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Inflation : les lendemains qui déchantent du Made in France.

Dominique Bilde

Communiqué

09 décembre 2022

Communiqué de Dominique Bilde 

 

Si la fin de la pandémie de Covid-19 a été marquée par un regain d’intérêt pour le Made in France, la hausse des coûts aura eu tôt fait de le tuer dans l’œuf.

 

Ainsi, le mois dernier, le salon du Made in France a fait la part belle au désenchantement d’industriels contraints de se serrer la ceinture.

 

En ce qui concerne ma région du Grand Est, la déception est à la hauteur des attentes suscitées par cette vague d’enthousiasme, qui avait jeté son dévolu sur la fière tradition textile lorraine.

 

La marque de jeans 1083 s’est, par exemple, hissée au rang de figure de proue de cet engouement pour les vêtements Made In Vosges. C’est sans compter d’autres projets dans la grande région, comme celui d’une filature de lin, dans le Haut-Rhin.

 

À terme, il s’agirait de relocaliser l’ensemble de la filière, en fournissant ainsi des débouchés aussi bien à nos agriculteurs (pour le lin, notamment) qu’aux petites mains lorraines, qui, grâce à de nouveaux cycles de formation associés au lycée Émile-Gallé de Thaon-les-Vosges, par exemple, s'apprêtaient à reprendre le chemin de l’école.

 

Reste que l’inflation n’est pas la seule lame de fond qui pourrait enrayer l’épopée du Made in France.

 

Députée dans les délégations avec les pays des Balkans occidentaux au Parlement européen, je ne peux que constater que derrière un discours officiel bien rodé sur les circuits courts, les orientations de la Commission ne font qu’inciter nos entreprises à prendre le large.

 

En témoigne le processus d’élargissement à un pays comme l’Albanie, où certaines maisons italiennes assurent leur production textile (le salaire minimum de 250 euros n’est sans doute pas étranger à ce phénomène), quitte à commercialiser ensuite leurs créations sous un rutilant label « Made in Italy ».

 

Bref, le volontarisme de quelques entrepreneurs ne saurait résister éternellement au mantra libre-échangiste imposé aux Français par Bruxelles.

 

Raison de plus pour se tourner vers des élus résolument patriotes et soucieux de redonner enfin au Made in France ses lettres de noblesse - et au textile lorrain son lustre d’antan.

Dominique Bilde

Communiqué

09 décembre 2022

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