« Monsieur le Premier ministre, rien de justifie le plasticage de la fonction publique ! »

Marine Le Pen

Communiqué

31 octobre 2018

Communiqué de presse de Marine Le Pen, Présidente du Rassemblement National

Édouard Philippe a présidé lundi 29 octobre 2018 le deuxième Comité interministériel de la transformation publique (CITP). Celui-ci prévoit, entre autres, une remise à plat du statut général de la fonction publique avec, notamment, l’abandon prévu du principe de l’emploi à vie et la généralisation de la contractualisation.

Ces annonces ne font en réalité qu’étendre la vision néolibérale d’Emmanuel Macron à l’administration d’Etat qui ignore – ou feint d’ignorer – que la fonction publique de notre pays a joué un rôle central dans la construction de la France et son accession au statut de puissance respectée.

Notre fonction publique est à juste titre considérée comme l’une des meilleures et l’une des plus intègres du monde, car son existence est fondée sur la méritocratie, celle de concours difficiles avec « beaucoup d’appelés et peu d’élus », sur des promotions que l’on obtient depuis longtemps au mérite et non à l’ancienneté comme on le prétend souvent à tort. Nos écoles de fonctionnaires (ENA, Douanes, Impôts, Trésor, Agriculture, Défense, Police, etc.) sont réputées au point d’attirer des stagiaires du monde entier pour y être formés.

Tout cela vient avec un statut qui met le fonctionnaire à l’abri de l’arbitraire du politique, mais surtout sacralise son engagement au service de l’intérêt général.

La volonté du gouvernement de mettre fin à l’emploi à vie au sein de la fonction publique revient à considérer que l’Etat est une entreprise comme une autre dont les agents sont de simples salariés, aujourd’hui sous contrat, demain jetables selon le bon plaisir du pouvoir élu ; pire, développer la contractualisation c’est-à-dire la généralisation du CDI ou CDD pour les nouveaux recrutements dans la fonction publique nous éloigne d’un modèle qui a fait ses preuves. Elle va encourager une forme de « mercenariat » dans nos administrations là où nous avons besoin de femmes et d’hommes qui font du service de l’Etat l’alpha et l’oméga de leur vie professionnelle.

Il est vrai que le statut général de la fonction publique a pu être en partie dévoyé par des pratiques syndicales pesantes trop longtemps tolérées. Dans la réalité elles empêchent l’Etat de gérer ses ressources humaines avec l’efficacité et les exigences que l’on trouve dans les grandes entreprises du secteur privé et le prive de la capacité à se séparer de fonctionnaires qui ne remplissent pas ou mal leur mission ce que le statut permet sans équivoque. Toutefois, une réforme de cette importance ne saurait partir de cas particuliers, fort heureusement peu nombreux, au risque de jeter le discrédit et le soupçon sur les agents publics dans leur ensemble, alors que la plupart d’entre eux remplissent leur fonction avec compétence et abnégation.

Le Rassemblement National considère que la fonction publique doit évoluer pour être en phase avec les réalités du monde moderne et les attentes des Français en matière de dépenses publiques que la majorité d’entre eux considèrent excessives. Les mutations technologiques, et en particulier la numérisation et les gains de productivité qu’elle permet, imposent aux agents de l’Etat une plus grande flexibilité et mobilité professionnelle qui doit être bien entendu accompagnée par les administrations avec une formation continue, adaptée et de qualité. Toutefois, ces nécessaires évolutions ne sauraient constituer des prétextes pour plastiquer l’ensemble de l’édifice juridique et institutionnel que constitue la fonction publique d’Etat, comme la majorité se prépare à le faire.

Marine Le Pen

Communiqué

31 octobre 2018

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