Communiqué de Presse du Front National
Le décret du 22 janvier 2014 qui institue le « Conseil stratégique de la dépense publique » entérine encore davantage la mise sous tutelle de la France par rapport à l’Union européenne.
Le Conseil stratégique de la dépense publique est « chargé de proposer et de suivre le programme de réalisation des économies structurelles qui sont présentées dans le cadre du programme de stabilité de la France ». Le « programme de stabilité » est la feuille de route 2013-2017 qui a été transmise en mai 2013 par la France à la Commission européenne pour se conformer à ses diktats, jusqu’à la fin du quinquennat. Comme si d’ailleurs la France, en plein marasme économique, en déclin industriel et en souffrance sociale, avait besoin de « stabilité » !
Le décret ajoute que les « décisions » du conseil stratégique de la dépense publique « sont mises en œuvre par le Gouvernement en vue d’être traduites dans la programmation pluriannuelle des finances publiques transmise aux autorités européennes et, le cas échéant, dans le projet de loi de programmation des finances publiques et le budget triennal ».
Cette instance présidée par François Hollande sera donc le relais direct et le commissaire politique de la Commission européenne. Elle fonctionnera comme un directoire puisqu’elle n’est composée que du Premier ministre et de 4 ministres (économie et finances, flanqué de son ministre délégué au budget ; affaires sociales et santé ; travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social ; réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la fonction publique). C’est la porte ouverte à une démarche avant tout financière et technocratique.
Le rôle du Parlement est passé sous silence, sans doute parce qu’il est demandé, au fond, à la représentation nationale de ratifier, budget après budget, la mise au pas de la France tandis que François Hollande amuse nos députés et nos sénateurs avec des hochets idéologiques qui sont autant de tentatives de diversion.
Le Président de la République s’arroge aussi, à ses risques et périls, la conduite directe du Gouvernement, court-circuitant ainsi le Premier ministre, ce qui est contraire à la posture de chef d’Etat sous la Vème République. Il sera personnellement comptable des décisions prises par cet organe antidémocratique et de leurs effets sur la vie des Français.