Ecole : tout ce qui ne va pas !

Dominique Bilde

Communiqué

23 février 2018

Communiqué de presse de Dominique Bilde, Député Européen

Chaque année, depuis au moins trente ans, les ministres de l’Education nationale, de droite comme de gauche, annoncent en fanfare vouloir « réformer l’école », la « rendre plus performante », ou encore « la moderniser ». L’Union européenne fait désormais de même, sans faire mystère de sa volonté d’empiéter sur les prérogatives des États membres. Ainsi, est présentement débattu par la Commission de la culture et de l’éducation, dans laquelle je siège, un projet de rapport sur « la modernisation de l’enseignement dans l’Union européenne ». L’ « apprenant », tel qu’on nomme aujourd’hui l’élève, dans une curieuse inversion des valeurs, est placé au centre de tout. Quant à l’école, elle se doit d’être « inclusive », « ouverte sur le monde », mais aussi, c’était attendu, de répondre « aux enjeux sociétaux ». Un verbiage technocratique signifiant que l’école pensée par l’Union européenne sera d’abord, et précisément, une machine à rééduquer au politiquement correct bien plus qu’un lieu d’instruction.

Et pendant ce temps, alors que Jean-Michel Blanquer est déifié sans raison, la France s’enfonce dans les classements mondiaux, ferme des classes dans ses territoires ruraux et périphériques. Il suffit de lire les rapports PISA pour comprendre le vrai problème qui afflige l’école française : les élèves immigrés de la deuxième génération obtiennent en moyenne 50 points de moins que les élèves non immigrés ! Qu’en déduisent les huiles du ministère ? Qu’il faut injecter encore de l’argent dans le tonneau des Danaïdes, de la même manière que l’Union européenne. Or, l’argent ne changera pas ce qui ne peut pas être changé. Pour que les élèves réussissent, il faut modifier les méthodes d’apprentissage, les axer sur les compétences élémentaires. Comprenons bien que de nombreux élèves entrent au lycée sans même savoir lire et écrire correctement !

En Lorraine, par exemple, 203 fermetures de classes et d’écoles sont envisagées, dont 36 pour le seul département de Meurthe-et-Moselle (15 maternelles et 21 primaires) ! L’argent devrait être prioritairement injecté dans ces écoles. Victor Hugo disait un peu naïvement qu’en ouvrant une école, on fermait une prison. Une chose est sûre, en fermant des écoles, c’est la France réelle des provinces qui fermera boutique.

Dominique Bilde

Communiqué

23 février 2018

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