Mercredi 12 mars dernier, à l’occasion de la "journée européenne contre la violence faite aux soignants", de nombreux soignants se sont mobilisés partout en France. Le « collectif du 12 mars », initié par un médecin généraliste marseillais, appelait les professionnels de santé à défiler partout en France pour dénoncer la recrudescence des violences dont ils sont victimes.
La violence en milieu de santé revêt de multiples formes, physiques et verbales ; elle s’exerce à l’hôpital, en cabinet médical, dans les centres de santé, en EHPAD, envers les soignants comme envers le personnel administratif, d’accueil ou d’entretien des établissements de santé. Selon les chiffres de l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS), les agressions envers les soignants ont augmenté de 23% en 2023 ; un chiffre préoccupant et pourtant sous-estimé tant les violences demeurent sous-déclarées. Le département de Vaucluse n’est pas épargné par ce fléau, comme en ont largement témoigné les nombreuses agressions physiques survenues au Pôle Santé de Carpentras depuis l’été dernier.
Parce qu’il est plus que jamais nécessaire de protéger ceux qui nous soignent et sauvent des vies, j’ai déposé une proposition de loi, largement cosignée par mes collègues des Groupes RN et UDR, visant à lutter contre ces violences. Ce texte prévoit notamment d’aggraver les peines encourues par les auteurs de violences physiques et verbales envers les professionnels de santé comme de tout personnel administratif, d’accueil ou d’entretien travaillant dans les établissements de santé ; l’élargissement du délit d’outrage pour ces derniers, tel qu’il est actuellement en vigueur pour la Gendarmerie, la Police et les Sapeurs-pompiers. Il propose également une obligation de suivi des violences par le Parlement, à travers des rapports gouvernementaux remis aux Assemblées, ainsi que la généralisation de dispositifs d’outils de réaction dans les établissements de santé, permettant de déclencher plus facilement une intervention en cas d’agression.
Face à des conditions de travail déjà dégradées par un déficit profond de moyens matériels et humains dans les hôpitaux, ces professions ne peuvent continuer de subir un déchainement quotidien de violences physiques et verbales. Nos soignants doivent être protégés, nos hôpitaux sanctuarisés.