Quand le marché rend les jeunes imperméables à la culture

Dominique Bilde

Communiqué

25 juillet 2017

Communiqué de presse de Dominique Bilde, Député français au Parlement européen

C’était l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron. Favoriser l’accès des jeunes à la culture via la mise en place d’un « pass culture ». Octroyé aux jeunes le jour de leurs 18 ans, le dispositif devrait leur permettre de toucher 500 euros destinés à acheter des livres, des places de spectacles, des tickets d’entrée aux musées ou aux monuments historiques. Une mesure populaire, pour ne pas dire « démagogique ».

Comme toujours, Emmanuel Macron est allé chercher l’inspiration à l’étranger. Le faux héro italien des classes populaires, Matteo Renzi, a adopté ce système dès 2016 via un chèque culture de 500 euros. Le problème, c’est que depuis son entrée en vigueur il y a moins de deux ans, ce chèque culture n’aurait séduit que 350.000 jeunes italiens sur 570.000 concernés. Pire, les dysfonctionnements voire les fraudes se succèdent : entre discussions sur les réseaux sociaux permettant la revente des fameux chèques à moitié prix et petits arrangements avec les commerçants du coin qui échangent le précieux sésame contre du liquide, il semblerait que le rêve de Messieurs Macron et Renzi soit devenu réalité : certains jeunes européens préfèrent l’argent à Molière, l’euro à Botticelli.

Qui pourrait s’en étonner quand on explique aux jeunes depuis bientôt 30 ans - et encore récemment dans la bouche du candidat Macron - que la culture nationale n’existe pas ? Que l’argent est l’idole d’une culture universelle et mondialiste, bercée par les « success story » dans lesquelles les personnages phares sont ceux qui connaissent la gloire, la notoriété et l’opulence grâce au vide intellectuel ? Enfin, que peut-on demander de plus à une génération de jeunes jetés en pâture aux loups de la concurrence sauvage et qui s’en sortent par le système D ?

Au pays de Monsieur Macron, tout s’achète, tout se vend. Même l’élévation intellectuelle et culturelle de nos enfants.

Dominique Bilde

Communiqué

25 juillet 2017

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