils économiques et sociaux régionaux ?

Pourquoi vouloir mettre en place toutes ces intercommunalités qui sont autant de privations de démocratie et de coûteuses administrations ?

Nous, nous croyons que proximité rime avec efficacité, et avec une saine gestion de l’argent public au niveau local !

Nous remettrons aussi de l’ordre dans nos finances publiques en cessant de débourser chaque année 9 milliards d’euros pour l’Union européenne !
Et enfin, n’oublions pas l’immensité des dépenses liées à l’immigration ; l'immigration illégale bien entendu.

Mais l'immigration légale aussi.

Alors je veux introduire ce délai de carence pour les nouveaux arrivants, de deux ans, pendant lesquels les prestations sociales et l'école ne seront pas totalement gratuites.

Je ne veux plus que viennent en France des gens uniquement pour profiter de nos services publics et de notre protection sociale.

Car ici, en zone rurale, vous savez ce que représentent les services publics, vous êtes attachés à leur maintien, et vous vous scandalisez de leur disparition quand c'est le cas. Je pense que pour les préserver, ce qui est mon projet, moi qui suis tant attachée à l'égalité entre les Français, où qu'ils habitent, il faut commencer par faire des économies, et ne pas les offrir gratuitement à tous ceux qui arrivent en France.

L’élection présidentielle de 2017 est l’occasion ultime pour remettre le peuple français au centre du jeu, pour lui rendre la maîtrise de son destin.
Alors oui, nous allons poursuivre cette belle campagne que nous menons, en votre nom, au nom du peuple.

Et votre présence si nombreuse ce soir, ici, prouve qu’à l’inverse de tous nos adversaires, nous sommes en pleine dynamique, que nous mobilisons partout en France, dans chaque ville, dans chaque village.
Nos assises présidentielles de Lyon ont été un immense succès populaire. Elles ont rassemblé des milliers de patriotes, décidés et rassemblés pour porter mon projet et mes 144 engagements pour la France.
Aujourd’hui, je vois le même rassemblement, je sens la même énergie.

Je vois cette même détermination à faire bouger les choses, qui monte dans l’ensemble du pays.

Je vais donc multiplier ces réunions publiques qui sont autant d’occasions d’échanger avec vous, avec le peuple !

Ma campagne va continuer de monter en puissance afin de partager notre grand et beau message d’espoir pour la France et les Français. Mon projet remettra la France en ordre et lui rendra sa puissance et sa grandeur.

Mais pour cela, j’ai besoin de vous, de ce patriotisme et de cet amour pour la France qui vous animent tous les jours.

J’ai besoin de vous pour coller mes affiches sur tous les murs de France.

J’ai besoin de vous pour tracter mon projet sur les marchés et dans les boîtes aux lettres.

J’ai besoin de vous pour diffuser mes messages, mes vidéos sur les réseaux sociaux, pour faire mentir tous ceux qui se plaisent à déformer ma parole !
Alors je compte sur vous, et je sais que vous ne me décevrez pas, que vous serez ces messagers exemplaires du grand retour de la France.
Merci à vous, pour cette énergie incroyable dont vous faites preuve.

Un immense merci du fond de mon cœur pour tout le travail que vous faites et qui nous ouvrira, j’en suis sûre, les portes de l’Élysée !

Vive le peuple, vive la République et vive la France !

Marine Le Pen

Discours

25 février 2017

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